10/01/2021

La carte postale d'Anne BEREST

ROMAN PARU EN 2021
Le choix de ce livre s'est fait car j'avais déjà lu un livre des Berest qui m'avait plu.
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur :Anne Berest, née en 1979 à Paris, est l'arrière-petite-fille de Gabriële Buffet-Picabia (1881-1985).Elle a co-écrit "Gabriële" en 2017 avec sa soeur Claire Berest pour faire revenir à la lumière cette femme hors du commun. C'est une romancière et dramaturge française. Après des études littéraires, elle fonde les carnets du Rond-Point dont elle assure la rédaction en chef pendant 5 ans. Elle a des activités artistiques et son premier roman en 2010 est sorti sous le titre "La fille de son père". Dans son oeuvre quelques titres sont à retenir comme "Sagan 1954". Elle a aussi écrit la série "Mytho" pour Arte qui a reçu de nombreux prix en France comme à l'étranger. En 2021, "La carte postale" est publié et rencontre très vite un engouement auprès des lecteurs, un vrai succès de librairie. Il a reçu le grand prix des lectrices "Elle". 
RÉSUMÉ : Tout commence avec une énigmatique carte postale arrivée en 2003 au domicile parental. Sur cette carte figurent quatre prénoms sans que ne soit signée cette carte. Il s'agit de quatre ancêtres que la mère de l'écrivain a connus et leur histoire, qu'elle va devoir raconter à ses enfants, n'est pas facile. Elle est en difficulté pour le faire en raison des souffrances passées et du désir d'oublier et d'enterrer ce qu'ont vécu ses grands-parents, ses oncle et tante. Lélia Picabia Berest, mère d'Anne qui raconte à sa fille ce qu'elle a su, est la fille de Myriam, elle-même fille d'Ephraïm et d'Emma, soeur de Noémie et Jacques. Lélia était très jeune au moment des faits et n'a que de vagues souvenirs qui ont dû mal à remonter à sa mémoire mais Anne a besoin d'elle pour réécrire leur douloureuse histoire.
MES IMPRESSIONS : Un livre très poignant, parfois difficile à lire en raison des horreurs de la déportation. On note le courage de ces quatre personnes mais aussi leur naïveté face à l'évènement. Mais comment auraient-elles pu savoir et surtout ne pas tomber dans le piège d'Hitler ? Une famille trop docile et droite qui n'a pas su voir le danger, se cacher et désobéir. Seule Myriam Picabia-Sidoine, (1919)qui est la seule survivante de ce massacre, a été préservée en épousant une personne non juive en l'occurrence Vicente Picabia (1919-1947) le fils de Gabriële Buffet-Picabia. Elle épousera en seconde noce Yves Sidoine. Elle a été protégée de ce fait de la déportation mais sa vie a été un véritable cauchemar avec l'attente interminable de nouvelles de ses proches qui ne sont jamais arrivées avec une fin très douloureuse pour elle devant la désillusion et la perte d'êtres chers qu'elle ne reverra jamais. Dans notre période troublée de guerre froide, ce roman fait un peu froid dans le dos et fait prendre conscience que la politique d'un fou peut entraîner des morts de nombreux enfants, femmes et hommes, dans des souffrances inavouables. Il faut maintenir ce devoir du souvenir et l'auteur a le courage de remonter toute son passé pour retrouver sa dignité et les explications sur ceux qui ont payé pour les survivants d'aujourd'hui. Livre témoignage, bien écrit et bien documenté. Un beau livre. 

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