31/12/2013

LIVRES PARUS EN 2013

La petite fille à la balançoire de Frédérique BEDOS

RECIT PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 9,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Frédérique Bedos est née en Normandie d'un père haïtien et d'une mère française. Elle va vivre son enfance à Lille. Elle a fait des études d'histoire de l'art à la Sorbonne et à l'Ecole du Louvre. Elle s'est spécialisée particulièrement en Égyptologie et en Indologie. Après un début à New York dans l'animation grâce à une rencontre fortuite, Frédérique Bedos revient en France où elle va continuer sa carrière sur plusieurs chaînes télévisuelles. En 2009, elle a créé le Projet Imagine qui a pour rôle de mettre sous les projecteurs des héros anonymes.
RESUME : Ce livre raconte l'histoire de Frédérique Bedos racontée par elle-même.
MES IMPRESSIONS : Un très beau livre sur le plan humain. C'est la rencontre d'une femme qui a eu des souffrances mais qui les a surmontées les unes après les autres. Cette grande famille dans laquelle elle va s'installer petit à petit est extraordinaire. Ce couple sans enfant a décidé de créer un foyer pour les enfants dont les parents biologiques sont absents ou déficients. Frédérique Bedos aime sa Maman avec un grand cœur mais cette dernière est malade psychiquement et finira par entrer définitivement en psychiatrie. Cette petite fille tout à coup abandonnée est donc recueillie dans cette immense famille où l'amour est omniprésent. Chaque enfant est différent avec parfois de lourds handicaps et pourtant l'harmonie règne dans cette ambiance. Le mot évident de ce récit est Amour ainsi solidarité. J'ai lu de façon tout à fait passionnée ce livre et je le conseille réellement, un vrai beau témoignage. Partageons-le ensemble, j'attends vos réactions.

Aux Belles Abyssines de Bernard BONNELLE

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait car on me l'a offert.
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Bernard Bonnelle est né à Paris en 1961. Sa carrière d'ancien marin l'a sans doute inspiré vers l'écriture ayant navigué à bord de plusieurs bâtiments de combat, de l'Atlantique au Pacifique, de l'océan Indien à la mer rouge. Il a publié un premier roman en 2011 "Les Huiles" sous le nom de Bernard Buci, et présente en 2013 un second roman "Aux Belles Abyssines".
RESUME : Pierre et Alban se sont liés d'amitié à partir de leur rencontre dans le métro parisien. Ils poursuivent chacun leur carrière comme officiers de marine. Pierre va apprendre qu'Alban est retrouvé mort dans sa cabine de l'Etoile-du-Sud, le patrouilleur qu'il commandait à Djibouti à la fin de l'été 1939. Ayant besoin de comprendre ce qu'il s'est réellement passé, il part sur les traces de son ami étant désigné en plus à lui succéder professionnellement sur son bateau, à la rencontre des autres hommes qui le connaissaient dans une ville en état de siège, alors que la guerre avait déjà démarré en Europe. Il va découvrir que l'amour pour une femme pourrait être à l'origine de ce drame et non sa démission pour une mission trop périlleuse.
MES IMPRESSIONS : C'est un livre que j'ai lu il y a un mois environ et je peux affirmer qu'il me reste une impression étrange en rapport avec l'atmosphère rendue que je ne saurai définir mais qui est plutôt positive et constructive. Le récit se déroule dans un cadre que je connais peu et qui m'a fait découvrir l'ambiance de la vie des marins en mer et dans les colonies. Cependant et là commence ma critique, l'auteur se noie dans des descriptifs un peu longs ce qui ralentit le début de l'histoire et oblige le lecteur à persévérer dans sa lecture et à bien se concentrer. Il semblerait, selon mon analyse, que Bernard Bonnelle ne parvient pas à jongler suffisamment entre l'action et la description de manière plus simultanée pour ne pas ennuyer le lecteur. L'intrigue pour autant accrocheuse permet la poursuite du livre fort heureusement. Ma seconde remarque vient de la réserve de l'écrivain à exprimer les sentiments de ses personnages de façon plus approfondie, j'aurai aimé une plus grande implication de Bernard Bonnelle dans des scènes plus intimistes, plus osées, si j'ose m'exprimer ainsi. J'ai comme l'impression qu'il ne se lâche pas complètement dans son roman et que dans son imagination, il fourmille d'autres idées qu'il n'arrive pas à dévoiler véritablement. Pour la grande lectrice que je suis, je deviens exigeante et je pense que si l'on se lance dans l'écriture, on y laisse une partie de soi-même et c'est cela que tout jeune écrivain a sans doute dû mal à faire. J'attends avec impatience le troisième roman de ce nouvel auteur qui nous apportera encore un peu plus de lui-même. Il doit passer à la vitesse supérieure pour écrire une nouvelle histoire moins lisse mais qui restera politiquement correcte, sans vulgarité pour autant, mais qui pourrait être un peu plus croustillante ! Je vous conseille à tous de lire ce nouvel auteur qui mérite toute notre attention dans une belle histoire d'amitié entre deux hommes. N'hésitez pas à laisser vos avis, à lire pour tous.

La moustache d'Emmanuel CARRERE

ROMAN PARU EN 1986 (2013)
Le choix de ce livre s'est fait car on me l'a prêté.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Emmanuel Carrère est un écrivain, scénariste et réalisateur français né en 1957 à Paris. Il est le fils d'Hélène Carrère d'Encausse et frère de Marina du même nom. Sa compagne est la journaliste Hélène Devynck. Ses grands-parents sont des immigrants d'origine russe. Après avoir été critique de cinéma au départ, il se lance dans l'écriture. En 1982, son premier livre "Werner Herzog" paraît puis l'année suivante "L'amie du jaguar" est son premier roman. On notera "La moustache" en 1986, réédité en 2013 dont je parle dans cet article. Son oeuvre se poursuit par ailleurs, j'ai noté ainsi en 2009 le recueil d'histoires de personnes qu'il a rencontrées "D'autres vies que la mienne". Il se fait le scribe de ses rencontres. Dans un esprit d'enquête, il va vivre trois semaines avec Edouard Limonov sur qui il va écrire  "Limonov". Ce livre est paru en 2011 dont il va recevoir le Prix Renaudot.
RESUME : Un jour, il rasa sa moustache pour changer, faire une farce, voir la réaction de sa femme, de ses proches mais curieusement personne ne lui fit de remarque. Il se demanda pourquoi et en avertit sa femme Agnès, qui lui affirma qu'il n'en avait jamais eue. Serait-il devenu fou ? Ses proches lui joueraient-ils une comédie orchestrée pour le faire douter ? Il ne sait plus où il en est. Va-t-il pouvoir finalement élucider ce fait divers qui devait être drôle à la base ou sombrer au contraire dans une angoisse permanente ? Lisez jusqu'au bout ce roman passionnant sans regarder la fin surtout, cela tuera votre lecture.
MES IMPRESSIONS : Emmanuel Carrère, que j'ai découvert au travers de son livre "Limonov", m'a montré ici une autre facette de son talent d'écrivain. Avec toujours une écriture fluide et très agréable, il nous plonge dans un univers très particulier où l'imagination joue tout son rôle. On ne sait comment il arrive à broder intelligemment autour d'un rasage de moustache sans jamais lasser son lecteur dans un livre qui fait presque 200 pages. Je pense que c'est une belle performance qui fait entrer dans le thème de la folie. Cette folie qui dérange et interpelle sans que l'on puisse la maîtriser et la comprendre sur le moment . L'auteur analyse les personnages minutieusement dans ce roman nous faisant partager leur comportement . J'ai apprécié ce livre pour sa finesse et la façon dont il a été mené. Par contre, la fin est inattendue, imprévisible et intolérable. Ames sensibles s'abstenir même si tout le livre est plutôt amusant jusqu'à l'avant-dernière page !

Un été avec Montaigne d'Antoine COMPAGNON

Essai paru en 2013
Le choix de ce livre s'est fait car j'en ai entendu parler dans une émission radiophonique.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Antoine Compagnon est né à Bruxelles en 1950. Ses études se résument ainsi : ancien élève du Prytanée National Militaire et de Polytechnique (promo 1975), ingénieur des Ponts et Chaussées, docteur ès Lettres. Entre 1994 et 2006, il fut professeur de littérature française à l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV) et de l'Université de Columbia. Il est aussi membre de l'Académie française. On le sait "amoureux" de Proust, Baudelaire et Montaigne. Il a écrit une quinzaine d'essais en commençant en 1979 par "La Seconde main ou le travail de la citation" et au hasard je choisis en 1989 "Proust entre deux siècles", en 2003 "Baudelaire devant l'innombrable". Pour finir en 2013, "Un été avec Montaigne" qui est à l'origine  d'une série d'émissions diffusées sur France Inter en 2012.
RESUME : En quarante chapitres, Antoine Compagnon nous fait découvrir Montaigne de façon simple et originale.
MES IMPRESSIONS : Une lecture intéressante qui plonge dans les pensées d'un homme qui avait des idées très précises mais pourtant qui se voulait très humble dans sa démarche. Il ne voulait rien imposer à ses lecteurs mais le fait d'écrire semble être pour lui la recherche de la vérité. Il se raconte tout simplement. Après avoir lu ce petit recueil d'Antoine Compagnon, j'ai eu envie de me plonger dans les "vrais" Essais de Montaigne que je n'ai jamais lus. On se rend compte alors de l'humanité de Montaigne et de ses peurs. Le fait d'écrire pour lui semble être une façon de se séparer de certains de ses démons. J'ai découvert qu'il trouvait que la médecine avait ses limites et qu'elle ne pouvait pas vraiment soulager la maladie et la douleur. Il n'acceptait que la chirurgie qui lui paraissait plus concrête. Il faut dire qu'à son époque on ne soignait pas encore efficacement comme aujourd'hui et qui lui-même ayant eu des problèmes de santé, avait pu goûter à cette inefficacité. Il raconte de même un événement important de sa vie personnelle qui est la chute d'un cheval à la suite de laquelle il a perdu connaissance. Il est resté très marqué par cette expérience qu'il qualifie de curieuse car il n'a pu la raconter que par les faits que les personnes présentes lui ont contés. Le fait d'avoir été inconscient le préoccupe beaucoup. L'auteur nous parle aussi de l'appréhension de Montaigne face à la mort et la vieillesse. Le fait de perdre une dent le rapprocherait de la mort. Il fait une différence entre lui sur les vieilles photos et lui maintenant affirmant que ce n'est plus la même personne dont on parle. Bref, je dirai que toutes ces remarques sont amusantes mais torturées aussi d'une certaine façon car elle renvoie à plein d'états d'âme différents. Montaigne parle de chercher sans cesse son assiette dans la vie comme celle qu'il a perdu lors de sa chute de cheval. Il ramène souvent certaines réflexions à ce déséquilibre. Je vais m'arrêter là car je ne voudrais pas raconter tout le livre pour ses futurs lecteurs.

L'héritage de Terrefondrée de Jérôme DELIRY

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 7 à 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Jérôme Deliry est né en 1969 à Chalon sur Saône.C'est un ancien de Sup de Co Dijon. Romancier entre 2009 et 2013, il a prêté serment pour devenir avocat fin 2012, tout en étant auparavant créateur d'entreprises. Il a fondé en 1995 Démosthène puis Specific Log. On lui connaît aussi un tour du monde avec sa femme et ses sept enfants qu'il a raconté dans son premier livre "Sept enfants autour du monde" paru en 2010. Suivront ensuite "Une rivière trop tranquille" en 2011 et "L'héritage de Terrefondrée" en 2013.
RESUME : Dans son livre, Jérôme Deliry raconte une histoire tout à fait fictive, inspirée d'un fait réel à savoir le transfert des toiles du Louvre au cours de la seconde guerre mondiale suite aux menaces d'Hitler qui voulait détruire des œuvres exceptionnelles et les voler à la France. Les personnages du livre que l'on découvre à chaque page participent au sauvetage des toiles dans une atmosphère de menaces, de dénonciation et de règlement de compte.
MES IMPRESSIONS : Un bon roman qui nous plonge dans le monde de l'art au début de la montée du nazisme. Les tableaux sont menacés de vol, de destruction et de disparition. J'ai trouvé que malgré le côté romancé de l'histoire, c'est un point intéressant qui est soulevé dans ce livre. Cela montre la tendance chauviniste des français et leur passion pour leur patrimoine et le fait qu'ils feraient n'importe quoi jusqu'à mourir pour défendre ce qui appartient à leur pays. L'auteur nous montre cette solidarité qui pousse ces hommes et ces femmes à trouver tous les moyens pour sauver leur passé et leurs tableaux plutôt que leur vie. Cela est un exemple pour la résistance mais aussi pour certains allemands qui ont été des alliés de la France et des traîtres pour leur pays. Pour revenir au roman lui-même, l'intrigue est vraiment bien menée. Les temps morts n'existent pas et le suspens est permanent du début à la fin. Il y a aussi une partie romantique puisque forcément quelques idylles amoureuses vont naître dans ce contexte de guerre. J'avoue être tentée de lire les autres livres de ce "nouvel écrivain" qui s'est mis pourtant tardivement à l'écriture.

Cherchez la femme d'Alice FERNEY

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Alice Ferney, de son vrai nom Cécile Brossollet épouse Gavriloff, est une écrivain française née en 1961. Elle est diplômée d'une école de commerce et docteur en économie. Mère de famille, elle partage son temps entre écrire et l'enseignement à Orléans. En 1997, elle publie "Grâce et dénuement" qui obtient le Prix Culture et Bibliothèque pour tous. Depuis 2000, elle s'est fait une place sur la scène littéraire française. Elle écrit essentiellement sur les relations homme/femme. On pourra lire d'elle : "La conversation amoureuse", "Les autres", "Le ventre de la fée" et "Dans la guerre". Cet auteur se remarque par son optimisme et son amour de la vie. Son dernier roman "Cherchez la femme" paraît en 2013.
RESUME : Histoire de plusieurs couples mais celui de Serge et Marianne est principalement mis en exergue dans cette histoire. Entre amour et haine, mariage et rupture, dépression et renaissance, la prise de conscience de chacun est primordiale pour tenter de comprendre ce qu'il s'est passé, se passe et se passera.
MES IMPRESSIONS : Alice Ferney, une fois de plus, est au centre des relations du couple. Ce nouveau livre est une excellente analyse de l'écrivain, sur les ressentis des personnages et leurs relations conjugales. Chacun avec son caractère n'arrive pas toujours à comprendre celui qui est en face, le déni fait place à la clairvoyance et la générosité. En pensant faire le bien, parfois on fait souffrir par le côté trop directif et en contrepartie l'indifférence et le manque d'implication exaspère et empêche une sereine liaison. Tout au long du récit, en passant dans chaque famille, on a le recul du lecteur pour voir ce qui va et ne va pas et l'écrivain nous implique dans cette réflexion. Le fléau de l'alcoolisme est présent et fait beaucoup de dégâts, décrit comme une véritable maladie qui rend impuissant celui qui en est atteint. Le livre est écrit avec une grande sensibilité et une émotion grandissante. La fin n'est pas celle d'un roman à l'eau de rose, la vérité et la réalité éclatent en plein jour et c'est une grande souffrance aussi. Les cœurs s'ouvrent à un moment donné où l'on ne s'y attend plus. A lire absolument mais il faut vraiment du temps devant soi, 550 pages !!

Je vais mieux de David FOENKINOS

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : David Foenkinos est né en 1974. A 16 ans, atteint d'une maladie de la plèvre avec une hospitalisation qui va durer 2 mois, il en profite pour prendre goût à la lecture. En terme d'étude, il a étudié les Lettres à la Sorbonne tout en se formant en jazz. Sa carrière se résume par les métiers de professeur de guitare et attaché de presse dans l'édition pour finalement se diriger vers l'écriture. On compte dans son oeuvre une dizaine de romans à son actif ainsi que quelques autres écrits. On peut noter en 2002, "Inversion de l'idiotie" et un titre plus connu en 2009 "La délicatesse" qui lui apporte la consécration. Il adapte ce roman au cinéma avec la collaboration de son frère Stéphane Foenkinos. Audrey Tautou et François Damiens seront choisis comme acteurs. La même année en 2011, il publie "Les souvenirs", livre le plus autobiographique de sa création littéraire. En 2013, paraît "Je vais mieux".
RESUME : Edouard ressent soudainement une douleur aiguë au dos et ne comprend pas ce qu'il a. Il pense que cela va passer, mais elle persiste. Cette douleur entraîne des conséquences qu'il n'avait pas prévues mais c'est ainsi, il doit faire face.
MES IMPRESSIONS : Une très bonne impression de ce roman. Il est bien écrit, les états d'âme sont bien analysés et l'enchaînement du déclin d'Edouard passionne. On veut toujours en savoir plus ce qui rend l'intrigue intéressante. Ce livre approche l'idée de l'hypocondrie et ses méfaits. La douleur physique devient psychique. Pourtant, il est vrai que les faits s'enchaînent avec réalisme et le malheur qui frappe fait toujours mal mais il permet aussi de remettre les compteurs à zéro. J'ai lu un autre livre récemment sur la maladie intitulé "Palladium" de Boris Razon qui est une histoire vraie. C'est beaucoup plus macabre et j'avais peur que celui-ci soit dans le même état d'esprit. Mais non, il n'en est rien et on comprend comment Edouard décide de s'en sortir et comment certaines de ses relations vont l'aider. Il reprend le dessus tout en essayant de connaître les raisons de son mal. Il est surpris du manque de réponse rassurante et objective, les limites de la médecine qui n'expliquent pas toutes les douleurs. Les relations familiales éclatent car finalement le mal-être entraîne le manque d'acceptation des proches qui ne supporte plus le "malade". Je conseille cette lecture qui m'a apporté des explications sur les relations humaines et le degré de tolérance des hommes entre eux. 

La servante du Seigneur de Jean-Louis FOURNIER

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait car j'en connaissais l'auteur.
Je lui donnerai 4/10.
Quelques mots sur l'auteur : Jean-Louis Fournier est né en 1938. Il a été cinéaste, réalisateur de télévision et écrivain français. Durant sa carrière, il fut complice de Pierre Desproges. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont voici quelques titres : "Grammaire française et impertinente" en 1994, "Il a jamais tué personne mon papa" en 1999, "Les mots des riches, les mots des pauvres" en 2004, "Mon dernier cheveu noir"en 2006, "Histoires pour distraire ma psy (qui s'ennuie)" et "A la dernière cigarette" en 2007.  En 2008 : "Où on va, 
Papa ?" qui a reçu le Prix Fémina. Puis suivront "Poète et paysan" en 2010 , "Veuf" en 2011 et pour finir "La servante du Seigneur" en 2013.
RESUME : Jean-Louis Fournier raconte le départ de sa fille.
MES IMPRESSIONS : Très déçue par ce nouveau livre de Jean-Louis Fournier. Il est vrai que j'avais adoré "Où on va, Papa ?"  paru en 2008 mais pour ce nouveau témoignage familial, je pense que c'est raté. Oui, Fournier dans son livre ne respecte pas le choix de sa fille car elle a préféré rejoindre une communauté plus ou moins recommandable et surtout à laquelle il n'adhère pas. Du coup, il la critique sans parvenir à lui pardonner sa décision. Il est aigri, c'est incontestable mais, doit-il le partager avec nous, ses lecteurs ? Cela n'entre-t-il pas dans la sphère privée familiale ? Pour le livre qui parle de ses enfants handicapés, je l'ai accepté car son livre était plein d'humour, à la fois très sensible et affectueux. Cette fois-ci, on ressent un esprit de vengeance qui n'existait pas auparavant. Je ne vais pas m'attarder sur cette analyse mais je pense que cet écrivain a du talent. Il faut qu'il sorte de ce contexte familial qui lui fait écrire de façon inintéressante et sans intérêt maintenant, c'est trop. J'espère qu'il pourra nous proposer des romans plus inspirés à l'avenir. Et qu'il retrouve un équilibre de vie qu'il lui fasse écrire de façon plus positive. A lire, pour avoir vos avis.

Lettres de Chine 1859-1861 de Ludovic de GARNIER des GARETS


TEMOIGNAGE PARU EN 2013

Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 7,5/10.
Quelques mots sur les auteurs : A vrai dire, les personnes qui ont été à l'origine de ce témoignage historique sont les arrières-petits-enfants de Ludovic des Garets. Il s'agit de Geneviève Deschamps, Odile Bach et Thierry des Garets qui ont recueilli ces fameuses lettres en rangeant l'appartement de leurs parents. Ils ont réussi à rendre lisible un manuscrit déjà recopié par leur père et qui demandait un gros travail de déchiffrage mais pour autant exploitable. L'objectif premier concernait uniquement la famille mais dans un second temps finalement ce récit à travers ces lettres pouvait intéresser un plus vaste public et être un témoignage pour l'histoire.
RESUME : Le jeune sous-lieutenant Ludovic de Garnier des Garets a 22 ans (né le 11 février 1838) se porte volontaire pour la campagne de Chine de 1860. Il quitte sa famille bien aimée pour embarquer à Brest qu'il quitte le 17 décembre 1859 avec son bataillon de chasseurs à pied. C'est le début de sa carrière militaire. Très attaché aux siens, il va entretenir une correspondance assidue avec eux où l'on pourra reconstituer tout son parcours, ses états d'âme et tout ce qu'il vit.
MES IMPRESSIONS : Ce livre m'a pris tout l'été car il est dense avec des pages bien remplies et "lourd" à soulever pour une lecture de vacances. Très intéressant pour le côté historique, les lettres bien écrites, le lecteur a envie d'en savoir toujours un peu plus sur le périple du jeune homme. Ce que je pourrai exprimer aussi c'est que l'on ressent très fortement l'amour qui règne entre les membres de cette famille, ce qui est primordial pour Ludovic qui s'éloigne de plus en plus géographiquement des siens et qui a besoin de soutien moral. Il est vrai que l'on remarque au cours du récit le manque de maturité dû à la jeunesse de Ludovic et ses illusions sur une éventuelle promotion qu'il aurait voulu avoir beaucoup plus rapidement. Il découvre que les décorations ne tombent pas du ciel et il est plutôt déçu mais à la fois, on découvre aussi qu'il ne fait pas grand chose et profite des escales plutôt pour visiter et rencontrer d'autres habitants. La vie n'est pas si simple et il la découvre par la perte de quelques êtres chers partis avec lui. Ce livre m'a enrichie sur le plan historique car je ne connaissais pas cette période de l'histoire et il permet de voir comment se déroulait la vie sur des gros bateaux à mission militaire. Les conditions sont parfois rudes, les mers agitées et les hommes doivent cohabiter et se supporter durant des mois et des années. La famille a rajouté le parcours de Ludovic des Garets après ce voyage et il est intéressant de découvrir qu'il terminera sa carrière comme général de division, qu'il aura une famille etc. J'ai bien apprécié et je le recommande pour vous tous qui avez envie de vous cultiver par un récit authentique, qui nous parle en tant qu'être sensible et qui reste un livre abordable facile à comprendre.

Petites scènes capitales de Sylvie GERMAIN

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait car j'en connaissais l'auteur et qu'il m'a tenté par son résumé.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Sylvie Germain est née à Châteauroux en 1954. Elle a fait des études de philosophie à la Sorbonne. En 1981, elle entre au Ministère de la Culture à la direction de l'audiovisuel et se met à écrire des contes et des nouvelles. Sur les conseils de Roger Grenier, elle écrit son premier roman "Le livre des nuits" publié en 1984. En 1989, elle est récompensée pour le roman "Jours de colère" par le prix Femina. Elle vit maintenant à la Rochelle où elle se consacre à son métier d'écrivain. Elle a un talent incontestable et a fait de sa passion un art de vivre au quotidien. En 2005, parution de "Magnus" et en 2008 "L'inaperçu". En 2009, "Hors champ" paraît puis en 2012 "Rendez-vous nomades" et "Petites scènes capitales" en 2013. Sylvie Germain est élue au siège de Dominique Rolin à l'Académie royale de langue et de littérature française de Belgique.
RESUME : Ce livre raconte la vie de Lili-Barbara privée de mère dès la naissance, avec un père insaisissable qui semblait l'ignorer et ne pas la comprendre. Celui-ci s'était remarié avec Viviane, elle-même mère de plusieurs enfants. Lili est en quête d'un amour absolu au sein de cette f'ratrie puis de sa vie d'adulte.
MES IMPRESSIONS : Sylvie Germain nous étonne toujours par la simplicité de ces récits romancés. Elle raconte la vie de personnages, avec une recherche incessante d'amour mêlée de moments de détresse où chacun tente de trouver son chemin. Il n'y a pas de violence, tout est touchant et plutôt réaliste. J'aime toujours chez cet écrivain la sensibilité qu'elle arrive à partager avec le lecteur au travers de tous les acteurs de l'histoire. Je trouve qu'une fois de plus, elle a su captiver dans un très beau roman, le destin d'une petite fille devenue femme mais qui est obligée de passer par des moments de doute et de souffrance intérieure. Le style est agréable, l'histoire apporte des interrogations sur certains thèmes comme l'amour, la mort, la religion, l'handicap, la drogue, les études, le talent, les séparations et les rencontres. Merci de me transmettre vos impressions, vous ne serez pas déçus, je l'espère. 

L'envol du héron de Katharina HAGENA

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait car j'avais bien aimé son premier livre.
Je lui donnerai 6/10.
Quelques mots sur l'auteur : Katharina Hagena est une écrivain allemande née en 1967 à Karlsruhe. Elle a fait ses études de langue et de littérature anglaise et allemande à Marburg, Londres et Fribourg. Ses travaux de recherche se sont orientés à la fondation James Joyce de Zurich. On notera qu'elle a enseigné la littérature anglaise et allemande au Trinity Collège de Dublin et à l'Université de Hambourg. Elle est spécialiste de l'oeuvre de Joyce. C'est une auteur indépendante qui vit actuellement à Hambourg. Son premier livre "Le goût des pépins des pommes" est paru en France en 2010, il a reçu un succès international et elle édite ensuite "L'envol du héron" en 2013.
RESUME : Parallèle entre l'histoire d'Ellen, somnologue, qui rencontre et parle de ses patients tout en s'occupant de sa fille Orla, une jeune adulte très indépendante et le destin de Marthe qui a perdu son fils Lutz sans laisser de traces. Les deux femmes chantent dans la même chorale et ont les mêmes amis. Elles s'observent de loin en loin, cette relation particulière les mènera-t-elle vers un dénuement concret ?
MES IMPRESSIONS : Katharina Hagena a une façon très personnelle d'écrire, à pas feutrés et dans une atmosphère ouatée. Les événements se succèdent de façon harmonieuse et régulière qu'ils soient banals, importants ou violents. Ce qui est un peu déroutant dans ce roman, c'est la lenteur de l'intrigue et un intérêt peut-être un peu décevant. La sensibilité exprimée entre les personnages est assez bien ressentie et la fragilité fait partie du récit. Un roman qui manque de relief pour moi et qui tourne un peu sur lui-même.

Ainsi résonne l'écho infini des montagnes de Khaled HOSSEINI

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Khaled Hosseini, cadet d'une famille de 5 enfants, est né à Kaboul en Afghanistan en 1965. Il est fils de diplomate et a obtenu en 1980 le droit d'asile avec sa famille aux Etats-Unis. Il est marié et père de deux enfants. Après une licence de biologie et des études de médecine, il devient interne à Los Angeles en 1996. Parallèlement il se met à l'écriture dès 2001, mais "Les cerfs-volants de Kaboul", son premier roman, parait en 2003 aux USA puis 2005 en France. Il sera vendu à 8 millions d'exemplaires dans le monde entier, ovationné par la critique, c'est devenu un "livre-culte" aux Etats-Unis. Il reçoit le grand prix des lectrices du journal Elle en 2006. Son second roman"Mille soleils splendides" est paru en 2007 et s'est classé immédiatement sur les listes des meilleures ventes dès sa sortie. Il a été nommé ambassadeur par l'agence des Nations unies pour les réfugiés. Son troisième roman arrive après une attente de 6 ans et semble dans divers pays un franc succès, il s'agit de "Ainsi résonne l'écho infini des montagnes".
RESUME : Dans un village afghan, Abdullah âgé de 10 ans et sa soeur Pari de 3 ans vivent avec leur père veuf remarié. Malgré leur pauvreté, les enfants ne semblent pas en souffrir en raison de l'amour qui les unit. Leur père par contre ne parvient pas à joindre les deux bouts et avec sa nouvelle femme et ses beaux enfants, il prend une très grave décision. Il vend en quelque sorte sa petite fille qu'il adore dans une famille sans enfant, qui va l'adopter. Ceci grâce à l'intervention de Nabi, le beau-frère du père qui travaille pour cette riche famille. La petite Pari quitte son frère à 3 ans. Elle l'oubliera vite mais pas son grand frère. Récit des vies des deux antagonistes et de leurs destins.
MES IMPRESSIONS : Lecture très agréable et fluide comme toujours avec cet écrivain. Plusieurs flaschback s'entrecroisent mais les petites phrases de transition permettent de bien lier les récits entre eux sans confusion. L'histoire de cette famille est belle et la séparation du frère et de la soeur est douloureux. Cependant chacun a sa vie et ce qu'on espère tout au long du livre, c'est qu'ils se retrouvent enfin. L'issue du livre n'est pas tout à fait celle que l'on voudrait avoir, la vérité éclate mais les responsables ne sont pas forcément là pour se justifier. Chacun a eu ses raisons d'agir ainsi mais parfois on croit que l'on peut faire le bien pour certains mais on offre la souffrance à d'autres. Très beau livre qui est long mais que l'on n'arrive forcément à finir car l'intrigue est forte et le lecteur a besoin d'en savoir la fin.

Quand rentrent les marins d'Angela HUTH

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Ecrivain et journaliste anglaise, Angela Huth est née en 1338 à Londres. Son père était acteur. En premières noces vers 1960, elle a épousé l'écrivain Quentin Crewe dont est issue leur fille Candida Crewe de même écrivain. En secondes noces en 1978, elle s'est mariée avec l'historien britannique James Howard-Johnston. Revenons sur Angela Huth qui a quitté l'école à 16 ans pour peindre et étudier l'art en France et en Italie. A 18 ans, elle voyage aux Etats-Unis pour se stabiliser à Londres ensuite pour travailler pour des journaux et des magazines, présenter des programmes sur la BBC mais surtout pour écrire et devenir une écrivain à succès. Dans son oeuvre, on compte huit romans traduits en français : "L'invitation à la vie conjugale" en 1993 et vf1998, "Les filles de Hallows farm" 1997, "Un fils exemplaire" en 2006, "Souviens-toi de Hallows Farm" en 2011, "Quand rentrent les marins" en vf2013 et pour finir "Mentir n'est pas trahir" en 2015. Elle vit aujourd'hui dans le Warwickshire.
RESUME : Myrtle et Annie, amies d'enfance, élevées dans un petit port d'Ecosse, vont grandir et devenir des femmes. Femmes de marins de surcroît, elles vont continuer à se fréquenter dans une ambiance d'attente des bateaux qui rentrent et des aléas de la vie.
MES IMPRESSIONS : Un très bon roman un peu long mais qui se lit pour autant assez vite en vertu du suspens qui ne cesse de nous poursuivre tout au long du livre. Les personnages sont bien décrits et l'ambiance très bien rendue. Tout est rythmé par le départ des hommes en mer pour la pêche et l'attente des femmes qui doivent occuper leur temps comme elles peuvent. L'amour et la rivalité entre les deux héroïnes ne cessent d'occuper leurs relations tumultueuses. L'une frivole et jolie, l'autre sérieuse et moins coquette cohabitent régulièrement tant dans leur enfance que dans leur vie d'adulte. Elles se connaissent par cœur et les ruptures sont parfois imminentes. Et pourtant, malgré les drames qui jalonnent leur vie, elles ne peuvent se passer l'une de l'autre. Une histoire riche en amitié, trahison et bonnes engueulades ! A lire, un bon moment de détente.

Une journée particulière d'Anne-Dauphine JULLIAND

Témoignage paru en 2013
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Anne-Dauphine Julliand est née en 1973. Elle a obtenu un bac littéraire et a fait une école de journalisme. En 1999, elle rencontre Loïc de Rosanbo qu'elle épouse. Ils vivent à Paris. En 2002, naît Gaspard suivi de Thaïs le 29 février 2004. Fin 2005, alors que cette petite fille marche sur la plage, ses parents découvrent qu'elle n'a pas une démarche tout à fait normale. Après examens médicaux, ils découvrent qu'elle est atteinte de la leucodystrophie métachromatique. Anne-Dauphine est alors enceinte de leur troisième enfant Azylis, qui elle aussi va développer cette maladie. Depuis, ils ont eu un petit garçon qui n'est pas atteint. Thaïs décédera en décembre 2007 à 3 ans 3/4. En 2011, elle publie "Deux petits pas sur le sable mouillé" et en 2013 "Une journée particulière".
RESUME : Anne-Dauphine Julliand continue l'histoire de sa famille, analysant ses réactions face à cette épreuve qu'elle surmonte du mieux qu'elle peut, avec courage et une grande dose d'amour.
MES IMPRESSIONS : Ce second livre m'a moins surprise que le premier car il en est la continuité. La vie se poursuit malgré les épreuves avec la naissance d'Azylis qui est atteinte comme sa soeur Thaïs de la même maladie. C'est un double traumatisme pour la famille et Anne-Dauphine explique plus dans ce livre-là comment elle réagit et comment les autres réagissent aussi, de sa famille proche à ses bons amis. Elle n'hésite pas à dire qu'elle est déçue par certaines choses et qu'elle n'est pas toujours aussi forte que l'on pourrait le croire. Elle montre de ce fait qu'elle a un grand besoin des autres et de passer des petits moments de détente comme dans une vie normale. Elle sait que le seul remède pour ses enfants lorsqu'elle a une baisse de régime pour s'occuper des uns et des autres et parfois surmonter sa peine c'est donner de l'amour avec un grand A. J'ai relevé page 189 à ce propos que Flora, une jeune fille handicapée, qui ne devait pas vivre longtemps, a dit "Mon problème, c'est que je ne peux pas faire grand-chose de mes journées. C'est triste de ne pas avoir de but dans la vie. Alors, j'ai décidé de tout faire pour rendre les gens heureux. J'y consacre la majeure partie de mon temps...j'essaie des les rendre tous heureux, sans exception." Pour Anne-Dauphine, ces paroles lui remontent le moral et se dit que "Rendre les gens heureux, quelle belle occupation !" Voilà, je vous conseille à nouveau ce livre qui, pour moi, est un livre de bord où chaque instant de vie est raconté avec une grande humilité et analysé avec spontanéité et simplicité. A lire pour tous. Un hymne à la vie et une belle espérance, un témoignage de courage qui va vers l'optimisme.

De larmes et de sang de David KHAYAT

LIVRE PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait car j'ai entendu son auteur en parler lors de diverses émissions.
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : David Khayat est né en 1956 en Tunisie. Il a passé son enfance en France durant laquelle on lui diagnostiquera un  rhumatisme articulaire aigu, maladie très grave pour l'époque. Par la suite, on découvrira que c'était une erreur médicale. Cet épisode malencontreux provoquera sa vocation de médecin. Depuis 1990,  David Khayat occupe le poste de chef de service d'oncologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et celui de Professeur de cancérologie à l'Université Pierre-et-Marie-Curie (Paris VI). Il a des responsabilités aussi à l'étranger. En 1997,  il crée sa propre association AVEC : Association pour la vie Espoir contre le Cancer. Depuis 2000, il a écrit de nombreux ouvrages dans le domaine médical. Il a reçu diverses décorations pour son engagement dans le domaine médical en France et à l'étranger. Il est par ailleurs co-scénariste de deux films "Ne meurs pas" avec Roger Hanin (2003) et "Le serment de Mado" avec Line Renaud (2006). Il a écrit la pièce de théâtre "L'arbre de joie". Il est l'auteur  de trois romans : "Ne meurs pas" en 1997, "Le coffre aux âmes" en 2002 et "La vie pour s'aimer" en 2009 ainsi que quelques essais. En 2013, parait "De larmes et de sang".
RESUME : Le Professeur David Khayat s'explique sur sa façon de soigner, d'accompagner ses patients atteints d'un cancer. Face à ce patient, il veut comprendre celui qui souffre et qui a mal pour le soulager et l'aider à traverser la maladie vers la guérison et surtout vaincre la mort qui le guette. Il se confie pour dire qu'il a aussi ses fragilités et ses peurs.
MES IMPRESSIONS : C'est un livre extrêmement sensible et plein de douceur. On sent chez ce médecin beaucoup d'écoute et d'humilité. Son objectif est de soigner et guérir son patient mais il ne peut pas tout résoudre. Il avoue parfois son impuissance et l'ignorance de l'avenir. Il sait que chacun est différent dans son combat contre la maladie. Le courage, il en faut, et il sait que les paroles du médecin sont très importantes pour le patient voire rassurantes même s'il doit avouer qu'il ne pourra pas trouver de solutions immédiates. Sa priorité est de soulager la douleur mais il distingue la souffrance qui, elle, est morale et qu'il ne peut pas toujours faire disparaître. Il essaye de dire toujours la vérité au patient, la vérité qu'il pourra entendre. Ce que j'ai apprécié aussi c'est la façon très simple de ce médecin de dire que lui aussi a peur et qu'il n'est pas un surhomme face à cette maladie. Je conseille cette lecture aux personnes qui sont capables de le lire à ce moment-là de leur vie et qui veulent des réponses et des réflexions sur ce sujet.


Juste avant le bonheur d'Agnès LEDIG

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 10/10.
Quelques mots sur l'auteur : Agnès Ledig née en 1973, fille de parents enseignants, est mariée depuis une vingtaine d'années à un salarié agricole d'origine normande. Elle sort diplômée d'un bac scientifique et d'une formation agronomique, pour devenir par la suite sage-femme. Les circonstances de la vie, après la perte en 2005 de son fils Nathanaël atteint d'une leucémie, vont l'amener à écrire. Durant la maladie de son jeune enfant, elle édite un bulletin hebdomadaire pour répondre aux questions de ses relations. En le rédigeant, elle s'aperçoit qu'elle parvient à bien écrire. Ayant arrêté son métier pour s'occuper de son enfant avant son décès à l'âge de 5 ans, elle finit par éditer son premier livre "Marie d'en haut" en 2012, alors qu'elle avait fait connaître cet essai dans Femme actuelle dont les lectrices l'avaient plébiscitée en 2011. En 2013, "Juste avant le bonheur" est un nouveau roman qui fait un clin d'oeil sans doute à son vécu.
RESUME : Julie, jeune caissière dans un supermarché et mère célibataire de Ludovic,voit son destin basculer avec la rencontre de Paul, ingénieur quinquagénaire, attristé et déboussolé par la perte de sa femme après 30 ans de vie commune. Un long weekend en Bretagne va les amener vers un drame qui va venir perturber plusieurs vies.
MES IMPRESSIONS : Elles sont très émouvantes, je n'avais pas pleuré autant depuis longtemps suite à une simple lecture de roman. Agnès Ledig, par sa sensibilité et sa sincérité tellement bien exprimées, par son vécu qui l'a rendu vraie, partage avec son lecteur la vie de ses personnages de façon naturelle et optimiste malgré ce qu'elle leur fait vivre dans une histoire bouleversante. Je l'ai écouté lors d'une interview et elle dit vouloir transmettre un message d'espoir dans ses livres pour tous les accidentés de la vie. Son conseil est de profiter du bonheur tout de suite mais de ne pas courir après car il est éphémère et le destin peut basculer du jour au lendemain. Une fois l'épreuve arrivée, elle fait espérer dans ce roman à une reconstruction grâce à la solidarité des hommes et des femmes entre eux, au contact des uns et des autres pour reprendre goût à la vie tout simplement. Le bonheur de vivre sera timide au départ mais il faut l'encourager et l'auteur s'y attelle pour faire sourire à nouveau les victimes et se sentir un peu mieux. Une force mystérieuse doit rejaillir mais sans passer forcément par les relations sexuelles qu'elle ne pense pas réparatrices en profondeur mais une échappatoire momentanée. Cette démarche est encourageante et rend de ce fait son livre tourné vers l'optimisme même si la tristesse est bien présente et difficile à supporter. Malgré tout la vie reprendra le dessus et il faudra admettre le combat pour avancer. Ce livre vaut vraiment la peine d'être lu, il est excellent mais il émeut fortement.




Les années insulaires de Philippe LE GUILLOU

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 7,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Philippe Le Guillou, romancier et essayiste, est né en 1959 en Bretagne. Il reçoit l'agrégation en lettres en 1985. Il devient inspecteur de lettres en 1995 puis inspecteur général de l'éducation nationale en 2002. Il est chevalier des arts et des lettres, chevalier dans l'ordre national du mérite et chevalier de la Légion d'Honneur. Dans son oeuvre, j'ai relevé quelques titres : "Le passage de l'Aulne" publié en 1993 qui est un roman autobiographique qui explique comment l'écrivain en est arrivé à sa volonté d'écrire. De même "Les sept noms du peintre" qui a reçu le prix Médicis en 1997. En 2013 "Le chemin des livres" et "Les années insulaires".
RESUME : Philippe Le Guillou revient sur le septennat interrompu par la mort de Georges Pompidou au travers d'un peintre fictif Kerros qui raconte, en tant que narrateur, sa rencontre avec le président qui devient son modèle à l'Elysée et dans d'autres lieux durant des moments plus intimistes. La période historique et politique est réelle alors qu'une bonne partie du reste de l'histoire est complètement inventée. Ce qui me fait copier cette phrase de l'auteur sur son livre : "C'est très réel et c'est très inventé, comme d'ailleurs beaucoup de choses dans ce livre".
MES IMPRESSIONS : Ce livre est plutôt bien tourné et bien documenté. Ce qui me dérange toujours avec ce genre de fictions c'est que l'on ne sait pas distinguer le vrai du faux. En revanche, j'ai été captivée par le côté romancé et comme j'ai connu la présidence de  Georges Pompidou, cela est devenu plutôt intrigant pour moi. Toute la polémique de l'époque sur la construction de ce qu'est devenu le Centre Pompidou est raconté dans ce livre d'une façon amusante. On peut observer d'une façon interactive l'artiste peintre à l'oeuvre, mesurer sa sensibilité face à son modèle choisi et la difficulté à le rendre le plus proche de la réalité. Par ailleurs, la description de l'art moderne vu et corrigé par le président et sa femme Claude Pompidou fait partie de l'actualité du moment. Ils avaient tous les deux un goût très prononcé pour ce changement de style, dissimulant ce qui était ancien, ce qui ne faisait pas l'unanimité. Ils auront marqué leur temps. Un roman surprenant quant à son contenu inédit et un bon moment de lecture pour tous.

Au revoir là-haut de Pierre LEMAITRE

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait car il vient de recevoir le Prix Goncourt.
Je lui donnerai 10/10.
Quelques mots sur l'auteur : Pierre Lemaitre, romancier et scénariste français, est né à Paris en 1951. Il vient de recevoir le Prix Goncourt en 2013 pour son roman "Au revoir là-haut". Diplômé en psychologie, il a enseigné la littérature française et américaine. Il est une des références du thriller français. On compte dans son oeuvre : la trilogie Camille Verhoeven avec "Travail soigné" en 2006 qui a reçu le Prix du premier roman à Cognac, "Alex" qui a reçu le Prix des lecteurs policiers en 2011 et "Sacrifices" en 2012. Par ailleurs, on peut noter aussi "Robe de marié" qui a reçu le Prix du meilleur polar francophone en 2009 et "Cadres noirs", un thriller social paru en 2010 décoré aussi de son Prix du polar européen du Point.
RESUME : Le soldat Albert Maillard, le soldat Edouard Péricourt, le lieutenant Henri d'Aulnay-Pradelle. Voici les trois personnages principaux de ce tableau de guerre où les rescapés tentent d'échapper à la mort, ensevelis dans les tranchées et le troisième homme qui cherche à recevoir la reconnaissance et les décorations pour la dernière conquête de la cote 113.
MES IMPRESSIONS : C'était la bonne année pour raconter une histoire durant la première guerre mondiale alors que nous sommes à la veille de fêter l'anniversaire de ses 100 ans. Je n'ai pas vu le temps passer lors de la lecture de ces 564 pages qui ont été un véritable délice. Bien sûr, ce ne fut pas un roman à l'eau de rose, c'est la guerre et toutes ces descriptions d'horreur mais je me suis sentie face à un véritable tableau. L'auteur, dans ses descriptions, nous fait vivre les événements en direct et sans vouloir dévoiler le contenu de ses écrits, je pense que je vais garder à vie quelques images inventées mais tellement marquantes. Le lecteur vit la guerre, il est dans les tranchées, il est sauvé in extremis, il va souffrir, il va survivre, il va vivre, il va reprendre goût à la vie et la reprise est difficile pour les plus atteints. Les plus vaillants, les vainqueurs jubilent et profitent du bon temps de la paix et croquent la vie à pleine dent, prêts à relancer leurs carrières sans scrupule oubliant les moins chanceux qui ont combattu à côté d'eux mais qui n'ont droit à rien. Ce personnage qui incarne cette ambition, sans trop en dire, c'est Henri qui est prêt à tout pour redorer son blason. Mais Pierre Lemaitre va nous surprendre pour autant dans le dénouement de son roman et c'est sans doute aussi cela qui en fait un très bon livre où le lecteur est tenu en haleine jusqu'à la dernière ligne. Je sors entièrement satisfaite de ce long moment passé virtuellement en 1914 et j'attends qu'à votre tour vous puissiez vous y plonger aussi seulement quelques heures ! Venez faire vos critiques dans les commentaires de mes livres.

La nostalgie heureuse d'Amélie NOTHOMB

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait car je suis une lectrice curieuse et fidèle de l'oeuvre d'Amélie Nothomb.
Je lui donnerai 7 à 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Amélie Nothomb est une écrivain belge née au Japon en 1967, profondément marquée par la culture nippone. Elle est issue d'une famille bruxelloise et fille d'ambassadeur. Pour l'anecdote, elle écrit entre 4 et 8 heures du matin en buvant 1/2 litre de thé et publie 1 livre par an. Dès son plus jeune âge, elle va beaucoup voyager : Chine, New York et en Asie du Sud-Est. Il en ressort une grande solitude chez cette femme tout de même soutenue par une grande complicité avec sa soeur. Elle suivra des études gréco-latines. En 1992, publication du roman "Hygiène de l'assassin". Elle retournera ensuite au Japon ce qui va lui inspirer "Stupeur et tremblements" qui a reçu le grand Prix de l'Académie Française en 1999. En 2002, elle publie "Le Robert des noms propres""Antéchrista" en 2003, "Biographie de la faim" en 2004, "Acide sulfurique" en 2005, "Journal d'hirondelle" en 2006, "Ni d’Ève ni d'Adam"en 2007, "Le fait du prince" en 2008, "Le Voyage d'hiver" en 2009 et "Barbe bleue" est édité en 2012. Amélie Nothomb vient de sortir en 2013 "La nostalgie heureuse" concerné par mon analyse.
RESUME : Retour dans un pays bien-aimé de son enfance, le Japon. Les souvenirs et la réalité remontent à la surface dans une "nostalgie heureuse".
MES IMPRESSIONS : Cette écrivain m'étonne toujours par son analyse très détaillée de ce qu'elle ressent et a ressenti. Elle revient souvent sur ce qu'elle a vécu mais le transforme à sa façon avec une approche plutôt originale. Ce n'est pas son meilleur livre pour moi  car "Biographie de la faim" et "Stupeur et tremblements" restent mes préférés. On voit que l'enfance d'Amélie Nothomb a été très marquée et encore dans ce dernier livre, elle revient sur ce vécu. Elle a besoin de retrouver les témoins de cette époque-là. Pourquoi pas ? Puis le monde change, et elle nous décrit parfaitement bien l'après tremblement de terre de 1995 et les tentatives de retrouver des lieux qui ont été modifiés par la destruction et la reconstruction. Ses habitants ont vieilli mais elle veut les rencontrer, les toucher, leur parler. A la fois solitaire dans sa personnalité, Amélie Nothomb vit constamment en procuration avec les gens qu'elle a aimé et recherche la compagnie. Elle a peur aussi de ses retrouvailles avec un peuple qui a des réactions si différentes de nous. J'ai apprécié ce livre que j'ai lu d'une traite, Amélie Nothomb est parfaitement à l'aise dans ses retours sur le passé mais "Barbe bleue" écrit l'année dernière a été pour moi une meilleure surprise. Je le conseille pour tous car Amélie Nothomb reste une auteur accomplie, dont l'écriture est vraiment agréable et stylée.

L'odyssée du père de Michael O'BRIEN

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait car on me l'a prêté.
Je lui donnerai 7,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Michael O'Brien est né en 1948 à Ottawa au Canada. Ecrivain catholique, mais aussi artiste, essayiste et conférencier sur les thèmes de la foi et de la culture, il est marié et père de 6 enfants. Son oeuvre est traduite en un grand nombre de langues et il est connu entre autre aux Etats-Unis pour sa série de 6 romans apocalyptiques réunis sous le titre "Enfants des derniers tours". Le premier est le "Père Elijah, une apocalypse" paru en 2008, D'autres titres sont parus aussi "La librairie Sophia" en 2010, "Une île au cœur du monde" (2011), "Theophilos" (2012) et "L'Odyssée du père" en 2013. Il écrit aussi pour la jeunesse et la morale chrétienne. Cet homme est un artiste dont les toiles se vendent souvent à plus de 10 000 $. Il met souvent ses peintures sur les couvertures de ses ouvrages.
RESUME : Andrew, étudiant à Oxford, le fils d'Alexander Graham, disparaît subitement sans explication. Son père va tout faire pour retrouver son fils prodige.
MES IMPRESSIONS : Un beau livre sur le plan spirituel et moral. En revanche, 1000 pages c'est beaucoup trop long et j'avoue avoir parcouru la fin assez vite ce qui au final revient à dire que j'ai lu environ 400 pages en tout. Je ne me suis pas lassée mais je n'avais guère le temps de passer tant de temps pour cet ouvrage. L'ami principal du père est un prêtre qui l'aide à surmonter les épreuves mais les deux hommes entrent aussi parfois en conflit d'idées. Alexander Graham, de santé fragile, va réaliser un exploit en sauvant deux enfants d'une rivière glacée au risque d'y laisser sa peau. Cet acte de bravoure n'est pas pour lui extraordinaire, c'était un devoir. Durant sa pneumonie, il n'arrivera plus à joindre son fils Andrew.  Le parcours pour retrouver son fils va alors s'assimiler à une vraie intrigue. Le pister sans que les ravisseurs ne le voient devient dangereux et surtout son fils va prendre conscience de son erreur au fur et à mesure où sa séquestration tourne de façon de plus en plus suspecte. Alexander Graham retrouvera son fils. Finalement, un livre très positif où l'amour éclate au grand jour entre père et fils.

Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit de Jean d'ORMESSON

ROMAN PARU EN  2013
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai entre 6 et 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Issu d'une famille aristocratique, Jean d'Ormesson est né en 1925 à Paris. C'est un écrivain et chroniqueur, éditorialiste, acteur et philosophe français. En 1973, il est élu membre de l'académie française. Son enfance se déroule dans le château de Saint-Fargeau qui appartient à sa famille maternelle. Après son bac, il entre en hypokhâgne au lycée Henri IV puis intègre l'Ecole Normale Supérieure à 19 ans. Il obtient l'agrégation de philosophie en seconde tentative. Il se marie tardivement à 37 ans avec Françoise Béghin d'origine suisse. Le père de sa femme est magnat de presse et administrateur du Figaro depuis 1950 et président directeur général de Béghin Say. Jean d'Ormesson devient en 1974 directeur du Figaro. Son premier livre paraît en 1956 avec "L'amour est un plaisir" puis plus tard en 1974 paraît "Au plaisir de Dieu" qui a été un de ses premiers succès. Dans son oeuvre , on compte une quarantaine de titres. "Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit" en 2013 et "Comme un chant d'espérance" en 2014 sont ses derniers romans. En 2012, il joue son premier rôle au cinéma, et interprète le rôle de François Mitterrand. En 2013, il avertit la presse qu'il sort d'un cancer de la vessie dont l'hospitalisation a duré 8 mois. Il en sort très marqué disant que sa vie a été suspendue durant 1 an mais la vie continue et il reprend l'écriture.
RESUME : Jean d'Ormesson se raconte sur un ton à la fois prétentieux lorsqu'il évoque son goût de la littérature et sur un ton plus naturel lorsqu'il confie ses souvenirs avec son grand-père et dévoile le grand amour de sa vie avec une parente éloignée Marie avec qui il vit des moments intenses.
MES IMPRESSIONS : J'ai trouvé ce livre lisible. Lorsque je me permets d'utiliser ce qualificatif c'est que j'ai déjà essayé d'entrer dans la littérature de Jean d'Ormesson avec beaucoup de difficulté car il est souvent trop verbeux et volontairement trop littéraire. On le sait passionné de philosophie et d'oeuvres diverses et variées mais en même temps, cela n'est pas très intéressant qu 'il nous raconte tout cela. Son partage sur ses goûts est malheureusement pour moi un peu raté. En revanche, lorsqu'il emploie plus l'humour et son côté plus intimiste, familial, il devient plus attirant. Il se décrie aussi avec vantardise sur ses conquêtes amoureuses et le sachant très charmeur dans sa vie, il en devient un peu pompeux aussi. "Au plaisir de Dieu" qu'il a écrit sur sa famille est absolument désopilant et très réussi mais je l'ai lu il y a déjà quelques années. Ce fut pour moi son succès principal. Le livre décrit ci-dessus tente à revenir sur son passé et là à nouveau, il fait preuve de plus de ressenti ce qui rend en partie ce livre plus plaisant. Vous pouvez le lire si vous en avez l'occasion car c'est un style agréable sauf dans les parties littéraires. Le tout est de le savoir mais je ne suis pas assez érudite peut-être pour en apprécier le descriptif.

Bétibou de Claudia PINEIRO

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Claudia PINEIRO est née en 1960 à Buenos Aires. Romancière et dramaturge, auteur de scénarios pour la télévision, elle compte dans son oeuvre "Les veuves du jeudi" paru en 2009 pour lequel elle reçut le prix Clarin, "Elena et le roi détrôné" en 2011, "Bétibou" en 2013 et "À toi" en 2015.
RESUME : Un homme est découvert mort dans sa maison par sa femme de ménage. La police intervient et les media s'emparent du fait divers. L'écrivain Bétibou est chargée de broder autour de ce meurtre dans un article où elle peut faire marcher son imagination dans le but pour l'éditeur de faire vendre son journal. D'autres journalistes sont sur le coup. D'autres meurtres vont suivre.
MES IMPRESSIONS : Il est rare que je lise des romans policiers mais j'ai eu l'occasion d'entrer dans l'intrigue de "Bétibou". Lecture très agréable, suspens assuré. Les personnages sont attachants et l'enquête réserve bien des surprises. L'issue du roman n'est pas forcément celle que l'on croit. Pour les amateurs de policiers, je vous le conseille.

Le jour où j'ai rencontré ma fille d'Olivier POIVRE d'ARVOR

ROMAN PARU EN 2013
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 6/10.
Quelques mots sur l'auteur : Olivier Poivre d'Arvor, écrivain et diplomate français, est né à Reims en 1958. Il est le petit frère du journaliste Patrick Poivre d'Arvor. Diplômé d'un DEA de philosophie, il a créé ensuite l'hebdomadaire TEL (Temps, Economie, Littérature) en 1984/1985 avec Philippe Thureau-Dangin. Il a aussi fondé sa propre compagnie de théâtre "Théâtre du lion" en Normandie 1984-1987 et ré-ouvert le théâtre Grévin en 1986. Depuis 2010, il est devenu le directeur de la radio "France Culture". Son oeuvre littéraire a démarré avec plusieurs essais puis plusieurs romans écrits avec son frère Patrick dont "Le roman de Virginie" en 1985 qui reparaîtra en 2004 sous le titre "Frères et sœur" et en 2007 "J'ai tant rêvé de toi" en autre puis il écrira seul aussi dans "Le voyage du fils" publié en 2008 et en 2013 "Le jour où j'ai rencontré ma fille".
RESUME : L'auteur raconte sa rencontre en Afrique avec Amaal, celle qui va devenir sa fille adoptive alors qu'il a découvert tardivement sa stérilité dont il parle naturellement ainsi que son envie irrésistible d'être père.
MES IMPRESSIONS : Un livre curieux, thérapeutique pour son auteur, sensible et réel. Je resterai très certainement marquée par ce témoignage même si je ne suis pas toujours d'accord sur la façon dont il a pu gérer sa vie mais chacun reste libre et je respecte l'homme. La rencontre avec cette jeune fille africaine est sans aucun doute un coup de foudre pour le futur père qu'il va devenir. L'amour est plus fort que tout et pourtant le parcours est semé d'embûches. On prend conscience que l'adoption est compliquée, suscite la méfiance et les parents en quête d'enfants doivent prouver leur sincérité et leur droiture. Olivier est un profil atypique, pas marié, une vie sentimentale peu stable et un âge déjà certain (50 ans environ) pour demander l'adoption. Il est obligé de se mettre à nu pour montrer qu'il n'est pas un homme mal intentionné. Il revient en arrière sur sa vie quelque peu dissolue sur le plan sentimental même si à chaque fois, il a bien essayé d'être sérieux. Cependant l'infidélité en amour va lui jouer des tours alors que l'amitié pour lui joue un très grand rôle avec les personnes qu'il croise. Ce qui frappe tout de même c'est ce manque de stabilité qui inquiète et rend cet homme vulnérable. Les descriptions plus médicales sur la recherche de la stérilité peuvent choquer par les détails sur lesquels il s'attarde. En effet, ils sont importants pour lui car ils marquent sa souffrance permanente qui a grandi avec l'âge alors que sans le savoir, il a gâché cette paternité par un comportement immature dans sa jeunesse. La dimension spirituelle semble manquer à cet homme qui a traversé beaucoup d'épreuves mais on sent qu'à la fin de son récit, l'acceptation de sa paternité le touche profondément et il évolue alors vers la maturité qui semble lui avoir fait défaut lors de ses premières relations avec il aurait pu être père plusieurs fois (avortements réalisés par et sans consentements mutuels). C'est très incontestablement un gâchis qu'il ne pourra jamais rediscuter, les faits sont là et irrévocables. Heureusement, le livre se termine sur une note pleinement positive par l'adoption d'un enfant orphelin à qui il a voulu donner une seconde chance de bonheur en raison de la perte de sa Maman trop tôt disparue et pour lui une seconde chance aussi d'être enfin le Papa qu'il n'avait pas su être plus jeune par inconscience et ignorance sur le fait que l'on ne doit pas gaspiller le don de la vie même si le moment ne semblait pas être le bon. A lire pour réfléchir sur le sens d'être parent et la raison de donner la vie en passant parfois par l'adoption qui reste un grand geste d'amour.