09/01/2020

Les impatientes de Djaïli AMADOU AMAL

ROMAN PARU EN 2020
Le choix de ce livre s'est fait car j'en ai entendu parler dans la presse radio.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Djaïli Amadou Amal est née en 1975 à l'extrême nord du Cameroun. Elle est une écrivaine camerounaise d'expression française et militante féministe. Fille d'un père camerounais et d'une mère égyptienne, elle a été mariée à 17 ans dans le cadre d'un mariage forcé. Elle a connu ce qui rend difficile la vie des femmes du Sahel. En 1998, elle parvient à quitter cet homme après 5 ans de vie commune. 10 ans plus tard, elle se remarie mais quitte son second époux violent pour s'installer à Yaoundé. Son second mari lui kidnappe leurs 2 enfants pour la punir. Elle va devenir une écrivaine connue dans son pays. Elle réside à Douala, sur la côte littorale du pays en compagnie de son troisième époux, Hamadou Baba, ingénieur issu comme elle de la région septentrionale du Cameroun. Il est également écrivain connu sous le pseudo de Badiadji Horretowdo. Dans l'oeuvre de Djaïli Amadou Amal on peut noter en 2010 "Walaande, l'art de partager un mari", en 2013 "Mistirijo, la mangeuse d'âmes". "Munyal, les larmes de la patience" qui était paru en 2017 est reconnu en 2019 par le quotidien camerounais La Tribune comme le livre de l'année, il reçois le Prix Orange du livre en Afrique. Il reparaît en 2020, sous le titre "Les impatientes" réédité et retravaillé. Il reçoit le Prix Goncourt des lycéens après avoir été retenu pour le Prix Goncourt attribué finalement à "L'anomalie"d'Hervé Le Tellier. 
RÉSUMÉ : Récit romancé de trois mariages forcés de trois femmes dont les histoires et les destins seront liés. L'auteur nous raconte leurs impatiences à quitter leurs conjoints en raison de relations violentes constatées au sein de leurs couples. 
MES IMPRESSIONS : Lecture fluide et vivante. L'écrivain nous emmène dans l'univers de trois mariages forcés et les conditions difficiles de la vie de ces trois femmes. J'ai appris que c'était la famille de la jeune femme, souvent très jeune, qui décidait qui serait son futur époux. Dans notre monde occidental, cela nous ramène à une bonne centaine d'années où il est vrai que les mariages de présentation existaient aussi dans notre civilisation mais les femmes pouvaient refuser suite à quoi elles pouvaient se voir proposer le couvent. Cette façon de faire facilitait probablement les jeunes filles, qui ne travaillaient pas à l'époque, à trouver un conjoint assez vite pour construire leur famille. Ceci étant dit et constaté, cette lecture énonce le problème de la liberté du choix de toutes les femmes aujourd'hui qui ont le droit à une relation conjugale équilibrée où l'amour est primordial, ceci dans la sérénité, la maturité et le désir d'harmonie. La violence, souvent décrite dans ces relations forcées imposées par le père en particulier mais le reste de la famille aussi, pose la question du bienfondé de cette manière de faire. Ce livre est un message de prise de conscience pour les femmes d'Afrique d'abord mais pour toutes les autres aussi. 

Aucun commentaire: