10/01/2017

La nuit des béguines d'Aline KINER

ROMAN PARU EN 2017
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai entre 7 et 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Aline Kiner, romancière et journaliste française, est née en 1959 en Moselle et décédée en janvier 2019 à l'âge de 59 ans des suites de maladie contre laquelle elle s'est battue courageusement durant plusieurs années. Après des études de Lettres, elle se dirige vers le journalisme d'abord à FR3 pour rejoindre ensuite début 1990 le magazine de la mer "Thalassa" dont elle devient la rédactrice adjointe auprès du créateur et directeur de l'émission Georges Pernoud. Cinq ans plus tard, elle entre comme journaliste chez Sciences & Avenir où elle devient en 2000 rédactrice en chef puis en 2008 plus spécialement des hors-séries. Passionnée d'histoire et du Moyen-Âge, elle a publié en 2004 "La cathédrale, livre de pierre". Viendra 7 ans plus tard en 2011, son envie d'écrire son premier roman "Le jeu du pendu" inspirée par la vie de son père qui avait été mineur en Lorraine. On pourra compter dans son oeuvre sur "La vie sur le fil" paru en 2014, pure fiction. Elle signera sans le savoir son dernier grand succès en 2017 "La nuit des béguines" alors qu'elle travaillait encore sur un nouveau projet autour de la figure du bouc émissaire dans la France du XIVème siècle. Elle a eu un fils. Sa Maman vivait encore au moment de son décès.
RÉSUMÉ : De 1310 à 1315 sous Philippe Le Bel, Aline Kiner nous raconte une tranche de vie de la société des femmes réunies dans le quartier du Marais à Paris, dans ce qu'on a appelé le grand béguinage royal.
MES IMPRESSIONS : En définitive, j'ai appris beaucoup de choses sur cette période d'histoire et sur le béguinage en particulier. Pas une passionnée d'histoire à la base et assez ignorante dans le domaine, j'avoue que ce livre m'a éclairée sur la volonté de ces nombreuses femmes (plusieurs centaines) de vivre librement, de pouvoir étudier ou travailler comme elles le voulaient. C'était une demande d'émancipation très précoce pour l'époque et pas forcément bien perçue par la gente masculine. Le clergé était très présent malgré tout car c'était une communauté mi-religieuse mi laïque. Les femmes défendaient leurs intérêts et elles se protégeaient entre elles contre les mariages forcés, les obligations d'entrer dans les ordres ou bien d'autres choses. Ce qui est intéressant c'est de voir le modernisme de la réaction des femmes qui se battaient pour leur choix de vie mais combien d'hommes en auraient décidé autrement, si elles n'avaient pas eu recours à cette aide ? Ce livre rejoint tout à fait notre actualité du XXIème siècle sur le fait que la femme a toujours besoin de se battre pour sauvegarder sa dignité voire pour acquérir des droits légitimes sans pour autant déclarer la guerre à la communauté masculine. C'est un combat sans fin... l'égalité n'étant pas concevable entre homme et femme, on peut tout de même diminuer certaines irrégularités injustes qui font du tort et du ressentiment. Au départ, j'ai trouvé ce livre un peu long à lire mais avec le recul je m'aperçois qu'il était plutôt intéressant et le fait de me documenter à mon tour m'a permis de découvrir aussi cette période de l'histoire avec intérêt.

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