30/06/2013

LIVRES PARUS EN 2012

L'amant de Patagonie d'Isabelle AUTISSIER

ROMAN PARU EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Nous connaissons Isabelle Autissier, née en 1956 à Paris, comme navigatrice et écrivain. Elle a passé son enfance à Saint Maur et rejoint La Rochelle en 1980. Des séjours en Bretagne à l'âge de 6 ans vont l'entraîner très jeune vers la mer et l'apprentissage de la navigation. Elle sort de l'Ecole Nationale Supérieure agronome de Rennes pour devenir ingénieur agronome (spécialisation halieutique : science de l'exploitation des ressources vivantes aquatiques, vient du grec pêcheur). Ses études lui permettent d'enseigner mais passionnée par la navigation, elle quitte finalement ce métier pour se lancer dans des compétitions nautiques. Sans énumérer toutes ses courses et ses exploits (que vous pourrez  consulter sur internet) je noterai cependant qu'elle a été la première femme à avoir accompli le tour du monde en solitaire dans une compétition au cours du Boc Challenge en 1990/91 où elle arrivera septième. Ses nombreux engagements l'entraînent vers diverses décorations dont sa nomination entre autre comme Chevalier de l'ordre du Mérite et Chevalier de la Légion d'honneur parmi bien d'autres. Il est important aussi de préciser qu'Isabelle Autissier a été élue présidente depuis décembre 2009 du World Wide Fund of Nature version française. Côté écriture, elle est l'auteur de "Kerguelen" une biographie  et de "Salut au grand Sud" (co-écrit avec Erik Orsenna) parus en 2006, de "Versant océan : l'île du bout du monde" (avec l'alpiniste Lionel Daudet) en 2008 et d'un roman "Seule la mer s'en souviendra" en 2009. En 2012, elle publie son second roman "L'amant de Patagonie".
RESUME : Emily, orpheline écossaise de seize ans, va quitter son pays au service des enfants du révérend comme "gouvernante" dans une terre inconnue pour elle : la Patagonie. Ce roman se déroule en 1880 en cette période du Nouveau Monde. Emily découvre les peuples autochtones dont elle doit rester éloignée à cause de sa condition de blanche mais qu'elle découvre et apprécie en cachette de jour en jour : leur façon de vivre et son aventure commencent là lorsqu'elle quitte ceux qui lui ont permis d'avoir une vie stable. Elle tombe amoureuse d'Aneki mais cette nouvelle vie va-t-elle la rendre heureuse ? Comment va-t-elle survivre dans une nature hostile où les hommes vivent comme des sauvages et où les colonisations des blancs se font de plus en plus pressantes ?
MES IMPRESSIONS : Un excellent roman qui nous fait entrer dans un monde inhabituel pour nous français issus d'un monde civilisé. Vivre avec la nature et communier avec elle est déjà très loin pour nous, comprendre ce qui se cache derrière chaque arbre, sous chaque pierre, au fond de la rivière est décrit avec beaucoup de précision et de détails. Isabelle Autissier s'est bien renseigné sur ces coutumes et même si cette histoire est un roman, on croirait que c'est une histoire vraie. Les personnages sont intéressants même s'il manque peut-être une dimension sentimentale. L'amour entre Emily et Aneki est pudique, et ne présente aucune sensualité. Sans être dans le registre animal quand même, c'est presque une relation qui ne va pas en profondeur même si l'on sent que chacun tient à l'autre. Emily a une relation d'amitié avec les filles du révérend, on sent que se crée un lien avec elles mais il manque la chaleur de leur rencontre. Est-ce dû au personnage d'Emily que l'écrivain nous décrit ou un manque de sensibilité de cette même écrivain sur l'analyse des caractères de ses protagonistes ? Il me faudrait lire un autre livre d'Isabelle Autissier pour savoir si elle a une approche similaire dans cette façon d'écrire, une féminité qui m'a manqué dans ce livre-là. Mais je tiens à conclure que ce roman est agréable, bien construit et émouvant.

La TVA Invention française Révolution mondiale L'aventure de Maurice Lauré de Denys BRUNEL

 PARU EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait car on me l'a conseillé.
Je lui donnerai comme note à partir de 8/10 pour son intérêt et sa clarté.
Quelques mots sur l'auteur : Denys Brunel, homme d'affaire français spécialisé en sciences économiques, est né en 1943. Il sort diplômé de l'Ecole Centrale de Paris (ECP) et docteur ès sciences économiques en 1966. Il fait ses débuts de 1969 à 1973 dans le groupe Havas. On le retrouve dans sa carrière professionnelle à la direction de nombreuses entreprises en difficulté qu'il a souhaitées redresser comme Perrier, Suchard-Tobler, le groupe des Nouvelles Galeries (1981 à 1993, recruté par Maurice Lauré), Monoprix et d'autres. Il a joué un rôle majeur au côté de Maurice Lauré dans le développement du groupe Cofinoga pour en faire un leader du crédit à la consommation. Il dirige actuellement un holding de sa création : Roule Industrie. Par ailleurs, il a été décoré de la légion d'honneur ainsi que de l'ordre national du mérite. De 1985 à 2000, il a siégé au Conseil de la concurrence et de la commission des finances au MEDEF et a été administrateur de l'AGREF. Il a été maître de conférence à Paris-Dauphine. Il enseigne aujourd'hui la finance d'entreprises. Il vient d'écrire en 2012 un livre sur l'inventeur de la TVA Maurice Lauré : "La TVA Invention française. Révolution mondiale. L'aventure de Maurice Lauré" préfacé par Valéry Giscard d'Estaing.
RESUME : Histoire de Maurice Lauré, l'inventeur de la TVA, ainsi que toutes les répercussions de son application dans le monde.
MES IMPRESSIONS : Une bonne note à ce type de livre qui n'est pourtant pas le genre vers lequel je me dirige naturellement mais je lui reconnais un grand intérêt et une clarté exceptionnelle dans ces explications. Il est vrai que le calcul de la TVA que nous connaissons tous aujourd'hui est d'une simplicité sans nom mais l'avoir conçu et imposé en revanche semble beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Il fallait y penser, la faire appliquer et c'est un homme d'une rare intelligence qui a réussi à le faire. Cet homme c'est Maurice Lauré, ce grand économiste, qui a travaillé au service de l'état d'abord mais qui a vite compris qu'il devait imposer son idée et en convaincre les décideurs. Il s'est aperçu au cours de son combat de la méfiance et du manque de connaissances des politiques qui ont dû mal à voter les réformes qui sont censées faire avancer le monde. Maurice Lauré n'a pas été avare de cette force décuplée qui lui a valu de perdre parfois son poste mais pour une cause qui lui tenait à coeur : imposer la TVA dans notre pays. J'ai appris que cet homme aboutirait à son objectif par sa volonté et le service qu'il voulait rendre à l'état puisqu'il s'était engagé dans cette voie. La suite lui donnera raison puisqu'un bon nombre de pays vont à leur tour intégrer la TVA. A commencer par le Danemark en 1967, l'Allemagne en 1968 puis plein d'autres pays d'Europe mais aussi la Chine, l'Inde, le Japon, l'Australie, bref 153 pays sur 193, tout cela je l'ignorai complètement. Les Etats-Unis à contrario n'ont jamais adopté la TVA sous cette forme. En toute humilité, car je suis loin du monde de l'économie, j'ai appris beaucoup de choses et j'ai compris l'enjeu de cette découverte et les dangers aussi qui s'y rattachaient forcément. L'action que cet économiste a menée a valeur de révolution fiscale. Ce qui m'a intéressé aussi ce sont les explications sur la TVA sociale (dont le principe aurait été inventé en 1968 par de Gaulle) pour laquelle Monsieur Lauré n'était pas favorable et que le Président Nicolas Sarkozy voudrait adopter dans quelques mois. C'est un livre très actuel, ouvert à toute personne novice dans la partie, et qui permet de connaître les bouleversements économiques et fiscaux de la France au cours du XXème siècle. Je retiendrai pour finir une citation de Maurice Lauré qui en dit long sur son engagement passionné et non intéressé : "Si j'avais une royalty sur la TVA, ne serait-ce qu'un millième du taux admis pour la plus banale des inventions, je serai plus riche que Bill Gates". Son courage et sa ténacité lui ont permis de réussir. Et vous, que pensez-vous de cet engagement et ses effets ? J'attends vos réactions.

Derrière les apparences de Sophie CHEVILLARD LUTZ

TEMOIGNAGE PARU EN 2O12
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Sophie Chevillard Lutz, auteur et chroniqueuse de 38 ans en 2013, est l'aînée d'une famille de dix enfants. Elle a été marquée dans son enfance par le décès d'une de ses sœurs à cinq ans et la naissance de sa dernière sœur handicapée. Elle est mariée avec Damien et mère de quatre enfants dont la seconde Philippine (aujourd'hui âgée de 13 ans) est polyhandicapée, aveugle et sourde. Sophie Lutz a une formation de philosophe, est titulaire d'un certificat de pastorale familiale, a suivi une formation à l'écoute et à la relation d'aide, et animé des sessions de préparation au mariage. Son activité professionnelle consiste à être chroniqueuse à Ombres & Lumière, revue de l'Office chrétien de personnes handicapées, et à Famille Chrétienne. Elle a écrit en 2007 "Philippine, la force d'une vie fragile" qui a reçu le prix de l'humanisme chrétien en France et le prix Donna è Vita en Italie. Son second livre "Derrière les apparences" est paru en 2012.
RESUME : Sophie Chevillard Lutz raconte sa fille Philippine et son ressenti psychologique et spirituel sur cette vie pas comme celle des autres. Ce livre est la suite de  "Philippine, la force d'une vie fragile".
MES IMPRESSIONS : Beaucoup de témoignages paraissent en ce moment sur des mères qui parlent de leurs enfants handicapés, sans doute une thérapie par l'écriture pour la plupart d'entre elles et l'envie de parler de leur expérience et vécu. Il est vrai que je redoutais encore de m'aventurer dans ce type de livre de peur d'être déçue . Et pourtant, une excellente surprise m'attendait car je dois dire que ce récit m'a vraiment enthousiasmée comme son premier livre d'ailleurs. Sophie Lutz nous emmène dans sa famille autour de Philippine avec beaucoup de délicatesse, de sensibilité et d'intelligence. Sa réflexion sur sa souffrance est admirable et elle nous fait nous interpeller sur la personne handicapée. Elle parle autant du côté pratique et contraignant qui la pousse à s'occuper de sa fille physiquement avec tous les soins qui prennent du temps que les répercussions sur les autres membres de la fratrie qui désireraient que leur mère soit plus attentive pour eux aussi. De même, spirituellement, elle parle de ses crises de doute et de la révolte qui sommeillait en elle et qu'elle exprime enfin tout haut. Elle tente de comprendre pourquoi Dieu l'a choisi pour élever Philippine et surtout pourquoi il a permis que cette petite fille vive alors qu'elle est enfermée dans sa bulle pour toujours (sans voir, ni entendre, ni parler et sans se tenir toute seule). Elle s'est sentie obligée de rentrer dans ce cercle infernal par devoir, "réquisitionnée par Dieu" sont les mots qu'elle a choisis de nous dire. Avec le temps, l'expérience et la réflexion heureusement pour son équilibre psychique et personnel, elle va découvrir qu'il existe une relation avec son enfant. Un jour, elle l'a ressenti par la demande d'affection de Philippine. La petite était nerveuse et la seule façon de la calmer résidait dans le fait de rester près d'elle et de lui prendre la main sans la lâcher. Cela va durer plus de 24 heures. Enfin un geste d'amour exprimé qui venait réconcilier les parents de Philippine sur leur choix de garder leur enfant jusqu'à sa naissance alors qu'ils auraient pu pratiquer l'avortement qui leur avait été proposé. Elle a enfin des preuves que sa fille les aime à sa façon, que ces signes sont palpables et qu'ils leur apportent tant de joie ! Elle parvient à revenir à la prière plus motivée que jamais après 3 ans de traversée du désert. Je vous conseille cette lecture car elle permet de se ressourcer aussi, d'analyser et de voir qu'à côté de soi, il y a des personnes qui vivent des moments intenses, douloureux, préoccupants, angoissants mais aussi riches de sens. J'ajouterai par ailleurs que vous pouvez aller regarder sur internet les interventions de Sophie Lutz sur KTO et dans des conférences diverses. Cela complète bien le livre tout en découvrant son auteur oralement et physiquement.

Et puis, Paulette... de Barbara CONSTANTINE

ROMAN PARU EN 2O12
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Barbara Constantine née en 1955 à Nice, est scripte, céramiste et écrivain français. Elle a pour père Eddie Constantine, chanteur et acteur américain nationalisé français. C'est une passionnée de la nature et des chats. Elle a collaboré au film "Les poupées russes" de Cédric Klapisch. Son premier roman est "Allumer le chat" paru en 2007, suivra ensuite "A Mélie, sans mélo" en 2008. Elle reçoit aussi le Prix Charles Exbrayat 2010 pour son livre "Tom, Petit Tom, Tout Petit Homme, Tom". Pour finir, "Et puis, Paulette..." paraît en 2012.
RESUME : Ferdinand vit seul dans sa grande ferme vide mais il n'est pas très heureux. Un jour, après un orage, il passe chez sa voisine avec ses petits-fils et découvre que son toit va s'effondrer. Après une longue hésitation, il lui propose de venir habiter provisoirement pour lui venir en aide dans une partie de son habitation.  Elle accepte sa proposition et de fil en aiguille, la ferme va se remplir à nouveau avec d'autres habitants dont les destins vont aussi basculer.
MES IMPRESSIONS : Roman gentillet. Les personnages sont attachants et chacun a ses préoccupations et son caractère qui s'enchevêtrent avec les autres personnalités. Ce qui est amusant c'est de voir comment tout ce petit monde se côtoie. Il n'y a rien d'extraordinaire dans cette lecture mais elle est à la limite, je dirai, apaisante, car tout se déroule tranquillement. L'écrivain aborde tous les petits soucis de chacun comme chez chacun d'entre nous, il n'y a aucune différence. Les sujets classiques comme le divorce, la mort, la maladie, la maternité, la naissance, les disputes, l'amour sont présents dans ce livre. Je ne pense pas garder un souvenir éternel de ce petit roman mais je l'ai lu jusqu'au bout finalement quand même car l'intrigue suit son cours jusqu'à la dernière page. A lire pour tous.

La liste de mes envies de Grégoire DELACOURT

ROMAN PARU EN 2012
Le  choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 6,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Grégoire Delacourt est né à Valenciennes en 1960. Après un bac obtenu de justesse en 1979, il se lance dans le milieu publicitaire vers 1982. Trois slogans connus à son actif : "Vous n'aviez jamais mangé de camembert" (Coeur de lion), "Nous vous devons plus que la lumière" (EDF), "Un Lutti d'offert, c'est un Lutti de perdu" (Lutti). Il crée sa propre agence de publicité. En 2011, il se lance dans l'écriture avec "L'écrivain de la famille" qui reçoit le Prix Marcel Pagnol. Puis cette année, "La liste des envies" semble aussi surprendre le lecteur.
RESUME : Jocelyne vit tranquillement en famille à Arras avec son mari Jocelyn et ses deux enfants. Elle est heureuse dans sa mercerie où elle conseille et vend à ses fidèles clientes. La création de son blog sur la couture reçoit un vif succès très rapidement. Elle a trouvé un bon équilibre pour supporter les soucis de la vie quotidienne. La chance va lui sourire à nouveau en gagnant 18 millions d'euros au loto. Son bonheur va-t-il pour autant se poursuivre ?
MES IMPRESSIONS : Ce second roman est agréable à lire. L'écrivain se substitue à son héroïne en parlant à la première personne, inhabituel mais pas impossible, cela ne choque pas. Ce livre interpelle sur le rêve d'être riche et finalement de le devenir. Chacun aspire dans sa vie à s'offrir telle ou telle chose, un voyage, une maison, une voiture... Mais qu'est-ce que véritablement ce bonheur tant recherché ? L'auteur écrit son roman en deux parties : la vie normale puis celle d'après lorsque l'on touche son chèque. Personnellement, je ne partage pas le comportement de Jocelyne face à ce gain. Je ne sais pas si la façon dont elle a géré cet argent n'est pas la source de ce qu'il s'est passé après. Evidemment, Jocelyn a aussi sa part de responsabilité qui déclenche tout. Pour moi, les deux coiffeuses ont entraîné tout d'abord Jocelyne vers la chute, peu préparée psychologiquement à cette éventualité. Elle ne voulait pas jouer et elle a été dépassée par le résultat. La suite des évènements se déroule sur un manque de transparence entre les antagonistes et une appréhension d'être à la tête d'une petite fortune. Vivre seule cette expérience n'a pas été bénéfique mais regrettable, quel dommage ! Le slogan "l'argent ne fait pas le bonheur" se justifie dans toute sa splendeur. Mais est-ce vrai, car il y contribue quand même ? Pour vous lecteurs, je dirai que c'est très amusant à lire, moraliste et réaliste mais triste aussi.

La vérité sur l'Affaire Harry Québert de Joël DICKER

ROMAN PARU EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait car on me l'a prêté.
Je lui donnerai 10/10.
Quelques mots sur l'auteur : Joël Dicker est né à Genève en 1985 d'un père professeur de français et d'une mère libraire. Avant d'entamer sans enthousiasme ses études de droit à Genève, il entreprend de suivre les cours Florent à Paris comme intermède après sa scolarité. Dans sa jeunesse, il a écrit des histoires et fondé une revue "La gazette des animaux" qu'il réalisera et vendra seul de 11 à 17 ans. Il écrit en 2005 "Le Tigre"dont il sera lauréat. Puis suivent "Les Derniers jours de nos pères" édité en janvier 2012 et qui sera primé par le Prix des écrivains genevois et "La vérité sur l'Affaire Harry Quebert" récompensé par le grand Prix du roman de l'Académie française et le Prix Goncourt des lycéens 2012.
RESUME : New York au printemps 2008, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est bien décidé à sauver son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, accusé d'avoir assassiné en 1975 Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans. Il était l'un des écrivains les plus respectés de son pays et Marcus en avait fait son maître. Il ne peut pas croire à ce meurtre et commence sa propre enquête pour tenter d'innocenter son ami et retrouver l'inspiration pour son second livre qu'il ne parvenait pas à écrire.
MES IMPRESSIONS : Génial ! Ce livre est franchement palpitant, bien mené, l'intrigue est continuelle durant les 700 pages. On n'arrive pas à s'ennuyer, il n'y a aucun temps mort, aucune longueur inutile. Tout rebondit sur de nouveaux faits qui relance le roman de façon étonnante jusqu'à la dernière page quasiment. Il est difficile de trouver le coupable car les hypothèses sont sans cesse remises en question sur la culpabilité d'une personne ou d'une autre. Les intervenants sont nombreux mais ils sont très bien identifiés, l'auteur nous les décrit clairement. Chaque acteur est actif, le roman bouge et nous entraîne dans une spirale infernale. Une fois entamé, si le temps vous le permet, trois jours suffiront à lire ce livre plein de rebondissements et de suspense. Je suis rarement déçue par un livre car je reconnais aussi le travail de l'écrivain, mais là je suis subjuguée par la construction et la structure de ce livre. Bravo Joël Dicker ! J'attends votre prochain livre.

La folie Giovanna d'Elise GALPERINE

ROMAN PARU EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait car on m'en a parlé avec beaucoup d'éloge.
Je lui donnerai 8 à 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Elise Galpérine est née en 1964 à Paris. Elle a fait des études de droit et en particulier s'est spécialisée en droit anglais. Elle assure l'enseignement du droit français et anglais dans diverses universités dont Paris-Descartes et a effectué des missions de Paris-Sorbonne à Abou Dhabi. En tant qu'agrégée en Sciences Economiques, elle est rédactrice pour le CNED. Depuis 1994, elle s'est intéressée au droit des artistes et a créé notamment "La lettre du musicien" lue par les acteurs concernés. Parallèlement, elle s'est mise à l'écriture et publie en 2010 "Le murmure des tissus" et en 2012 "La folie Giovanna".
RESUME : Dans l'intimité d'une famille bourgeoise de l'entre-deux-guerres, Elise Galpérine nous décrit l'atmosphère et les réactions de chacun face à un drame qui va tous les bouleverser. La vie continue et les petits plaisirs de la vie vont prendre une tournure bien particulière.
MES IMPRESSIONS : Ce livre m'a subjuguée, je suis réellement tombée sous son charme même si le thème n'est pas facile à aborder. Cette jeune écrivain est très douée, la finesse et la délicatesse de son écriture sont exceptionnelles et son récit pourrait s'apparenter à du Mauriac (comme il est dit dans plusieurs critiques et que je partage complètement). La naissance d'un enfant pas comme les autres à cette époque-là ne peut que perturber une famille devant une médecine impuissante mais consciente. La volonté du médecin qui accompagne la famille est de rassurer et soulager mais elle est parfois dans l'impossibilité d'aider sur tous les fronts. Le bonheur, que l'on ressent dans les petits faits de la vie, va petit à petit s'effilocher. On sent qu'une entraide s'est construite au fur et à mesure de l'histoire et l'amour est très présent dans ce drame. L'enfant montre un courage extraordinaire et sa tante s'en occupe avec beaucoup de tendresse. Cela n'empêche pas cependant les moqueries du monde extérieur naître et occasionner des souffrances. Toutes ces scénettes, Elise Galpérine nous les présente avec une sensibilité hors du commun. On retrouve tous les sentiments courants admirablement exposés avec l'injustice d'une mère, l'amour fraternel, les moqueries, la tendresse, mais aussi tous les non-dits et tout ce malaise qui se crée à la vue de ce jeune garçon de plus en plus handicapé. Pour finir, je souligne l'élégance de ce livre, l'atmosphère intimiste qui en ressort, et une famille désappointée face à un malheur qu'elle ne peut plus maîtriser et qui lui en apporte d'autres. Je dirai, âme sensible s'abstenir, mais ce n'est même pas ce que je veux dire, car c'est un très beau livre et je n'ai pas le droit d'en faire des restrictions pour son auteur qui en mérite largement la lecture. Disons plus spécifiquement que le thème peut éprouver certaines personnalités mais le lire permet aussi de grandir.

Le confident d'Hélène GREMILLON

ROMAN PARU EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Hélène Grémillon, originaire du Poitou, est née en 1977. Depuis 2004, elle est l'épouse de Julien Clerc de 30 ans son aîné avec qui elle a eu son premier enfant Léonard, qui est le cinquième enfant du chanteur. Ses études avec une maîtrise de Lettres et d'un DEA d'histoire l'ont amené à l'écriture. Son premier roman paraît en 2012, c'est "Le confident" puis en 2013, succédera "La garçonnière" en 2013. "Le confident" a obtenu cinq prix littéraires et été traduit en dix-huit langues, paru dans une vingtaine de pays, il a été vendu à plus de 250 000 exemplaires.
RESUME : Camille, qui vient de perdre sa mère, découvre d'étranges courriers d'un expéditeur inconnu qui lui raconte un drôle de scénario. Elle croit à une erreur mais les morceaux d'un puzzle s'assemblent et elle va découvrir que ce récit fait partie de sa vie. Ce monstrueux secret de famille qui la concerne personnellement va lui tomber dessus sur fond de la seconde guerre mondiale.
MES IMPRESSIONS : J'ai apprécié cette lecture plutôt soutenue où l'on souhaite vraiment savoir la fin. Ce livre étant conçu en deux périodes, l'actuelle et celle qui remonte au passé, j'ai dû relire une partie car je n'avais pas tout compris. L'intrigue passée est très claire mais le présent est plus confus. Ce livre relate une fois de plus sur les conséquences d'un secret de famille sur ceux qui restent. Cela pose la question aussi d'avouer ces secrets que l'on entretient souvent et qui peuvent choquer ceux qui l'apprennent par hasard ou a retardement. Les conséquences du mensonge sont désastreuses en général sur des innocents et les réactions créent forcément des traumatismes. La situation dans ce livre est surtout le cas d'une personne en mal d'enfant qui ferait n'importe quoi pour en avoir un, quitte à détruire d'autres vies.

L'île des oubliés de Victoria HISLOP

ROMAN PARU EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait car on me l'a conseillé alors que je parlais de l'île de Spinalonga en Crête.
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Victoria Hislop (nom de jeune fille Hamson) est née en 1959 dans le Kent. Elle est l'épouse du journaliste et humoriste Ian Hislop. Ils vivent entre l'Angleterre et la Crête, elle parle couramment le français. Diplômée de littérature anglaise à Oxford, Victoria Hislop a travaillé dans l'édition et les relations publiques avant d'écrire des romans. Dans son oeuvre traduite en français, on compte trois romans : "L'île des oubliés" paru en 2005 et VF2012 qui a reçu le Prix de la révélation littéraire en Grande-Bretagne, traduit dans 26 pays et vendu à plus de 2 millions d'exemplaire. Ce roman a été adapté par la télévision grecque en une série de 26 épisodes diffusés en 2010-2011. Le second livre "Le fil des souvenirs" paru en 2013 et "Une dernière danse" parue en 2014.
RESUME : Alexis, la fille de Sophia, est mal à l'aise dans sa famille et en particulier avec sa mère. Elle a besoin de remonter dans l'histoire de ses ancêtres. Certaines révélations, faites par la meilleure amie de sa grand-mère, qu'elle va rencontrer en Crête, vont lui permettre de comprendre enfin tout ce passé mystérieux autour de l'île de Spinalonga, longtemps occupée par les lépreux de la Crête jusqu'à Athènes.
MES IMPRESSIONS : A l'issue de la lecture de ce roman, je peux dire que mes impressions ont été excellentes. J'ai personnellement visité l'île de Spinalonga il y a une vingtaine d'années et le lieu très intriguant m'avait particulièrement bouleversé. Lire une histoire, même si c'est un roman, qui se serait déroulé là-bas apporte une part de vérité qui fait bien réfléchir sur la condition des lépreux au début du XXème siècle jusqu'en 1958. La lèpre est une maladie épouvantable et même si l'on a trouvé maintenant des traitements pour en guérir, il n'en reste pas moins qu'elle existe toujours dans le monde. L'histoire de cette famille que l'on suit durant ces 500 pages laisse une impression d'injustice. La mort rôde et la maladie fait peur. Pour autant, l'auteur ne nous plonge pas dans une revue médicale où l'on peut voir la description de la lèpre sous toutes ses coutures. Il s'agit plus de la description des habitants de l'île et des rapports entre les valides et ceux atteints par ce mal incurable. Il y a forcément la peur, la psychose, la méfiance, la haine qui s'opposent au courage, au combat, à la solidarité et à l'amour. C'est un livre riche sur la façon dont l'écrivain décrit les rapports humains face à un grand fléau qu'est la maladie. De plus, d'autres intrigues se juxtaposent à la situation ponctuelle  de l'isolement des malades, qui apportent toute la dynamique du livre.

Le diable de Radcliffe Hall de Stéphanie des HORTS

ROMAN PARU EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait car j'ai rencontré l'écrivain sur un stand lors d'une rencontre littéraire et j'avais par ailleurs déjà lu un autre ouvrage d'elle.
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Stéphanie des Horts est une critique et écrivain française. J'ai pu noter qu'elle détenait une maîtrise de littérature anglaise, spécialiste en particulier de Shakespeare et de Jane Austen. Ses critiques littéraires s'orientent vers les revues Valeurs Actuelles et la Revue littéraire. Dans son oeuvre, j'ai relevé "La scandaleuse histoire de Penny Parker-Jones" paru en 2008, "La panthère..." en 2010 et pour finir récemment "La splendeur des Charteris" en 2011. Son dernier roman est "Le diable de Radcliffe Hall" paru en 2012.
RESUME : Maisie Kane, la riche héritière américaine, orpheline et bien seule dans la vie, va croiser sur sa route le clan des Radcliffe, séducteurs et entreprenants. Ces aristocrates snobs et élégants, dépravés et déchus, vont l'occuper et l'entraîner dans leurs délires alors qu'elle est fragile, en quête de compagnie et d'amour, mais n'en veulent-ils pas à son argent pour redorer leur blason et échapper à la ruine ou l'aiment-ils vraiment ? Elle va se trouver entraînée dans une spirale un peu folle et décadente, dans la perversité et des situations loufoques. Au temps du couronnement de la reine d'Angleterre, Stéphanie des Horts nous narre tout un scénario que le lecteur va découvrir jusqu'à la dernière ligne.
MES IMPRESSIONS : Je dois avouer que j'ai préféré la lecture de la "La panthère..." nettement plus intéressant et instructif, mais je suis tout de même bien entrée dans ce roman-là aussi. L'intrigue est menée avec finesse car je n'ai vraiment rien vu venir quant à l'issue de l'histoire. En peu de temps on se familiarise avec les personnages en découvrant leur rôle et leur place dans la famille. Le style est agréable, l'histoire est bien contée. Ne voulant rien révéler avant que vous lisiez ce nouveau livre de Stéphanie des Horts, je vous incite à votre tour à vous plonger dans cette lecture qui ne manque pas de piquant et de scènes parfois osées.

Le chapeau de Mitterrand d'Antoine LAURAIN

ROMAN PARU EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait car on me l'a conseillé.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Antoine Laurain est né à Paris au début des années 1970. Son bagage plutôt artistique s'est dirigé d'une part vers l'histoire de l'art devenant assistant d'un antiquaire, d'autre part en tant que passionné de cinéma vers la réalisation de court-métrages. Simultanément l'écriture l'attire et il l'utilise tout d'abord en étant journaliste pour le magazine de luxe "Place-Coste" avant de devenir écrivain avec quatre livres réalisés à ce jour. Le premier en 2007 "Ailleurs si j'y suis"  qui reçut le Prix Drouot, le second "Fume et tue" qui paraît en 2008, viendra ensuite "Carrefour des nostalgies" récompensé par le Prix des Vignes et pour finir en 2012 "Le chapeau de Mitterrand".
RESUME : Un curieux chapeau, celui de François Mitterrand, égaré et récupéré par plusieurs personnes très diverses et inédites qui l'ont perdu aussi successivement. Chacun essayant de le retrouver après avoir subi les pouvoirs bénéfiques ce ce chapeau au cours d'aventures hors du commun.
MES IMPRESSIONS : J'aimerai bien trouver ce chapeau égaré et me l'approprier. La possession de ce chapeau devient un rêve pour chacun des antagonistes qui tombe dessus. Femme ou homme, chacun voit sa vie basculer et prendre un tournant positif et bienfaisant. C'est vraiment un livre récréatif, détendant et plein d'humour. Dans l'intrigue principale, s'ajoutent des histoires dans l'histoire qui ravissent le lecteur. Le chapeau a un parcours atypique et amusant, Mitterrand n'est qu'un prétexte mais il renaît aussi un peu et peut hanter nos pensées. Etait-il véritablement un porte-bonheur, le chapeau de Mitterrand ?

L'Âme du monde de Frédéric LENOIR

ESSAI PARU EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait car j'en connaissais l'auteur par ses interventions télévisuelles.
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Frédéric Lenoir, né en 1962 à Madagascar dans une famille de quatre enfants, retourne en France deux ans plus tard. Il deviendra philosophe, sociologue et écrivain mais aussi scénariste de bandes dessinées et auteur de théâtre. Sa biographie étant plutôt chargée, je vous conseille d'aller sur son site. En quelques mots tout de même, il devient docteur de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) où depuis 1991, il sera chercheur associé. En 2004, on pourra noter qu'il sera nommé directeur de la rédaction du Monde des religions puis depuis 2009 animateur de l'émission "Les racines du ciel" sur France Culture. Il a écrit une quarantaine d'ouvrages dont des essais, des romans, des bandes dessinées. Son oeuvre est traduite en une vingtaine de langues et ses livres vendus à 4 millions d'exemplaires. Il a reçu de nombreux prix en France et à l'étranger. On peut noter "Le temps de la responsabilité" paru en 1991, "Les métamorphoses de Dieu" en 2003, "Socrate, Jésus, Bouddha" et "Petit traité de vie intérieure" en 2010, "La guérison du monde" en 2012 qui reçut le prix de l'Excellence économique 2012 et la même année "L'Âme du monde". En janvier 2013, il sera récompensé par le Prix Arturo Carlo Jemolo de Turin pour l'ensemble de son oeuvre et en tant que Directeur du Monde des religions.
RESUME : Un conte ou une allégorie. Sept personnes des quatre coins de la planète vont recevoir un ordre de quitter leur vie pour aller au Tibet dans un monastère. Ils ne comprennent pas pourquoi, ne savent rien mais on leur parle d'un possible bouleversement planétaire ou d'une apocalypse.
MES IMPRESSIONS : Tout d'abord, j'ai été emportée par le début du récit car on ne sait pas ce que vont devenir ces sept personnes à qui on a conseillé de quitter leur vie pour rejoindre un monastère perdu au milieu de rien au Tibet. Le suspense est donné dès les premières lignes. Cependant en poursuivant sa lecture, on s'aperçoit vite que ce livre n'est pas un roman policier mais plutôt un voyage initiatique. L'auteur commence à nous faire cogiter sur des questions existentielles et sur le questionnement de chacun des protagonistes. Les réflexions des uns et des autres sont concentrées et expliquées à deux jeunes adolescents qui découvrent à leur tour la vie mais d'une façon plutôt philosophique et initiatique. Ce moment est vécu par tous comme la fin d'un monde. Ils essayent de trouver des points fondamentaux qui leur ont permis de vivre jusque là, c'est une révolution de la conscience humaine, une transmission des messages au-delà de leurs croyances. La vie aurait un sens profond accessible au plus grand nombre d'hommes. Cette lecture m'a amené à écouter des interviews de Frédéric Lenoir. Je conseille ce livre aux personnes sensibles aux messages d'autrui et à l'analyse. N'ayant plus le livre à ma disposition, il est vrai que j'aurai bien aimé en relever quelques phrases pertinentes qui demanderaient à être méditées. Le seul regret, ce qui explique ma note de 7/10, c'est qu'à force de réfléchir constamment, j'ai un peu décroché à partir d'un certain moment du livre.

La couleur du lait de Nell LEYSHON

ROMAN PARU EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Nell Leyshon est née en 1962 au Royaume Uni. Elle a fait des études de littérature anglaise à l'université de Southampton. Elle s'est fait connaître par ses pièces de théâtre enregistrées pour la BBC. Son premier roman "Black dirt" sera publié en 2004. "La couleur du lait" est sa première oeuvre traduite en français et qui a reçu le Prix Interallié en 2012.
RESUME : Vers la moitié du XIXème siècle, Mary, âgée de 15 ans, doit quitter sa famille car son père la trouve peu efficace dans le travail à la ferme. Il propose alors Mary, contre son gré, à un pasteur dont la femme est très malade et a besoin d'une assistance permanente. Il en profite pour  toucher le salaire de sa fille.
MES IMPRESSIONS : Tout d'abord, le ton et le style de ce livre sont assez particuliers car les personnages parlent dans un patois simpliste. L'ambiance rurale est tout de suite donnée. Au fur et à mesure de la lecture et le fait que la jeune fille va travailler chez des personnes plus évoluées socialement changent alors le style. Je pensais lire un livre plutôt paisible dans une ambiance où l'on voit Mary murir, évoluer dans un milieu cultivé et qui va lui faire faire un pas de géant en apprenant à lire et acquérir d'autres manières sur la propreté et les règles de bienséance. Ce qui fait plaisir est de voir qu'elle comprend vite et que sa condition va être meilleure. Et pourtant, elle a envie de quitter cet emploi même si la femme malade l'apprécie et lui rend bien. Elle a un manque familial et son grand-père lui manque. Il est vrai que l'on oublie parfois qu'un enfant a besoin de son cocon familial et à cette époque-là on n'hésitait pas à faire travailler ses enfants très jeunes. Mary ressent ce manque et n'est pas heureuse dans cette famille même si elle vit aussi des moments forts. La mort de la femme malade déclenche un tournant dans le roman. Et c'est là que j'ai été surprise de la suite que je ne veux pas dévoiler ici pour garder le suspens mais qui surprend même si progressivement on peut se douter du dénouement. Et pourtant ce dénouement n'est pas celui que j'attendais mais m'a surprise. Ai-je alors aimé ce livre ? Je l'ai lu d'une traite avec empressement mais je ne sais pas si je l'ai aimé véritablement. Il faut apprécier les rebondissements violents !

Anima de Wajdi MOUAWAD

ROMAN PARU EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait car on me m'a offert.
Je lui donnerai 5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Wajdi Mouawad est né au Liban en 1968. Il est contraint de quitter son pays assez jeune, non épargné par certaines violences auxquelles il assiste et qui l'inspireront dans son oeuvre, pour transiter par la France puis le Québec.C'est un artiste complet à la fois homme de théâtre, metteur en scène, auteur, comédien, directeur artistique, plasticien et cinéaste libano-canadien sans oublier écrivain. On peut noter qu'il est entré en 1991 à l'Ecole Nationale du Théâtre du Canada dont il sera diplômé. Il fonde une troupe "O Parleur" et commence à mettre en scène ses textes "Rêves" (2002), son premier grand spectacle puis "Littoral" (1999-2009) et "Forêt" en 2006. Il va mettre une dizaine d'années à écrire son premier roman "Visage retrouvé" en 2002. On notera en 2007 "Un obus dans le cœur". Puis il mettra douze ans à éditer "Anima" en 2012 qui a reçu plusieurs prix dont le Prix Méditerranée en 2013.
RESUME : Wahhch Debch reste sans voix, traumatisé devant le cadavre de sa femme assassinée, violée et mutilée atrocement. Il a décidé de comprendre qui lui a fait cela et pour quelles raisons. Il se lance alors dans une chasse à l'homme pour en découvrir le meurtrier. Il apprend que c'est un indien Mohawk qui vit protégé par les siens dans une réserve fermée où il n'est pas bon s'y aventurer.
MES IMPRESSIONS : Un roman très violent qui peut mettre mal à l'aise. Les scènes sont très cruelles à la limite du supportable si l'on s'y attarde un peu trop. En découvrant la biographie de Wajdi Mouawad avec les événements auxquels il a assisté au Liban, je comprends bien et mieux que ces descriptions sont si proches de la réalité dans leur horreur. Ce roman est un véritable voyage initiatique et animiste. Toute une ribambelle d'animaux assistent et racontent ces scènes où les humains se massacrent dans leur chair. Ces impressions vécues et racontées par des araignées sur leur toile, des insectes, des oiseaux mais aussi des chiens et des chats sont parfaitement surréalistes. Le lecteur est sans cesse ballotté entre le côté original de l'intervention des animaux qui se succèdent tout au long du livre et les tueries des hommes qui le font dans un esprit de folie meurtrière. La logique des hommes n'existe plus alors que les animaux paraissent beaucoup plus raisonnables. C'est très curieux comme sensation. La lecture de ce roman reste tout de même remarquable par sa présentation qui en fait un réel exercice de style. Les scènes très crues sont atténuées par la présence des animaux qui adoucissent la réalité des faits. Wahhch trouve un réconfort parmi ces animaux qui arrivent en quelque sorte à le défendre. L'auteur a trouvé une façon imagée d'évacuer ces épreuves douloureuses dans l'humour. Je ne sais pas quoi penser en fait de ce roman. A la fois je l'ai apprécié car sa tournure n'est pas banale et j'apprécie l'originalité de la création littéraire et en même temps toute cette horreur décrite m'a dégoûtée et déstabilisée. Ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains, il ne faut pas être trop sensible, pas trop jeune et aimer ce qui choque. Ceux qui voudront s'y plonger, j'attends leurs critiques avec beaucoup d'impatience.

Barbe bleue d'Amélie NOTHOMB

ROMAN PARU EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait car je suis la littérature d'Amélie Nothomb régulièrement.
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Amélie Nothomb est une écrivain belge née au Japon en 1967, profondément marquée par la culture nippone. Elle est issue d'une famille bruxelloise et fille d'ambassadeur. Pour l'anecdote, elle écrit entre 4 et 8 heures du matin en buvant 1/2 litre de thé et publie 1 livre par an. Dès son plus jeune âge, elle va beaucoup voyager : Chine, New York et en Asie du Sud-Est. Il en ressort une grande solitude chez cette femme tout de même soutenue par une grande complicité avec sa soeur. Elle suivra des études gréco-latines. En 1992, publication du roman "Hygiène de l'assassin". Elle retournera ensuite au Japon ce qui va lui inspirer "Stupeur et tremblements" qui a reçu le grand Prix de l'Académie Française en 1999. En 2002, elle publie "Le Robert des noms propres""Antéchrista" en 2003, "Biographie de la faim" en 2004, "Acide sulfurique" en 2005, "Journal d'hirondelle" en 2006 et en 2007 par "Ni d’Ève ni d'Adam". En 2008, parution de"Le fait du prince" puis en 2009 "Le Voyage d'hiver". Pour finir, elle vient d'éditer en 2012 "Barbe bleue" que je vais commenter maintenant.
RESUME : Une colocation pas ordinaire.
MES IMPRESSIONS : Je suis contente d'avoir lu ce livre car je retrouve l'Amélie Nothomb que j'apprécie. L'imagination est à son comble et on pourrait apparenter ce délire à celui d'Eric-Emmanuel Schmitt dans son oeuvre aussi. J'aime l'imaginaire mais pas la fiction. Ce roman est réaliste mais pas croyable, sinon on en aurait froid dans le dos. Il existe cependant tellement de faits divers tous plus rocambolesques les uns que les autres alors finalement pourquoi pas celui-là aussi... L'action est remarquable, les personnages très finement croqués. Chaque détail est étudié dans sa plus précise description. On se sent bien dans le livre, je ne veux pas vous en dire trop pour autant mais il peut faire trembler par l'ambiance surréaliste et inquiétante. Je ne veux pas vous en dire plus car il faut le lire pour l'aimer ou le détester !

Echapper aux manipulateurs.Les solutions existent ! de Christel PETITCOLLIN

Le choix de ce livre s'est fait car je suis intéressée par la psychologie de la personne.
Je lui donnerai 8/10.
ESSAI PARU EN 2012
Quelques mots sur l'auteur : Christel Petitcollin est une psychothérapeute, conférencière et écrivain de nationalité française. Je n'ai guère trouvé de précisions sur son lieu et date de naissance ainsi que son parcours d'étude. Elle s'est passionnée pour les relations humaines et traite depuis 15 ans la manipulation sous toutes ses formes. Elle anime par ailleurs des stages et des conférences et intervient régulièrement dans des émissions à la radio et à la télévision. On peut noter quelques ouvrages à son actif : "Je pense trop, comment canaliser ce mental envahissant" (2010), "Divorcer d'un manipulateur" et "Echapper aux manipulateurs" (2012) et  "Enfants de manipulateurs" (2013).
RESUME : "Echapper aux manipulateurs" commence par une analyse approfondie de la personnalité du manipulateur et de la signification de ce mot "manipulateur" qui provoque "un climat d'emprise" (terme de l'auteur). Dans un second temps, l'auteur parle des conséquences sur les "manipulés" et la souffrance et le piège dans lesquels ils sont prisonniers. Elle intitule cette partie "Dissiper le brouillard". Dans un troisième volet, elle explique "la sortie d'emprise". En conclusion, de bons conseils sont proposés.
MES IMPRESSIONS : Ce livre m'a vivement intéressée et m'a attirée immédiatement dans sa présentation. Christel Petitcollin est très structurée, claire dans ses explications et apporte beaucoup d'espoir dans son discours. Nous sommes dans un monde aujourd'hui où les êtres humains tentent d'avoir une domination sur les plus faibles. Cela existe depuis des décennies mais le message que fait passer son auteur c'est que des solutions sont possibles et qu'il n'est plus envisageable de souffrir à vie de telles situations. Autrefois, les soumis restaient les victimes alors que les autres continuaient à faire leur loi sans que personne ne lève le petit doigt. En 2013, on apprend à déceler les problèmes plus facilement, à les découvrir et trouver des portes de sortie. La manipulation est un domaine très complexe et celui qui en est atteint le sait très bien. Il est très intelligent et perspicace dans la manipulation qu'il pratique excellemment mais pas forcément pour le reste où il peut être parfaitement incompétent sans le reconnaître. Cela entraîne l'existence de personnes parfaitement nuisibles et destructrices. Elles sont qualifiées de méchantes aussi car elles n'ont aucun scrupule à agresser les autres en jouant les innocentes sans oublier qu'elles sont d'une mauvaise foi notable qui les fait réagir dans un déni violent qui ne laisse quasiment aucune alternative à celui qui est en face. Mais les remèdes existent en tout cas sur le plan d'échapper à l'emprise du manipulateur mais force est de constater que l'on peut y perdre l'amour (divorces douloureux, ruptures familiales...), rarement mais parfois la vie ce qui peut être très grave mais aussi son argent (salaires, héritage, succession) et certains avantages matériels. A soi-même de juger ce qui est le meilleur pour soi, sa tranquillité et son bien-être ou une guerre permanente qui vous détruit à petit feu. Il y a plusieurs moyens pour combattre cette manipulation qui sont bien expliqués dans ce livre, je vous invite à le lire vous aussi et me faire part de vos remarques.

Bonjour tristesse de Françoise SAGAN

ROMAN REEDITE EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait suite à la lecture de l'essai de Denis Westhoff sur sa mère  "Sagan et fils" paru en 2012 et qui lui a permis de la réhabiliter et faire rééditer ses livres après des années d'oubli de son oeuvre.
Je lui donnerai 9,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Françoise Sagan, romancière et auteur dramatique française,de son vrai nom Françoise Quoirez est née en 1935 dans le Lot. Elle est la troisième sur quatre enfants et perdra son petit frère Maurice mort très jeune. Elle se mariera et divorcera deux fois. Elle aura un fils de sa seconde union avec Robert Westhoff nommé Denis né en 1962. Elle aura l'occasion de partager avec François Mitterrand  sa passion de la littérature de même que Jean-Paul Sartre et bien d'autres. Son oeuvre compte une trentaine d'ouvrages. En 1954, paraît son premier roman "Bonjour tristesse" qui la propulse au devant le la scène à 18 ans mais son père avait tenu à ce qu'elle prenne un pseudonyme vu son jeune âge qui sera Sagan, référence à un personnage de Marcel Proust. Son livre est vendu à plusieurs millions d'exemplaires dont 1 million aux Etats-Unis. Il traite du désir sexuel d'un point de vue féminin ce qui, à l'époque, défraye la chronique. Elle obtient le Prix des Critiques la même année. Parmi ses romans, j'ai noté en 1959 "Aimez-vous Brahms...", 1965 "La chamade",1973 "Les merveilleux nuages", 1980 "Le chien couchant" réédité en 2011, 1983 "Un orage immobile", 1991 "Les faux fuyants" et en 1996 "Le miroir égaré". Elle sera aussi auteur de théâtre d'une dizaine de pièces et nouvelliste : "Château en Suède" joué au théâtre de l'Atelier qui reçut le Prix du Brigadier en 1960. En 1987, elle s'aventure aussi dans la biographie de Sarah Bernhardt. L'ensemble de son oeuvre sera récompensé par le XIXème Prix Prince Pierre de Monaco en 1985. Elle meurt en 2004 à Honfleur, seule, ruinée et triste d'avoir perdu des êtres chers avant elle comme ses parents, son frère Jacques Quoirez avec qui elle avait goûté aux sorties mondaines, et l'une de ses très bonnes amies Peggy Roche décédée prématurément en 1991 qui l'avait soutenue dans les moments difficiles de sa vie. Françoise Sagan était une passionnée de sport automobile et des belles voitures. Son éducation dans la grande bourgeoisie marquera aussi son oeuvre.
RESUME : Cécile, âgée de 17 ans, profite encore de son père veuf avec qui elle s'entend à merveille lorsqu'il fait une rencontre qui va tout bouleverser dans sa vie de jeune adolescente.
MES IMPRESSIONS : Un roman très moderne pour l'époque, qui aujourd'hui, reste très bien écrit mais n'a certainement pas le même impact sur les jeunes lecteurs qui sont plus informés que la génération d'avant sur les rapports entre homme et femme. Personnellement de la génération des années 60, je n'avais pas eu l'occasion de le lire encore et je comprends qu'il ait pu faire scandale à ce moment-là. La société s'est tellement libérée depuis, qu'il pourrait paraître suranné. Je n'ai pas eu cependant cette impression car ayant étudié la vie de Françoise Sagan, j'y vois un parallèle évident avec sa biographie et ce qu'elle a dû ressentir dans son enfance avec la mésentente de ses parents et sans doute des aventures amoureuses qu'elle a pu cotoyées et même vivre elle-même. L'amour permet à l'héroïne de se libérer de l'ennui et découvrir ce que son père ressent aussi. Elle va jouer avec la relation amoureuse des autres pour défendre la relation privilégiée qu'elle avait avec son père et qu'elle semble perdre petit à petit. Tout son plan va fonctionner mais pour quelle issue ?! Une façon d'écrire en tout cas très intéressante pour une très jeune fille et une sensibilité qui montre une maturité hors du commun. L'intrigue est bien menée jusqu'au bout et c'est vrai que je ne savais pas du tout comment se terminerait cette histoire. A lire pour tous et en particulier les adolescents qui doivent découvrir l'écrivain Françoise Sagan qui ne doit pas tomber dans l'oubli.

Les deux messieurs de Bruxelles d'Eric-Emmanuel SCHMITT

ROMAN PARU EN 2O12
Le  choix de ce livre s'est fait car je suis une fidèle lectrice de cet écrivain. 
Je lui donnerai 7/10. 
Quelques mots sur l'auteur : Eric-Emmanuel Schmitt est né en 1960. Il est fils de professeurs d'éducation physique. Diplômé de l'Ecole Normale Supérieure d'Ulm et Agrégé de philosophie en 1983. En 10 ans, il est devenu une référence littéraire française sur le marché international. Il a écrit de nombreuses oeuvres que je vous conseillerai même si elles sont plus anciennes :"Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran" (2001), "Oscar et la dame en rose" (2002), "L'enfant de Noé" (2004) sans oublier "Ma vie avec Mozart" (2005) et "Odette Toulemonde" (2006) et "La rêveuse d'Ostende" (2007). En 2008, "Ulysse from Bagdad" paraît à son tour puis en 2009 "Le sumo qui ne pouvait pas grossir". En 2010, on trouve dans les librairies "Concerto à la mémoire d'un ange". En 2011, paraît "La femme au miroir"dont je vous parle dans cette rubrique. Je n'ai pas cité toute son oeuvre qui comprend aussi des pièces de théâtre et d'autres titres. Pour finir ses deux derniers romans publiés en 2012 s'intitulent : "Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus" et "Les deux messieurs de Bruxelles".
RESUME : Ce nouveau livre d'Eric-Emmanuel Schmitt est un recueil de cinq nouvelles dont le point commun est de parler de l'amour sous diverses formes : conjugal, clandestin, paternel, filial, mais aussi amour de l'art ou amour de l'humanité.
MES IMPRESSIONS : J'aimerai que l'écrivain qui nous a embarqué dans "Oscar et la dame rose", "Lorsque j'étais une oeuvre d'art", "La rêveuse d'Ostende", retrouve véritablement une imagination si originale et un style riche et si inattendu que l'on pourra en reconnaître aisément son auteur. Voilà ce qui me manque plus récemment dans l'oeuvre de Schmitt. Il est certain que l'on ne peut pas être extraordinaire dans toute son écriture, j'en conviens, mais ces cinq nouvelles ne sont pas homogènes à mon avis. Mes histoires préférées dans ce tome sont : "Le chien", un grand moment de sensibilité et de mystère tout au long de l'intrigue. Ce drame fait référence à des événements qui auraient pu avoir lieu. La seconde "L'enfant fantôme" interpelle sur le sens de donner la vie à un enfant malade ou handicapé. "Un coeur sous la cendre" m'a bien plu aussi mais      
le thème de la donation d'organe me fait penser à d'autres romans déjà écrits par d'autres écrivains. Je conseille ce livre à qui veut bien se distraire pour des histoires courtes et nombreuses qui se lisent bien.


Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus d'Eric-Emmanuel SCHMITT

ROMAN PARU EN 2012
Le choix ce ce livre s'est fait car j'en ai beaucoup entendu parler par l'auteur lui-même.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Eric-Emmanuel Schmitt est né en 1960. Il est fils de professeurs d'éducation physique. Diplômé de l'Ecole Normale Supérieure d'Ulm et Agrégé de philosophie en 1983. En 10 ans, il est devenu une référence littéraire française sur le marché international. Il a écrit de nombreuses oeuvres que je vous conseillerai même si elles sont plus anciennes :"Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran" (2001), "Oscar et la dame en rose" (2002), "L'enfant de Noé" (2004) sans oublier "Ma vie avec Mozart" (2005) et "Odette Toulemonde" (2006) et "La rêveuse d'Ostende" (2007). En 2008, "Ulysse from Bagdad" paraît à son tour puis en 2009 "Le sumo qui ne pouvait pas grossir". En 2010, on trouve dans les librairies "Concerto à la mémoire d'un ange". En 2011, paraît "La femme au miroir"dont je vous parle dans cette rubrique. Je n'ai pas cité toute son oeuvre qui comprend aussi des pièces de théâtre et d'autres titres. Pour finir son dernier roman publié en 2012 s'intitule : "Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus".
RESUME : Rencontre incroyable entre un homme d'affaire français et Madame Ming dans les latrines masculines du Grand Hôtel à Yunhai en Chine où cette dernière exerce le métier de "dame pipi".
MES IMPRESSIONS : Eric-Emmanuel Schmitt nous replonge dans son monde à nouveau plus imaginatif et créatif. Après son dernier roman "La femme au miroir" où j'avais été un peu déçue de même que "Le sumo qui ne pouvait pas grossir", je retrouve l'auteur que j'affectionne. Bien sûr, les mythiques "Oscar et la dame en rose" ou "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran" et "La rêveuse d'Ostende" ou "Lorsque j'étais une oeuvre d'art" m'ont marqué à tout jamais, mais là je reconnais à nouveau le retour d'une inspiration qui me convient et même me satisfait grandement. Le débat de ce nouveau livre se situe à plusieurs niveaux et dans le Cycle de l'invisible, l'écrivain nous fait découvrir à la fois le côté de la Chine ancestrale et les maximes de Confucius et de l'autre le côté plus moderne du monde industriel et commercial qui s'ouvre sur l'occident. Cet hôtel qui accueille les étrangers en est un exemple par cette belle rencontre entre un homme libre pour qui avoir ou construire une famille ne l'intéresse pas et une femme qui lui démontre le contraire. Il est intrigué par ces coutumes et celle de la politique de l'enfant unique qui apparaît devant lui et lui révèle une partie du mystère de la Chine. L'auteur nous fait douter sur les dires des deux personnages qui semblent se mentir dans leurs propos mais qui ne résistent pas à la tentation de communiquer entre eux. Le choc de deux cultures qui ont envie de partager pour mieux se comprendre certainement. Un évènement va dévoiler cette part d'ombre qui existe entre eux mais comment cela va-t-il se traduire concrètement ? L'amour qu'une mère peut offrir à ses enfants transparaît alors de façon évidente à la fin du roman, je dirai même du conte car la morale de cette histoire, c'est que ce sont les valeurs profondes de chaque être qui le construisent et lui permettent de transmettre à son tour. Cela enseigne l'ouverture aux autres et la transmission d'une sagesse. Confucius (-551, -479), homme d'état et philosophe chinois est très présent dans le livre.  Eric-Emmanuel Schmitt nous fait partager quelques citations dans la bouche de ses personnages qui interpellent : "Choisissez un travail qui vous passionne et vous n'aurez pas travaillé un seul jour de votre vie"(page 74) et plus loin "Le sage est calme et serein ; l'homme de peu écrasé de soucis", "Un homme heureux se contente de peu"(page 93). Je termine là mon analyse et attends vos nombreux avis après ce voyage en Chine que l'auteur nous a offert et nous a permis de nous évader et méditer.

Je suis à l'est ! Savant et autiste de Josef SCHOVANEC

RECIT PARU EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait suite à l'émission sur l'autisme sur France 2 le 27 novembre 2012 et la diffusion du documentaire fiction "Le cerveau d'Hugo" de Sophie Révil auquel il a participé.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Josef Schovanec est né en 1981 de parents tchèques. Comme il le dit lui-même il est atteint d'autisme Asperger ou "une personne avec autisme".Il n'a pas prononcé un mot avant l'âge de 6 ans puis à 19 ans il évite de peu l'internement psychiatrique à cause d'un psychiatre qui l'a drogué avec des quantités insensés de médicaments. Il s'en est sorti grâce à la psychanalyse puis il a pu entamé des études pour devenir docteur en philosophie, polyglotte, diplômé de Sciences Po Paris, docteur de l'EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales) et chercheur en philosophie et sciences sociales. Il s'intéresse aux langues notamment orientales. Il est le représentant français des autistes de haut niveau ou autiste Asperger et se bat pour l'amélioration du système des soins français par rapport à l'autisme et pour la prise en compte de la maladie. Il occupe un poste à mi-temps d'assistant de l'adjoint du maire de Paris chargé des handicapés.
RESUME : Josef Schovanec raconte dans ce livre son parcours semé d'embûches qui lui a valu d'être là aujourd'hui pour défendre ceux qui sont atteints par cette maladie.
MES IMPRESSIONS : le combat de cet homme pour s'en sortir est admirable et grâce à son intelligence au dessus de la moyenne et son entourage, il n'a pas été interné dans un hôpital psychiatrique. J'ai découvert dans son récit toutes les difficultés de la vie quotidienne qu'il rencontre et qui n'existent pas pour ceux qui ne sont pas atteints de ce mal. Il s'oblige par exemple à regarder la personne avec qui il parle car en temps ordinaire il ne le ferait pas. Lorsqu'il est au téléphone, il mesure la fréquence de ses réponses comme "oui" toutes les 10 secondes sinon il resterait en silence. Parler pour lui dans un micro est curieux. En revanche, il saura résoudre des problèmes de calcul très facilement, il pourra faire des traductions entre diverses langues sans problème. Son livre nous permet en tout cas de découvrir le monde des autiste Asperger et comprendre mieux leur détresse et leur demande d'aide pour améliorer leur vie. En France, l'accueil de ces autistes est jugé très insuffisant, pourtant plusieurs pays voisins étrangers font beaucoup mieux et pourraient nous donner l'exemple. L'année 2012 a été décrétée la grande cause nationale de l'autisme. Il serait temps de prendre les choses en main .... Vous, lecteur, lisez ce livre pour mieux connaître ce que peuvent vivre des milliers de personnes autour de nous.

Les Enfants des Justes de Christian SIGNOL

ROMAN PARU EN 2012
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 7,5/10.
Quelques notes sur l'auteur : Christian Signol est un écrivain français né en 1947 dans le Quercy, région qui l'inspirera tout au long de sa carrière littéraire. Alors qu'il mène une vie paisible avec parents et grands-parents, dans la nature et la campagne, on le met en pension à 11 ans à Brive-La-Gaillarde. C'est un véritable traumatisme pour le jeune garçon qui dit aujourd'hui que c'est de là qu'est née sa destinée d'écrivain. De 1965 à 1970, étude de lettres et de droit. En 1970, il se marie et devient père. Il s'installe à Brive-La-Gaillarde où il travaille en tant que rédacteur administratif à la mairie puis sera directeur d'un service contentieux et Marché public. En 1984, il se lance parallèlement à l'écriture et publie son premier roman "Les cailloux bleus" qui remporte un franc succès. En 1990, la trilogie romanesque "La rivière Espérance" est non seulement plébiscitée mais sera très vite adaptée au petit écran sur France 2 en 9 épisodes regardés par 7 millions de téléspectateurs par épisode. De même en 1998, un autre livre "La promesse des sources" suivra le même chemin. On peut compter dans son oeuvre générale au moins une trentaine de romans que je ne peux énumérer dans cette biographie succinte. IL a reçu aussi un grand nombre de prix littéraires de 1985 à 1997. En 2010, "Une si belle école" nous plonge dans le domaine de l'éducation des années 50. Son dernier livre ici étudié est paru en 2012 "Les Enfants des Justes".
RESUME : En 1942, un couple sans enfant recueille dans leur ferme en Dordogne, proche de la ligne de démarcation, Sarah puis Elie, deux enfants juifs. Une famille recomposée qui va vivre des bons moments émouvants et intenses dans le danger et la crainte incessante de l'ennemi.
MES IMPRESSIONS : C'est un bon roman qui se lit bien. Le scénario est forcément typique de cette époque-là où de nombreuses familles ont ainsi sauvé de nombreux juifs. L'auteur veut en faire un hommage sous la forme d'un roman très réaliste et émouvant. Dans le même style, j'ai préféré le livre de Tatiana de Rosnay "Elle s'appelait Sarah" que j'ai trouvé plus poignant et marquant. Ces livres restent des témoignages très forts et permettent de comprendre l'angoisse de toutes ces personnes recherchées par la Gestapo et ceux qui les aident par leur amour et leur solidarité.