PARUTION EN 2009 |
Je lui donnerai 9/10 pour son intérêt historique et pour les réflexions qu'il entraîne.
Quelques mots sur les auteurs :
Mémona Hintermann-Afféjée est née en 1952 au Tampon (La Réunion). Elle est journaliste et a été grand reporter de télévision sur France 3, on vient de la nommer conseillère pour le CSA en janvier 2013 pour 6 ans. Fille d'un indien musulman et d'une créole d'ascendance bretonne et catholique, elle grandit dans une famille modeste de 11 enfants. En 1971, elle gagne le concours de l'ORTF à St Denis de La Réunion. En 1973, elle obtient une maîtrise en droit. En 1976, elle présente le journal sur FR3-Orléans puis le journal télévisé national. En 1984, elle devient grand reporter au service Etranger. Elle a écrit en 2007 "Tête haute" ouvrage autobiographique et témoigne de sa foi chrétienne. En 2009, parution de "Quand nous étions innocents. Un amour franco-allemand" co-écrit avec son mari Lutz Krusche.
Lutz Krusche, autodidacte, a été écolier dans la zone d'occupation française en RFA. Il a vécu enfant la chute du nazisme, sa famille bourgeoise tombant dans la misère et fuyant l'armée Rouge à pied. Il a perdu sa fille de 17 ans dans un accident de voiture. Il est devenu correspondant international de grands quotidiens allemands et chef du bureau du Spiegel à Londres, Washington puis Paris.
RESUME : Sur leurs lieux de travail, Mémona Hintermann et Lutz Krusche ont eu l'occasion de se rencontrer pour finalement continuer leur route ensemble sur le plan personnel et professionnel. Ce livre relate à quatre mains leurs parcours journalistiques et leur enfance.
MES IMPRESSIONS : Un livre qui m'a appris beaucoup de faits assez proches de nous mais que j'ignorai car j'étais sans doute un peu jeune pour les comprendre et réaliser leur importance. Le travail du journaliste m'a paru dangereux à diverses reprises, pas sans risque même pour la vie de ceux qui l'exercent. C'est là que l'on s'aperçoit que notre monde est très compliqué à gérer et que tous les hommes ont des sensibilités différentes qui font que l'on ne peut pas les aborder de façon identique. Le métier de journaliste demande de l'intelligence, de la diplomatie et parfois de la ruse, de la rapidité pour échapper aux dangers omniprésents dans certains pays. A la fin du livre, ils parlent de l'engagement du journaliste par rapport à ses idées et ils trouvaient très difficiles d'être complètement neutres. Lorsque l'on donne déjà un titre à un article sur un sujet, on y met déjà sa manière de voir les choses. Le journalisme n'est pas pratiqué de la même façon dans tous les pays. Mémona et Lutz ont comparé leurs deux pays et j'ai découvert que les allemands avaient leur propre bureau de presse où ils invitaient ceux qu'ils voulaient interroger. En France, ce sont ceux qui veulent être interrogés qui convoquent les journalistes. Chez les allemands, les questions sont libres. En France, ce sont les interviewés qui préparent les questions. Cela m'a paru moyennement démocratique et une information plus orientée. J'ai été agréablement surprise de cette prise de conscience de ces journalistes et de leur aveu sur ce sujet car il m'arrive souvent de penser à cette manière d'interroger en France en particulier qui n'est pas spontanée et manque de transparence. Je vous conseille fortement cette lecture enrichissante qui nous fait poser les bonnes questions et nous interpelle à diverses reprises au cours des expériences vécues par ces deux journalistes à travers le monde.
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