PARU EN 2009 |
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : De son vrai nom Marc Zaffran, mais connu sous le pseudonyme, Martin Winckler est né à Alger en 1955. Il passe son adolescence à Pithiviers (Loiret) puis une année dans le Minnesota. Il fait ensuite ses études de médecine à Tours entre 1973 et 1982. Sa profession est écrivain et médecin. Il a publié une quarantaine d'ouvrages. Ses premiers textes datent de 1980. Depuis 2009, il s'est installé avec sa famille à Montréal après avoir reçu une bourse de chercheur invité au CREUM (centre de recherches en éthique de l'Université de Montréal). On peut retenir dans son oeuvre en 1998 "La maladie de Sachs" qui a reçu le Prix du livre Inter, en 2004 "Les trois médecins" et en 2009 "Le choeur des femmes". Il anime par ailleurs deux sites web winckler's webzine (information sur la contraception et la critique du système de santé) et Chevalier des touches qui est un blog pour écrivain.
RESUME : Ce roman met en scène deux médecins : Jean Atwood, jeune femme interne en chirurgie gynécologique qui veut se destiner à la réparation des corps féminins et Franz Karma, la cinquantaine, généraliste, qui s'est consacré plus particulièrement depuis 30 ans à la santé des femmes en gynécologie.
A vous de découvrir cette rencontre qui réserve bien des surprises.
MES IMPRESSIONS : Livre surprenant, d'action, informatif et romanesque. Livre destiné à une lecture exclusivement féminine, avertie et ouverte. Un livre cru de réalisme, comme j'en discutais avec une autre lectrice emballée par cet écrit. On ne peut pas décrire le domaine gynécologique plus en détail que dans ce livre, c'est hallucinant. On se croirait dans le cabinet du médecin avec toute la description de ce qu'il s'y passe. Mais mis à part ce côté très pratique et descriptif, ce qui frappe c'est la volonté de l'écrivain d'apporter une dimension plus qu'humaine au rapport médecin/patient. Le coeur du livre c'est cette rencontre entre le praticien et son patient qui a besoin de sa médecine mais surtout et aussi d'être entendu et considéré par celui ou celle qui est en face de lui. La jeune interne représente la médecine théorique très en pointe alors que le généraliste transpire de son expérience, d'une écoute anormalement attentive auprès de toutes ces femmes et leurs soucis intimes. Il ne s'impose jamais, il est là pour aider et résoudre les problèmes. Jean Atwood, quant à elle, veut montrer sa science, briller dans son diagnostique mais dans son comportement elle impressionne, elle déstabilise. La recherche de l'équilibre entre ces deux personnages va se faire très progressivement et de façon très subtile. On assiste à la métamorphose de la jeune interne grâce à l'autorité du généraliste qui a décidé d'inculquer à sa "stagiaire" autre chose que des cours de médecine : cette autre chose, c'est l'expérience et l'humanité. Pour l'instant, elle a été polarisée par un immense savoir médical sur les bancs des amphi mais elle doit s'ouvrir à la réalité des cabinets médicaux, aux urgences et aux humains. Toute cette approche qu'il va entreprendre auprès de cette femme volontaire et butée parfois, donne à réfléchir à nous patient, qui fréquentons les cabinets de médecins de temps à autre. Cette lente conversion est captivante à suivre. Je n'évoque pas la fin qui est tout à fait romanesque, et explique, excuse finalement le comportement de la jeune femme à qui l'on pardonne ses positions trop arbitraires du début. En conclusion, je peux dire que ce livre m'a marqué et à chaque fois que j'irai en milieu hospitalier ou en consultation, je pense alors me souvenir un peu de cette lecture si curieuse, peut-être choquante aussi parfois. Attention de ne pas faire lire ce livre à des enfants et des personnes non préparées à cette réalité crue et impudique, je pense qu'il ne convient pas à tous. Mais pour ma part, je n'y suis pas restée insensible et cela m'a plu pour son intérêt culturel et humain. A vous de voir maintenant et n'hésitez pas à déposer vos commentaires sur mon blog.
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