10/01/2017

Bakhita de Véronique OLMI

ROMAN PARU EN 2017
Le choix de ce livre s'est fait car on me l'a conseillé.
Je lui donnerai 9,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Véronique Olmi est une comédienne et dramaturge française née à Nice en 1962. Son grand-père Philippe Olmi (1891-1980) a été secrétaire d'état à l'agriculture et maire de Villefranche sur Mer durant 20 ans. Elle a fait des études d'art dramatique en 1989. De 1990 à 1993, elle sera assistante à la mise en scène. Elle est l'auteur de nombreuses pièces de théâtre sur lesquelles je ne m'attarderai pas ici puisque je m'intéresserai plus à sa carrière littéraire. En 2001, elle publie son premier roman "Bord de mer", en 2001 "Numéro six", en 2002 "Un si bel avenir", en 2004 ainsi que "la petite fille aux allumettes" qui est une nouvelle et en 2005 "la pluie ne change rien au désir". Ses histoires se construisent souvent autour d'une crise profonde dans le couple ou les relations parentales ou le social - qui aboutit à la destruction voire la mort ou la guérison. On peut finir par ajouter "Le premier amour" paru en 2010, et "Bakhita" en 2017 qui a reçu cette même année le Prix du roman Fnac et le Prix Patrimoine BPE. On peut noter que ce livre a été finaliste aux Prix Goncourt et Goncourt des lycéens, Fémina et Landerneau.
RÉSUMÉ : Biographie romancée de Joséphine Bakhita (1869-1947). Plus précisément, née à Olgossa, province du Darfour, dans la tribu nubienne de Dadjo, Bakhita est une ancienne esclave devenue religieuse canossienne. Elle a été enlevée de sa famille à 7 ans et vendue comme esclave, subissant toutes les horreurs de ses tortionnaires. Son destin bascule lorsqu'elle sera rachetée par le consul d'Italie, sera plus tard affranchie lors de son entrée dans les ordres. Jean-Paul II signe son décret de béatification en 1991. En mai 1992 il la déclare bienheureuse. En 1995 il la déclare patronne du Soudan. Elle devient sainte le 1er octobre 2000. On la fête le 7 février.
MES IMPRESSIONS : Véronique Olmi nous envoûte dans ce récit d'une femme devenue sainte. Une histoire émouvante, extrêmement dure souvent car Bakhita a été une esclave plus que courageuse mais qui a subi des sévices inimaginables et inhumains. Pourtant, hormis ces passages de la première moitié de ce livre où l'horreur et la souffrance s'annoncent au détour de chaque page, son destin bascule grâce à une vague bienveillante de personnes qui vont l'aider d'une part et l'orienter vers ce Dieu qu'elle prie mais qu'elle ne connaît pas vraiment. Son enfance lui a été volée dès l'âge de 7 ans et toutes les tortures la rendront toujours plus fortes pour s'en sortir et aider les plus faibles qu'elle. Elle subit par ailleurs la méchanceté sans jamais se plaindre et pourtant elle se sent sans cesse coupable demandant pardon à tous et même à ceux qui l'ont soutenue. Au début, j'avais dû mal à croire qu'elle put être une femme hors du commun car tous les récits de l'esclavage se ressemblent mais là on sent une personnalité tellement simple, naïve et pauvre. Les personnes qu'elle a rencontrées ont été marquées par son aura et sa personnalité et ont même eu peur d'elle car elle était noire. Elle semblait ne rien comprendre et pourtant les années passant, on a pu lui apprendre tardivement à parler une langue compréhensible et pouvoir lui faire recouvrer la mémoire pour devenir témoignage de son histoire héroïque. Un roman somme toute ou dirons-nous une biographie romancée, très agréable à lire avec des chapitres aérés et une écriture fluide. Je le conseille fortement que vous soyez croyant ou pas, c'est un exemple de courage et d'humilité d'une femme noire qui aurait voulu être blanche.


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