05/01/2019

Les Inséparables Simone Veil et ses soeurs de Dominique MISSIKA

RÉCIT PARU EN 2018
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 9,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Dominique Missika, née en 1955 à Avignon, est une éditrice, une journaliste et une historienne française. Elle a obtenu une licence de géographie (1976) à La Sorbonne et diplômée de Science Po, section politique, économique et sociale, promotion 1978. Elle a démarré comme attachée de presse des Editions du Seuil (1978-1986). Elle enchaînera de 1986 à 1995 des postes de direction littéraire aux Éditions Balland, Payot, Nathan Jeunesse. Elle devient directrice de collection entre 1995 et 2011 chez Nil éditions et Robert Laffont. Depuis 2011, elle est directrice éditoriale aux éditions Tallandier. Depuis 1997, elle consacre une autre partie de son temps dans le domaine de l'Histoire que je ne détaillerai pas ici. Pour finir, elle a écrit presqu'une quinzaine d'ouvrages. Je noterai le premier "Le chagrin des innocents" paru en 1998 et "Les Inséparables Simone Veil et ses soeurs" en 2018. 
RÉSUMÉ : "... À partir de ses souvenirs personnels et d'archives inédites, Dominique Missika éclaire la jeunesse des filles Jacob (Madeleine, dite Milou, Denise et Simone) et raconte la difficulté de certains déportés à trouver une place dans la France de l'après-guerre". Repris en 4ème de couverture.
MES IMPRESSIONS : J'ai vraiment apprécié ce livre de bout en bout. Ce qui m'a intéressée et que je ne percevais pas, c'est malgré la libération des camps et le retour à "la vie normale", toutes ces personnes qui ont vécu cette tragique épreuve, ne s'en sortent pas indemnes. Elles sont marquées à vie comme leur numéro de détention gravé sur leur peau de façon indélébile. Par l'histoire des soeurs Jacob, on perçoit que cette souffrance de la perte de ses parents et autres membres de sa famille est un traumatisme irréversible et que le bonheur n'existera plus. Certes, se marier, avoir des enfants et construire une nouvelle famille, peuvent apporter une joie mais il n'en reste pas moins que les blessures sont là et le partage des paroles et des expériences vécues devient indispensable entre rescapés. Ces personnes revenues des camps de la mort ont besoin d'en parler sans cesse entre elles malgré l'exaspération ou disons parfois le manque de patience des proches qui veulent au contraire extraire leur conjoint, leur ami de cette sale période violente d'atrocités qui les nourrissent trop encore au lieu de s'en éloigner. Maintenir le souvenir est certainement d'imposer leur témoignage pour ne pas que ces événements tombent dans l'oubli de l'histoire.  Ce récit très bien documenté malgré le silence parfois pesant des soeurs Jacob qui ont du mal à s'exprimer lorsque Dominique Missika les a interrogées, il en ressort un livre d'une extrême sensibilité, d'empathie et un intérêt non négligeable pour notre histoire. À lire absolument, faire lire et conserver dans sa bibliothèque. 

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