31/03/2013

LIVRES PARUS EN 2011

De cela elle en était sûre de Geneviève d'ADHEMAR

ROMAN PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait car on me l'a donné.
Je lui donnerai  6,5 /10.
Quelques mots sur l'auteur : Je n'ai pas beaucoup d'information sur cet auteur si ce n'est qu'elle s'est mise à écrire des romans à la retraite et qu'elle habite Reims. Elle doit avoir environ 80 ans et tenait auparavant un magasin de vêtements et accessoires à Reims. Elle a écrit 5 ouvrages dont une trilogie consacrée à trois de ses tantes : "Julie, Silence et Passion" (2003), "Sophie, sur la route de l'espérance" (2004) et "Les amours de Marie" (2006). On lui connaît aussi "Clovis, le monarque" (2009) puis "De cela elle en était sûre" (2011).
RESUME : Madeleine, une très jolie jeune fille de la campagne, voit son destin basculer en raison de sa rencontre fortuite avec un inconnu chez la couturière du village. Il lui propose une situation à Paris liée probablement au mannequinat. Comment va-t-elle faire ses premières armes dans la capitale où dangers et tentations sont tellement  plus risqués que dans le milieu rural d'où elle vient ?
MES IMPRESSIONS : Sans vouloir paraître condescendante, j'ai vu dès le début du livre que j'avais à faire à une jeune écrivain amateur. Cela n'a rien de péjoratif même si cela reste une critique pour celui qui a écrit ces lignes mais il faut bien démarrer un jour et ce roman reste somme toute très agréable à lire et fourmille d'idées. C'est sans doute dans la description des personnages que l'on ne ressent pas cette petite pointe de génie en particulier dans la psychologie, ceci pour en faire un best-seller. Les faits de l'histoire coulent de source sans ambiguïté et le style simple est facile à comprendre. Le monde de la couture et du vêtement est bien analysé, sans doute une approche que Geneviève d'Adhémar maîtrise bien de part sa proximité avec le monde de l'essayage de l'ancienne clientèle de son magasin. De cela, elle peut en être sûre ! Je serai curieuse de lire ses autres livres afin de me faire une opinion plus précise de son oeuvre naissante. Par ailleurs, la présentation du livre n'est pas suffisamment soignée à mon goût sur le brochage et la couverture. Tant qu'il y aura la version papier, le livre doit rester un objet attirant pour le lecteur. Grande lectrice, j'avoue accorder beaucoup d'importance autant à la forme qu'au contenu même si cela peut paraître superficiel. Aimer feuilleter, retourner, toucher un livre, le ranger dans sa bibliothèque, c'est le plaisir qu'une collectionneuse passionnée peut exiger tout au long de ces années écoulées. Maintenant, chers internautes, je vous attends pour vos réactions après avoir lu ce joli roman qui ne manquera pas de vous interpeller très certainement.

Passage de témoin de Raymond AUBRAC et Renaud HELFER-AUBRAC

PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 6/10.
Quelques mots sur les auteurs :
Raymond Aubrac, de son vrai nom Raymond Samuel, est né en 1914 à Vesoul. Ses parents étaient des commerçants juifs aisés. Ils ont été déportés puis assassinés en même temps que leur fils Paul en 1943. Raymond Aubrac est connu principalement pour son action dans la résistance durant l'occupation allemande et le régime de Vichy pendant la seconde guerre mondiale. En 1937, il obtient son diplôme d'ingénieur civil des Ponts et Chaussées. Il a participé à la création du mouvement Libération-Sud aux côtés d'Emmanuel d'Astier de La Vigerie et secondera aussi le général Delestraint. Comme son ami Emmanuel, il est proche du régime communiste mais n'en deviendra jamais adhérent. En 1939, il épousera Lucie Bernard qui, elle, avait adhéré au parti communiste. Faits prisonniers tous les deux en 1941, ils réussiront à s'évader pour gagner la zone libre grâce à la ruse de sa femme. On recroise sa route lors de négociations entre lui et Henry Kissinger à propos du nord du Vietnam. Il est devenu très ami depuis 1946 avec Hô Chi Minh (mort en 1969). De 1948 à 1958, il a créé le BERIM (bureau d'études et de recherches pour l'industrie moderne) avec 4 autres fondateurs communistes : Marc Weil, Marcel Mosnier et René Picard. On compte aussi Stéphane Hessel parmi ses amis.  Il a été accusé par Klaus Barbie d'avoir été son complice mais aucune preuve n'a été retenue contre lui et sa femme. Il a écrit en 1996 "Où la mémoire s'attarde". Et en 2011, à quatre mains avec son petit-fils Renaud Helfer-Aubrac, ils ont rédigé "Passage de témoin".
Renaud Helfer-Aubrac est né en 1972 à Nanterre. Il est conseiller technique au cabinet du maire de Paris et en particulier concernant la démocratie locale, la vie associative, le bureau des temps, le contrôle de gestion, l'accueil des usagers et la qualité des services publics. Il est de même administrateur ONG. Il a été consultant en stratégie pour entreprises, et militant de causes humanitaires (Bosnie, Kosovo, Afghanistan). Il est diplômé de la Kennedy School de Harvard. Il est le petit-fils des résistants Raymond et Lucie Aubrac.
RESUME : Dialogue animé par Benoît Hopquin (journaliste français) entre le grand-père et son petit-fils sur la politique de façon générale intégrant la République (s'interrogeant sur sa devise liberté, égalité, fraternité),  le racisme, la justice, le conflit israélo-palestinien, la crise économique (rappel 1929), l'expulsion des sans-papiers. L'ancien a connu la barbarie nazie, a visité la Chine maoïste, le jeune a vu la montée de Barack Obama, a rencontré Massoud. Toutes ces questions se débattent entre les deux générations avec engouement et conviction.
MES IMPRESSIONS : L'idée de partager ainsi les avis de deux générations qu'une soixante d'années sépare est tout à fait remarquable. De plus, une famille marquée par l'histoire depuis 1914 est un témoignage exceptionnel. Chacun des protagonistes a joué des rôles importants au cours de son existence ce qui ajoute un intérêt supplémentaire au livre. Je peux dire que j'ai appris beaucoup de choses sur cette famille Aubrac dont j'avais vaguement entendu parler et rechercher leur biographie m'a vivement captivée. Ce sont deux hommes dynamiques et courageux qui veulent toujours aller de l'avant. Raymond Aubrac aime à dire "Mon intérêt personnel c'est le présent et l'avenir". Tout en étant bien de son époque, il affirme aussi : "J'ai été formé pour préparer l'avenir". Tous les deux, parfois en désaccord du fait qu'ils n'ont pas vécu tout à fait les mêmes évènements en raison de leur grande différence d'âge, arrivent toujours à s'écouter. Raymond veut laisser à son petit-fils cette faculté de discuter sur le fond toutes générations confondues en mélangeant le passé déjà vécu, l'expérience et ce qui arrive et va arriver. Cela permet en effet de relativiser ce qui se passe aujourd'hui chez nous et/ou dans d'autres pays. Raymond Aubrac a envie de convaincre son petit-fils mais aussi les générations de maintenant (il fait toujours des conférences malgré son grand âge). "Il faut être prêt à se battre, dit-il, et avoir confiance en soi". La conclusion de ces deux hommes c'est que l'être humain ne varie pas beaucoup. Tristement, l'histoire se répète car l'homme perd par moment la raison. Le passé aide aussi à comprendre le présent et en 2012 où la crise de l'Europe avec une monnaie menacée est traitée avec beaucoup plus de prudence qu'en 1929 où la panique avait été ingérable. Ce recul peut permettre parfois d'éviter de refaire les mêmes erreurs que nos ancêtres malgré les progrès réalisés et l'avancée incontestable de l'industrie, l'économie et autre depuis le début du XXème siècle. Evidemment, je n'ai pas pour autant attribué une note supérieure à 6/10 car j'ai trouvé que le dialogue bien que constructif n'était pas assez bien mené. En voulant faire du spontané, on a occulté sans doute un style plus littéraire et plus fluide. On sent un certain agacement de Raymond Aubrac de temps en temps sans doute dû à son grand âge et un petit-fils à plus à l'écoute que dans une vraie opposition. Je ne partage pas aussi un certain nombre de leurs idées que je n'exposerai pas dans la mesure où mon opinion est personnelle mais du coup, je n'ai pas forcément envie que certaines pensées soient véhiculées. Les idées défendues sont honorables et respectueuses, et j'en resterai là. Si vous êtes un féru d'histoire et du dialogue intergénérationnel, jetez-vous sur ce livre, il est pour vous. De toute façon, cet ouvrage ouvre à beaucoup de discussions pertinentes et actuelles.

Nymphéas noirs de Michel BUSSI

ROMAN PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 7,5/10
Quelques mots sur l'auteur : Michel Bussi est né en 1965 dans l'Eure. Il est professeur de géographie à l'université de Rouen. Son premier roman est "Code Lupin" en 2006 puis "Omaha crimes" en 2007, "Mourir sur Seine" en 2008, "Sang famille" en 2009, "Nymphéas noirs" en 2011, "Un avion sans elle" en 2012 avec plusieurs prix et une traduction prévue dans plusieurs langues et en 2013 " Ne lâche pas ma main". "Nymphéas noirs" a été le livre le plus primé en 2011 dont le Prix Polar Méditerranéeen, le Prix Polar Michel Lebrun et bien d'autres que je ne vais pas énumérer ici.
RESUME : Une intrigue poignante à Giverny, le village de Monet, où le peintre a réalisé un grand nombre de ses tableaux au milieu de ces paysages magnifiques de fleurs et d'eau. Un roman où les couleurs et les pinceaux se mélangent, où le passé et le présent se confondent.
MES IMPRESSIONS : Je me suis laissée prendre par l'histoire et je reconnais que plus les pages avançaient, plus j'ai eu besoin d'en savoir plus. Cependant, après toutes les bonnes critiques entendues autour de moi, j'ai été un peu déçue car je trouve que ce roman est un peu long et culturellement, je n'ai pas non plus appris grand chose sur Monet. Pour autant, c'est agréablement écrit et fluide surtout lorsque présent et passé se mêlent au trois quart du livre. Les images s'impriment dans notre cerveau comme des tableaux en contraste avec des scènes de meurtre qui sont tout aussi bien décrites mais plus cruelles. Un bon livre de vacances avec quelques heures devant soit pour découvrir Giverny et admirer les paysages où des drames vont se dérouler sous vos yeux !

Limonov d'Emmanuel CARRERE

Roman paru en 2011
Le choix de ce livre s'est fait car on me l'a prêté.
Je lui donnerai 9,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Emmanuel Carrère est un écrivain, scénariste et réalisateur français né en 1957 à Paris. Il est le fils Hélène Carrère d'Encausse et frère de Marina du même nom. Sa compagne est la journaliste Hélène Devynck. Ses grands-parents sont des immigrants d'origine russe. Après avoir été critique de cinéma au départ, il se lance dans l'écriture. En 1982, son premier livre "Werner Herzog" paraît puis l'année suivante "L'amie du jaguar" est son premier roman. Son oeuvre se poursuit, j'ai noté cependant en 2009 le recueil d'histoires de personnes qu'il a rencontrées "D'autres vies que la mienne". Ainsi il se fait le scribe de ses rencontres. Dans cet esprit d'enquête, il va vivre avec Edouard Limonov durant trois semaines pour écrire sur lui ensuite dans "Limonov" pour lequel il va recevoir le Prix Renaudot.
RESUME : Emmanuel Carrère raconte la vie tumultueuse d'Edouard Limonov.
MES IMPRESSIONS : J'ai beaucoup aimé cette lecture qui nous fait plonger dans le milieu russe de très près. On découvre un monde à deux vitesses et la vie dangereuse de certains comme Limonov qui n'hésitent pas à faire ce qu'ils veulent pour provoquer le gouvernement. Limonov s'intègre dans l'intelligentsia des écrivains et des intellectuels. Il se pensait admis d'office mais s'aperçoit que rien n'est jamais acquis. Il faut sans cesse se défendre et montrer sa personnalité pour se faire respecter. Il est un homme de parole avec ceux qu'il apprécie. Ses relations avec les femmes sont passionnées. Il n'hésite pas à passer d'un monde de luxe à celui de la pauvreté absolue. Sa vie hors de son pays n'est pas tellement plus simple et ses relations avec autrui sont complexes. Sa vie ne manque pas de piquant et on a parfois du mal à se dire que c'est sa vraie vie et non un roman. Je vous propose cette lecture pour tous, c'est passionnant !

Savrola de Winston CHURCHILL

ROMAN PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Winston Churchill, homme politique connu pour son action durant la seconde guerre mondiale, est né au Royaume Uni en 1874 au Palais de Blenheim et mort en 1965 dans sa propriété de Chartwell dans le Kent . A 20 ans, il était déjà sous-lieutenant de cavalerie, correspondant de guerre et écrivain. Son mariage avec Clémentine Hozier sera célébré en 1908, il aura 5 enfants. En 1914, il sera le Premier Lord de l'amirauté et jeune élu conservateur. De 1906 à 1929, il a été plusieurs fois ministre. Dans les années 30, il multiplie en vain les avertissements face à la montée en puissance de l'Allemagne hitlérienne. Nommé au ministère de la Marine en 1938, il va devenir le symbole de la résistance britannique au nazisme. Il est nommé Premier Ministre en 1940. Il se révèle un chef de guerre fermement décidé à conduire son pays à la victoire. Pendant la guerre il se rapproche des Etats-Unis, puis conclut un accord avec Staline, mais reste méfiant à l'égard des communistes. Il a rendu l'expression "rideau de fer" populaire lors du discours de Fulton (Missouri) en 1946 au sujet de l'alliance entre Britanniques et Américains contre l'urgence de l'envahissement des soviétiques. C'est ce qu'on a appelé le début de la "guerre froide". Battu aux élections en 1945, il sera à nouveau élu Premier Ministre en 1951. Victime d'un accident vasculaire cérébral à 78 ans, il se retirera officiellement de la vie politique en 1954. En 1953, le prix Nobel de littérature viendra récompenser ses célèbres Mémoires de guerre. "Savrola" écrit à 23 ans et publié en 1900 est son unique roman. On lui connaît aussi des talents dans la peinture qui n'ont pas révélé du tout sa tendance dépressive.
RESUME : Avant de devenir une république, la lointaine Lauranie a subi le joug du despotique général Molara. Ce récit est la chronique des ultimes heures de son règne, sous les coups d'une révolte menée par le jeune Savrola. A l'heure de la victoire, cet habile tacticien sera pourtant trahi par les siens...
MES IMPRESSIONS : Comme le dit Pierre Assouline dans la préface du roman de Churchill réédité en 2011, le personnage de Savrola offre au lecteur une étonnante prémonition de ce que Winston Churchill deviendra plus tard. Ce livre est comme le reflet de cette carrière qu'il rêvait peut-être au plus profond de lui et qui s'est réalisée dès qu'il a pu entrer dans l'armée. La mort prématurée de son propre père à 46 ans l'a sans doute libéré d'une certaine autorité paternelle qui avait commencé à le construire mais qui très vite l'a obligé à agir seul pour s'en sortir. J'ai suivi l'intrigue du roman avec beaucoup d'intérêt découvrant un personnage principal intriguant proche de la réalité. Churchill écrit bien et il nous emmène très facilement dans son combat. On est vite dans l'action et on veut toujours avancer dans l'histoire. Pour ma part, ce qui a été troublant est de découvrir cette similitude avec sa propre vie. De plus, le fait de me renseigner sur l'homme qu'était Winston Churchill, m'a vivement intéressée. Finalement, je ne connaissais pas vraiment son rôle dans notre histoire et surtout celle du Royaume Uni et ce fut une ouverture culturelle que je ne regrette pas. Je pense que cette lecture plaira à beaucoup d'entre vous car même s'il y a des stratégies militaires et politiques durant ce récit qui peuvent lasser, il y a aussi une intrigue amoureuse qui maintient en haleine. Mais si vous voulez savoir la fin du roman, à vous maintenant de le lire !

Les heures de Michael CUNNINGHAM

ROMAN REEDITE EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait car on me l'a donné.
Je lui donnerai 4/10.
Quelques notes sur l'auteur : Michael Cunningham est un écrivain américain qui est né en 1952 dans l'Ohio et vit aujourd'hui à New York. Il a étudié la littérature anglaise à Stanford où il a obtenu une licence ès-lettres puis a étudié à l'université de l'Iowa. Il a enseigné aussi au Fine Arts Work Center à Provincetown (Massachusetts) et au Brooklyn College. On le sait très impliqué dans la lutte contre le SIDA. Il a participé à la naissance d'Act Up et a été arrêté plusieurs fois pour s'être enchaîné aux grilles de la Maison-Blanche et pour avoir interrompu un discours de George Bush. Il est néanmoins l'auteur de nombreux best-sellers. Dans son oeuvre, j'ai relevé en 1990 "La maison du bout du monde" traduit en 15 langues et qui lui a apporté la consécration littéraire, en 1999 "Les heures" qui a reçu le Prix Pulitzer et Le Pen Faulkner et qui a été tourné par Stephen Daldry en 2003 . On peut noter en 1995 "De chair et de sang", en 2005 "Le livre des jours" et en 2012 "Crépuscule".
RESUME : Récit d'une journée dans la vie de trois femmes : Clarissa l'éditrice, Virginia l'écrivain et Laura la mère au foyer. L'issue du roman aboutit à un lien imaginaire qui représente l'écrivain, son personnage et son lecteur.
MES IMPRESSIONS : Très surprise par ce roman qui ne m'a pas vraiment plu. J'avais tout d'abord l'impression qu'il était écrit par une femme, ce qui m'a mise mal à l'aise par rapport à son auteur. On peut souligner de ce fait le talent de l'écrivain qui aurait une sensibilité féminine lui permettant d'écrire avec une analyse très particulière. Il s'est fortement inspiré de la vie de Virginie Wolff  (1882-1941) qui a eu été une femme de lettres et une féministe. Du coup, je ne vois pas vraiment là une création de roman. Ce qui est inédit en revanche c'est le lien entre l'écrivain, son héroïne et la lectrice de ce roman. C'est parfois difficile de comprendre cette liaison entre les personnages. Je n'ai pas trouvé cela très clair pour ma part. Par ailleurs, ce livre n'est pas très gai car tourné vers la dépression et la mort, les relations sexuelles troubles et la maladie. Je ne suis pas étriquée dans mes lectures, mais j'avoue ici ne pas avoir trouvé vraiment d'intérêt à cette histoire. Si on ne m'avait pas donné ce roman, je pense que je ne l'aurai jamais lu. Je n'ai pas envie de le conseiller mais je suis ouverte à vos commentaires si vous l'avez lu quand même. J'ai mis dans mon blog un autre livre plus récent bâti de la même manière d'Eric-Emmanuel Schmitt  "La femme au miroir" qui lui aussi n'a pas eu de satisfecit dans ma rubrique critique.

Mon roman juif de Claire DAUDIN

ROMAN PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 4/10.
Quelques mots sur l'auteur : Claire Daudin est née en 1965. Elle est une ancienne élève de l'Ecole Normale Supérieure, agrégée et docteur en Lettres modernes. Elle enseigne à l'Institut Albert Le Grand à Angers. Dans ses ouvrages, on trouve"Dieu, a-t-il besoin de l'écrivain ? sur Péguy, Bernanos et Mauriac" paru en 2006, et son premier roman"Le sourire" est paru en 2009. Ce dernier livre a reçu la même année le Prix des journées du livre chrétien et en 2010 le grand Prix catholique de littérature. En 2011, son second roman "Mon roman juif" paraît.
RESUME : Récit poétique qui raconte la rencontre improbable entre Olympe, issue de la vieille chrétienté française et Ariel, en recherche de ses racines juives.
MES IMPRESSIONS : Lecture difficile, distraite et décousue sur un récit vraiment trop touffu, compliqué et même pas agréable à lire. Ma concentration a été mise à rude épreuve, relisant plusieurs fois certains passages durant lesquels je pensais à autre chose, car j'ai eu beaucoup de mal à suivre le fil de l'histoire d'une part et à décrypter ce que l'auteur voulait dire. Livre pour moi peu clair, à la limite de l'incompréhensible dans la partie poétique, et pour le reste un intérêt très moyen pour cette amourette banale. J'ai trouvé que Claire Daudin avait fait de ce livre du remplissage avec le vocabulaire d'une personne cultivée mais cette succession de mots donne un écrit lourd et peu raffiné. C'est plutôt décevant. De plus, ce type de rencontre entre deux êtres diamétralement opposés, de part leur origine, religion ou autre, est devenu tellement courant qu'il ne m'a rien apporté. J'ai lu d'autres romans sur des rencontres entre juif et non juif autrement plus profonds et émouvants et des témoignages véridiques qui ont aussi beaucoup plus d'impact sur le lecteur. A mon avis, parfois, il vaut mieux prendre plus de temps pour mijoter un livre, qu'en faire paraître un moins bon que le précédent comme "Le sourire" qui ne m'avait pas enthousiasmé mais qui est quand même la classe au-dessus. Cette critique négative vous choquera peut-être, j'attends donc vos avis pour défendre ce roman qui a sans doute des points positifs que je n'ai pas ressenti.

L'Ecrivain de la famille de Grégoire DELACOURT

ROMAN PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait car j'avais lu son dernier roman "La liste des mes envies" qui m'avait plu.
Je lui donnerai 8/10.

Quelques mots sur l'auteur : Grégoire Delacourt est né à Valenciennes en 1960. Après un bac obtenu de justesse en 1979, il se lance dans le milieu publicitaire vers 1982. Trois slogans connus à son actif : "Vous n'aviez jamais mangé de camembert" (Coeur de lion), "Nous vous devons plus que la lumière" (EDF), "Un Lutti d'offert, c'est un Lutti de perdu" (Lutti). Il crée sa propre agence de publicité. En 2011, il se lance dans l'écriture avec"L'Ecrivain de la famille" qui reçoit le Prix Marcel Pagnol. Plus récemment il a écrit "La liste de mes envies"  qui semble aussi surprendre le lecteur.
RESUME : C'est l'histoire familiale d'un jeune enfant que l'on porte aux nues en lui programmant une carrière de futur écrivain suite à son premier poème simple et attendrissant.
MES IMPRESSIONS : Encore un publicitaire qui me séduit, car après Jean-Louis Fournier qui m'avait impressionnée par ses livres émouvants "Où on va, papa ?" et "Veuf", j'avoue être tombée sous le charme de ce petit roman "L'Ecrivain de la famille". La carrière tardive de Grégoire Delacourt n'en ôte pas moins son talent et derrière cette écriture agréable à lire, humoristique aussi et rebondie, on sent la déformation du publicitaire qui sait manier la langue avec finesse. Il y a beaucoup de psychologie dans ce roman et on sent des êtres torturés qui ont besoin de se comprendre et qui parfois n'y arrivent pas. La communication entre les membres d'une même famille est primordiale. Tout malentendu, tout sous-entendu, tout secret de famille qui n'est pas mis au grand jour va forcément créer un jour ou l'autre un mal-être qui sera ressenti par les informés et les non-informés. Cela est une évidence, on le constate dans bon nombre de familles à problèmes. Rien que pour cela, je conseillerais ce petit roman facile à lire à la portée de tous. 

Le trottoir au soleil de Philippe DELERM

ROMAN PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait car j'ai eu l'occasion de le lire.
Je lui donnerai malheureusement 3/10.
Quelques mots sur l'auteur : Philippe Delerm, fils d'instituteur, est un écrivain français né en 1950. Après des études de Lettres à Nanterre, il est devenu enseignant mais depuis 2001 il a abandonné son premier métier pour se consacrer à plein temps à l'écriture. En 1997, il se fait connaître grâce au succès phénoménal de son livre "La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules". Il publie des recueils de nouvelles : "La sieste assassinée" en 2001, "Enregistrements pirates" en 2004. Quelques romans jeunesse à son actif avec "L'envol", "Elle s'appelait Marine". En 2005, on trouvera aussi "Dickens, barbe à papa et autres nourritures délectables" et en 2006 "A Garonne"(voir blog pour ces 2 livres). Cet écrivain reste plus attaché à son village de l'Eure mais n'hésite pas à s'imposer comme un auteur renommé et populaire, considéré comme chef de file d'une école littéraire minimaliste et humaniste. En 2008, en tant que grand amateur de sport, on le voit commenter les JO de Pékin sur France Télévision.  "Quelque chose en lui de Bartleby" est publié en 2010. Puis en 2011, il écrit "Le caractère de la bruyère" illustré par les aquarelles de Martine Delerm ainsi que "Le trottoir au soleil". J'ai vu qu'en 2012, il avait co écrit avec Catherine Guennec "Espèce de savon à culotte !".
RESUME : A la soixantaine révolue, à l'âge de la retraite, à l'âge où il est devenu grand-père, Philippe Delerm cherche la sérénité, les souvenirs et finalement la lumière du soleil qui réchauffe le coeur et le corps. Son livre se présente sous la forme d'une succession de petites nouvelles.
MES IMPRESSIONS : Extrêmement déçue ! Philippe Delerm dans "La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules" m'avait littéralement subjuguée et j'avais été enthousiasmée par ce livre-là. Depuis, je trouve que c'est la descente dans la banalité et l'inintéressant. J'ai la ferme impression depuis plusieurs années, que cet écrivain n'a plus d'inspiration et qu'il essaye de broder sur de nouvelles idées mais il n'y a plus le dynamisme d'antan et qu'il écrit pour écrire. Son écriture reste bien construite mais c'est barbant, pour parler un peu familièrement. Il n'éblouit plus, il s'éteint d'ailleurs comme l'état de son livre qui recherche cette lumière qu'il n'a plus. Je suis consciente que je suis très sévère dans ma critique mais vraiment j'ai eu beaucoup de mal à lire son livre et pourtant je suis perspicace et je laisse à chaque écrivain l'opportunité de me séduire et de m'intéresser. Sur les sites, je n'ai pas vu des remarques si négatives  mais plutôt complaisantes sans que cela remue les foules. Que faut-il faire lorsqu'on n'a plus rien à exprimer ? C'est un problème certainement angoissant pour celui qui en vit mais quand la source est tarie, on ne peut que se rendre à l'évidence. J'aimerais bien savoir si vous aussi avez été déçu comme moi. Dites-le moi sur mon blog et nous en discuterons. Et pourquoi pas l'écrivain s'il veut me convaincre du contraire.

Les cloches sonnent aussi à Kaboul de Jean-Yves DUCOURNEAU

TÉMOIGNAGE PARU EN  2011
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Le père Jean-Yves Ducourneau né en 1960, originaire des Landes, a été élevé en famille d'accueil en grande partie. Il est devenu prêtre de la mission Saint Vincent de Paul, actuellement aumônier militaire après avoir été aumônier de prison et bénévole au sein de l'Association d'aide aux gens de la rue, aux Captifs de la Libération à Paris. Il a servi à la Légion Étrangère et participé à des opérations extérieures menées au Liban, au Kosovo, en Côte d'Ivoire, Tchad, Centrafrique, Macédoine et Afghanistan. Il est l'auteur d'ouvrages sur la spiritualité de Saint Vincent de Paul et assure aussi des conférences et des prédications de retraites auprès des Filles de la Charité. On notera dans son oeuvre en 2010 "Jésus, l'Eglise et les pauvres", en 2011 "Les cloches sonnent aussi à Kaboul" et en 2013 "L'autre combat".
RESUME : Lieu Afghanistan, Kaboul. Emploi : Aumônier militaire parmi les soldats. Description du quotidien et le ressenti face aux situations diverses. Le sens de la présence d'un homme de Dieu parfois incomprise et contestée.
MES IMPRESSIONS : Un témoignage fort et profond. Le père Jean-Yves Ducourneau nous fait part de son destin après avoir vécu une enfance et une adolescence perturbées, élevé en famille d'accueil, récupéré dans la rue par des hommes qui l'ont vu et protégé. Il a finalement trouvé un sens à sa vie en voulant aider les autres, plutôt que se démolir et ne pas respecter les autres. Lire ce livre m'a interpellé aussi sur la contradiction d'être prêtre et d'être présent sur un champ de bataille. "Humaniser" la guerre en "évangélisant" ses acteurs afin d'en faire, ultimement, des artisans de paix au prix, le cas échéant, de la contrainte des armes" : Ce sont les paroles de Mgr Le Gal qui a préfacé le livre du père JY Ducourneau. Ces mots font réfléchir car il est difficile d'imaginer qu'un homme qui prône la paix se trouve sur le terrain des armes et en même temps il est présent pour la détresse des hommes, le dialogue, la prière pour soutenir et en cas de mort pour tenter de surmonter les survivants. Un livre riche sur la vie de l'aumônier militaire en règle général et vivant puisque les anecdotes ont eu lieu réellement en Afghanistan et qu'elles sont récentes. Ce témoignage mérite d'être lu pour toute personne qui se pose des questions sur le choix de chacun lorsqu'il s'engage dans une voie qui n'est pas toujours bien perçue par d'autres. J'attends vos réflexions sur ce thème.

Le Roman de l'espionnage de Vladimir FEDOROVSKI

ROMAN PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Vladimir Fédorovski est né en 1950 à Moscou. C'est un ancien diplomate russe qui a travaillé dans divers pays. Parlant plusieurs langues (anglais, français, arabe) il a été interprète et a été le porte-parole de Mikhaïl Gorbatchev. A Paris, attaché culturel à l'ambassade soviétique (1977), il rencontre Dali, Chagall et Aragon. Il sera très lié à Alexandre Lakovlev, l'un des instigateurs de la Perestroïka et participera à sa promotion. Devant le recul de Gorbatchev de poursuivre la Perestroika alors que la Russie présente des signes d'ouverture sur l'occident, il est dégoûté et arrête complètement la politique. En 1995, il sera naturalisé français. Il s'adonne à l'écriture, inspiré sans doute par son expérience et ses rencontres qu'il veut partager, et le goût de la littérature. En 1997, il publie son premier roman "Les deux soeurs". En 2003/2004, il présente une série romanesque en 3 volumes sur l'histoire russe "Le Roman de Saint-Pétesbourg", "le Roman du Kremlin" et le "Roman de la Russie insolite". Il dirige la collection "Le Roman des lieux magiques" des Editions Rocher et devient Président d'honneur de la Fédération française des Salons du livre. Pour fêter le centenaire de la mort de Tolstoï, il publie en 2010 "Le Roman de Tolstoï". En 2011, paraît "Le Roman de l'espionnage" et "Le Roman de Raspoutine" qui reçoit en 2012 le Prix du Roman historique-Palatine.
RESUME : Vladimir Fédorovski fait revivre les grands noms des services secrets de l'est comme de l'ouest.
MES IMPRESSIONS : Je suis partagée pour donner ma totale approbation à ce livre. Il est tout d'abord très intéressant et instructif. J'ai appris beaucoup de choses  au cours de cette lecture et je comprends mieux certains moments de l'histoire qui semblent beaucoup plus complexes qu'il n'en paraît. Je savais pour avoir lu déjà des romans russes comme ceux d'Alexandre Soljenitsyne que la politique dans ce pays n'était pas toujours très simple et que beaucoup d'évènements ont été préparés dans l'ombre par l'intelligentsia. Tous ces agents secrets qui arrivent à faire prendre des décisions importantes par leur information permanente sur le monde montrent l'importance de leur rôle et à la fois la dangerosité de leur mission. Ils mènent un style de vie très particulier mais la plupart aiment ce qu'ils font. Cependant, ils n'ont le droit à aucune erreur sinon c'est la torture, la mise hors circulation voire la mort aussi. J'en connaissais peu mais sans doute par manque d'intérêt de ma part sur ce genre de profession mais j'ai découvert ainsi que le danseur Rudolf Noureev avait pu échapper à la main-mise du KGB (1961) sur sa personne en fuyant son pays par des appuis de danseurs français lors d'un spectacle à Paris. Sans cette aide, il aurait été assigné à résidence et n'aurait pas pu faire la carrière qu'il a faite après.  L'histoire de la chute du mur de Berlin qui avait été organisée aussi par les services secrets m'a captivée. Par contre, ce qui m'a déstabilisée c'est le côté un peu désordonné de ce recueil de témoignages. En effet, on passe d'une enquête à une autre, et finalement, à la fin de la lecture, on mélange toutes les intrigues de même que le nom des agents secrets. Voilà la principale remarque négative que je peux faire sans oublier de dire que la dénomination roman me gêne un peu car ce n'est pas le reflet de la réalité mais une partie imaginée. J'aurai préféré un livre sur chaque affaire mais cela demandait alors une autre démarche pour l'écrivain. Pour lui, tout est réuni dans le même livre et ces diverses analyses ne nécessitaient peut-être pas des livres entiers.Globalement, ce fut un moment agréable culturel pour moi et je le conseille à tous.

Veuf de Jean-Louis FOURNIER

ESSAI  PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait car j'ai entendu l'auteur en parler lors d'une émission radiophonique.
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Jean-Louis Fournier est né en 1938. Il a été cinéaste, réalisateur de télévision et écrivain français. Durant sa carrière, il fut complice de Pierre Desproges. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont voici quelques titres : "Grammaire française et impertinente" en 1994,"Il a jamais tué personne mon papa" en 1999, "Les mots des riches, les mots des pauvres" en 2004, "Mon dernier cheveu noir"en 2006, "Histoires pour distraire ma psy (qui s'ennuie)" et "A la dernière cigarette"en 2007. En 2008 : "Où on va, Papa ?" qui a reçu le Prix Fémina. Puis suivra "Poète et paysan" en 2010 pour finir sur "Veuf" en 2011.
RESUME : Jean-Louis Fournier écrit ce livre sous forme d'hommage à sa femme morte subitement sans lui dire adieu.
MES IMPRESSIONS : Cet auteur, quelque peu original dans sa façon de penser et de s'exprimer, nous révèle sa souffrance, sa solitude sans sa femme récemment disparue, qu'il a aimée durant 40 ans et dont il fait un tableau attendrissant dans un livre plutôt écrit sur le thème de l'humour que de la tristesse. J'avais été conquise par son livre "Où on va, Papa ?" qui relatait la révolte du père face à deux enfants handicapés et des difficultés à s'en occuper. Il accusait aussi le regard des autres toujours désagréable et critique. 
Ce dernier livre sur Sylvie, omniprésente dans son esprit encore plus maintenant que lorsqu'elle était vivante, m'a bien plu aussi mais attention  car je pense que Jean-Louis Fournier n'est plus aussi innovant dans son style qu'auparavant.  Je sens sa sincérité qui veut rendre hommage à cet amour passionnel mais ce discours est peut-être moins convaincant que l'autre livre que j'avais lu de lui. Bien entendu, il y a toujours des formules propres à l'homme et que j'apprécie car elles sont amusantes. J'ai relevé page 20 "Cette année, très peu m'ont souhaité bonne année ou bon Noël. C'est étrange, les gens n'osent pas parler de bonheur à celui qui vient d'avoir un grand malheur". Cette phrase est criante de vérité mais je n'aurai jamais pensé à la dire. Ce sont des constats qui paraissent tellement logiques. Page 30, j'ai lu aussi : "Elle croyait en moi, et grâce à elle j'ai commencé à y croire. A l'époque, j'étais presque rien, maintenant je suis presque quelque chose." Sa femme lui a laissé comme message finalement qu'il est quelqu'un, lui qui semble tellement peu confiant. Il le réalise presque après sa mort lorsqu'il fait un bilan de sa vie à deux. On sent une envie de partage, de conseils et de tendresse avec celle qui n'est plus là. Il met sa femme sur un piédestal révélant ainsi ses faiblesses d'homme. Pour finir, j'ajouterai que ce livre est un cri d'amour, un hymne à l'amour de sa bien-aimée. Le lecteur peut à la fois s'évader dans un texte poétique, sensible et à la fois plein d'humour et qui fait sourire. A lire très certainement.

Eux sur la photo d'Hélène GESTERN

ROMAN PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Hélène Gestern est née en 1971. Elle vit et travaille à Nancy. Ecrivain, elle pratique également le métier d'enseignante-chercheuse à l'université où elle est rattachée à un laboratoire spécialisé dans l'étude du lexique. Son thème de prédilection est la photographie et le pouvoir qu'elle exerce sur la mémoire. Dans son oeuvre, on compte 4 romans. Le premier "Eux sur la photo" est paru en 2011 et a reçu le Prix René Fallet en 2012. "Le chat" a été publié en 2013 ainsi que "La part du feu" et en 2014 "Portrait avec blessure".
RESUME : Hélène et Stéphane ne se connaissent pas encore mais une photo va les relier. La mère d'Hélène et le père de Stéphane posent dans leur jeunesse en tenue de tennis sur une même photo avec une troisième personne qui sera aussi identifiée et qui joue aussi un rôle dans cette intrigue.  Les deux enfants vont remonter le passé de leur famille pour connaître et démasquer ces regards énigmatiques entre leurs parents.
MES IMPRESSIONS : La correspondance entre Hélène et Stéphane est pleine de respect et de douceur. Au fur et à mesure que le roman avance, la familiarité entre les deux personnes se précise et le rapprochement forcément a lieu. Mais si l'objectif du roman est atteint par cette rencontre inéluctable, ce n'est pas pour autant le but de l'histoire. Le travail de recherche pour retrouver l'origine de la relation entre leur parent est plus intrigante. S'y mélange aussi leur vie quotidienne et leurs activités respectives. Un livre dont la lecture est agréable et montre l'importance que peut représenter une photo et les répercussions qu'elle peut avoir sur ceux qu'elle touche.

La septième vague de Daniel GLATTAUER

ROMAN PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait car on m'a appris récemment que la suite de "Quand souffle le vent du nord" était parue.
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Né à Vienne en 1960, Daniel Glattauer est un journaliste et écrivain autrichien. Il a fait ses études universitaires en pédagogie et en histoire de l'art terminées en 1985. Il entame une carrière de journaliste pour deux journaux viennois : Die Presse et der Standard (1989). Son premier roman est édité en 1997, il s'agit de "Theo und der rest der Welt" (Théo et le reste du monde). Il a écrit une dizaine de romans environ. "Quand souffle le vent du nord" est son premier roman traduit en langue française avec quatre ans de retard sur la version originale soit en 2010. Ce fut un énorme succès en Autriche et une suite vient d'être diffusé dans ce pays. Ce roman a reçu en 2006 le Prix du roman. En 2011, est paru "La septième vague".
RESUME : Les mails reprennent entre les deux amants du net après une longue interruption. Un de leur proche ayant découvert leur relation leur propose un marché afin que leur histoire se termine de préférence. Le choix de continuer a semble-t-il pris le dessus mais à quel prix ?
MES IMPRESSIONS : Je n'avais pas oublié la première partie du roman mais certains détails m'avaient échappé tout de même car je n'ai pas été immédiatement informée par la parution de la suite. L'auteur nous replonge assez vite dans le contexte ce qui n'oblige pas à avoir lu le premier tome mais le conseil de lire les deux est préférable. A vrai dire, si j'ai été un peu plus sévère dans ma note que le premier roman, c'est que j'ai trouvé que l'histoire n'avançait pas assez vite au début mais le dénouement m'a bien plu car l'intrigue est présente jusqu'à la fin du livre. Je n'avais pas du tout imaginé moi-même cette issue et j'avoue que là, Daniel Glattauer a su m'étonner. Je pense que le comportement des deux personnages est intéressant à étudier sur le plan psychologique car il révèle des réactions totalement différentes et des caractères diamétralement opposés. La passion amoureuse a toujours eu une grande place dans les romans  chez un grand nombre d'écrivain. Nous assistons ici à une version moderne de communication qui n'empêche pas les sentiments de se dévoiler même si le langage parait parfois plus pauvre et répétitif. On reconnaît aussi les contradictions homme/femme au travers de ces deux personnages que l'on aimerait voir s'aimer au grand jour. Chacun a une vie personnelle dont il fait part mais avec une certaine réserve qui permet de laisser planer le doute. En tant que lecteur, nous n'avons pas toutes les clés en main ce qui ne nous permet pas aussi de savoir ce qu'il va se passer finalement. J'attends vos commentaires sur mon blog sur ce dernier roman qui pourrait presque se jouer au théâtre dans une version inédite. L'imagination du metteur en scène serait dans ce cas primordiale comme a su faire Daniel Glattauer dans la version écrite.

La mort s'invite à Pemberley de Phyllis Dorothy JAMES

ROMAN PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : P.D. James est née le 3 août 1920 à Oxford, elle est écrivain de romans policiers. Après une formation médicale, elle se lance dans l'écriture. Son premier livre "A visage découvert" est paru en 1961 et connaît son premier succès. De 1968 à 1979, elle accède à un poste de cadre supérieur au Ministère de l'Intérieur puis en tant que magistrat jusqu'en 1984 (section juridique de la brigade criminelle) qui va l'inspirer pour la suite de son oeuvre. "Meurtres en blouse blanche" en 1971 la fait véritablement connaître et asseoir sa réputation. Parmi une vingtaine de romans on note en 1985 "Un certain goût pour la mort" qui reçut un grand prix de littérature policière en 1988. Elle a été anoblie par la reine en 1990. En 2011, son dernier roman "La mort s'invite à Pemberley" est publié, c'est une suite qu'elle a donné à "Orgueils et préjugés" de Jane Austen.
RESUME : Le roman se déroule dans le Derbyshire dans le domaine ancestral de la famille Darcy. La maîtresse des lieux Elisabeth Darcy, mère de deux garçons, est heureuse entourée de son mari et certains membres de sa famille auxquels elle tient. A la veille d'un grand bal dans le domaine, un drame va se dérouler dans un bois à proximité de la propriété : le meurtre d'une de leur relation. Le bal est annulé....
MES IMPRESSIONS : J'ai apprécié ce roman car le suspense est permanent du début à la fin sans temps mort. Contrairement à d'autres lecteurs de ce livre avec qui j'ai pu discuter, je suis moi-même entrée facilement dans l'intrigue. On doit vite intégrer, il est vrai, les liens qui unissent les personnages et qui se sont tissés entre eux pour ne pas perdre le fil. Une lecture continue et intense évite d'oublier tout ce que l'on doit retenir dès le début. Chaque événement en entraîne un autre et l'on découvre les actions de façon très bien amenée. Pour les adeptes du style roman policier, ils peuvent se plonger sans retenue dans ce roman.

Deux petits pas sur le sable mouillé d'Anne-Dauphine JULLIAND

TÉMOIGNAGE PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 10/10.
Quelques mots sur l'auteur : Anne-Dauphine Julliand est née en 1973. Elle a obtenu un bac littéraire et a fait une école de journalisme. En 1999, elle rencontre Loïc de Rosanbo qu'elle épouse. Ils vivent à Paris. En 2002, naît Gaspard suivi de Thaïs le 29 février 2004. Fin 2005, alors que cette petite fille marche sur la plage, ses parents découvrent qu'elle n'a pas une démarche tout à fait normale. Après examens médicaux, ils découvrent qu'elle est atteinte de la leucodystrophie métachromatique. Anne-Dauphine est alors enceinte de leur troisième enfant Azylis, qui elle aussi va développer cette maladie. Depuis, ils ont eu un petit garçon qui n'est pas atteint. Thaïs décédera en décembre 2007 à 3 ans 3/4. Elle témoigne dans le livre "Deux petits pas sur le sable mouillé" paru en 2011.
RESUME : Ce livre raconte l'histoire d'une famille mobilisée face à la maladie de leurs deux filles. Le couple a promis à leur petite fille de lui donner tout leur amour. Leurs proches et tous ceux qui les entourent vont les aider à accompagner leurs enfants dans la maladie.
MES IMPRESSIONS : Il n'y a pas de mots justes pour un tel témoignage si bouleversant et beau.  Anne-Dauphine Julliand a promis l'amour à Thaïs tout particulièrement et il est présent tout au long du livre. Il y a cette phrase très forte retenue par Anne-Dauphine qui résume bien ce que le couple, les équipes médicales, la famille ont tenté de faire : "Il faut ajouter de la vie aux jours, lorsqu'on ne peut plus ajouter de jours à la vie". Gaspard l'aîné des enfants fait preuve d'une maturité étonnante et cette vie avec ses soeurs handicapées par la maladie l'isole par moment mais le font grandir d'une autre façon. Il n'a pas peur de la mort et il le dit : "C'est pas grave la mort. C'est triste, mais c'est pas grave". Des paroles tellement évidentes dans la bouche d'un enfant. Ce couple est pour nous tous un exemple de courage même s'ils s'en défendent par moment. Ils disent, c'est notre vie et il a fallu des moments où nous avons eu besoin de l'entraide. La fatigue trop importante ne pouvait plus les porter dans ces épreuves mais ils ont rencontré sur leur route des personnes extraordinaires. Thérèse, la sénégalaise, en fait partie. Elle leur a appris le calme, le temps qu'il faut prendre à faire les choses, la patience. Toutes ces aides, ils les ont croisées sur leur chemin. Ils ont voulu donner à Thaïs "...une belle vie, pas une vie comme les autres petites filles, mais une vie dont tu pourras être fière. Et où tu ne manqueras jamais d'amour". On peut dire que cette vie, elle l'a eue avec ses parents et sa fratrie. Ses souffrances très difficiles à supporter ont été gérées avec doigté et efficacité. Comme dit l'auteur, voir souffrir son enfant, c'est ce qu'il y a eu de plus intolérable. J'ai entendu dans divers interviews Anne-Dauphine dire  : "je crois au bonheur", "j'ai foi en Dieu, j'ai foi en la vie". "Au coeur du pire, il y a le meilleur". Elle veut proclamer l'hymne à la vie, l'hymne à l'amour. Ce sont par ces derniers mots que je terminerai ce commentaire. Il vous faut lire ce livre car il est riche d'amour et de joie même si le malheur est venu frapper un jour à leur porte mais il a été contourné pour une vie toujours plus riche. J'attends vos réactions, j'espère nombreuses.

Cet instant-là de Douglas KENNEDY

ROMAN PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Douglas Kennedy est un romancier et journaliste américain né à New York en 1955. Il quitte l'Amérique en 1977 et fonde une compagnie théâtrale à Dublin en Irlande mais cette expérience va recevoir un échec cuisant. En 1980, après avoir vendu ses pièces radiophoniques à une radio britannique, il se consacre véritablement à l'écriture grâce à Tony Peake de London Management qui a cru à son talent naissant.  En 1985, il se marie et s'installe à Londres, divorcera plus tard, père de deux enfants. Cette même année, son premier futur éditeur Adam Sisman, conseillé par Tony Peake, lui propose une avance sur son livre pour partir 4 mois en Egypte, séjour qui lui servira de canevas à son premier livre "Au-delà des pyramides" paru en 1988, réédité en 2010. En 1994, publication de "Cul de sac" son premier roman puis "L'homme avec qui il voulait vivre sa vie" en 1998 qui aura une répercussion internationale et sera adapté à l'écran en 2010.  En 1999 paraît "Les désarrois de Ned Allen", puis en 2001 "La poursuite du bonheur", "Au pays de Dieu" en 2004, "Les charmes discrets de la vie conjugale" en 2005,  et en 2007 "La femme du Vème" .  Douglas Kennedy enchaîne les réussites et best-sellers traduits dans de nombreuses langues, il est devenu un écrivain d'envergure mondiale. Je n'ai pas cité toute son oeuvre et le roman  "Au-delà des pyramides" a été interdit d'édition en Egypte par le gouvernement de l'époque. En 2011, son dernier roman "Cet instant-là" paraît.
RESUME : Thomas Nesbitt part à Berlin pour écrire un récit au moment de la guerre froide. Pour arrondir ses fins de mois, il est engagé pour une radio de propagande américaine. Il y rencontre Petra, une allemande venue de l'Allemagne de l'est, c'est le coup de foudre....
MES IMPRESSIONS : Un roman bien long comme sait les écrire Douglas Kennedy mais lu très rapidement à cause du suspens permanent qui en ressort. Je  sortais à peine de son récit en Egypte qui m'avait bien plu, j'avais ce roman entre les mains, je n'ai pas hésité à le lire. Cet auteur est très doué pour raconter à la fois une fiction dans un contexte de l'histoire connue, au moment de la guerre froide avant la chute du mur de Berlin. Les idées sont nombreuses pour monter une intrigue qui tient la route et où la psychologie des personnages est très bien ressentie. C'est loin d'être un roman à l'eau de rose, certains passages sont en effet plutôt durs et attristants. Il y a à la fois de la violence mais aussi de l'amour et de la douceur à d'autres moments. On sent aussi le questionnement des nombreux personnages, le sens qu'ils ont voulu volontairement ou non donner à leur vie. Plusieurs types de caractères sont croqués dans ce roman qui laissent à réfléchir sur la façon de gérer sa vie. C'est en même temps instructif. Les moments sordides décrits montrent une fois de plus la barbarie des hommes et ce qu'ils sont capables parfois de se faire entre eux. Ce roman est aussi moral car c'est finalement la victoire de ceux qui pensaient de façon droite qui sortent gagnants mais souvent dans la souffrance, il faut aussi le souligner. Je le conseille mais il faut avoir un peu de temps devant soi.

L'équation africaine de Yasmina KHADRA

ROMAN PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 11/10.
Quelques mots sur l'auteur : Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohammed Moulessehoul, est né à Kenadsa le 10 janvier 1955. Il est le fils d'un père infirmier et d'une mère nomade. Dès l'âge de 9 ans, il s'engage dans l'armée algérienne pour finir 36 ans plus tard Officier Supérieur. Il décide alors d'abandonner cette carrière pour se consacrer entièrement à l'écriture à partir de l'année 2000. Il est marié et père de 3 enfants. Ils ont rejoint la France après un bref passage au Mexique et il écrit en langue française depuis 2001. Il a fait paraître plusieurs ouvrages dont "l'écrivain", "Morituri", "A quoi rêvent les loups"... Il a son style bien à lui où l'on peut trouver à la fois le dépouillement et la poésie, le lyrisme et les métaphores inattendues. Il atteint son apogée lors de la parution du livre "L'attentat"(voir dans le blog, livre paru en 2005) qui avait été retenu par les jurys Goncourt et Renaudot. En 2006, il publie "Les sirènes de Bagdad". "Ce que le jour doit à la nuit" représente le dernier roman deYasmina Khadra. Il a reçu le prix Roman France Télévisions 2008. Son dernier roman "L'équation africaine" est paru en 2011.
RESUME : Kurt Krausmann, médecin généraliste à Francfort, mène depuis une dizaine d'années une vie paisible remplie d'amour avec sa femme Jessica. Le conte de fée prend subitement fin après le suicide de celle-ci pour une raison que son mari découvrira plus tard. Son ami Hans Makkenroth, un riche homme d'affaires versé dans l'humanitaire, lui propose en désespoir de cause de l'emmener pour une expédition dans son voilier pour se reconstruire. Au large du Soudan, des pirates arraisonnent leur bateau les réduisant en otage. Les deux hommes sont transférés dans un campement clandestin.
MES IMPRESSIONS ET CRITIQUES : Pourquoi ma note de 11/10, c'est que ce livre m'a vraiment extrêmement plu. J'ai trouvé que c'était une leçon de vie. On passe du bonheur à l'incompréhension, de la reconstruction à la souffrance, de l'injustice à la mort, de la haine à l'amour. Tout y est dans un roman très bien monté. On découvre l'Afrique et son trafic de terroristes, on découvre le milieu humanitaire, on découvre aussi la vie en Allemagne et son confort. Les hommes vivent différemment d'un continent à l'autre, car ils ont été élevés dans d'autres milieux dans un contexte incomparable mais leur point commun c'est qu'ils ont toujours au fond de leur coeur un coin d'humanité. Chacun doit le trouver et comprendre celui d'en face. Pourquoi certains tombent dans l'insupportable ? Une infinité de questions se pose après la lecture de ce dernier roman de Yasmina Khadra. Cet écrivain écrit de façon admirable, il nous fait partager la poésie au fil de ses lignes et ses connaissances riches en tout domaine nous comblent. Un excellent roman qui vous satisfera très certainement. Il est long mais je l'ai lu en trois jours ! 

Gabin d'Hélène LARGER

RECIT PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait car on me l'a prêté.
Je lui donnerai  6/10
Quelques mots sur l'auteur : Hélène Larger est une jeune mère de famille née en 1984, trois enfants. Son mari est charpentier. Elle a été assistante à l'Arche.
RESUME : Hélène Larger, raconte l'histoire et la belle vie remplie d'amour de Gabin, son troisième enfant. Atteint in utero d'une malformation cardiaque très grave, il parvient à vivre un mois et six jours jusqu'à son ultime opération du coeur.
MES IMPRESSIONS : Livre forcément très émouvant mais je tiens à dire qu'il est surtout un merveilleux témoignage qui n'est pas triste mais tourné vers la vie. Hélène Larger nous fait partager toutes les questions qui se sont posées à leur couple à l'annonce de la malformation de leur enfant au cours de sa grossesse. Les propositions du corps médical se sont orientées en partie vers une interruption médicale de grossesse (IMG) en raison du très faible espoir de survie pour l'enfant. Ce choix de garder l'enfant par Hélène et son mari a soulevé le problème du respect de l'équipe médicale pour leur décision qui ne correspondait pas "à ce qui se fait d'habitude" (page 107/108). Dans son récit, Hélène nous fait part du comportement négligé de certains soignants à leur égard. Les deux parents n'ont pas ressenti l'accompagnement qui leur était dû. D'un certain point de vue, c'est préoccupant de ne pas trouver de réconfort quand on décide de laisser à son enfant la chance de vivre avec toutes les complications que cela entraîne au lieu de le condamner à une mort certaine qui ne laisse plus aucun espoir mais qui facilite toutes les démarches médicales. Le livre n'est pas pour autant une critique pour ces médecins qui soignent et font leur maximum pour sauver des vies et soigner. C'est un constat vécu. Disons que dans certaines circonstances, on se sent parfois bien seul. Pour revenir à ce poignant récit, j'ajouterai qu'il est d'une grande simplicité, les mots sont vrais mais il reste un peu banal, surtout descriptif et peu approfondi. Le courage de la famille n'en est pas moins exemplaire. J'ai relevé tout de même : "le poids de mon oreiller qui étouffe mes sanglots tous les matins lorsqu'il meurt à nouveau... car je n'ai pas rêvé" montre à quelle point la souffrance de la perte d'un être cher est quotidienne, répétitive et douloureuse. Ce qui crée un lien entre ceux qui restent est pourtant cette mémoire et ce souvenir de Gabin "Notre famille est un corps...Jamais un corps n'oublie un de ses membres". De jolies phrases jalonnent ce témoignage mais on n'est pas sans ignorer que "La mort est une réalité". La Maman nous parle naturellement de son petit garçon, mignon, presque palpable, qui va partir à la mer avec sa famille pour les vacances comme un enfant en bonne santé, qui sourit et qui est tant cajolé par son frère et sa soeur, ses parents et le reste de la famille. Il a presque tout pour être heureux et il semble heureux. Cette histoire est vivante et on vit avec ce petit Gabin. Il n'y a pas de jugement, ni de morale, sur ce qui est arrivé, juste de la modestie et une grande sincérité. J'ai apprécié cette lecture même si l'on a parfois peur de la curiosité morbide. La petite note un tant soit peu négative, c'est que je lis de plus en plus de témoignages similaires qui ne m'apportent plus grand chose quant à leur caractère trop répétitifs voire aussi parfois un peu simplistes. Pour ceux qui se racontent, j'en conviens, c'est une véritable thérapie. Ainsi je comprends complètement la démarche et je sais qu'elle fait du bien à ceux qui l'ont entreprise. Bon courage à cette famille dont j'admire le courage, la grande dimension d'amour et un petit garçon Gabin, que l'on n'est pas prêt d'oublier dans nos coeurs.

L'espérance du cardinal d'Olivier LE GENDRE

ESSAI PARU EN 2011
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres et en même temps c'est la continuité de "Confession d'un cardinal" qui m'avait vivement intéressé. Je ne donne pas de note mais je conseille cette lecture dans la mesure où c'est une information qui demande réflexion et attention.
Quelques notes sur l'auteur : Olivier Le Gendre est un écrivain, journaliste français, marié et père de 5 enfants. Il est issu d'une famille pratiquante. Il doit au scoutisme d'avoir découvert la dimension personnelle de la foi. C'est un grand connaisseur des milieux chrétiens. Côté carrière professionnelle, il a dirigé pendant 20 ans une société spécialisée dans le conseil informatique et en management. Il est responsable international des Amis de l'Assomption et Président d'Assomption solidarité. Il assure aussi une chronique radio hebdomadaire familiale sur RCF. Il se consacre depuis 9 ans un bon mi-temps pour l'écriture. Il est l'auteur d'ouvrages de spiritualité : "Le charpentier", "Les masques de Dieu", "Le cri de Dieu", "Le risque de Dieu", "Lettre aux Successeurs de Jean-Paul II et le récent "Les évangiles des parents". Depuis son dernier livre, "Confession d'un cardinal" paru en 2009, Olivier Le Gendre a été gravement malade. Il a pu reprendre sa collaboration avec le cardinal début 2010 pour entamer un second livre paru en 2011 "L'espérance du cardinal".
RESUME : De nouveaux entretiens entre le cardinal et le journaliste plus aboutis que le livre précédent sur l'espérance des hommes à avoir une église plus proche d'eux. Les échanges sont plus personnels, plus spirituels, passionnés parfois mais mûris et embarrassants aussi.
MES IMPRESSIONS : Encore meilleures que le précédent livre. J'ai été très captivée par tout ce que ces deux hommes ont entamé comme dialogue. La vieillesse et la maladie les ont transformés tous les deux. Chacun a pris un recul qui l'amène vers l'essentiel. Les fioritures n'existent plus entre eux, ni la langue de bois. Les critiques dévoilées sur le train de vie du Vatican sont très préoccupantes. Le Vatican semble en complet décalage avec l'église d'aujourd'hui et en particulier avec la pauvreté dans le monde. Sa richesse matérielle ne peut plus cohabiter avec la simplicité des hommes. Pour l'instant, il semble que peu de membres de l'église aient l'envie de faire bouger tout cela. Le pouvoir est aux mains d'une minorité qui se permet de diriger une église qui n'a plus rien à voir avec la réalité. Ce schéma ressemblerait au fonctionnement d'une dictature (page 290), mot employé dans le livre. Bien sûr, on pourrait dire que tout ce qui est dit dans ce livre est faux surtout sans vérifier. Mais lorsqu'on est observateur tout de même, on est capable de voir l'image que nous renvoie le Vatican, comment sont nos évêques et cardinaux dans nos églises et nos villes et quels comportements ils ont avec le reste de la population. Ils ne sont pas très proches des hommes pour la plupart, ne serait-ce déjà avec tout le protocole qui les entoure et les empêche de communiquer librement. Il y a des exemples dans le livre très édifiants à ce propos. Je terminerai cette réflexion par une phrase du cardinal page 296 : "C'est tout de même la foi qui fait naître l'espérance". Et cette foi "en un Dieu, chrétien ou non, peut donner cette espérance". Je pense que chrétien ou non, catholique ou non, ce livre est une ouverture à tous. Il informe, fait réfléchir et débattre, et remet en cause certaines institutions qui auraient besoin de renouveau sans doute et peut-être d'une sacrée révolution interne. Vers la fin du livre, Le cardinal nous parle  aussi de l'après Benoît XVI en donnant des noms de cardinaux potentiellement éligibles et ce qui serait probable. Toute cette actualité est passionnante, à vous de voir si vous désirez la lire.