10/01/2021
Le Premier Exil de Santiago H. AMIGORENA
Le choix de ce livre s'est fait car j'avais entendu l'auteur parler de son livre.
Je lui donnerai 9,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Santiago Amigorena, réalisateur, scénariste, producteur et écrivain argentin naturalisé français, est né à Buenos Aires en 1962. Ses parents étaient psychanalystes. Il a passé ses premières années en Argentine puis en Uruguay. Son frère Sebastian Amigorena est immunologiste, directeur de recherche au CNRS, dirigeant du laboratoire à l'Institut Curie de Paris, un des plus jeunes membres de l'académie des sciences. En 1973, sa famille s'exile à Paris, où après deux années à l'école internationale bilingue, il intègre le lycée Rodin où il rencontre Cédric Klapisch, avec il collaborera de nombreuses fois. Après des études chaotiques de lettres (Paris IV), philosophie (Paris I), et 3 années d'histoire de l'art à l'école du Louvre, il commence une thèse à l'EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris) avec Hubert Damisch. En juin 2000, il épouse Julie Gayet à Faget-Abbatial avec qui il a eu deux fils avant de divorcer en 2006. Le divorce prononcé, il se met en couple avec Juliette Binoche, rencontrée sur un tournage la même année, pour se séparer à nouveau en 2009. Depuis 2015, il partage sa vie avec la scénariste Manon Quantin qu'il a épousé en août 2018. Leur premier enfant est né en 2019. Pour revenir à sa carrière, il se lance très tôt dans l'écriture. Au départ, il a écrit une trentaine de scénarios pour le cinéma dont notamment "Le péril jeune" de Cédric Klapish et "Les gens normaux n'ont rien d'exceptionnel" de Laurence Ferreira Barbosa. Il édicte des articles pour la Lettre du cinéma et les Cahiers du cinéma. Puis en 1997, il rencontre Paul Otchakovsky-Laurens qui le décide à écrire son premier roman "Une enfance laconique" qui paraît en 1998. Ce livre est le premier de son projet littéraire d'élaborer une autobiographie en 6 parties qui couvriraient chacune 6 années de la vie du narrateur. Pour finir, j'ajoute "Le Premier Exil" qui est publié en 2021.
RÉSUMÉ : Le narrateur a quitté l'Argentine pour s'installer avec sa famille en Uruguay autour des années 1970. l'Amérique latine connaît alors une des pires période de dictatures de cette partie du monde. Il raconte qu'il a perdu une autre patrie qui est celle de son enfance et celle de sa langue maternelle.
MES IMPRESSIONS : Ce livre m'a vraiment beaucoup plu. L'auteur se permet un style de langage bien à lui emprunté avec délicatesse et humour à la langue française. Il s'exprime de façon vivante et imagée. Les silences sont de vrais silences, le souffle du vent, on le ressent comme si on y était, les bagarres de rue entre bandes d'enfants, on les entend crier et se battre, se faire peur. C'est un beau livre qui donne envie de lire les autres récits de la vie du narrateur. C'est à la fois intéressant et amusant comme livre.
Les cinq vies de Lee Miller d'Eleonora ANTONIONI
Le choix de cette bande dessinée s'est faite dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Eleonora Antonioni, italienne, est née dans les années 1980. En 2005, elle a été diplômée de l'École Internationale de la Bande Dessinée à Rome. Elle est devenue écrivain, artiste et scénariste. Elle a collaboré en tant que dessinatrice pour certaines entreprises italiennes et a participé à diverses expositions à Rome et à Milan. Dans son oeuvre j'ai noté : "Girl power" paru en 2020 et "Les cinq vies de Lee Miller" paru en 2021.
RÉSUMÉ : En 5 chapitres illustrés, Eleonora Antonioni nous conte l'histoire de Lee Miller, une femme hors du commun née en 1907. Modèle pour son père, mannequin pour Vogue, muse de Man Ray et passionnée de photographie. Elle est à l'aise des deux côtés de l'objectif, et s'adonne autant à des photos de mode que des reportages de guerre. Lee Miller suivra la libération des camps de concentration aux côtés des troupes américaines et se photographiera dans la baignoire d'Hitler. Anticonformiste et insouciante, elle cache des failles et des fragilités.
MES IMPRESSIONS : Sur le plan historique, j'ai trouvé l'histoire de cette femme très intéressante. Je n'avais jamais entendu parler d'elle avant cette lecture. Sa vie ne manque pas de piquant. L'idée d'écrire sous forme de bande dessinée est originale mais pour ma part, je ne suis pas trop enthousiasmée. Je n'ai pas été séduite par les dessins en noir et jaune, et le design global ne me touche pas particulièrement. De plus, il est vrai que je trouve difficile et fatiguant la lecture de ce genre de présentation avec des bulles que j'ai dû mal à lire dans le bon ordre. Mon regard est pour moi mal guidé et je ne comprends pas cette tournure intellectuelle. J'en suis désolée pour ceux qui aiment la BD en règle générale et qui ne partageront certainement pas mon avis mitigé. Mais lisez, chez lecteur, cette biographie hors du commun et pertinente.
L'inconnu de la poste de Florence AUBENAS
Le choix de ce livre s'est fait car j'en ai entendu de bonnes critiques.
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Florence Aubenas, d'origine française, est née en 1961 à Bruxelles. Diplômée du centre de formation des journalistes en 1984, elle a fait sa carrière en partie chez Libération puis deviendra grand reporter au Nouvel Observateur. Elle a couvert des évènements au Rwanda, Kosovo, Algérie, Afghanistan et Irak ainsi que plusieurs procès en France. Au cours d'un reportage en Irak, elle a été retenue en otage 157 jours. Elle s'est fait connaître au procès d'Outreau doutant de la culpabilité des prévenus. Elle a commenté sur FR3 le retour d'Ingrid Bétancourt après 5 ans de captivité en Colombie. En juillet 2009, elle est nommée présidente de l'Observatoire international des prisons. Elle s'intéresse aux questions sociales et à la précarité. Dans son oeuvre, on trouvera : "La méprise" en 2005 (sur l'affaire d'Outreau), "Grand reporter" en 2009, ainsi que "Le quai de Ouistreham" en 2010 qui a reçu le Prix Joseph Kessel, ce dernier livre que vous pouvez consulter sur mon blog. "L'inconnu de la poste" est son dernier livre paru en 2021.RÉSUMÉ : Florence Aubenas fait, dans ce livre, le récit d'une histoire vraie. Elle part des faits réels : le meurtre de Catherine Burgod assassinée de 29 coups de couteau le 19 décembre 2008. À la suite de ces faits, elle décide de faire sa propre enquête qui durera 7 ans et rencontre à cette occasion la plupart des protagonistes.
MES IMPRESSIONS : Gérald Thomassin est le suspect numéro 1 mais tout est complexe et la suite montrera qu'accuser n'est pas si simple. Évidemment le père de la victime a envie de savoir au plus vite ce qui est arrivé à sa fille unique. Il met la pression aux enquêteurs et pourtant les preuves ne sont pas là. Elles viendront sans doute plus tard avec la précision sur les ADN qui révèlent de plus en plus des traces invisibles jadis mais tout cela n'est que supposition sachant que les personnes mises en examen nieront toutes les faits. On assiste là à un vrai roman policier et quand l'on sait que c'est une histoire vécue, cela est d'autant plus poignant. J'avoue m'être laissée emporter par cet évènement macabre, il faut quand même le souligner. Un bon livre bien écrit et palpitant.
Rue du Rendez-Vous de Solène BAKOWSKI
ROMAN PARU EN 2021
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Solène Bakowski est née en 1981. Titulaire d'une licence de chinois et d'une maîtrise de français en langue étrangère, elle a partagé sa vie durant quelques années entre la Chine et la France. Elle deviendra par la suite Professeur des Écoles. Depuis 2014, elle commence une carrière d'écrivain. Elle est l'auteur de plusieurs romans et en particulier "Un sac" (2017) qui a séduit des milliers de lecteurs depuis sa première publication numérique et "Une bonne intention" (2018). En 2021, elle publie "Rue du Rendez-vous".
RÉSUMÉ : Durant les années 30, lors d'une grève des transports qui a bloqué Alice Beausoleil loin de chez elle et alors que des pluies diluviennes s'abattent sur la ville, Marcel Dambre qui habite là, propose de l'héberger pour quelques heures pour la dépanner. De cette rencontre, le lecteur va en apprendre un peu plus sur chaque personnage.
MES IMPRESSIONS : Un beau livre sur la rencontre entre deux inconnus de deux générations différentes. La femme est plutôt jeune et l'homme plutôt âgé. Chacun a vécu des événements douloureux dans sa vie et l'occasion de ce huit-clos à deux va leur permettre de raconter leurs parcours de vie. Ce livre se lit comme une pièce de théâtre où le décor se limite principalement à la maison de Marcel. L'auteur a bien analysé chaque protagoniste et l'intrigue qui n'est pas amoureuse même si une certaine tendresse s'installe entre les deux personnages à l'écoute l'un de l'autre, nous entraîne dans deux vies antérieures bien différentes. Chacun, à sa façon, n'a pas su résoudre les problèmes au moment où ils les ont vécus et ce lourd bagage psychologique va les mener fort heureusement vers la délivrance. Sans révéler quoi que ce soit, j'ajouterai que le lecteur est avide de découvrir ce que chacun a vécu et les répercussions à venir qui vont forcément bouleverser leur future vie. J'ai beaucoup aimé ce livre très sensible et rempli de douceur, bien écrit et intéressant sur la psychologie des personnages.
Sainte Marguerite-Marie et moi de Clémentine BEAUVAIS
LIVRE PARU EN 2021
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres. Je lui donnerai 4,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Clémentine Beauvais, écrivaine et traductrice française, est née en 1989. Elle part vivre en Angleterre à 17 ans mais aujourd'hui séjourne entre Paris et Cambridge au Royaume Uni où depuis 2016 elle est enseignante-chercheuse en sociologie et éducation, littérature anglaise et philosophie de l'enfance à l'université d'York. Elle a remporté plusieurs prix en littérature jeunesse notamment pour son roman publié en 2015 "Les petites reines". Elle a publié ses premiers livres à 21 ans. Elle sera primée au Prix du Jeune Écrivain dans sa nouvelle "L'étrange cas des deux amours de Jean-Baptiste Robert" sortie en 2010. En 2018, elle écrit un roman sur le Brexit : "Brexit romance". En 2021, elle écrit un roman pour adultes composé en vers qui s'intitule "Décomposée" qui s'inspire librement du poème de Charles Baudelaire "Une charogne". En 2021, elle se lance dans un livre inédit sur sa descendante et raconte l'histoire de "Sainte Marguerite-Marie et moi" avec ses mots et son humour. En 2022, elle co-crée son premier jeu de plateau avec Dave Neale "Les animaux de Bakerstreet", un jeu d'enquête narratif coopératif dans l'univers de Sherlock Holmes. Cette auteure a écrit une vingtaine de livres à succès récompensés par de nombreux prix.
RÉSUMÉ : Clémentine Beauvais raconte la vie de son arrière arrière arrière... grande tante, son aïeule qui a été religieuse dont le nom de naissance est Marguerite-Marie Alacoque, mystique du XVIIème siècle, apôtre du Sacré Coeur. A la recherche de ses racines, l'écrivaine, enceinte de son premier enfant, voit sa grand-mère perdre la mémoire et elle se dit qu'il faut laisser une trace de sa famille. Récit sous le ton de l'humour décalé bien actuel et des recherches sur son ancêtre dans l'univers catholique qu'elle connaît très bien par son mariage avec un catholique mais qu'elle ne partage pas puisque agnostique non baptisée, féministe, écolo végétarienne.
MES IMPRESSIONS : Je dis rarement du mal de mes lectures mais ce livre-là, je l'oublierai bien vite. Je n'ai pas du tout aimé le ton de ce livre que j'ai trouvé inintéressant et qui ne présente, à mes yeux, aucun intérêt à la lecture. Clémentine Beauvais ne parle que d'elle au travers de cette aïeule dont j'ai du mal à comprendre la vie. Oui, les remarques positives sur son livre parlent de son humour déjanté, je ne pense pas qu'il ait sa place dans ce genre de lecture. Pour moi cette sainte Marguerite-Marie est mal racontée et laisse planer un doute sur son authentique charisme. N'est-elle pas paranoïaque et masochiste ? C'est ce que j'ai ressenti à la lecture du livre de Clémentine Beauvais. Il y a beaucoup de bonnes critiques sur ce livre mais personnellement, je ne les accompagnerai pas. Chacun reste libre de penser différemment. Mais vous, cher lecteur ou chère lectrice, qu'en avez-vous pensé de cette double biographie sur l'écrivain et son aïeule ?
La carte postale d'Anne BEREST
Le choix de ce livre s'est fait car j'avais déjà lu un livre des Berest qui m'avait plu.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur :Anne Berest, née en 1979 à Paris, est l'arrière-petite-fille de Gabriële Buffet-Picabia (1881-1985).Elle a co-écrit "Gabriële" en 2017 avec sa soeur Claire Berest pour faire revenir à la lumière cette femme hors du commun. C'est une romancière et dramaturge française. Après des études littéraires, elle fonde les carnets du Rond-Point dont elle assure la rédaction en chef pendant 5 ans. Elle a des activités artistiques et son premier roman en 2010 est sorti sous le titre "La fille de son père". Dans son oeuvre quelques titres sont à retenir comme "Sagan 1954". Elle a aussi écrit la série "Mytho" pour Arte qui a reçu de nombreux prix en France comme à l'étranger. En 2021, "La carte postale" est publié et rencontre très vite un engouement auprès des lecteurs, un vrai succès de librairie. Il a reçu le grand prix des lectrices "Elle".
RÉSUMÉ : Tout commence avec une énigmatique carte postale arrivée en 2003 au domicile parental. Sur cette carte figurent quatre prénoms sans que ne soit signée cette carte. Il s'agit de quatre ancêtres que la mère de l'écrivain a connus et leur histoire, qu'elle va devoir raconter à ses enfants, n'est pas facile. Elle est en difficulté pour le faire en raison des souffrances passées et du désir d'oublier et d'enterrer ce qu'ont vécu ses grands-parents, ses oncle et tante. Lélia Picabia Berest, mère d'Anne qui raconte à sa fille ce qu'elle a su, est la fille de Myriam, elle-même fille d'Ephraïm et d'Emma, soeur de Noémie et Jacques. Lélia était très jeune au moment des faits et n'a que de vagues souvenirs qui ont dû mal à remonter à sa mémoire mais Anne a besoin d'elle pour réécrire leur douloureuse histoire.
MES IMPRESSIONS : Un livre très poignant, parfois difficile à lire en raison des horreurs de la déportation. On note le courage de ces quatre personnes mais aussi leur naïveté face à l'évènement. Mais comment auraient-elles pu savoir et surtout ne pas tomber dans le piège d'Hitler ? Une famille trop docile et droite qui n'a pas su voir le danger, se cacher et désobéir. Seule Myriam Picabia-Sidoine, (1919)qui est la seule survivante de ce massacre, a été préservée en épousant une personne non juive en l'occurrence Vicente Picabia (1919-1947) le fils de Gabriële Buffet-Picabia. Elle épousera en seconde noce Yves Sidoine. Elle a été protégée de ce fait de la déportation mais sa vie a été un véritable cauchemar avec l'attente interminable de nouvelles de ses proches qui ne sont jamais arrivées avec une fin très douloureuse pour elle devant la désillusion et la perte d'êtres chers qu'elle ne reverra jamais. Dans notre période troublée de guerre froide, ce roman fait un peu froid dans le dos et fait prendre conscience que la politique d'un fou peut entraîner des morts de nombreux enfants, femmes et hommes, dans des souffrances inavouables. Il faut maintenir ce devoir du souvenir et l'auteur a le courage de remonter toute son passé pour retrouver sa dignité et les explications sur ceux qui ont payé pour les survivants d'aujourd'hui. Livre témoignage, bien écrit et bien documenté. Un beau livre.
Le dernier enfant de Philippe BESSON
Le choix de ce livre s'est fait car j'ai entendu son auteur à la Grande Librairie.
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Philippe Besson, écrivain, dramaturge et scénariste français, est né en 1967. Fils d'instituteur et d'une mère clerc de notaire, il passe son enfance en Charente avec son frère aîné dans un appartement qui donne sur la cours de l'école où travaille son père. En 6ème, il est victime de moqueries car on lui attribue des "gestes de fille". Il obtient ensuite le diplôme de l'Ecole Supérieure de commerce de Rouen et devient titulaire d'un DESS de droit social. Il débute sa carrière de juriste en 1989 et enseigne aussi le droit social. Il s'engagera plusieurs fois en politique avec Ségolène Royal et Emmanuel Macron. Il a été DRH en entreprise. On peut rajouter qu'il a été également critique littéraire et animateur en télévision. Son premier roman "En l'absence des hommes" sort en 2001. Il reçut le prix Emmanuel-Roblès décerné par l'Académie Goncourt pour ce titre. Dans son oeuvre parmi une vingtaine d'ouvrages en 2017, il a publié "Un instant d'abandon" en 2005, "L'enfant d'octobre" en 2006 et "Les passants de Lisbonne" en 2016 : trois livres que j'ai lus. "Le dernier enfant" est son dernier roman paru en 2021.
RÉSUMÉ : Philippe Besson raconte le départ du dernier enfant du foyer familial avec le traumatisme que cela entraîne.
MES IMPRESSIONS : Ce nouveau livre de Philippe Besson est un beau livre réaliste, plein de sensibilité. Il raconte avec beaucoup de finesse les sentiments de la mère et du père qui voient leur dernier fils prendre son envol. J'ai trouvé que ce livre était une bonne analyse du phénomène de la séparation, de la solitude, de l'indépendance, de l'abandon. Je finirai pas dire que cette lecture est agréable, bien écrite et pas très longue.
Divine Jacqueline de Dominique BONA
Le choix de ce livre s'est fait car j'en ai entendu parler et je voulais en savoir plus sur cette grande dame.
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Dominique Bona est une écrivaine française née en 1953 à Perpignan. Ses parents sont Arthur Conte (homme politique et écrivain français) et Colette Lacassagne (fille de la bourgeoisie perpignanaise). Dominique et son frère Pierre Conte ont été orientés vers la capitale pour faire leurs études afin de ne pas gêner la carrière de leur père à Perpignan. Dominique Bona obtient l'agrégation de Lettres modernes en 1975 à La Sorbonne. Elle fut assistante à France Culture et France Inter de 1976 à 1980, journaliste et critique littéraire au Quotidien de Paris de 1980 à 1985, puis au Figaro littéraire de 1985 à 2004. Elle est également membre du jury du Prix Renaudot depuis 1999. Elle se lance dans l'écriture, aidée par plusieurs personnalités, comme Jean-Marie Rouart, Jean d'Ormesson, Olivier Nora et Jean-Claude Fasquelle. Élue à l'Académie française le 18 avril 2013 dans le fauteuil de Michel Mohrt, 8ème femme immortelle depuis 1685 face au journaliste Philippe Meyer. Elle est accueillie par Jean-Christophe Rufin dans son discours d'investiture le 23 octobre 2014. Mariée à un homme d'origine corse, elle est mère de deux enfants. Elle a écrit 5 romans, une douzaine de biographies dont "Berthe Morizot" en 2000, "Romain Gary" en 1987 et "Divine Jacqueline" en 2021. Elle a reçu divers prix pour la parution de ses livres : Prix Interallié, Prix Méditerranée, Prix Renaudot ... Prix Prince-Pierre-de-Monaco. Elle est officier de la légion d'honneur, de l'ordre national du mérite et de l'ordre des Arts et des Lettres.
RÉSUMÉ : Biographie de Jacqueline de Ribes, femme d'exception toujours en vie en 2021 (91 ans).
MES IMPRESSION : Ce livre m'a vraiment emmenée dans un univers de paillettes et de richesse. La propre vie de Jacqueline de Ribes est une véritable oeuvre en elle-même. Elle l'a rendue magnifique, sublime, dynamique, magique comme un rêve. Figure de la haute société des années 60, elle est l'amie des plus grands comme Yves Saint Laurent, Luchino Visconti, Truman Capote et Richard Avedon. Icône du style et de l'élégance française, elle étonne par son destin et déjà dès son enfance, on comprend qu'elle va avoir une vie hors du commun. Ses parents, elle les connaît si peu, ne la découvriront vraiment qu'à la fin de leurs vies alors qu'ils vont eux-mêmes avoir une vie moins agitée. Chacun son heure de gloire. Jacqueline de Ribes est une femme de bon sens, inventive, créatrice et avisée. Sa vie de couple est moderne mais elle n'en reste pas moins amoureuse de son mari jusqu'à la fin de ses jours. Elle est veuve depuis 2013. J'ai beaucoup apprécié cette lecture, livre bien écrit, divertissant et bien documenté. Je recommande mais il faut du temps devant soi car il a 520 pages, je ne me suis pour autant jamais ennuyée.
La liberté Bonaparte de Charles BONAPARTE
J'ai lu ce livre car j'ai entendu son auteur en parler sur les ondes.
Je lui donnerai 8/10.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Charles Bonaparte est né en 1950 à Boulogne-Billancourt, le descendant biologique de la branche aînée Napoléon, dont faisait partie Jérôme Bonaparte, lui-même le plus jeune frère de l'empereur Napoléon 1er. Charles est donc le fils de Louis Bonaparte (1914-1997) et d'Alix de Foresta (1926...). Par sa grand-mère paternelle, Clémentine de Belgique, il est également apparenté aux familles royales de Belgique, d'Espagne, de France (Maison d'Orléans), d'Autriche (Maison de Habsbourg-Lorraine), et à celle d'Italie (Maison de Savoie) et par son grand-père paternel, Victor Napoléon. Il s'est appelé Charles Napoléon de 1998 à 2012 puis demande à retirer Napoléon car son père veut le destituer de son rang. Il n'assistera plus jamais aux réunions du Gotha. Il épouse civilement à Paris 5ème fin 1978 la princesse Béatrice de Bourbon des Deux-Siciles dont il divorce en 1989 avec qui il a eu une fille Caroline Napoléon Bonaparte et un garçon Jean-Christophe Napoléon Bonaparte. Ces derniers reçoivent le traitement d'altesses impériales et le titre de courtoisie de princes. En secondes noces, il épouse en 1996 Jeanne-Françoise Valliccioni dont il a eu deux enfants Sophie Napoléon Bonaparte (1992) et Anh Napoléon Bonaparte né au Vietman (1998). Pour information, Charles Bonaparte est un homme politique français, membre de la maison Bonaparte. En 2004, il a fondé la Fédération européenne des cités napoléoniennes. Elle regroupe plus de 50 municipalités dans 13 pays souhaitant replacer leur patrimoine historique napoléonien dans sa dimension européenne. Il a écrit de nombreux ouvrages sur la famille impériale comme "Les Bonaparte" (Perrin, 2006) puis "La liberté Bonaparte" paru en 2021.
RÉSUMÉ : Charles Bonaparte raconte son parcours depuis sa naissance jusqu'à nos jours et fait part de sa mésentente et son mal-être avec et dans sa famille qui l'amène à s'en détacher et mener sa propre vie.
MES IMPRESSIONS : Ce livre m'a vivement intéressée car peu cultivée sur la période napoléonienne. Il m'a permis de me plonger dans la généalogie des Bonaparte et comprendre comment s'articulent les membres de la famille entre eux. Une belle leçon d'histoire. Ce qui m'a aussi interpellée est la mésentente de Charles avec son père et sa mère aussi qui l'amène à raconter sa propre histoire dans l'histoire. Dans les familles, les rivalités et les sensibilités entraînent souvent des désaccords et mettent à mal les successions morales et financières. Pour Charles, il était en totale opposition avec son père qui ne comprenait pas ses idées et ses positionnements politiques qui, pour lui, ne correspondaient pas au code de la famille. Charles a préféré se retirer et laisser son fils Jean-Christophe Napoléon Bonaparte reprendre le flambeau honorifique de la descendance et des commémorations qui y sont liées quand cela a été nécessaire. Père et fils s'entendant bien, cela n'a pas gêné leur relation qui continue à être au beau fixe. L'histoire de la descendance actuelle se passe finalement bien. J'ai donc apprécié cette lecture mais je mettrai un bémol tout de même dans les derniers chapitres sur les opinions de son auteur qui ne servent à rien. Fallait-il rajouter ce qu'il pense de l'avenir actuel? Pour moi, cela le dessert plutôt que le servir mais tel est mon avis. Oui, il a eu raison de dénoncer son désaccord sur le rétablissement de l'esclavage par son ancêtre, c'était bien de le dire. J'attends vos réactions, vous, chers lecteurs, après cette pertinente lecture.
Florida d'Olivier BOURDEAUT
Le choix de ce livre s'est fait car j'ai entendu son auteur en parler sur le plateau de La Grande Librairie.
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Olivier Bourdeaut est né à Nantes en 1980. Après avoir exercé le métier d'agent immobilier suivie d'une période de chômage, il décide de se lancer dans l'écriture avec ce premier roman "En attendant Bojangles" paru en 2016. Ce livre a été vendu à plus de 700 000 exemplaires et traduit en 30 langues. Ce succès a été accompagné par divers prix pour le jeune écrivain qu'il était en recevant le Prix du roman des étudiants France culture 2016, le Prix Goncourt du premier roman, le prix du roman France Télévision, le grand prix RTL...Projets pièce de théâtre et adaptation cinématographique pour ce premier livre en 2018 et 2020. Vient alors son second roman "Factum Salis" paru en 2018. "Florida" est son troisième roman qui vient d'être édité en 2021.
RÉSUMÉ : "Ma mère s'emmerdait, elle m'a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s'est vengée".
MES IMPRESSIONS : Après de très bonnes impressions des deux premiers titres d'Olivier Bourdeaut, j'ai acheté sans arrière pensée son troisième livre. Et pourtant, je l'ai trouvé nettement moins attractif et un peu banal. Il a toujours néanmoins un style agréable. Ayant lu, juste avant, le livre de Delphine de Vigan "Les enfants sont rois", avec un thème similaire, à savoir l'exploitation des enfants par des parents en mal de reconnaissance, j'ai trouvé que son analyse était nettement plus approfondie faisant de son roman un livre de référence. La mini miss d'Olivier Bourdeaut, je l'ai vue plusieurs fois à la télévision dans des émissions américaines et elle ne m'a pas surprise. Le début de son livre ressemble à un récit de cette situation. La seconde partie raconte la vengeance de la jeune fille qui entre dans une folie qui n'a ni queue ni tête. Les parents n'ont plus d'influence sur elle. Se pose le problème des enfants qui ne savent plus comment faire pour échapper à l'emprise des parents trop possessifs, directifs, exigeants voire violents. Le monde de l'enfant est confronté à une période très préoccupante sur le droit à vivre dans la simplicité et le naturel. Je n'aurai sans doute pas dû lire ce livre après celui de Delphine de Vigan car ils ont des profils similaires et m'obligent à les comparer ce qui nuit à celui-ci incontestablement. La couverture du livre, pour finir sur une note positive, est bien choisie car elle marque visuellement ses futurs lecteurs.
Quatre places pour l'Alsace de Blandine BRISSET
Le choix de ce livre s'est fait car les deux premiers romans de cette jeune écrivain avaient marqué ma lecture par des histoires originales, passionnantes et innovantes.
Je lui donnerai pour ce dernier livre entre 8,5 et 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Blandine Brisset est née en 1977 en Touraine. Elle est professeur des écoles en région parisienne. "La Babouchka du 6ème étage" paru en 2018 est son premier roman. Elle aime les voyages, la photo et la littérature. "Le maître du phare" a été publié en 2019. Après ces deux romans historiques, publication en 2021 de "Quatre places pour l'Alsace".
RÉSUMÉ : "23 décembre : cinq parisiens réunis par un covoiturage se retrouvent en pleine tempête de neige. Bloqués ensemble chez un parfait inconnu, les voilà contraints de cohabiter dans une ambiance tendue. La magie de Noël pourra-t-elle opérer face aux blessures de la vie ?"
MES IMPRESSIONS : Un très beau livre, avec l'intention qu'il offre au lecteur, d'un véritable "conte de Noël", qui nous entraîne dans une histoire rocambolesque par la rencontre inédite de 6 personnes qui vont se retrouver ensemble dans des circonstances d'urgence extrême. Un "Conte de Noël", ce n'était pourtant pas le genre de livre imaginé au départ par Blandine Brisset lors de sa rédaction. J'ai eu l'occasion de discuter avec elle sur son troisième roman, elle m'a alors expliqué que ce qu'elle voulait transmettre était tout simplement une histoire humaine avec des rencontres improbables entre un jeune trisomique, un conducteur un peu égoïste et immature, un petit garçon, deux femmes et un homme perdu dans sa triste solitude. Pour moi, j'ai vraiment ressenti une alchimie magique qui a grandi entre les personnages au cours du récit, chacun voulant finalement communiquer et faire plaisir à l'autre au cours de cette trêve de Noël. Le dénouement joyeux, sans vouloir en révéler le contenu, arrive au bout d'un trajet semé d'embûches où le suspens est permanent ce qui m'a amené à mettre une jolie note qui correspond à mon enthousiasme au cours de ma lecture. Le thème du covoiturage très actuel nous invite à découvrir l'analyse des relations humaines dans un lieu clos où chacun exprime plus ou moins sa personnalité au travers d'événements extérieurs. Blandine Brisset est une auteur qui cherche à nous captiver par une oeuvre bienveillante, où les valeurs morales et le respect doivent être la base d'une vie tournée vers les autres. Cette jeune écrivain a montré aussi dans ses 3 livres un véritable sens de l'intrigue, un atout essentiel, qui entraîne le lecteur à dévorer ses romans. En nous racontant cette aventure, Blandine Brisset nous montre qu'à partir d'un fait anodin, par ses idées et son imagination dans le scénario qu'elle nous offre, on peut écrire une belle histoire sans mièvrerie. À ce propos, ce livre est tout à fait transposable dans un conte de Noël qui pourrait être mis à l'écran comme on en voit de nombreux tournés en période de fête. La note positive de ce livre vient de l'optimisme qu'il apporte dans notre monde d'aujourd'hui dégradé par d'incessantes mauvaises nouvelles. Nous avons besoin de rêver aux petites choses de la vie, qui sont sensées nous apporter un peu de joie, et finalement l'objectif de l'auteur, par l'histoire de ses personnages, nous entraîne vers l'entraide, l'écoute, l'amitié et l'amour qui font partie d'un vrai parcours de vie.
La grande vallée d'Édouard BUREAU
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Naissance à Pau en 1992 d'Édouard Bureau. Ses parents sont des militaires mélomanes et catholiques pratiquants. Son père est pilote d'hélicoptère dans l'aviation légère de l'armée de terre et sa mère initialement pilote d'avion, est devenue institutrice avant de se convertir dans l'enseignement comme professeur agrégé d'économie-gestion. Vianney Bureau, le chanteur, est l'aîné de 2 ans d'Édouard Bureau. Pour revenir sur sa carrière à proprement parlé, elle commence en 2003 par l'écriture de ses premiers poèmes. Il a été encouragé par Catherine Diot, son professeur de français et Clotilde de La Faire, un professeur de 6ème qui l'ont toutes les deux accompagné très jeune dans la poésie vers l'âge de 12 ans. Son premier choc littéraire a lieu en 2007 dans "Un amour pour rien" de Jean d'Ormesson. Dans les années 2013-2014, il part en Italie. L'été 2014, pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle entre Rocamadour et Saint-Jacques. En 2017, découverte de Joseph Kessel. Il démarre alors une relation épistolaire avec Stéphane Million, son éditeur. En octobre 2018, il obtient le diplôme d'avocat. À la fin de cette année 2018, séjour en Amérique puis en Guyane pour voir un copain professeur au fond de la jungle où il exerce le métier de professeur de français durant un mois et demi, puis il passe la frontière brésilienne jusqu'à l'estuaire de l'Amazone, il remonte le fleuve jusqu'en Colombie où il reste un jour. Pour finir il va à Iquitos et Lima au Pérou et termine par la Cordillière des Andes. Au retour, il est appelé par RTS puis Patrick Poivre d'Arvor dans Vive les livres sur Cnews. Puis il est invité dans l'émission Voyage au bout de la nuit sur C8 par Lionel Cecilio. Il sera aussi invité à La Grande Librairie par François Busnel. En 2019, publication de son premier roman "Le lion sans crinière au sable polaire" pour lequel il a obtenu le prix du premier roman de la ville de Saumur et le prix Jean-Claude Brialy. IL a été nommé pour le prix Joseph Kessel. "La grande vallée" publié en 2021 est son second roman.
RÉSUMÉ : Ce roman relate la vie de deux jeunes bergers qui partent pour la transhumance. Ils avaient une vie paisible jusqu'au jour où arrive dans la grande vallée un homme du nord, qui va tout révolutionner. "Ce grand batave" représente pour tous ces hommes la naissance du progrès technique, la vie moderne dans tous les sens du terme avec l'apprentissage de l'industrialisation. Les deux pâtres sont très sceptiques et voient leur sérénité bousculée. Ils vont vouloir s'y opposer et reconquérir ceux qui voulaient suivre cette voie. Ils sont plus proches de la sagesse des anciens.
MES IMPRESSIONS : J'ai trouvé que c'était un beau livre, inédit et frais. C'est une littérature généreuse et facile à lire avec un vocabulaire soutenu. Pour un jeune écrivain, il écrit avec la maturité d'un homme plus mûr. J'ai été surprise d'apprendre qu'il était le frère de Vianney. Je les trouve très différent mais sans doute un point commun c'est d'être devenu artiste tous les deux ! Il faut aimer les longues descriptions de la nature et les moments suspendus sur la beauté. Il y a quand même de l'action malgré des événements lents. C'est un livre que l'on imaginerait bien en film. Pour conclure, je dirai que c'est de la belle écriture.
Enfant de salaud de Sorj CHALANDON
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de l'émission de la Grande Librairie où j'ai pu entendre Sorj Chalandon parler de son père.
Je donnerai à ce livre la note de 10/10.
Quelques mots sur l'auteur : Sorj Chalandon, de son vrai prénom Georges, a pris ce pseudo en souvenir de sa grand-mère qu'il aimait et qui l'appelait ainsi. Journaliste et écrivain, il est né en 1952 à Tunis puis a habité Lyon avec ses parents et son frère. Émancipation à 17 ans en raison de la mythomanie, de la paranoïa, de la violence et de la folie de son père qui plongent sa famille dans la peur. Il décide de quitter alors le cocon familial. Début 1970, il milite pour l'organisation d'extrême gauche, la gauche prolétarienne. Il participe à la création du quotidien Libération dont il sera journaliste de 1973 à 2007 en passant par les fonctions de chroniqueur judiciaire, grand reporter puis rédacteur en chef adjoint. Par ailleurs, il a été l'auteur de reportages sur l'Irlande du Nord et le procès de Klaus Barbie qui lui ont valu le prix Albert-Londres en 1988. En tant qu'écrivain, il a publié une dizaine de romans. Son premier roman "Le petit Bonzi" est paru en 2005, "Une promesse" en 2006 a reçu le Prix Médicis, "Le quatrième Mur" en 2013 a reçu le Prix roman Goncourt des lycéens, "Profession du père" a reçu le Prix du Style en 2015 et "Enfant de salaud" en 2021 font tous partie de son oeuvre. J'ajouterai que dans son livre "La joie féroce" paru en 2019, il raconte dans une histoire romancée l'annonce du cancer de sa femme. Jeanne est en effet atteinte d'un cancer du sein en janvier 2018. Il révèle au public que 11 jours après sa femme, on lui annonce aussi un cancer de la prostate qu'il fera soigner en septembre 2018 après le traitement de sa femme .
RÉSUMÉ : Sorj Chalandon raconte qu'il est un enfant de salaud. Son père ne l'a jamais considéré, l'a injurié et lui a menti toute sa vie. Il l'a même détesté.
MES IMPRESSIONS : Un roman vérité qui raconte une vie bien compliquée pour Sorj en raison d'un père atteint de folie. Toute la vie de ce père n'a été qu'une série de faits qui lui sont arrivés ou non et qu'il invente au fur et à mesure qu'on l'interroge. Certains ont douté de son intégrité, ce qui a permis son incarcération à la fin de la seconde guerre mondiale. Malgré cette condamnation qu'il n'a jamais avoué de lui-même à son fils, il nie les faits qui lui ont été reprochés. Son fils va lui présenter des pièces à conviction qui montrent sa culpabilité. Il devient "dingue" et ne se maîtrise plus car il se sent piégé. Il a purgé sa peine certes mais n'a jamais été capable de dire ce qui lui était arrivé, de dire pardon à son fils et lui dire qu'il l'aimait. Pour autant, ce qui m'a aussi intéressé dans ce livre en parallèle, c'est le récit du procès de Klaus Barbie où le père de Sorj a assisté en tant qu'ancien combattant de la résistance grâce à son fils qui était journaliste lui permettant l'accès de la salle du tribunal ! Ce qui fait mal pour l'auteur, c'est la prise de conscience que son père ne pourrait jamais se repentir du mal qu'il avait fait autour de lui et en particulier à sa famille. J'ai vraiment trouvé ce roman très poignant, intéressant, excellent et bien écrit.
Les jours heureux d'Adélaïde de CLERMONT-TONNERRE
Le choix de ce livre s'est fait car j'ai entendu son auteur en parler dans les média.
Je lui donnerai 9/10.
Quelques notes sur l'auteur : Adélaïde de Clermont-Tonnerre est née en 1976 à Neuilly/Seine. C'est une journaliste et romancière française, mariée à Laurent Delpech et mère de deux garçons. Elle est l'arrière petite-fille en ligne maternelle de la princesse Isabelle d'Orléans, soeur du comte de Paris et parente éloignée d'Hermine de Clermont-Tonnerre. Ancienne élève de l'École Normale Supérieure de Fontenay-Saint-Cloud en Lettres et Sciences humaines, elle commence sa carrière dans les secteurs de la banque et des finances, notamment à Mexico pour la Société Générale avant de prendre la décision de se réorienter vers le journalisme. Elle démarre dans le magazine Madame Figaro puis en 2014 devient directrice de rédaction à Point de Vue. Son premier roman sera "Fourrure" paru en 2010 qui a reçu de nombreux prix dont celui de la Maison de la Presse, celui de Françoise Sagan, celui de Bel-Ami, celui du Premier roman de Femme et pour finir celui de l'un des Prix littéraires Les Lauriers verts 2010 en catégorie révélation. Ce roman a été également finaliste du Prix Goncourt du Premier Roman et sur la liste d'été du Prix Renaudot. Adélaïde de Clermont-Tonnerre a participé et participe à plusieurs émissions télévisuelles. En 2016, elle sort son second roman "Le dernier des nôtres" qui a reçu de bonnes critiques et entre autre le Grand Prix du Roman de l'Académie Française. "Les jours heureux" vient de sortir en 2021.
RÉSUMÉ : Laure Brankovic et Edouard Vian se sont mariés 3 mois avant la naissance de leur fils unique puis se sont séparés avant qu'il n'ait un an. Laure vient d'apprendre qu'elle a un cancer et qu'elle n'en a plus pour très longtemps, elle décide de se confier à son fils sur son mail tout en lui interdisant d'en parler à son ex mari. Le fils ne sait pas quoi faire car il aime ses parents. Il va alors vouloir réunir ses parents à tous prix pour un ultime tournage afin de les savoir ensemble pour en profiter. Il espère que son père verra de lui-même ce qu'il se passe. Livre poignant sur le secret, l'amour, la maladie ...
MES IMPRESSIONS : Un très beau livre sur l'amour d'un fils à ses parents et le fait de ne pas pouvoir parler de la situation réelle de la maladie de sa mère. Ses parents s'aiment finalement, plus que leur fils ne le pensait, puisque réunis, ils arrivent à cohabiter et à s'aimer. C'est un livre aussi sur toute cette période perturbée de Weinstein et les problèmes des femmes dans le milieu professionnel. On trouve une ambiance particulière de ce temps où chacun veut s'imposer et prendre sa place. Ce livre est émouvant, dynamique et agréable à lire. J'apprécie la plume d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre qui nous étonne par son style et sa personnalité.
Un été avec Baudelaire d'Antoine COMPAGNON
Le choix de ce livre s'est fait car j'aime bien cette petite collection sur les auteurs du passé.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Antoine Compagnon est né à Bruxelles en 1950. Ses études se résument ainsi : ancien élève du Prytanée National Militaire et de Polytechnique (promo 1975), ingénieur des Ponts et Chaussées, docteur ès Lettres. Il est aussi membre de l'Académie française. Entre 1994 et 2006, il fut professeur de littérature française à l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV) et de l'Université de Columbia. On le sait "amoureux" de Proust, Baudelaire et Montaigne. Il a écrit une quinzaine d'essais en commençant en 1979 par "La Seconde main ou le travail de la citation" et au hasard je choisis en 1989 "Proust entre deux siècles", en 2003 "Baudelaire devant l'innombrable". Pour continuer en 2013, "Un été avec Montaigne" qui est à l'origine d'une série d'émissions diffusées sur France Inter en 2012 et en 2022 parution de "Un été avec Colette". Je rajoute à sa biographie qu'Antoine Compagnon est écrivain et qu'il est professeur au collège de France. Il est l'auteur, entre autres, de plusieurs ouvrages consacrés à Baudelaire. Son livre "Un été avec Baudelaire" est à l'origine d'une série d'émissions diffusées durant l'été 2014 sur France Inter. Il est réédité en 2021 après une première édition en 2015.
RÉSUMÉ : Un étude pertinente qui nous mène dans la vie et les pensées de Baudelaire.
MES IMPRESSIONS : Ce livre de petit format est plutôt dense quant à son contenu. J'apprécie de revenir sur la vie d'auteurs étudiés à l'école et que l'on a souvent survolés. Baudelaire a une enfance perturbée par la mort prématurée de son père et le remariage de sa mère avec un certain Monsieur Aupick avec qui il ne s'entend guère et qui le maltraite. Avec sa mère, les rapports sont compliqués et ils ont été très proches lors de son veuvage mais il ne se comprenaient pas toujours et le malentendu entre eux persista toutes leurs vies. Le poète des "Fleurs du Mal" et du "Spleen de Paris" est un "homme blessé et amer, un cruel bretteur, un fou génial et un agitateur d'insomnies", phrase prise dans le livre page 10 qui explique bien le poète, l'écrivain et sa personnalité. Petit recueil bien complet pour toutes les générations, qui apporte culture et information sur Baudelaire. Je le conseille pour qui a besoin de revoir ses classiques littéraires français.
Elle voulait juste être heureuse de Géraldine DALBAN-MOREYNAS
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 7,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Géraldine Dalban-Moreynas est née probablement en 1974. Elle est mère célibataire et a un fils de 11 ans. Elle est entrepreneuse et auteur, et ancienne journaliste. En début de carrière, elle a été journaliste dans différentes rédactions avant de prendre la tête de la communication du Ministère de la cohésion sociale de la Parité en 2006. En 2008, elle fonde son agence de communication et de relations de presse, qu'elle ferme en 2018 pour se lancer dans une nouvelle aventure : la décoration. Elle crée alors M.Conceptstore, une boutique au pied de Montmartre, rue Condorcet Paris IXème et se partage avec Marrakech pour son business. Elle est une grande utilisatrice d'Instagram, où elle a fait, sans la maîtriser, la promotion de son premier roman "On ne meurt pas d'amour" paru en août 2019. Ses fans lui rendent bien et elle est remarquée par Sophie Charnavel, directrice de Plon, qui lui demande de faire la promotion de son livre au travers de sa maison d'édition. Son titre est lancé et après un petit tirage, elle arrive à 25000 livres vendus, dépassant sur Amazon Amélie Nothomb durant 2 à 3 jours ! Géraldine Dalban-Moreynas aime écrire partout, c'est instinctif pour elle presque charnel. Elle écrit comme elle respire. Ce premier roman avait été écrit il y a une dizaine d'années et grâce à une amie qui en avait gardé une copie, elle a pu le retrouver et le faire publier. "Elle voulait juste être heureuse" vient de paraître en 2021.
RÉSUMÉ : Histoire d'une femme sans cesse délaissée. "Elle voulait juste être heureuse" est le récit de son cri du coeur pour une vie paisible conjugale et familiale.
MES IMPRESSIONS : Ce livre relate un fait de société très actuel. Géraldine Dalban-Moreynas écrit comme elle parle, son texte n'a rien de littéraire. Son roman est un appel au secours à une vie sereine et remplie d'amour. Rien ne réussit à son héroïne malgré une vie professionnelle qui lui sourit plutôt. Les rencontres de cette femme, à chaque fois pleine d'espoir mais un peu naïve, pour refaire sa vie sentimentale après sa séparation du père de sa fille, ne sont que des hommes en quête de relations sexuelles sans lendemain. Les ébats décrits lors de ces tranches de vie sont toujours des scènes de sexe détaillées et osées. L'auteur avait déjà usé de ces moments chauds dans son premier roman comme "une marque de fabrique" ! Personnellement, hormis le côté sociétal, je ne trouve pas un grand intérêt à lire ce type de livre. Je le comprends comme un cri de détresse de la part de Géraldine Dalban-Moreynas car sinon je n'en vois pas l'utilité. Cette histoire ressemble à sa biographie dont elle a dû s'inspirer. J'aime bien ses voyages à Marrakech et à New York où l'atmosphère est bien rendue sans doute car c'est du vécu. Le roman est fluide et se lit bien.
La vie en relief de Philippe DELERM
Le choix de ce livre s'est fait car j'ai entendu Philippe Delerm le commenter lors de La Grande Librairie.
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Philippe Delerm, fils d'instituteur, est un écrivain français né en 1950. En 1975, il se marie avec Martine Delerm, illustratrice de littérature de jeunesse avec laquelle il a un fils, Vincent Delerm, né en 1976, auteur compositeur-interprète. Après des études de Lettres à Nanterre, Philippe Delerm est devenu enseignant au collège Marie Curie de Bernay alors que son épouse enseignait, elle, au collège Croix Maître Renault à Beaumont. Cependant, depuis 2001, il abandonne son premier métier pour se consacrer à plein temps à l'écriture et en 2007 met un terme définitif à sa carrière de professeur. En 1997, il se fait connaître grâce au succès phénoménal de son livre "La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules". Il publie des recueils de nouvelles : "La sieste assassinée" en 2001, "Enregistrements pirates" en 2004. Quelques romans jeunesse à son actif avec "L'envol", "Elle s'appelait Marine". En 2005, on trouvera aussi "Dickens, barbe à papa et autres nourritures délectables" et en 2006 "A Garonne"(voir blog pour ces 2 livres). Cet écrivain reste plus attaché à son village de Beaumont-le-Roger dans l'Eure où il est installé mais n'hésite pas à s'imposer comme un auteur renommé et populaire, considéré comme chef de file d'une école littéraire minimaliste et humaniste. En 2008, en tant que grand amateur de sport, on le voit commenter les JO de Pékin sur France Télévision. "Quelque chose en lui de Bartleby" est publié en 2010. Puis en 2011, il écrit "Le caractère de la bruyère" illustré par les aquarelles de Martine Delerm ainsi que "Le trottoir au soleil". La même année, il a écrit un récit autobiographique "Écrire est une enfance" et a participé à des ouvrages collectifs comme "Sous le signe d'Hélène Cadou".en 2012. De même, il a co écrit avec Catherine Guennec "Espèce de savon à culotte !". L'auteur publie de manière régulière et particulièrement des textes courts. "Journal d'un homme heureux" est le récit de son ancienne vie de professeur en Normandie paru en 2016. Cette année 2021, "La vie en relief" est le livre de la maturité avec un écrivain qui a 70 ans.
RÉSUMÉ : "Livre d'une carrière et de la vie d'un homme qui relate chaque époque de son existence, ce qu'il a vécu, vit et vivra encore selon ses dires. Il définit cette vie comme la vie en relief. Voir ses souvenirs et ses sensations .... comme démultipliés à l'infini. Aimer vieillir, écouter le bruit du temps qui passe. "
MES IMPRESSIONS : Un peu déçue par son livre. Philippe Delerm est capable de la simple banalité dans ses écrits, mais à côté de cela, de pensées qui sont vraiment exceptionnelles. Je vais reporter un passage qui est du grand Delerm "Je n'ai pas l'impression d'avoir été enfant, adolescent, homme d'âge mûr, puis vieux. Je suis à la fois enfant, adolescent, homme d'âge mûr et vieux. C'est sans doute un peu idiot. Mais ça change tout." Les textes et les phrases qu'il nous propose sont souvent poétiques et se réfèrent au passé. C'est un homme profond qui montre ses sentiments et la façon dont il perçoit la vie. Il a un style unique et c'est aussi cela qui en fait un écrivain à part. Il écrit dans ce livre-ci un peu comme il nous parlerait en vrai. Il se confie sans tabou sur ses préoccupations, ses inquiétudes et sa famille. Dans une société où chacun essaye de préserver sa vie privée aujourd'hui, j'ai été étonnée qu'il nomme sa famille même si sur internet, elle figure dans sa biographie. En plateau, je l'ai donc vu à La Grande Librairie récemment, il m'a paru vieilli et surtout angoissé. Est-ce la période du Covid qui l'a rendu si triste ? Je sens dans son livre que cette inquiétude est bien présente et cela donne à son livre une petite pointe de nostalgie un peu pessimiste. Ceci m'a en partie un peu déplue même s'il a le droit d'exprimer ce qu'il veut mais en même temps il est cash. Pour finir, j'ai parfois décroché surtout au début du livre où j'ai trouvé certains chapitres peu intéressants. "La première gorgée de bière... " reste pour moi son plus grand succès.
Mon maître et mon vainqueur de François-Henri DÉSÉRABLE
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 8,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : François-Henri Désérable est né à Amiens en 1987. Il est écrivain depuis ses 18 ans mais simultanément il a pratiqué le hockey sur glace durant 10 ans de sa vie en division 1 et 2. Il mettra un terme à sa carrière sportive après la saison 2015/2016 dans l'équipe Les volants de Paris division 2. Son père était lui aussi joueur de hockey sur glace par ailleurs devenu directeur d'un service de médecine du travail et sa mère une secrétaire à La Croix-Rouge. FH Désérable passe son enfance et son adolescence à Amiens. Son grand-père paternel était quincailler et son grand-père maternel, vénitien, était gondolier. Il entre en faculté de droit à l'Université de Picardie Jules Verne puis à l'Université Jean-Moulin-Lyon III. À 23 ans, il entreprend une thèse dans le cadre du droit mais abandonne par la suite pour se consacrer entièrement à la littérature. Il commence à écrire à 18 ans après la lecture de "Belle du Seigneur" d'Albert Cohen. "Tu montreras ma tête au peuple" paraît en 2013 qui sera distingué par l'Académie Française et le Prix littéraire de la vocation. Il écrit en 2015 "Évariste"qui remporte finalement le prix des lecteurs de l'Express-BFMTV et le Prix de la biographie. "Un certain Piekielny" est publié en 2017, sélectionné pour les Prix Goncourt et Renaudot. Ses romans sont traduits à l'étranger dans une dizaine de langues. Il collabore régulièrement à la revue "Décapage" dans laquelle il a raconté sa vie à Venise, où il vit une partie de l'année, pour être monté à l'aube sur le toit du palais Contarini Del Bovolo, classé au patrimoine mondial de l'Unesco. "Mon maître et mon vainqueur" est son dernier roman paru en 2021.
RÉSUMÉ : Le couple Tina et Edgar, parents de jumeaux, va se marier mais Tina trompe depuis plusieurs mois son futur mari avec Vasco. Cette double vie révèle une relation sexuelle passionnelle récurrente. Tina rencontra Vasco à la BNF (bibliothèque nationale française) où il a accès à des livres très anciens dont un ouvrage de la bible. Vasco est retrouvé avec l'arme que Verlaine avait utilisé pour tuer Rimbaud...
MES IMPRESSIONS : Un roman plutôt bien mené. Le couple illégitime nous emporte dans son délire avec toute la subtilité de ne pas être démasqué. Il y a en parallèle un trafic dans lequel Vasco va jouer son rôle. Cela rend le roman sur la pente du policier. Celui qui écrit le roman est à la fois l'ami de Vasco et de Tina. Il est courant de la vie du couple illégitime et celui légitime. Comment peut-il se positionner dans ce rôle d'observateur qui ne prend aucun parti mais qui rend la situation de plus en plus dangereuse. J'ai bien aimé et je vous le conseille ... suspens assuré jusqu'à la dernière page ! Mais je n'en dirai pas plus ....
Retour en enfer de Sébastien DESTREMAU
Le choix de ce livre s'est fait car j'avais déjà lu son premier ouvrage et écouté sa promotion en radio.
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Sébastien Destremau, toulonnais, navigateur professionnel et skipper français, est né en août 1964. Ses parents se sont mariés en 1955 dans les Yvelines puis séparés par la suite, ils ont eu 5 enfants. Jumeaux, Hugues et Sébastien sont les derniers de la fratrie. Son père, Pierre-Arnaud, musicien à ses heures, a un rapport difficile et injuste envers Sébastien depuis sa plus tendre enfance. Le père et le fils se sont réconciliés avant le décès du père qui a eu lieu en 2004. Thérèse Destremau dit Mamita (85 ans en 2017), sa mère, est son réconfort et le connait comme personne. Le navigateur a eu 5 enfants après 2 mariages. Sa vie s'est tournée vers la voile au détriment de ses enfants qui lui ont reproché. Il a participé à 5 campagnes pour la coupe de l'America, d'une aventure olympique, d'une participation à la Volvo Ocean Race, de 3 titres européens et 6 titres mondiaux. Il raconte dans le livre "Seul au monde" paru en 2017 les 124 jours de sa traversée durant le Vendée Globe. En 2021, en collaboration avec Henri Haget (journaliste français, grand reporter à l'Express) il écrit à nouveau pour raconter son second Vendée Globe 2020 dans "Retour en enfer".
RÉSUMÉ : Récit du second Vendée Globe par Sébastien Destremau. "Un incroyable combat, une leçon de courage et de sagesse" pour aller au bout de "l'essence même de son être".
MES IMPRESSIONS : Une fois de plus, lecture facile et agréable du récit de Sébastien Destremau. Cependant, j'ai été moins captivée que son premier livre. Je comprends que sa mère Mamita ait été touchée par son témoignage ainsi que les siens, enfants et fratrie. Ce livre-là est une réflexion de l'auteur sur son problème relationnel avec les siens et l'explication qu'il donne pour renouer avec eux. Sa quête n'est pas de réussir son Vendée Globe mais surtout de faire un retour sur sa propre vie. Il a trouvé l'amour envers une nouvelle femme qui est aussi écorchée vive et semble lui convenir. Son coeur bat pour les siens et il n'a pas envie de mourir en mer par inconscience de continuer une course qui n'en vaut plus la peine mais c'est surtout de se réconcilier et avouer l'amour qu'il a pour les siens. Son frère jumeau lui prouve qu'il tient à lui et qu'il a ressenti les mêmes souffrances que lui. C'est un beau livre mais je dirai qu'il s'adresse plus à sa famille qu'à nous lecteurs. La partie "aventure marine" est un peu légère et montre un certain amateurisme, qui lui est d'ailleurs reproché par la direction de la course. Je n'ai pas eu les frissons du navigateur comme dans son premier livre. Épuisé, il peut dormir des heures et voir les dégâts le lendemain, ce qui ne donne pas de suspens à son périple. C'est un bon livre instructif, sensible mais il y a mieux, selon mon point de vue. Et vous, chers lecteurs ?
Kerozene d'Adeline DIEUDONNÉ
Le choix de ce livre s'est fait car j'ai beaucoup aimé son premier roman.
Je lui donnerai 7,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Adeline Dieudonné, jeune écrivaine belge, est née en 1982. Elle habite à Bruxelles. Son oeuvre comprend trois nouvelles en 2018 : "Amarula" qui a reçu le Prix du concours de la Fédération Wallonie-Bruxelles, "Seule dans le noir" et "Chelly". Puis une pièce de théâtre : "Bonobo Moussaka" en 2017. Elle s'attaque ensuite à son premier roman "La vraie vie" qui est publié en 2018 et reçoit de nombreux prix dont le Prix du Roman Fnac 2018, le Grand Prix des lectrices de Elle, le Prix Renaudot des lycéens, le prix Première plume, le Prix Rossel et le Prix Filigranes. Plébiscité par 300 000 lecteurs, il est traduit en 21 langues et adapté au théâtre. À ce roman qui a été un véritable phénomène et succès, succède son second ouvrage sous le titre de "Kerozene" qui paraît en 2021.
RÉSUMÉ : Lieu de l'action : une station-service le long de l'autoroute lors d'une nuit d'été. 15 personnages vont se croiser sans se connaître dont un cheval et un cadavre planqué dans un véhicule. Des chapitres de nouvelles qui se succèdent et peuvent être liées les unes aux autres.
MES IMPRESSIONS : Je retrouve bien le style d'Adeline Dieudonné dans cette nouvelle lecture au travers de son oeuvre toujours aussi originale et déjantée. Chaque petite histoire se passe forcément avec en fond de décor, cette fameuse station-service. L'ambiance est adaptée à un lieu public un peu sombre, sale et populaire. Les premiers chapitres sont vraiment palpitants et j'ai bien accroché. Jusqu'à l'histoire du cheval que je trouve extraordinaire, je n'en dirai pas plus pour les futurs lecteurs que vous êtes, mais c'est un grand moment du roman. Mais à partir de là, j'ai commencé à me lasser et avoir du mal à me concentrer sur les autres nouvelles sauf une à la fin. Disons que les 2/3 du livre sont excellents mais 1/3 un peu moins inspiré, pour moi, ce qui explique ma note moins attractive que celle de "La vraie vie" où j'avais mis 9,5 ! L'écriture est toujours très bonne mais juste un petit manque d'accroche pour ma part. Il y a une certaine obsession de descriptions de scènes sexuelles à divers moments du livre que l'écrivain prête à ses personnages et qui peuvent être gênantes car très crues et violentes. Dans son premier roman, il y avait aussi cette violence mais c'était l'histoire qui voulait cela. Est-ce nécessaire dans l'oeuvre d'Adeline Dieudonné de continuer dans cette direction ? Ça plait à certains lecteurs incontestablement mais des livres à ne pas mettre entre toutes les mains des plus jeunes même si le monde s'émancipe de plus en plus.
La volonté de Marc DUGAIN
Le choix de ce livre s'est fait car j'ai entendu Marc Dugain en parler à La Grande Librairie.
Je lui donnerai 9,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Marc Dugain est un réalisateur et écrivain français né en 1957 au Sénégal où son père avait des fonctions dans l'administration coloniale. À 7 ans, il se retrouve en France et c'est la blessure de son grand-père maternel durant la première guerre mondiale, qui lui fait visiter la Maison des Gueules cassées de Moussy-Le-Vieux, lieu où les soldats défigurés étaient réunis. Cela a inspiré son premier roman "La chambre des officiers" paru en 1998, qui a reçu une vingtaine de prix dont deux des Libraires, des deux-Magots, de Roger Nimier. Avant ce roman qui l'a rendu connu, il avait obtenu le diplôme de l'Institut d'études politiques de Grenoble et avait travaillé dans la finance avant de devenir un entrepreneur florissant dans l'aéronautique. Le goût de l'écriture commence vers l'âge de 35 ans. Dans son oeuvre, on peut compter "Campagne anglaise" en 2000, "Heureux comme Dieu en France" en 2002 où il commence à écrire à la première personne. "La Malédiction d'Edgar" paraît en 2005, "Une exécution ordinaire" en 2007, "L'emprise" en 2014 et plus tard "Ils vont tuer Robert Kennedy" paru en 2017. La filmographie de ses livres se fera entre 2001 et 2017. Je rajoute "La volonté" paru en 2021 qui est un hymne à son père sous la forme d'un roman.
RÉSUMÉ : Marc Dugain livre un roman consacré à son père qui a dû faire face à la poliomyélite qui est devenu son principal handicap quotidien. Par une volonté hors du commun, il a construit sa vie sentimentale, amicale et professionnelle comme un homme valide.
MES IMPRESSIONS : Un très beau livre sur la vie d'un homme courageux, exceptionnel, volontaire, intelligent et travailleur. On ressent toute l'émotion et l'admiration du fils à raconter ce que son père représentait pour lui et qu'il a finalement assez peu connu car le père parlait peu avec ses deux garçons. Cette vie exemplaire montre que cet homme a essayé de se sortir de cette maladie avec une grande volonté au travers des nombreuses opérations qu'il a subies et la rééducation qui a suivi pour remarcher sur ses deux jambes avec une canne pour l'aider. Il a été arrêté en pleine adolescence alors qu'on lui réservait un avenir prometteur avant cette paralysie soudaine. Il mettait un point d'honneur à ne jamais se plaindre. En même temps Marc Dugain parle du reste de la famille à savoir sa mère qui était la fille d'un couple dont le père avait été une grande victime de la guerre, une gueule cassée. Il a parlé des parents de son père et de leur déchéance dans l'alcool. Un beau témoignage qui permet à son père d'exister aujourd'hui, c'est un profond hommage qui lui a été rendu et que Marc Dugain fait admirablement.
S'adapter de Clara DUPONT-MONOD
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Clara Dupont-Monod est née à Paris en 1973, son époux est Olivier Roller. Écrivaine et journaliste française, elle fait partie des 1200 descendants de Jean Monod (1765-1836), une famille dont de nombreux membres ont acquis une certaine notoriété dans des domaines aussi divers que la médecine, les arts, l'université, la banque et la religion. Jean-Luc Godard et Jérôme Monod sont des cousins éloignés. Après des études littéraires, Clara Dupont-Monod a obtenu une maîtrise d'ancien français à La Sorbonne. Sa carrière de journaliste démarre au Cosmopolitan, puis à 24 ans elle devient grand reporter de Marianne où elle devient par la suite à 30 ans rédactrice en chef des pages culture. Elle intervient aussi sur RTL dans l'émission On refait le monde présentée par Nicolas Poincaré. En 2011, elle est chroniqueuse sur France Inter dans Les affranchis. Elle a travaillé par ailleurs à la Matinale de Patrick Cohen et sera remplacée par Léa Salamé en 2014. En 2021, elle anime Livre et Châtiment sur la même radio. Son oeuvre littéraire débute en 1998. Je retiens "Le roi disait que j'étais diable" sur Aliénor d'Aquitaine paru en 2014 et récompensé par le magazine Point de Vue d'une part et en 2015 par le prix Ouest puis "S'adapter" paru en 2021 qui a reçu les prix Femina, Landerneau et celui du Goncourt des lycéens. Elle a participé à l'émission Secrets d'histoire consacrée à Aliénor d'Aquitaine de Stéphane Bern en 2015.
RÉSUMÉ : Naissance d'un enfant handicapé racontée par sa fratrie.
MES IMPRESSIONS : J'ai été très touchée par ce livre plein de délicatesse mais aussi de violence.
L'amour de l'aîné pour son petit frère fragile et sans défense est décuplé, il ne s'occupe plus que de lui et ne vit que pour lui. La cadette révoltée préfère se détourner de ce petit frère encombrant qui retient toutes les attentions et en particulier perturbe sa relation avec son frère aînée. Elle souffre trop de cette différence. Le dernier frère qui ne connaîtra pas son frère handicapé ne va pas être accueilli à bras ouverts par le grand frère qui ne comprend pas cette nouvelle naissance. Clara Dupont-Monod nous emmène dans une belle histoire qui pose la question de comment aurions-nous réagi ? Elle pose les problèmes du handicap avec beaucoup de finesse, elle apporte de l'émotion, de l'espérance mais aussi une très bonne analyse des réactions des enfants. Merci d'écrire un livre qui remet l'esprit en place et redonne un sens à la vie de tous.
La vie en chantier de Pete FROMM
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 10/10.
Quelques mots sur l'auteur : Pete Fromm est né en 1958 dans le Wisconsin. Il est devenu écrivain plus précisément romancier et nouvelliste. On compte dans son oeuvre une douzaine de livres dont 7 romans et 5 nouvelles : un modeste succès au début avec son recueil de de nouvelles "The Tall Uncut" paru en 1992. La reconnaissance médiatique viendra l'année suivante dans son récit autobiographique "Indian Creek" qui a été son premier livre traduit en français en 2006 et réédité en 2017. D'octobre 1978 à juin 1979, il avait été embauché par l'office de réglementation de la chasse et de la pêche de l'Idaho pour rester seul dans les montagnes, en plein coeur de l'aire naturelle protégée de Selway-Bitteroot, à surveiller l'éclosion d'oeufs de saumon. Pour revenir à son parcours, Pete Fromm a étudié la biologie de la vie animale à l'Université de Montana. Il a cumulé plusieurs petits boulots avant sa carrière littéraire comme maître nageur dans le Nevada et ranger dans le parc de Grand Teton au Wyoming. Il vit actuellement avec sa famille à Missoula dans le Montana. "La vie en chantier" est son dernier titre paru en 2019 en version originale puis en 2021 pour cette édition.
RÉSUMÉ : Marnie et Taz vivent heureux dans leur modeste maison dans le Montana. À l'approche de la naissance de leur bébé, tout semble parfait mais la mort en couches de Marnie remet toute la vie de Taz et leur bébé en question.
MES IMPRESSIONS : Un début accablant et émouvant. Pete Fromm sait admirablement décrire la tristesse de Taz et à la fois la continuité de la vie qu'il doit supporter avec la naissance de leur enfant. Taz doit en effet continuer ce chemin déjà parcouru avec sa femme, sa femme Marnie qui vit nuit et jour dans son coeur et son imaginaire à tel point qu'il lui parle constamment. Elle n'est plus là physiquement sur terre et pourtant si présente. C'est un très beau roman. Pete Fromm nous gâte par sa façon d'écrire qui est toujours très agréable et fluide. Les descriptions sont tellement réelles que l'on croirait y être. Ses romans sont de la méditation permanente sur des paysages, des situations, des atmosphères et des contacts humains tellement simples et naturels. Dans les livres de cet auteur, il y a tout, c'est tellement complet que je ne peux que lui mettre 10. Je suis comblée jusqu'à maintenant par les deux livres que j'ai lus de lui. C'est un délice et je vous invite à lire aussi "Indian Creek".
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