Essai paru en 2013 |
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Antoine Compagnon est né à Bruxelles en 1950. Ses études se résument ainsi : ancien élève du Prytanée National Militaire et de Polytechnique (promo 1975), ingénieur des Ponts et Chaussées, docteur ès Lettres. Entre 1994 et 2006, il fut professeur de littérature française à l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV) et de l'Université de Columbia. Il est aussi membre de l'Académie française. On le sait "amoureux" de Proust, Baudelaire et Montaigne. Il a écrit une quinzaine d'essais en commençant en 1979 par "La Seconde main ou le travail de la citation" et au hasard je choisis en 1989 "Proust entre deux siècles", en 2003 "Baudelaire devant l'innombrable". Pour finir en 2013, "Un été avec Montaigne" qui est à l'origine d'une série d'émissions diffusées sur France Inter en 2012.
RESUME : En quarante chapitres, Antoine Compagnon nous fait découvrir Montaigne de façon simple et originale.
MES IMPRESSIONS : Une lecture intéressante qui plonge dans les pensées d'un homme qui avait des idées très précises mais pourtant qui se voulait très humble dans sa démarche. Il ne voulait rien imposer à ses lecteurs mais le fait d'écrire semble être pour lui la recherche de la vérité. Il se raconte tout simplement. Après avoir lu ce petit recueil d'Antoine Compagnon, j'ai eu envie de me plonger dans les "vrais" Essais de Montaigne que je n'ai jamais lus. On se rend compte alors de l'humanité de Montaigne et de ses peurs. Le fait d'écrire pour lui semble être une façon de se séparer de certains de ses démons. J'ai découvert qu'il trouvait que la médecine avait ses limites et qu'elle ne pouvait pas vraiment soulager la maladie et la douleur. Il n'acceptait que la chirurgie qui lui paraissait plus concrête. Il faut dire qu'à son époque on ne soignait pas encore efficacement comme aujourd'hui et qui lui-même ayant eu des problèmes de santé, avait pu goûter à cette inefficacité. Il raconte de même un événement important de sa vie personnelle qui est la chute d'un cheval à la suite de laquelle il a perdu connaissance. Il est resté très marqué par cette expérience qu'il qualifie de curieuse car il n'a pu la raconter que par les faits que les personnes présentes lui ont contés. Le fait d'avoir été inconscient le préoccupe beaucoup. L'auteur nous parle aussi de l'appréhension de Montaigne face à la mort et la vieillesse. Le fait de perdre une dent le rapprocherait de la mort. Il fait une différence entre lui sur les vieilles photos et lui maintenant affirmant que ce n'est plus la même personne dont on parle. Bref, je dirai que toutes ces remarques sont amusantes mais torturées aussi d'une certaine façon car elle renvoie à plein d'états d'âme différents. Montaigne parle de chercher sans cesse son assiette dans la vie comme celle qu'il a perdu lors de sa chute de cheval. Il ramène souvent certaines réflexions à ce déséquilibre. Je vais m'arrêter là car je ne voudrais pas raconter tout le livre pour ses futurs lecteurs.
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