05/01/2019
Frieda, la véritable histoire de Lady Chatterley d'Annabel ABBS
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 7,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Annabel Abbs, écrivain, est née à Bristol en 1964. Elle était l'aînée de 3 enfants, son père Peter Abbs était un poète et un universitaire alors que sa mère Barbara était l'auteur d'ouvrages sur le jardinage. Durant son enfance à Bristol, dans le Dorset au pays de Galles, elle a suivi un enseignement à domicile dans un village gallois isolé où sa famille vivait sans voiture, sans téléphone et sans télévision. Elle a étudié la littérature anglaise à l'université d'East Anglia et, à l'université de Kingston, elle a poursuivi son parcours par le marketing et les statistiques. Son premier titre "The Joyce Girl" a été publié dans 8 pays et a reçu le Impress Prize par les nouveaux auteurs en 2015. "Frieda" est son second roman qui est sorti en 2018. Cette seconde biographie romancée est devenue un best-seller dès sa sortie et a été vendu en Italie, Allemagne, Autriche, Hongrie, Turquie et Bulgarie. Annabel Abbs vit actuellement à Londres avec son mari et ses quatre enfants.
RÉSUMÉ : Biographie de Frieda, la véritable histoire de Lady Chatterley. Le destin d'une femme exceptionnelle. Une histoire d'amour qui est devenue synonyme de libération sexuelle.
MES IMPRESSIONS : Je définirai ce livre de sulfureux par la description plutôt détaillée des ébats sexuels de Frieda et ses amants. À la décharge de Frieda, sa moralité est mise à rude épreuve par sa famille allemande qui n'a pas accepté qu'elle se marie à un anglais de milieu plus modeste qu'elle. Ses soeurs lui conseilleraient de le quitter pour vivre une vie plus exaltante et plus libérée. Elles-mêmes mariées, elles ont des amants et leurs vies seraient idylliques. Frieda se laisse tenter petit à petit alors que sa conscience lui dit de rester avec ses enfants et de faire un effort pour faire vibrer son homme. Mais elle réalise que son mari est finalement très coincé et ne voit pas la détresse et le dilemme dans lequel se trouve sa femme. Sa seule ambition à lui est de réussir professionnellement pour offrir à Frieda un meilleur confort de vie et qu'elle retrouve son statut social d'antan. Il en sacrifie sa relation intime avec elle et ne se rend pas compte qu'il pourrait la rendre heureuse en lui exprimant tout simplement ses sentiments et en ayant une relation sexuelle normale. Il l'aime uniquement platoniquement car il est complexé. Il n'arrive plus à lui montrer par des gestes tactiles, de simples caresses qu'il tient à elle et qu'il est envoûté par elle. Et pourtant elle lui tend des perches pour qu'il réagisse. Il le voit mais il n'y parvient pas, il a un blocage psychologique. Je pense qu'à l'issue de cette lecture, Frieda et son mari sont tout autant responsables de ce qu'il leur arrive. Les enfants sont délaissés, abandonnés et maltraités dans cette famille détruite. Le mari est perdu et démotivé et sa vie perd son sens. Quant à Frieda, elle vit un amour tellement fort avec un étudiant de son mari qu'elle en perd la notion de tout. L'amant l'isole de ses enfants de façon calculée pour la posséder entièrement et c'est là qu'à un moment, elle réalise ses erreurs. C'est un livre intéressant sur la condition féminine de cette époque-là et le long chemin parcouru pour une libération sexuelle tant attendue. Malgré tout, l'immoralité de Frieda saute aux yeux et la frigidité de son mari aussi ! Une belle biographie qui se lit somme toute plutôt bien. À la fin du livre, l'auteur raconte en quelques lignes la vraie histoire de Lady Chatterley. À ne pas mettre entre toutes les mains surtout les enfants et jeunes adolescents.
Voyages de parfums de "Les ABEILLES de GUERLAIN"
 |
| NOUVELLES PARUES EN 2018 |
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur les auteurs : La Maison Guerlain et le cherche midi éditeur a organisé un concours pour une sélection de nouvelles écrites par des auteurs qui n'ont jamais été publiés. Au départ, il y a eu 500 participants qui ont proposé leurs nouvelles sur le thème "Voyages de parfums". C'est la quatrième année que cet événement du prix littéraire des Abeilles de Guerlain a lieu et le jury a choisi pour cette année 2018 vingt lauréats. Cette initiative de la Maison Guerlain représentée par son président-directeur général Laurent Baillot a pour but de promouvoir de nouveaux talents littéraires autour du thème du voyage et de reverser les droits d'auteur aux Restos du Coeur pour leur atelier de lutte contre l'illettrisme.
RÉSUMÉ : 20 nouvelles et 20 auteurs différents réunis dans un seul ouvrage.
MES IMPRESSIONS : Il y a de bonnes et belles histoires et d'autres moins attractives et moins marquantes. L'intention de la Maison Guerlain est pertinente et permet des styles bien différents pour exprimer un même thème pour distraire le lecteur. Je déplore un peu de lassitude à la fin du livre en raison du très grand nombre de nouvelles qui sont, à la longue, un peu rébarbatives et que l'on oublie vite. Quand une nouvelle est moins passionnante, il est difficile de reprendre. Celles que j'ai retenues sont l'homme qui a eu un malaise chez le fleuriste et celle du père qui allait rejoindre son fils qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Étant plutôt une lectrice de romans en règle générale, j'adhère moins aux nouvelles, en admettant néanmoins que l'idée du voyage et du parfum, avec une dominance sur la flagrance est intéressante.
Forte tête d'Édith AYRTON ZANGWILL
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Édith Ayrton Zangwill est née au Japon en 1874 et morte en 1945. Son père William était ingénieur électrique et sa mère Matilda Chaplin, pionnière en médecine, est décédée précocement quand Édith avait seulement 8 ans. Deux ans plus tard, son père se remarie avec la scientifique Hertha Marks Ayrton. La jeune Édith est élève de l'université de Badford (1890-1892), membre de la Women's social and Political Union (WSPU) et encourage notamment la création de la Jewis League for Woman Suffrage. Son engagement pour le droit de vote est tel qu'on la considère comme l'une des leaders du mouvement United Suffragists. En 1903, Édith épouse l'écrivain Israël Zangwill, qui s'est souvent exprimé en faveur du droit du vote féminin. Il l'encourage par ailleurs Édith à écrire, et cette dernière publie son premier livre pour enfant en 1904, avant de composer 6 romans. "Forte tête", paru en 1924 en version originale et en 2018 en version française, est son cinquième titre. Les Zangwill ont eu 3 enfants et ont notamment vécu à Londres et dans le Sussex.
RÉSUMÉ : Édith Ayrton Zangwill raconte son histoire de façon romancée avec des personnages fictifs.
MES IMPRESSIONS : Si je n'avais pas eu ce livre entre les mains, je n'aurai certainement pas lu ce livre. Et pourtant, il présente un intérêt indéniable d'une période de l'histoire qui nous éclaire sur la volonté d'un groupe de femmes cultivées et intelligentes à demander le droit de vote dans le Londres de 1909. On les a appelé les suffragettes. Ces mouvements de l'émancipation de la femme sont universels et montrent que l'accès aux décisions, l'accès au travail, l'accès à la parole, l'accès au vote ne sont pas vains mais une nécessité pour équilibrer notre monde. Le combat reste toujours d'actualité aujourd'hui encore par exemple pour l'égalité des salaires entre hommes et femmes à travail égal. Sans être extrémiste, il faut être vigilant à ce qu'il se passe autour de nous pour une société plus sereine. Ce livre entraîne le débat entre ses lecteurs ce qui m'incite à vous conseiller de le lire. Laissez vos commentaires ... Merci.
La communauté de Raphaëlle BACQUÉ et Ariane CHEMIN
 |
| ESSAI PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur les auteurs :
Raphaëlle Bacqué est une journaliste française née en 1964 à Paris. Diplômée du Centre de formation des journalistes (promotion 1988), de l'institut d'études politiques (1987) et titulaire d'une licence de droit public, elle est actuellement grand reporter au Journal Le Monde. Elle est aussi représentante du quotidien national de France Inter et I télé et de Franc Parler aux côtés de Stéphane Paoli et Thomas Hugues. Elle commente la politique dans l'émission "C dans l'air". Elle a écrit de nombreux livres politiques dont deux avec Denis Savarot en 1995 "Chirac président les coulisses d'une victoire" et en 1997 "Seul comme Chirac". Puis en 2002, "Chirac ou le Démon du pouvoir". Elle a couvert la campagne électorale de Ségolène Royal en 2007 et a publié avec Ariane Chemin un livre à ce sujet "La femme fatale". En 2013, elle cosigne avec Nicolas Kieffer le scénario du téléfilm Silences d'état de Frédéric Berthe dans lequel elle fait une courte apparition. En 2018, elle cosigne avec Ariane Chemin "La communauté".
Ariane Chemin est une journaliste et essayiste française née en 1962. Elle est licenciée Ès Lettres classiques et diplômée de Sciences Politiques en 1986 à partir duquel elle écrit "La promo Science Po 86". Elle a écrit aussi "Jospin et Cie" en 2006 et "Une famille au secret : le président, Anne et Mazarine". En 2007, elle co-écrit "La femme fatale" avec Raphaëlle Bacqué. Cette même année, elle publie avec Judith Perrignon "La nuit du Fouquet's" sur la soirée du Fouquet's le 6 mai 2007 à l'élection de Nicolas Sarkozy. Après ces démêlées en justice avec Michel Houellebecq qui a perdu d'ailleurs ce procès en 2015 et a dû payer 4000€ au journal, elle quitte le Monde pour le Nouvel Observateur mais retourne au Monde en 2011. En 2012, elle participe au documentaire d'Yves Jeuland "Les gens du monde". Fin 2015, elle reçoit le prix Marie-Claire de la journaliste de l'année pour une série d'articles. "Mariage en douce" est publié en 2016. En 2018, elle révèle les coups portés par Alexandre Benalla sur un couple lors de la manifestation du 1er mai 2018 : c'est le début de l'affaire Benalla. Et la même année, elle cosigne "La communauté" avec Raphaëlle Bacqué.
RÉSUMÉ : Enquête sur la communauté de la ville de Trappes.
MES IMPRESSIONS : J'ai bien aimé cette lecture qui a un côté romanesque dans la façon dont elle est traitée. Cela implique-t-il le sérieux de cette étude ? J'ai appris, si toutes ces données sont vérifiées, beaucoup de faits qui m'ont paru inquiétants dans sa globalité. Il est vrai qu'il est mis en évidence que certains comme Jamel Debbouze, Omar Sy et La Fouine y sont nés, y ont vécu et s'en sont sortis. Mais il est précisé aussi qu'ils ne sont plus désirés aujourd'hui même s'ils restent attachés à cette ville et aux lieux qu'ils ont fréquentés. La population actuelle est très homogène dans sa représentation et solidaire entre ses habitants mais semble rester dans son état. Il est compliqué d'y pénétrer visiblement où il faut adhérer aux règles de la communauté. Sociologiquement parlant, il est intéressant de savoir comment Trappes en est arrivé là et les deux auteurs de ce livre ont essayé de trouver les raisons de cette dérive. Les diverses politiques ont forcément une responsabilité sur ce constat et de moins de moins de personnes semblent vouloir aujourd'hui s'atteler à rendre à cette ville une nouvelle issue. Beaucoup de problèmes sont explicités comme le chômage, la drogue, la montée de l'Islam, la radicalisation, le communautarisme mais aussi la solidarité entre habitants, l'attachement aux anciens et l'espoir de reconstruire quelque chose. À lire si vous souhaitez en apprendre un peu plus sur notre pays et ses problématiques.
Idiss de Robert BADINTER
 |
| LIVRE PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 8,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Robert Badinter est né à Paris en 1928. Avocat au barreau de Paris et professeur de droit, il fut nommé ministre de la Justice en juin 1981 par le président de la République française François Mitterrand. Il fit voter l'abolition de la peine de mort en France et prit de nombreuses mesures en faveur des libertés individuelles, des droits des victimes et de l'amélioration de la condition des détenus en tant que garde des Sceaux. Robert Badinter a présidé le Conseil constitutionnel de 1986 à 1995 et fut sénateur des Hauts-de-Seine de 1996 à 2011. Il est l'auteur de nombreux ouvrages juridiques et littéraires. En premières noces, il a épousé l'actrice Anne Vernon, mariage qui a duré de 1957 à 1965. Un an plus tard, il épouse en secondes noces la philosophe et écrivain Elisabeth Bleustein-Blanchet. Il sont eu 3 enfants. Dans son oeuvre, j'ai relevé "L'exécution" en 1998, "Contre la peine de mort" en 2006, "Le Travail et la loi" en 2015. "Idiss" paru en 2018 est son dernier livre qui est une empreinte plus personnelle sur sa vie.
RÉSUMÉ : Robert Badinter raconte la vie de sa grand-mère maternelle Idiss.
MES IMPRESSIONS : Un livre nostalgique sur les années d'enfance, d'adolescence et de jeune adulte de Robert Badinter qui a vécu avec sa grand-mère depuis sa naissance. Idiss, veuve relativement jeune alors que son mari qu'elle aimait éperdument est mort d'un cancer, était en effet venue vivre avec les parents de Robert, ce qui explique qu'il est devenu très proche de sa grand-mère Idiss. Il raconte par ailleurs l'admiration qu'il avait pour cette femme et montre un côté affectueux de ses relations familiales. En gros, dans ce livre agréable à lire, il se confie sur sa vie familiale et son passé. Il est né dans une famille juive et il a fallu vivre avec la méfiance permanente d'être déporté. Il perdra son père et l'un de ses oncles. Ce livre m'a bien plu et c'est un nouveau témoignage sur la condition des immigrés juifs de l'Empire russe venus à Paris avant 1914 et sur les méfaits de la seconde guerre mondiale avec la montée du nazisme. Un beau témoignage historique.
Reviens de Samuel BENCHETRIT
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Samuel Benchetrit est né en 1973 à Champigny sur Marne. Il vient d'une famille modeste, fils d'un serrurier. Il a arrêté l'école à l'âge de 15 ans et a fait de nombreux petits métiers. Son premier roman est "Récit d'un branleur" en 2000 et la même année il réaliste un court-métrage de 9 minutes "Nouvelles de la tour L" en collaboration avec Sami Bouajila.. A 27 ans, il commence à écrire. "Chroniques sur l'asphalte tome I" qui est sorti en 2005, le tome II en 2007 et 3 autres tomes suivront. Prochainement en 2015, il va sortir un film nommé "Asphalte" qui reprend ces 5 livres autobiographiques. Il a été marié avec Marie Trintignant, décédée tragiquement en 2003 assassinée par Bertrand Cantat au cours d'une dispute. Samuel Benchetrit a eu un fils avec elle qui se prénomme Jules. Il a eu plus tard une fille Saül avec l'actrice top-model Anna Mouglalis dont il s'est séparé. Il s'est marié en 2018 avec Vanessa Paradis. Au cinéma, il avait réalisé en 2003 "Janis et John" dans lequel a joué Marie Trintignant. Puis il a écrit pour le théâtre la pièce "Moins deux" interprété par Jean-Louis Trintignant. Il a été aussi acteur dans "Backstage" d'Emmanuel Bercot puis a signé un second long-métrage "J'ai toujours rêvé d'être un gangster". En 2009, il publie "Le coeur en dehors" et obtient le prix populiste 2009. Puis en 2011, il réalise un troisième long métrage "Chez Gino" avec José Garcia. En 2015, paraît son dernier roman "Chien" qui sera adapté au cinéma. "Reviens" est son dernier roman en date publié en 2018.
RÉSUMÉ : Son fils vient de quitter la maison, il est divorcé mais son ex-femme le harcèle, il est écrivain mais n'arrive pas à écrire son prochain livre, il tombe amoureux .... mais il est inquiet.
MES IMPRESSIONS : Un livre plein de poésie et de richesse intérieure. J'aime l'écriture de cet écrivain qui a eu un parcours mouvementé ayant vécu entre autre l'assassinat de son ex Marie Trintignant avec qui il avait eu un enfant ainsi que sa vie dans les banlieues enfant, ceci explique sans doute cette sensibilité intérieure décuplée. Il fourmille dans ses écrits de formules originales et la façon de faire parler ses personnages me fascine. Je ne me lasse pas de ses livres car il ressent les choses et c'est cela qui le rend intéressant. Je n'ai jamais été déçue par toute son oeuvre littéraire. J'ai hâte de la sortie d'un nouveau roman.
Pactum salis d'Olivier BOURDEAUT
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Olivier Bourdeaut est né à Nantes en 1980. Après avoir exercé le métier d'agent immobilier suivie d'une période de chômage, il décide de se lancer dans l'écriture avec ce premier roman "En attendant Bojangles" paru en 2016. Ce livre a été déjà été vendu à 50 000 exemplaires. Le jeune écrivain a reçu le Prix du roman des étudiants France culture 2016 et le Prix Goncourt du premier roman. "Factum Salis" , son second roman, vient de paraître en 2018.
RESUME : Une amitié particulière entre deux hommes bien différents : l'un est paludier dans les marais de Guérande et l'autre homme un agent immobilier qui a bien réussi financièrement.
MES IMPRESSIONS : Ces deux hommes aux destins bien différents n'auraient jamais dû se rencontrer et surtout se rapprocher. Ce lien, pourtant, est né et il pourrait s'apparenter à de la subordination, à une dépendance qui ne se maîtrise plus. Ces deux hommes ont quelque chose à régler et il y a un désir irrésistible de se connaître pour comprendre ce qu'il se passe entre eux et comment arriver à avancer ensemble ou pas. Je ne souhaite pas entrer plus précisément dans l'histoire qui trahirait son intrigue. Je préciserai que ce livre est bien écrit et agréable à lire. Le dénouement de l'histoire est totalement inattendu ce qui rend le livre spécial, une chute qui éteint toutes nos suspicions qui nous occupent tout au long du roman. L'oeuvre de cet auteur me plait bien pour l'instant, qu'il continue...
Comédie (in)humaine de Nicolas BOUZOU et Julia de FUNÈS
Le choix de ce livre s'est fait car je m'intéresse aussi à l'économie et en l'occurrence à l'entreprise.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur les auteurs :
Julia de Funès : Petite fille de Louis de Funès, Julia est née en 1979. Elle a épousé en 2001 Thomas Coudry avec qui elle a eu deux filles. Elle est docteur en philosophie et diplômée d'un DESS en RH. Elle a été chasseur de tête avant de retourner vers sa passion initiale : la philosophie. À son oeuvre, on peut compter 6 livres : j'ai retenu "Socrate au pays des process" paru en 2017, "Développement (im)personnel" en 2019 puis pour finir "Comédie (in)humaine" en 2018 co-écrit avec Nicolas Bouzou.
Nicolas Bouzou : Né en 1976 à Boulogne-Billancourt, cet auteur est un essayiste français spécialisé dans les sujets économiques. Il est diplômé de l'Université Paris-Dauphine, et possède aussi un diplôme de Master en finance délivré par l'Institut d'Études Politiques de Paris. Durant 6 ans, il sera analyste en chef de l'institut de prévisions Xerfi. Puis il fonde Asterès, une société d'analyses économiques et de conseil. En parallèle, il est directeur d'études ainsi qu'enseignant au sein de l'École de Droit et de Management de l'université Paris II Assas. Il est aujourd'hui vice-président du cercle Turgot, qui regroupe des dirigeants de grandes entreprises mais aussi des responsables politiques. Il fait partie du groupe Keyser Söze qui se réunit autour de Jacques Attali. Il a été éditorialiste à l'Express pour lequel il publie une chronique hebdomadaire. Jusqu'en juin 2014, il a fait partie de l'équipe de Bruce Toussaint sur iTélé, et chroniqueur économique dans la Matinale de la chaîne Canal+ avec Maïtena Biraben et Ariane Massenet. Il écrit régulièrement pour Le Figaro, Les Échos, le Financial Times (Royaume Uni) et le Temps (Genève). En 2015, il a co-fondé le Cercle de Bélem, un groupe de réflexion libéral et progressiste. Il intervient également dans C dans l'Air sur la 5, dans 28 minutes sur Arte, 24 heures Pujadas LCI, L'info du vrai sur Canal+, 19h Ruth Elkrief sur BFMTV, Les décodeurs de l'Économie sur BFM business, sur radio Classique avec Guillaume Durand. En juillet 2019, il est épinglé par Marianne pour conflit d'intérêts pour ADP. Il se fait aussi la voix des lobbies industriels contre la convention citoyenne pour le climat. Il est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages dont le très remarqué "Le travail est l'avenir de l'homme" paru en 2017. Il a co-écrit en 2018 "Comédie in(humaine)" avec Julia de Funès.
RÉSUMÉ : Le livre "La comédie in(humaine) relate les dérives du monde de l'entreprise contemporaine.
MES IMPRESSIONS : Je ne suis pas une lectrice en général de livres sur l'économie mais ce sujet sur les entreprises m'intéressait. Je n'ai pas été déçue car j'ai trouvé l'analyse fort bien documentée avec des questionnements sur les diverses particularités de l'entreprise. Le livre est clair, bien construit, avec des conseils pertinents et une réflexion qui permet de mettre en face la direction et les employés. Ce conflit permanent entre ces deux parties sans cesse en confrontation est complexe et demande à être bien expliqué avec les enjeux des uns et des autres. Chacun devrait en tirer un profit qui n'est pas toujours bien réparti. En contrepartie, les dirigeants sont parfois caricaturés comme des riches qui ne font rien mais ils ont quand même pris le risque d'investir sur leurs propres fortunes. Le bien-être en entreprise est longuement abordé avec des risques de dérive et de nonchalance. Je vous invite à le lire sans être vous même un fin connaisseur car le livre est compréhensible pour tous.
La Babouchka du 6ème de Blandine BRISSET
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Blandine Brisset est née en 1977 en Touraine. Elle est Professeur des écoles en région parisienne. "La Babouchka du 6ème étage" paru en 2018 est son premier roman. Elle aime les voyages, la photo et la littérature.
RÉSUMÉ : Denise, 97 ans, est retrouvée inanimée sur le palier de son voisin. Après son séjour à l'hôpital, elle veut à tout prix retourner dans son modeste appartement. Cette seule possibilité se fait grâce à la solidarité de tous les habitants de cet immeuble cossu. Son passé, qui se situe entre la révolution bolchevique et la Seconde Guerre mondiale, va inexorablement remonter à la surface et étonner son entourage.
MES IMPRESSIONS : Un très bon premier livre qui est étonnant par sa précision historique et l'imagination de son auteur. Après une vie de solitude dans son minuscule studio, Denise va connaître un surprenant sursaut dans la seconde et dernière partie de sa longue vie. Blandine Brisset s'est très bien documentée sur les diverses périodes de l'histoire qui jalonnent ce roman. On sent une première écrivain sûre d'elle dans son intrigue. J'ai beaucoup aimé ce livre par son double rythme, de chapître en chapître, alterné de l'histoire passée et actuelle. Des moments de suspens, de violence et d'amour, qui mettent le lecteur en haleine et l'obligent à continuer à dévorer ces 373 pages en à peine 2 jours... J'attends avec hâte le prochain livre "Le maître du phare" qui devrait paraître fin 2019 ! Il ne manque plus à son auteur qu'à participer à la Grande Librairie pour mieux la connaître et faire découvrir ses écrits à un plus grand nombre qui mérite bien aussi de la lire...
L'Archipel du Chien de Philippe CLAUDEL
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 9,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Philippe Claudel est né en 1962, marié en 1985 et père d'une fille. Il habite à Dombasle-sur-Meurthe. Professeur de Lettres, écrivain et scénariste, on peut suivre son parcours d'étude qu'il a démarré tardivement après avoir rencontré sa femme Dominique qui l'a sorti de deux années d'errance. Le bac en poche en 1981, il va plus tard obtenir une licence en Lettres Modernes, une autre licence d'Histoire de l'Art et un Deug en histoire/géographie. En 1985, il abandonne son emploi de surveillant après avoir réussi le concours de professeur d'enseignement général de collège. Il ne s'arrête pas là et réussit le CAPES puis l'agrégation de Lettres Modernes. En 2001, il soutient sa thèse de doctorat en littérature française consacrée à André Hardellet (1911-1974). Il continue son enseignement en collège et lycée puis dans les hôpitaux auprès d'enfants malades et dans la maison d'arrêt de Nancy durant 12 ans et 4 ans dans un établissement spécialisé pour enfants handicapés. Son premier roman paraît en 1999 sous le titre de "Meuse l'oubli". En 2001, il et nommé maître de conférences en littérature et anthropologie culturelle à l'Université de Nancy II où il enseigne à temps partiel. À partir de 1999, il a publié une trentaine d'ouvrages et en 2005 il est publié dans le monde entier. En 2003, il écrit "Les petites mécaniques" qui reçoit le Goncourt de la Nouvelle de même que pour "Les âmes grises" il obtient le Prix Renaudot en 2005. Pour ce dernier roman, il reçoit aussi le Grand Prix Littéraire des lectrices de Elle qui sera adapté au cinéma en 2005 et traduit dans 22 pays. On peut noter aussi "La petite fille de Monsieur Linh" paru en 2005 et "Le rapport de Brodeck" en 2007 qui recevra le Goncourt des lycéens. En 2008, son premier film sur les écrans sort sous le titre "Il y a longtemps que je t'aime" et reçoit 2 césars, aura 2 nominations au Golden Globes et sera le meilleur film étranger au Bafta. Il intègre l'Académie Goncourt en janvier 2012 au couvert de Jorge Samprün. Son dernier roman paru en 2018 est "L'Archipel du Chien".
RESUMÉ : Trois cadavres sont rejetés sur la plage d'une des îles de l'Archipel du Chien.
MES IMPRESSIONS : Un livre bien mystérieux où la scène est campée dès le début. Les personnages nous sont rapidement présentés avec l'atmosphère et la vie sur cette petite île où tout le monde se connaît. Alors que la quiétude a toujours été la particularité de l'endroit, le drame vient tout chambouler et va naître un climat de suspicion jamais connu jusque là. L'enseignant déjà qui venait du continent ne semble pas plaire à tous puis l'enquêteur qui vient comprendre ce qu'il s'est passé. Philippe Claudel nous décrit admirablement un environnement hostile et lugubre avec une précision d'horloger. Les rapports entre les personnages sont inédits et leurs personnalités tellement loin de nos vies. J'ai beaucoup aimé ce roman pour les idées originales qui s'en dégagent et mon admiration pour un style très agréable, fort bien écrit, riche en vocabulaire, et une histoire qui se déroule bien.
Nuit sur la neige de Laurence COSSÉ
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 8/10.
Quelques notes sur l'auteur : Laurence Cossé, fille de l'officier de marine Raymond Cossé (1916-2008) et petite nièce d'Antoine Saint Exupéry, est née en 1950 à Boulogne-Billancourt. C'est une écrivain française, auteur d'une douzaine de romans, de nouvelles et pièces de théâtre. Elle a écrit ses deux premiers livres la trentaine atteinte et 10 ans plus tard ses premiers romans. Elle a été journaliste et critique littéraire dans le Quotidien de Paris et producteur-déléguée à France Culture à radio France. Dans ce cadre, elle a réalisé des interviews d'Andreï Tarkovski, de Jorge Luis Borges et de Suzanne Lilar. Son premier livre "Les chambres du sud" a été publié en 1981, "Au bon roman" en 2009 et "La grande Arche" en 2016 qui a reçu le Prix François Mauriac de la région Aquitaine 2016. "Nuit sur la neige" paraît en 2018. Je noterai que sa pièce de théâtre "La terre des folles" a été créée à Bruxelles en 2005 et transcrite sous la forme d'un oratorio pour choeur et orchestre créé en 2002 à Guebwiller. Elle est membre du comité directeur de l'Association des écrivains croyants. Son oeuvre aborde des thèmes humanistes qui vont de l'analphabétisme à la défense des institutions devant les menaces à leur pouvoir.
RÉSUMÉ : Les six jours à la montagne à Val d'Isère de Robin et Conrad durant la tension politique du début de la seconde guerre mondiale, avant qu'elle ne devienne une grande station de ski. Leur rencontre avec Clarie de Noisel ou Denoisel, un nom de guerre ?, jeune fille esseulée durant ce séjour de vacances....
MES IMPRESSIONS : Le roman est très bien écrit et bien mené. L'atmosphère est curieuse et mystérieuse. Au fur et à mesure de sa lecture, on découvre la personnalité de Conrad, un garçon attirant et attachant mais aussi plein d'incohérences. Il ne raconte pas clairement qui il est mais il a la volonté de construire une amitié avec Robin, lui-même orphelin de père. Clarie sera la rencontre de leur séjour qui va bouleverser le jeune Robin de 18 ans, dont c'est la première idylle amoureuse. Les deux garçons vont réagir à cette rencontre différemment face à cette connaissance. Leurs passés sont-ils liés à ce qui va se passer dans leurs vies... à vous de le découvrir en lisant ce roman poignant.
La dernière photo de Franck COURTÈS
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Franck Courtès est né à Paris en 1964 et partage son temps entre ville et campagne. Il a été photographe de presse indépendant durant 26 ans puis devient écrivain. Il a travaillé comme portraitiste et reporter pour Les Inrockuptibles, Libération, Télérama, Le Monde, l'Optimum, Phosphore etc. Il a exposé pour l'Afaa au Canada, à la galerie Courtieux à Suresnes, aux rencontres d'Arles en 1998, au festival de Cannes en 2000 pour Télérama et dans diverses expositions collectives (Agnès B, Les Inrockuptibles). En 2011, il décide de se mettre à écrire . Il est l'auteur en 2013 de "Autorisation de pratiquer la course à pied". Ce premier ouvrage est un recueil de nouvelles. En 2014, son premier roman paraît sous le titre "Toute ressemblance avec le père". Suit un second titre en 2016 "Sur une majeure partie de la France"paru en 2016 et en 2018 "La dernière photo".
RÉSUMÉ : La photographie était toute sa vie mais un jour il ne veut plus en entendre parler. Histoire de ce tournant vers l'écriture.
MES IMPRESSIONS : J'ai beaucoup aimé l'intervention de Franck Courtès lors de l'émission de François Busnel sur le plateau de la Grande Librairie ce qui m'a incité à le suivre dans son dernier livre. Il raconte sa vie de photographe très instructive et à la fois frustrante malgré le plaisir pour lui de prendre tous ces portraits. La photographie est une rencontre selon lui avec ce qu'il va prendre dans son objectif et pourtant ce lien est souvent compliqué avec le modèle. Il a l'impression de ne pas être considéré et surtout de moins en moins. Sa lassitude et sa fatigue vont prendre le dessus et il est pertinent dans son histoire de découvrir le déclin de sa passion progressif mais certain. Cela m'a ouvert les yeux sur ce métier de photographe que je pensais merveilleux car j'aime aussi prendre des photos mais je n'avais pas vu le côté stressant et exigeant de ceux qui sont en face. Ce livre de 300 pages se lit très bien et je vous le conseille pour vous qui aimez les livres autobiographiques.
Au grand lavoir de Sophie DAULL
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Sophie Daull, comédienne et écrivain, est née en 1963 dans l'est de la France. Elle vit actuellement à Montreuil, mariée avec Jean-Luc Lucas avec qui elle a eu une fille Camille, décédée en 2013 à l'âge de 16 ans. Son parcours passe par la musique : piano et chant, la danse contemporaine et le théâtre. Tous les 10 ans, elle se lance dans un "seule en scène" de 1988 à 2008. On entend sa voix sur France Culture dans "Surpris par la nuit", ou "La fabrique de l'histoire". Son premier livre "Camille, mon envolée" est paru en 2015, relatant la mort de sa fille et son second livre "La suture" en 2016. On peut rajouter son troisième roman paru sous le titre "Au grand lavoir".
RÉSUMÉ : Un meurtrier retrouve la fille de sa victime 30 ans plus tard, devenue une écrivain connue. Il a été libéré et mène une vie rangée comme employé dans les jardins.
MES IMPRESSIONS : Une fois de plus j'ai été frappée par l'écriture délicate de cet auteur qui est à mon avis exceptionnelle. La vie ne l'a pas épargnée et cela a décuplé sa créativité dans un respect de la personne humaine. Elle n'en oublie pas les disparus qui font partie de sa littérature, cela n'est pas sans rappeler aussi ce qu'elle a vécu. Ce jardinier ancien repris de justice se pose beaucoup de questions sur son passé qui finalement le hante toujours et malgré la reconstruction, il n'a de cesse de se demander pourquoi il a fait cela. Il est fautif et il le sait mais ses pulsions ne sont pas forcément maitrisables, il en a pris conscience. Il voudrait tout maîtriser aujourd'hui et l'oubli est compliqué à gérer à part s'enfermer dans une suractivité professionnelle qui évite de penser. L'issue de ce livre est belle, je vous le conseille.
La femme qui ne vieillissait pas de Grégoire DELACOURT
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Grégoire Delacourt est né à Valenciennes en 1960. Après un bac obtenu de justesse en 1979, il se lance dans le milieu publicitaire vers 1982. Trois slogans connus à son actif : "Vous n'aviez jamais mangé de camembert" (Coeur de lion), "Nous vous devons plus que la lumière" (EDF), "Un Lutti d'offert, c'est un Lutti de perdu" (Lutti). Il crée sa propre agence de publicité. En 2011, il se lance dans l'écriture avec "L'écrivain de la famille" qui reçoit le Prix Marcel Pagnol. En 2012, "La liste des envies" semble aussi surprendre le lecteur. Suivra en 2013 "La première chose qu'on regarde" puis en 2014 "On ne voyait que le bonheur". Le livre "Les quatre saisons de l'été" est sorti en 2015. En 2017, parait "Danser au bord de l'abîme" et l'année suivante "La femme qui ne vieillissait pas".
RÉSUMÉ : "Ce qui est arrivé à Betty est le rêve de toutes les femmes. Et pourtant."
MES IMPRESSIONS : À nouveau, Grégoire Delacourt nous étonne par l'originalité de son roman. Cette histoire de ne pas vieillir au niveau de l'apparence physique semble un peu irréaliste mais il provoque chez le lecteur tout de même une envie de réfléchir sur ce thème. Une personne qui ne semble ne pas vieillir au niveau de son entourage immédiat suscite étonnement, jalousie et conflit. Les relations dans le couple avec les enfants se trouvent faussées dans cette famille qui ne sait plus où elle en est. Le roman est bien mené et bien écrit, distrayant.
La vraie vie d'Adeline DIEUDONNÉ
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 9,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Adeline Dieudonné, jeune écrivaine belge, est née en 1982. Elle habite à Bruxelles. Son oeuvre comprend trois nouvelles en 2018 : "Amarula" qui a reçu le Prix du concours de la Fédération Wallonie-Bruxelles, "Seule dans le noir" et "Chelly". Puis une pièce de théâtre : "Bonobo Moussaka" en 2017. Pour finir, son premier roman "La vraie vie" est publié en 2018 et reçoit le Prix du Roman Fnac 2018 qui succède au roman de Véronique Olmi "Bakhita" qui l'avait remporté en 2017.
RÉSUMÉ : Un roman qui raconte l'histoire d'une violence familiale à travers les yeux d'une jeune fille intelligente et perspicace.
MES IMPRESSIONS : J'ai vraiment adoré. Ce livre est original comme je les aime. Il est très bien écrit et on s'y plonge rapidement. Évidemment, le thème est glauque et les images parfois crues mais c'est tellement bien imaginé que l'on voudrait en être l'auteur. Ce roman est à la fois drôle, acerbe et plein de sensualité. Plusieurs thèmes sont abordés et ce livre suscitera forcément multiples discussions. Un roman très fort avec un impact qui fait sensation.
L'enfant perdue. L'amie prodigieuse IV d'Elena FERRANTE
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 10/10.
Quelques mots sur l'auteur : Elena Ferrante, son pseudonyme, serait née en 1943 à Naples. En effet, cet écrivain ne souhaite pas être identifiée pour protéger sa vie privée et ne voit pas l'intérêt que ses lecteurs la connaissent. Depuis peu, certains avanceraient que c'est une femme et elle pourrait être Anita Raja, la femme d'un écrivain italien Domenico Starnone. Elle vivrait en Grèce ou serait retournée s'installer à Turin. Elle n'accorde aucune interview à des journalistes, seulement par écrit dans le journal l'Unita en 2002. Son premier roman "L'amour harcelant" est paru en version italienne en 1992 (vf 1995), et parmi son oeuvre j'ai relevé "Les jours de mon abandon" (vo 2002, vf 2004) et "L'amie prodigieuse" (vo 2011, (vf 2014). Il sera suivi par "Le nouveau nom" en 2016 et "Celle qui fuit et celle qui reste" en 2017 en version française. Son 4ème tome "L'enfant perdue" (vo 2014) est paru en 2018 en version francophone.
RÉSUMÉ : Dernier tome de la série l'Amie prodigieuse. Elena et Lila sont maintenant des femmes mûres et se retrouvent plus proches pour une autre partie de leur vie. Elena a traversé une longue période d'instabilité pour retrouver son amour Nino, divorcer de Pietro et élever ses filles. Lila s'est installée avec Enzo avec qui elle a monté une entreprise d'informatique.
MES IMPRESSIONS : Je n'ai pas voulu trop en dire dans le résumé car cette dernière tranche de vie d'Elena et Lila est à nouveau une source nouvelle de faits inédits. On arrive à découvrir encore plus profondément les personnalités de ces deux femmes très différentes mais qui ne fonctionnent pas finalement l'une sans l'autre. Cette amitié complexe est constituée de moments d'amour intense et de brouille presqu'irréversible. Et pourtant la vie continue et chacune aide l'autre à surmonter les aléas de leurs existences personnelles et professionnelles. J'ai été, une fois de plus, captivée par ce dernier tome qui laisse pourtant le lecteur un peu perplexe au moment du dénouement. Si vous avez aimé les autres livres de cette mystérieuse écrivain, je vous invite à lire cet ultime roman.
Tenir jusqu'à l'aube de Carole FIVES
ROMAN PARU EN 2018
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Carole Fives est née en 1971 et vit actuellement à Lyon. C'est une femme de lettre française qui a obtenu une licence de philosophie et suivi l'école des Beaux-Arts où elle obtient le diplôme supérieur d'expression électrique (DNSEP). Elle a enseigné les Arts Plastiques dans la région de Lille pendant 12 ans. Son oeuvre démarre en 2010 par "Quand nous serons heureux" qui a reçu le Prix Technikart et Prix Jeunes Talents Fnac. Je note évidemment "Tenir jusqu'à l'aube" paru en 2018, récompensé par le Prix Boris Vian. Ce livre est en cours d'adaptation pour le cinéma. Elle sort en 2020 son dernier roman sous le titre de "Térébenthine".
RÉSUMÉ : Une jeune mère célibataire, abandonnée du jour au lendemain par son compagnon, s'occupe tant bien que mal de son enfant de 2 ans. Dans une situation précaire, elle n'arrive pas à trouver son équilibre entre l'amour fusionnel avec son fils et le besoin d'avoir sa liberté et de trouver le temps de pouvoir travailler.
MES IMPRESSIONS : L'histoire de cette mère et son enfant est tellement courante aujourd'hui que raconter leurs difficultés pour survivre dans un livre est finalement presqu'original. Ce livre ne raconte pas mais il décrit plutôt une situation dramatique d'une mère dont le mari a décidé de tout laisser tomber sans plus donner signe de vie. Se retrouver seule avec un jeune enfant sans ressource est inquiétant et angoissant. Vivre avec un petit enfant est compliqué quand ce dernier n'est pas facile et surtout se rebelle inconsciemment par l'absence de son père. L'enfant est comme une éponge, il s'imprègne de ce qui ne va pas et s'il se sent en manque d'amour et de protection, il devient invivable. Lecture plutôt triste et pessimiste. Sociologiquement, je pense que c'est intéressant.
Gaspard de la nuit d'Élisabeth de FONTENAY
 |
| AUTOBIOGRAPHIE PARUE EN 2018 |
Je lui donnerai 6,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Élisabeth de Fontenay est une philosophe et essayiste française née en 1934. Elle a été reconnue pour la question juive et la cause animale. Son père est issu d'une famille catholique de droite profession avocat et sa mère juive a été dentiste convertie au catholicisme. Elisabeth de Fontenay a été maître de conférence à La Sorbonne. Dans son oeuvre, j'ai retenu son premier livre "Les figures juives de Marx : Marx dans l'idéologie allemande" (1973) qui montre son intérêt pour Marx. J'ai noté "Le silence des bêtes : la philosophie à l'épreuve de l'animalité" paru en 1998. Pour finir, "Gaspard de la nuit" sur son frère différent qui a une communication très particulière.
RÉSUMÉ : Elisabeth de Fontenay raconte sa souffrance et son interrogation philosophique sur son frère pas comme les autres.
MES IMPRESSIONS : J'ai bien aimé l'interview de la femme à la Grande Librairie mais j'ai trouvé son livre trop intellectualisé et philosophique. Elle raconte sa famille d'une façon trop complexe à mon goût. Cependant, je comprends la souffrance de cet état de fait et de l'incompréhension de la communication avec son frère. Le destin de sa famille n'est pas banal avec beaucoup de morts dans celle de sa mère, de la violence qui a marqué cette femme. Je terminerai là en disant que ce petit livre est trop cérébral mais il peut toucher bon nombre de lecteurs, il ne s'agit que de moi.
L'oubli de Philippe FOREST
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Philippe Forest est un écrivain et essayiste français né à Paris en 1962. Sa famille était originaire de Mâcon : son père tout d'abord confiseur deviendra pilote de chasse durant la seconde guerre mondiale aux Etats-Unis puis pilote de ligne à Air France. Sa mère était libraire. Pour revenir à notre auteur, il est diplômé de Sciences Po et docteur ès Lettres, il a enseigné durant 7 ans la littérature française dans des universités anglaises dont Cambridge et Saint-Andrews. Depuis 1995, il est professeur de littérature comparée à l'université de Nantes. Collaborateur de la revue Art Press, il est critique littéraire, cinématographique et artistique. Son écriture est marquée par la disparition de sa fille Pauline morte d'un cancer à l'âge de 4 ans. Lauréat de la Villa Kujoyama, il a effectué un long voyage au Japon pour rompre avec le passé. Depuis 2011, il est avec Stéphane Audeguy co-rédacteur de la Nouvelle Revue française des éditions Gallimard. Il est officier dans l'ordre des Arts et des Lettres. Dans son oeuvre, il a écrit une vingtaine d'essais consacrés à l'histoire des courants d'avant-garde sur Philippe Sollers entre autre. On compte aussi quelques romans inspirés pour certains par la mort prématurée de sa fille comme "L'enfant éternel" paru en 1997, "Toute la nuit" en 1999 et 10 ans plus tard "Tous les enfants sauf un" en 2007. Dans "Le siècle des nuages" en 2010 il évoque sa famille. Puis en 2013, il publie "Le chat de Schrödinger", "Crue" en 2016 puis "L'oubli" en 2018. Plusieurs de ses livres ont reçu des prix que je n'ai pas détaillés.
RESUME : "Un matin, un mot m'a manqué. C'est ainsi que tout a commencé. Un mot. Mais lequel, je ne sais pas." (CITATION de l'auteur)
Dix sept-ans d'Éric FOTTORINO
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Eric Fottorino est un journaliste et romancier français né en 1960. Il est licencié en droit et diplômé en Sciences Politiques. Après un début de carrière au journal Le Monde, il commence à écrire en parallèle ses premiers romans dès 1991 : "Besoin d'Afrique", "L'homme de terre", "Rochelle", "Un territoire fragile". Il recevra le Prix France Télévision pour "Korsakov" en 2004. Toujours présent au Monde, il est promu Directeur de rédaction du quotidien après le départ de Jean-Marie Colombani en 2007. Il a publié "Baisers de cinéma" qui a reçu le Prix Fémina la même année. C'est aussi un passionné de vélo, sport qu'il pratiquera dans sa jeunesse et arrêtera à 19 ans, dégoûté par l'attitude de certains coureurs. On pourra noter aussi "L'homme qui m'aimait tout bas" paru en 2009 et "Questions à mon père" en 2010. Il a une oeuvre assez fournie avec des livres édités chaque année mais je m'arrêterai à "Dix-sept ans" en 2018.
RÉSUMÉ : Éric Fottorino raconte comment il a découvert qui était vraiment sa mère en retournant sur les traces de son passé ceci du vivant de cette dernière.
MES IMPRESSIONS : L'histoire d'Éric Fottorino est originale par les circonstances de sa naissance. Sa mère, enceinte à 17 ans, n'aurait pas dû le garder par convention mais cet enfant lui a été laissé malgré tout. Il est devenu le petit frère de Lina (sa mère), un rapport ambigu en effet car il devient temporairement le fils de sa grand-mère. Puis, il devient à nouveau son fils quand Lina se marie avec un autre homme qui n'était pas son vrai père biologique. Il appelle sa mère par son prénom et son rapport avec elle est forcément faussé. L'histoire est donc complexe et Éric va en souffrir toute sa vie car sa mère ne lui raconte rien. Il va être obligé de découvrir sa vraie histoire lui-même avec quelques clés que lui a données sa mère. Un livre émouvant, un livre de souffrance passée, un livre qui aide à cicatriser d'une vie qui aurait dû être normale affectivement parlant et pourtant ... L'auteur n'a attendu que l'histoire de ses parents biologiques.
Jade et le réenchantement du monde de François GARAGNON
Le choix de ce livre s'est fait car j'avais lu son livre succès que j'avais apprécié dans les années 90.
Je lui donnerai 4/10.
Quelques mots sur l'auteur : François Garagnon est né en août 1957 à Neuilly sur Seine. C'est un écrivain et éditeur français. ll est originaire des Alpes par ses parents. Il a été élevé dans un milieu catholique pratiquant, et a vécu à Paris, Cherbourg, à Indret, à Grenoble, avant de s'installer à Annecy. Il est diplômé depuis 1980 de l'Institut d'études politiques de Grenoble. Son premier livre est issu de son mémoire de fin d'études consacré à l'éthique chevaleresque dan la civilisation japonaise. Il est devenu très connu en particulier grâce à son livre "Jade et les sacrés mystères de la vie et ses suites" paru en 1991. Il a écrit une quarantaine d'ouvrages sur le sens de la vie et de la quête spirituelle. Il est par ailleurs fondateur et directeur des éditions Monte-Cristo et l'initiateur du mouvement Réanchanteurs Associés. En 2018, "Jade et le réenchantement du monde" est publié en 2018.
RÉSUMÉ : Jade qui a 16 ans s'efforce de transfigurer la vie et de réanchanter le monde.
MES IMPRESSIONS : Plutôt mauvaises ! Autant j'avais été séduite par son livre de 1991, autant là je n'ai rien compris et je dirai même que ce petit livre pourtant attirant m'a ennuyée au plus haut point. Je n'ai jamais réussi à accrocher. Des propos alambiqués, complexes qui pour moi, ne mènent à rien. Je n'ai rien appris et je ne compte pas le relire... J'ai ressenti la tendance new âge périlleuse et risquée. Ce qui m'a tentée en l'achetant comme c'est le design de la couverture que je trouve très beau et qui était le même pour son premier livre. Ce dessin de petite fille est très bien fait, il parle à lui tout seul dans cette impression de surprise, de découverte, d'admiration... J'ai validé ce dessin et le format du livre mais le contenu ne m'a pas plu cette fois-ci. Tant pis, le lecteur est parfois dur ... et vous, cher ami, que pensez-vous de ce livre à votre tour ?
Une vie nouvelle. Prêtre Marié Heureux de Père David GRÉA
 |
| ESSAI PARU EN 2018 |
Je lui donne 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : David Gréa est né (vraisemblablement en 1969) à Lyon dans une famille ouvrière jurassienne. Il entre dans les ordres en l'an 2000, à cette occasion il a fait une thèse de théologie qui l'envoie étudier à Rome et à Oxford. Cette thèse a porté sur le cardinal John Henry Newman, prêtre anglican converti au catholicisme en 1845 béatifié en 2010 par le pape Benoît XVI. Le père Gréa est diplômé aussi de philosophie. Il a été proche des pauvres, sa première paroisse a été à Villeurbanne dans la banlieue lyonnaise où il y avait une population majoritairement nord africaine, pieds noirs, arménienne et juive. Il sera ensuite responsable de deux paroisses d'Ainay et de Sainte-Blandine dans Lyon Centre qu'il a réussi à redynamiser entraînant des milliers de fidèles. Son destin bascule lorsqu'il fait part au cardinal Barbarin de son désir de se marier tout en voulant rester prêtre, ce dernier le congédiera. Traduit en justice devant le tribunal ecclésiastique, il a été réduit à l'état laïque contre son gré en août 2017. Il expliquera au pape François son appel très fort au mariage et son désir de rester prêtre simultanément. Le cardinal Barbarin lui avait permis de rencontrer le pape ne pouvant lui-même prendre une décision. Magalie a pu voir aussi le pape la seconde fois avec David. Pourquoi un tel revirement puisqu'au moment de son ordination, sa motivation à être prêtre était hyperforte. J'ai lu : "S'il y avait des résistances en moi, des formateurs me disaient, elles disparaîtront au moment de ton ordination par l'imposition des mains de l'évêque. Or, pas du tout. Ça n'a rien d'automatique". Depuis 2017, David Gréa est marié et père d'un petit garçon. il veut devenir exécutive coach et recevra son diplôme en septembre 2018. Il s'agira pour lui d'accompagner des dirigeants et des managers, mais aussi d'intervenir auprès de personnes ou d'équipes rencontrant des difficultés dans leur entreprise. Il se dit très heureux aujourd'hui dans sa vie de famille et son choix professionnel le passionne.
RÉSUMÉ : Le Père David Gréa raconte son parcours de prêtre, sa destitution puis son changement radical de vie après son mariage avec Magalie avec qui ils ont eu un enfant.
MES IMPRESSIONS : David Gréa a été très surpris de sa destitution sans délai de son postulat de prêtre alors qu'il n'avait même pas eu le temps de dire au revoir et expliquer à sa paroisse ce qu'il vivait dans son désir de se marier et sa volonté de rester prêtre en même temps. Cette décision abrupte de l'église qu'il a dit accepter avec humilité entraîne forcément des réactions. Dans ce livre par ailleurs son auteur raconte son bonheur dans sa vie de prêtre et tout ce qu'il a vécu dans ses projets pour évangéliser autour de lui. Il a été heureux mais il lui a manqué une chose qu'il a toujours exprimé autour de lui c'est la misère affective et sexuelle qu'il connaissait comme de nombreux prêtres le disent aussi mais de façon plus discrète. Il sait que depuis le début de son sacerdoce, si Dieu lui choisit une femme, il sera capable de la suivre car il écoutera son coeur. David Gréa a un esprit libre et franc. Il est honnête avec les autres et ne veut pas tromper son entourage sur ce désir naturel de l'amour entre un homme et une femme. Il montre, dans ce livre qu'il a choisi d'écrire, son amertume sur le procès d'un autre temps qu'il a subi. Il n'espérait pas révolutionner l'église à lui tout seul mais il pensait que les propos du nouveau pape et surtout de Benoît XVI auparavant seraient l'occasion de poser la question du mariage des prêtres. Ce livre permet le débat sur ce thème et la souffrance actuelle du milieu ecclésiastique qui est accusé de pédophilie un peu dans tous les pays. Le refus de l'église pour l'instant d'accepter le mariage des prêtres est-il l'une des raisons des dérives sexuelles nombreuses comme la pédophilie ? Je sais que ce sujet est délicat et qu'il interpelle les personnes qui croient et veulent vivre leur foi avec la droiture qui correspond à chaque religion. Pour des lecteurs qui ont envie de lire un témoignage poignant qui montre toute l'ambiguïté d'une religion figée qui ne demande qu'à évoluer dans le respect et la tolérance, je vous invite à partager vos idées sur ce thème.
Il est grand temps de rallumer les étoiles de Virginie GRIMALDI
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 7,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Virginie Grimaldi est née en 1977 à Bordeaux. Très jeune, elle a envie d'écrire sans doute en ayant lu les recueils de poèmes de sa grand-mère. Elle écrit son premier roman à 15 ans mais publie son premier livre en 2015 avec "Le premier jour du reste de ma vie". Jusqu'à ce jour 5 romans, avec en 2018 "Il est grand temps de rallumer les étoiles" et un roman qui serait le plus abouti en 2019 "Quand nos souvenirs viennent danser". On dit de cet écrivain que ses écrits sont trop légers, elle en convient, classés dans la catégorie "feel good". Dans son dernier roman, elle va essayer de sortir de ce genre littéraire pour plus de profondeur. Elle a cependant jusque là été identifiée dans le top 10 des ventes en France en 2018 séduisant des millions de lecteurs. Son écriture est agréable et maîtrisée, ses personnages attachants et actuels.
RÉSUMÉ : L'histoire d'une famille et plus précisément d'Anna, la mère et ses deux filles Chloé et Lily. Virée en camping-car pour échapper à l'huissier et à l'ex-mari qui aimerait bien voir ses filles de temps en temps....
MES IMPRESSIONS : Livre plutôt léger et récréatif. Il se lit très bien et l'intrigue nous emporte jusqu'au bout de ses 377 pages en format poche. L'écriture agréable de cet écrivain nous permet de découvrir simplement une famille, des passages humoristiques fréquents ainsi que des moments plus familiers. Je dirai que c'est un roman qui est écrit sur une famille d'aujourd'hui, de classe sociale plutôt défavorisée mais pas forcément malheureuse. Chaque personnage tente de préserver l'autre et les relations mère filles sont bien évoquées. Les moeurs sont libres tout en restant dans le respect de l'éducation reçue et de certaines valeurs. La femme reste au centre de ce roman, en recherche de son indépendance et de sa liberté. Si vous avez du temps libre, pourquoi pas vous aventurer dans ce livre, somme toute, assez long .... Rien de culturel même si l'on traverse la Scandinavie avec quelques références, descriptions et ambiance de ce pays bien rendues.
Fugitive parce que reine de Violaine HUISMAN
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai entre 8 et 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Violaine Huisman est née à Paris en 1979 et vit à New York depuis une vingtaine d'années. Elle organise des festivals et des événements littéraires entre autre pour BAM (Brooklyn Academy of Music), le plus vieux théâtre des États-Unis. Elle est aussi traductrice de l'américain au français pour quelques auteurs comme Ben Lerner et David Grann. "Fugitive parce que reine" est son premier roman.
RÉSUMÉ : Violaine Huisman rend hommage à sa mère dans ce roman : une mère excessive en tout, déclarée maniaco-dépressive à ses filles dès leur plus jeune âge. Une mère qui adore ses filles mais qui peut les mettre en danger en raison de sa maladie dont elle ne se rend pas toujours compte.
MES IMPRESSIONS : Un roman émouvant et à la fois intriguant. On veut savoir ce que cette Maman a vécu et ce que ses filles supportent dans ce tourbillon. Une mère qui aime ses enfants mais qui n'arrive pas assumer, une mère irresponsable. On sent la souffrance de sa fille qui la raconte et pourtant elle le fait de façon bienveillante car elle aussi aime sa mère et sa soeur. Les deux jeunes enfants arrivent à survivre dans ce capharnaum. Leur père est là pour l'urgence mais très peu présent. Le passé de la mère montre une souffrance dès l'enfance qui va avoir des répercussions sur sa vie future. C'est un roman poignant qui intéressera les lecteurs qui ont une empathie naturelle pour autrui.
La sagesse espiègle d'Alexandre JOLLIEN
 |
| ESSAI PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 6/10.
Quelques mots sur l'auteur : Alexandre Jollien, écrivain et philosophe, est né en 1975 en Suisse. Suite à son étranglement par cordon ombilical à sa naissance, il est atteint d'athétose. "Éloge de la faiblesse" est son premier livre édité en 1999. Il a reçu le Prix Mottart de l'Académie française de soutien à la création littéraire et le Prix Montyon 2000 de littérature et de philosophie. Il a été mis en scène en 2007 par Charles Torjman au théâtre de la Manifacture à Nancy. La même année, il aide Bernard Campan à écrire le scénario de "La face cachée". Spécialisé dans la philosophie helléniste, il est également conférencier et intervient dans le cadre du rapport au handicap, comme par exemple dans une video pour le Pôle emploi en France. Alexandre Jollien est parti vivre en Corée avec sa famille où il écrit un carnet de vie. "La sagesse espiègle" paru en 2018 est son neuvième ouvrage.
RÉSUMÉ : Alexandre Jollien exprime avec ses mots et son expérience son mal-être sur un plan philosophique, son addiction malsaine qui aurait pu le perdre.
MES IMPRESSIONS : Alexandre Jollien est un homme étonnant qui nous entraîne dans un livre bien écrit mais parfois un peu trop complexe. Ce que j'ai compris c'est sa volonté d'un lâcher prise sur celui qu'il est en naissant handicapé et qu'il ne veut plus ressentir. Sa pensée voudrait dépasser ce qu'il pense sur son corps, il voudrait "penser" normalement comme une personne normale. Son cerveau a l'air pour autant de fonctionner tout à fait correctement et son langage est compréhensible et même plein d'esprit. J'ai trouvé ce livre pertinent mais un peu tortueux et qui n'est pas tout à fait mon goût. Je reconnais les difficultés de l'auteur dans ses réflexions compliquées qui l'envahissent mais c'est un thème pour lequel je ne me sens pas complètement attirée. Mais bonne chance à ce livre qui peut avoir ses adeptes. La personnalité d'Alexandre Jollien m'a beaucoup plu sur le plateau, un sourire communicatif et, malgré ses difficultés, on sent un bonheur au fond de lui qui ne demande qu'à éclore.
Chien-Loup de Serge JONCOUR
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 10/10.
Quelques mots sur l'auteur : Serge Joncour, écrivain français, est né en novembre 1961. On lui a fait le reproche d'être né un jour de grève. Après l'école, finalement il entamera des études de philosophie plutôt que celle de nageur de combat qu'il aurait préféré. Il a donc ainsi pratiqué différents métiers avant de se lancer dans l'écriture dont nageur et travail dans la publicité. Il a écrit une dizaine d'ouvrages. Son premier livre date de 1998 et s'intitule "Vu" publié par le groupe Le Dilettante. En 2003, U.V. paraît et sera adapté à la télévision, il recevra le Prix France Télévisions. Un autre prix de l'humour noir Xavier Founeret couronne en 2005 "L'idole". Il a écrit le scénario de "Elle s'appelait Sarah" de Tatiana de Rosnay, cinquième film français de tous les temps sortis aux Etats-Unis. Par ailleurs, il est un des protagonistes de l'émission de radio "Des papous dans la tête" de France Culture. En 2014, un roman paraît sous le titre "L'écrivain national". "Repose-toi sur moi" est récompensé par le Prix Interallié en 2016. L'année 2018, sort "Chien-Loup" qui reçoit le Prix Landerneau.
RÉSUMÉ : Un couple décide de partir en vacances en pleine campagne loin des tumultes de la ville et choisissent une maison isolée dans le Lot.
MES IMPRESSIONS : Il y avait longtemps que je n'avais pas mis 10/10 à un roman mais là je dois dire que j'ai été fascinée par cette histoire captivante, bien écrite et originale. Tout en étant très actuelle, cette histoire est à cheval sur le passé et le présent. Le montage du roman à deux périodes entre 1914 et 2017 donne une respiration au lecteur qui peut arrêter le livre facilement tout en le reprenant sans effort de mémoire. Ces mini-chapitres divisés en trois grandes parties permettent une lecture agréable et aérée. Il n'y a aucune longueur à mon avis et les rebondissements sont fréquents tout en se confondant dans un déroulement lent dans une nature magnifique mais hostile. Les paysages, les plantes et les animaux ont une forme de domination sur l'homme. L'homme est tout petit et il doit s'acclimater. Joséphine se fond facilement dans ce choix de vacances alors que Franck n'est pas sûr qu'elles vont lui plaire. Il est trop attaché à la connexion, à ses relations professionnelles et personnelles comme si la solitude pourrait lui peser et lui faire peur. Je vois bien ce roman tourné en film à l'avenir. Lecture pour tous.
Un monde à portée de main de Maylis de KERANGAL
 |
| ROMAN PARU EN 2018 |
Je lui donnerai 7,5+/10.
Quelques mots sur l'auteur : Maylis Le Gal de Kerangal, née en 1967 à Toulon, est issue d'une famille d'ancienne bourgeoisie bretonne du XVIIème siècle. Elle est mariée et mère de 4 enfants. Son mari a été capitaine au long court puis courtier maritime. Elle est la fille d'un professeur d'histoire-géographie et d'un pilote de navire. Son enfance se passera au Havre. Elle poursuivra ses études supérieures à Paris en étudiant à Nanterre l'histoire, la philosophie et l'ethnologie. Suivront ensuite des études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales après un an de césure aux USA dans le Colorado. En 2000, elle commence sa carrière d'écrivain par un premier roman "Je marche sous un ciel de traîne" puis on peut relever dans son oeuvre quelques autres titres dont le récit "Ni fleurs, ni couronnes" en 2006, "Naissance d'un pont" en 2010 qui recevra le Prix Médicis et le Prix Franz Hessel qui lui permettra d'être traduite en allemand en 2012. Elle va créer par ailleurs les Éditions du Baron Perché pour la presse jeunesse entre 2004 et 2008 où elle y travaille. En 2011, elle participe au Salon du Livre de Beyrouth. En 2012, second livre récompensé par le Prix Landerneau "Tangente vers l'est". Puis un autre titre important dans sa carrière d'écrivain qui est un roman "Réparer les vivants" paru en 2014 qui recevra 10 prix dont le Prix du roman étudiant, le Prix RTL 2014, le Prix des lecteurs de BFM TV, le Prix Relay et le Prix Orange du livre.
RÉSUMÉ : C'est l'histoire de Paula, une passionnée de la matière, sensible à l'art et la peinture.
MES IMPRESSIONS : À travers les yeux de Paula, le lecteur découvre ce qui entoure la jeune femme par ses sensations à la matière et au visuel. Une jeune fille, peu sûre d'elle, va se lancer dans le milieu de l'art. Elle est au contact d'autres étudiants en art. On découvre son émancipation lente et la tentative de couper le cordon ombilical à diverses reprises. Et pourtant ses parents ne sont pas faciles à vivre pour elle en raison d'un couple très fusionnel qui ne lui laisse guère de place. Je ne suis pas enthousiaste par le style d'écriture de cet écrivain dont les phrases sont très longues avec un vocabulaire bien adapté certes mais un peu trop détaillé. Des listes de mots interminables et d'adjectifs trop nombreux ne rajoutent rien. On dirait qu'elle veut nous inonder de mots savants. Nous ne sommes pas dans un livre de cours ! Il y a plusieurs fois des longueurs durant lesquelles il m'est arrivée de décrocher. L'intrigue est tout de même là et l'issue n'est pas surprenante. La description sur l'histoire de la grotte de Lascaux est intéressante mais on a l'impression que c'est du remplissage. Ceci est mon point de vue, j'attends que vous vous exprimiez aussi sur ce roman somme toute très actuel avec l'installation des jeunes dans la vie étudiante et active et les difficultés que cela représente sans oublier les préoccupations des parents.
Inscription à :
Articles (Atom)