09/01/2020

Là où chantent les écrevisses de Delia OWENS

ROMAN PARU EN 2020 (vo 2018)
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Delia Owens est née en Géorgie aux États-Unis en 1949. Titulaire d'un doctorat en comportement animal qu'elle a obtenu à l'Université de Davis en Californie, elle est aussi diplômée de zoologie et biologie. Elle rencontre Mark Owens, chercheur et biologiste comme elle, qu'elle épousera en 1972, habitant tous les deux au début dans l'Oregon, puis 2 ans plus tard partiront s'installer au Botswana. Ils étudient alors les différentes espèces de mammifères de la région. De 1986 à 1997, ils vivent dans le parc national de Luangwa nord en Zambie où ils étudient les éléphants. Grâce à cette incroyable expérience au Kalahari (désert qui couvre une large partie du Botswana) puis en Zambie, ils publient 3 livres de non-fiction, tous best-sellers aux USA. "Le cri du Kalahari" qui paraît en 1984, obtient la médaille John Burroughs en 1985, "The Eye of the Elephant" publié en 1992 et "Secrets of the Savanna" en 2006. Elle édite également de nombreux ouvrages scientifiques dans Nature, Natural History, Animal Behavior, Journal of Mammalogy. De même, grâce à ses recherches sur les espèces animales en danger, elle monte des projets de sauvegarde de grande ampleur. Elle a vécu 23 ans en Afrique. J'ai lu qu'elle était divorcée et a vécu après dans le Comté de Boundary dans l'Idaho. Aujourd'hui elle vivrait à Asheville aux États-Unis dans l'ouest de Caroline du Nord. "Là où chantent les écrevisses" est son premier roman paru en 2018 dans son pays puis en France en 2020. Il a été vendu dans le monde à plus de 8 millions de lecteurs. 
RÉSUMÉ : Ce beau roman nous conte l'histoire de Kya (Catherine Danielle Clark 1945-2009, appelée la fille des marais), une petite fille abandonnée de tous. Son destin l'amène à vivre une vingtaine d'années livrée à elle-même en Caroline du Nord au milieu des marais. Apprivoisée par un étudiant nommé Tate, la gamine apprend à lire avec lui mais quelques année  plus tard, elle sera soupçonnée d'avoir tué un jeune homme retrouvé mort dans le marais...
MES IMPRESSIONS : Le destin de Kya est incroyable et à la fois tellement réaliste. Delia Owens nous emmène dans le marais avec un descriptif exceptionnel de la nature dans lequel survit cette enfant qui n'a rien demandé. Elle se sert de tout ce qui l'entoure pour se nourrir, pour se déplacer sur l'eau avec une simple barque qui appartenait à son père. Elle vie recluse comme une sauvage car les gens la regardent de travers. Certes, il a été tenté de l'envoyer à l'école mais elle ne peut s'y résoudre, car on se moque d'elle et c'est insupportable. Certaines personnes lui viendront en aide, ceux qui sont simples et pauvres, eux-mêmes rejetés par la société. Elle suscite l'empathie pour certains et la haine, la moquerie et l'irrespect pour d'autres. Ce combat entre deux mondes est très sensible dans ce livre. À côté des ces conflits humains, Delia Owens nous décrit une magnifique nature avec les animaux du marais qui grouillent, on entend même leurs chants, leurs envols, leurs déplacements, leurs plongeons ... Ce sont une faune et une flore enchevêtrées dans un milieu aquatique animé et à la fois retiré dans une zone peu fréquentée. J'ai aimé ce livre car je l'ai trouvé intéressant sur le plan scientifique. Lorsque l'on sait que son auteur en connaît un bon bout sur le domaine, rien n'est plus étonnant. De la science, elle est passée au roman avec beaucoup d'aisance. J'ajouterai que le titre du roman vient d'un souvenir de famille. En effet, la mère de Delia, une femme qui avait étudié les mathématiques, talentueuse et aimant vivre dans la nature, avait encouragé sa fille à s'aventurer dans la forêt le plus loin possible. Ce qui voulait dire sous la forme d'un dicton familial : "Allez, là où les écrevisses chantent", une façon de dire pars en forêt, mets tes pieds et tes mains dans la boue. Ce dicton venait déjà de son grand-père. Delia Owens ne pensait pas que les éditeurs accepteraient ce titre étrange. Pour finir et compléter mes impressions, l'écrivain a eu une enfance très heureuse, a grandi dans une famille aimante ce qui n'a rien d'autobiographique. Le message qu'elle a voulu faire passer peut-être c'est que son livre parle de résilience et de la force qui pousse toujours à continuer malgré les obstacles. 

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