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08/01/2019
Le ciel par-dessus le toit de Nathacha APPANAH
ROMAN PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Nathacha Appanah est née en 1973 à l'île Maurice à Mahébourg. Elle passe ses premières années à Piton au nord de l'île. Elle descend d'une famille d'engagés indiens de la fin du XIXème siècle, les Pathareddy-Appanah. Elle écrit ses livres en français. Fin 1998, elle s'installe en France à Grenoble puis à Lyon où elle termine sa formation dans le journalisme et l'édition. En 2002, elle édite son premier roman "Les Rochers de Poudre d'Or" sur l'histoire des engagés indiens qui lui vaut le prix RFO du livre 2003. Son second roman en 2003 "Blue Bay Palace" est totalement contemporain et le thème est la passion amoureuse. "Le dernier Frère" paru en 2007 a reçu le prix Fnac, le prix des lecteurs de l'Express 2008 et le prix de la Fondation France-Israël. Il a été traduit dans plus de 15 langues. Après un séjour à Mayotte, elle écrit en 2016 "Tropique de la violence" sur la jeunesse à la dérive. Puis je finis par son dixième livre "Le ciel par-dessus le toit" qui vient de paraître en 2019, il figure sur la première sélection du Prix Goncourt 2019.
RÉSUMÉ : Loup, mineur, 17 ans, veut rejoindre à tout prix sa soeur Paloma partie il y a une dizaine d'années. Il prend la voiture sans prévenir personne et surtout sans permis et a un accident sur la route....
MES IMPRESSIONS : Un très beau livre sur l'enfance malheureuse et la séparation, sur les familles disloquées, sur l'incarcération et les conditions de l'emprisonnement. L'auteur raconte cette histoire avec beaucoup de délicatesse face à un jeune un peu perdu qui a des problèmes de comportement depuis l'enfance. Sa mère ne le comprend pas vraiment et lui a la nostalgie de revoir sa grande soeur coûte que coûte mais à quel prix ?! Comment une famille peut-elle supporter l'irréparable quand l'un des siens est en prison ? Que faire pour les jeunes mineurs incarcérés ? J'ai bien aimé ce livre pas très long (à peine 130 pages) et j'ai découvert aussi une écrivain qui a des choses à dire au travers d'une belle histoire. Et j'ajoute c'est bien écrit !
Au château de l'ogre de Marie-France BOKASSA
RÉCIT PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Marie-France Bokassa est née en 1974 à l'hôpital de Bangui en Centrafrique. Elle a pour mère une Taïwanaise qui avait 15 ans au moment de sa naissance et sera chassée du harem de son père après avoir eu 2 filles. À l'âge de 2 ans, sa mère disparaît à jamais de sa vie. Elle a retrouvé sa trace récemment et sait qu'elle est religieuse dans un village dans le sud de Taïwan. Son père est Jean-Bedel Bokassa, empereur autoproclamé de Centrafrique et marié à 17 épouses officielles et père de 56 enfants. Il en déclarera 39 et Marie-France est la 6ème en commençant par les plus jeunes et 34ème en partant du plus âgé. À 5 ans, elle va dans un pensionnat suisse. Elle est la seule à ne pas avoir fui le voisinage du château d'Hardricourt situé dans les Yvelines, bâtisse du XVIIIème siècle de 500m2 délabrés où il s'y exile en 1983 avec son épouse du moment Philomène, marâtre qui maltraitait la flopée d'enfants qui était avec eux. Marie-France Bokassa a eu 3 enfants et mène une vie normale aujourd'hui. Elle a écrit en 2019 "Au château de l'ogre".
RÉSUMÉ : La vie de Marie-France Bokassa de sa naissance à la mort de son père Jean-Bedel Bokassa.
MES IMPRESSIONS : Ce témoignage est très intéressant et poignant. On voit la force de cette femme qui se disait la préférée de son père et grâce à ça, a pu avoir un parcours moins pénible que certains de ses frères qui ont dû partir à l'assistance publique pour soi-disant mauvaise conduite ! C'est une histoire incroyable qu'elle a vécue et malgré un père plus qu'orgueilleux, dictateur à ses heures, elle l'a aimé même si les conditions de vie ont été très pénibles souvent. Il semblait riche mais l'était-il vraiment ou que pour lui ? Il a fait de la prison et a été condamné puis libéré et elle le verra jusqu'à la fin. Sa souffrance la mènera à construire sa vie avec une autre famille lorsque son père a quitté la France. Aujourd'hui elle avait besoin de raconter cette vie. Ce livre n'est pas de la littérature mais un récit tumultueux, intéressant et historique.
Le maître du phare de Blandine BRISSET
ROMAN PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Blandine Brisset est née en 1977 en Touraine. Elle est Professeur des écoles en région parisienne. "La Babouchka du 6ème étage" paru en 2018 est son premier roman. Elle aime les voyages, la photo et la littérature. "Le maître du phare" a été publié en 2019.
RÉSUMÉ : Un second roman avec deux intrigues qui se rejoignent à la fin. Brest 1938, histoire d'une institutrice Pauline qui va enseigner sur l'île de Sein... 2010 Constance fait le tour des EHPAD avec son camion de livres et rencontre Clet très âgé, l'ancien maître du phare de l'île de Sein...
MES IMPRESSIONS : Double histoire, même modèle que son premier livre. Je confirme une fois de plus une écrivain bien documentée qui nous emporte dans deux époques bien distinctes. L'écriture est limpide et on s'habitue vite à tous les personnages qui sont bien croqués. Le livre est aéré et les chapitres courts ce qui donne du dynamisme aux récits simultanés. Je n'ai trouvé aucune longueur et malgré un livre épais, je l'ai lu en très peu de temps. Je souhaite à Blandine Brisset un troisième roman encore plus abouti mais je mets une réserve sur un futur livre qui serait sur le même modèle que les deux précédents. On pourrait se lasser de ce montage qui a fait cependant ses preuves chez pas mal d'écrivains mais tout en étant très tendance, je pense qu'il faut innover le style. Pour revenir à l'histoire en elle-même que nous confie Blandine Brisset, elle est passionnante et on ne se lassera jamais des belles histoires d'amour souvent semées d'embûches. À lire pour tous.
La part du fils de Jean-Luc COATALEM
ROMAN PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Jean-Luc Coatalem est né à Paris en 1959 dans une famille d'officiers. Son enfance s'est déroulée en Polynésie puis son adolescence à Madagascar. De retour en France définitivement dès l'année 1974, il fera des études de Lettres à Angers. Sa carrière se poursuit alors dans l'édition. En tant que journaliste indépendant, ses reportages seront publiés par Géo, Grands reportages et Vogue. En tant qu'écrivain, il écrira des nouvelles comme "Zone tropicale" (1988) et "Affaires indigènes" (1992) puis des chroniques de voyages dans "Mission au Paraguay" (1996), "Les beaux horizons"(1998) et "Suite indochinoise" (1999) et des romans comme "Capitaine" ( 1991), "Triste sire" (1992), "Villa Zaouche" (1994) et "Le fils du fakir" (1998). Ses thèmes de prédilection sont : l'Afrique coloniale des années 30, les récits de voyages , les relations mère fils, le tout sur fond d'humour et de parodie. Son oeuvre prépondérante, qui lui a donné sa renommée, est un essai très personnel sur Paul Gauguin paru en 2001 sous le titre "Je suis dans les mers du sud". Il a obtenu le Prix Amerigo Vespucci la même année, le Prix des deux magots en 2002 et a été traduit en plusieurs langues. Je noterai encore "Le dernier roi d'Angor" édité en 2010, "Le gouverneur d'Antipodia" (2012) qui a reçu le Prix Roger Nimier. Jean-Luc Coatalem a été récompensé encore en 2017 pour "Mes pas vont ailleurs" qui a reçu le Prix de la langue française et le Prix Fémina essais. Et je finirai par "La part du fils" (2019), sorte de roman familial, qui a reçu le Prix Giono.
RÉSUMÉ : Jean-Luc Coatalem nous relate l'histoire personnelle de son grand-père sous la forme d'un roman qui alterne les faits réels et des faits imaginés pour combler les zones d'ombre. Ce grand-père qui dirigeait une imprimerie et sera arrêté par la Gestapo dans un village du Finistère. Le motif de l'arrestation est déclaré comme inconnu.
MES IMPRESSIONS : Un magnifique roman sur un témoignage de l'histoire. Paol n'a pas eu de chance d'avoir été arrêté sans qu'il ne puisse rien dire. Sa famille n'a pu que constater son absence puisqu'il n'est jamais revenu chez lui. Né en 1894 à Brest, il a disparu en 1943. Son petit-fils Jean-Luc va faire un gros travail de mémoire pour comprendre ce qu'il s'est passé. Son père Pierre n'avait que 12 ans lors des faits et il a toujours dit qu'il ne voudrait plus jamais parler de la disparition de son père Paol. Jeanne, la femme de Paol, n'a pas voulu parler non plus, traumatisée aussi par la perte de son mari. Pour l'auteur de ce livre, cette recherche lui a pris une bonne dizaine d'années car les informations qui lui ont été livrées se sont faites au compte-goutte avec diverses rencontres qui ne voulaient rien révéler sur cette lourde période de dénonciations et de déportations. Cette enquête a permis de savoir finalement que Paol avait été détenu à Compiègne, déporté à Buchenwald Dora puis Bergen Belsen. Ce roman montre la douleur de la famille qui a préféré ensevelir l'histoire plutôt que la partager avec leur descendance. Jean-Luc s'est senti investi de cette mission pour crever l'abcès familial qui s'apparente à un secret de famille qui fait du mal aux générations futures. Le droit de savoir lui a paru primordial pour son équilibre d'abord puis des autres membres de la famille. Il s'est heurté au silence de son père durant ces 10 ans de recherche mais ce dernier finira par lui fournir des documents prouvant que Paol avait été un résistant durant la seconde guerre mondiale. Un geste qui montre sans doute sa reconnaissance pour tout ce que son fils a fait pour la famille. Malgré la souffrance de sa famille, Jean-Luc Coatalem met fin aux doutes que chacun ne voulait pas avouer sur l'issue fatale de leur mari, père et grand-père. À lire, c'est un beau roman sensible et douloureux.
Les Victorieuses de Laetitia COLOMBANI
ROMAN PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Laetitia Colombani, née à Bordeaux en 1976, est scénariste, réalisatrice et comédienne. Elle a fait ses études à l'École Louis Lumière tout en suivant en parallèle des cours de théâtre. À la suite de cela, elle a écrit et réalisé 2 longs métrages "A la folie...pas du tout" en 2002 et "Mes stars et moi" en 2008 en tant que réalisatrice ainsi que quelques courts métrages en 1998 "Le dernier bp" et en 1999 "Mémoire de puce". La jeune femme a réussi à réunir autour d'elle de nombreux acteurs dans ses tournages comme Audrey Tautou, Samuel Le Bihan, Kad Merad, Catherine Deneuve et Emmanuelle Béart pour les plus connus. Sa carrière d'actrice commence en 1998 jusqu'en 2012. Son premier roman "La tresse" est paru en 2017. Celui-ci semble être un phénomène d'édition en commençant par son succès à la Foire du Livre de Londres en mars dernier. 16 pays ont acheté les droits de traduction. "La tresse" est paru en 2017. Son second roman "Les Victorieuses" paru en 2019 est en tête des ventes actuellement et semble prendre le même chemin que le premier.
RÉSUMÉ : Solène, âgée de 40 ans, est une brillante avocate lorsque qu'un jour, c'est la dépression, le burn-out. Son médecin qui veut l'aider à s'en sortir lui propose de se tourner momentanément vers le bénévolat. Peu convaincue cependant elle va se proposer comme écrivain public dans un foyer de femmes en difficulté. En parallèle, un siècle plus tôt, Blanche Peyron a le combat de construire un "palais" pour toutes ces femmes exclues de la société. Laetitia nous invite à découvrir ce palais de la femme qui existe réellement.
MES IMPRESSIONS : Laetitia Colombani avec ses petits livres sans prétention nous éblouit une fois de plus par une écriture agréable et des histoires profondes qui nous font nous interroger sur des faits de société très actuels. Le burn-out est un phénomène tellement courant de nos jours qu'il n'est plus exceptionnel et pourtant chaque personne concernée doit retrouver un équilibre de vie, une raison d'être là et se réinsérer dans un monde qui va sans cesse plus vite où l'on ne s'attarde plus devant les problèmes des uns et des autres. Après la lecture de ce roman, on se demande si l'on ne vit pas sur une planète qui a perdu ses repères fondamentaux de l'homme et la femme. Les petits faits de la vie quotidiennes, les petits plaisirs, la vie normale tout simplement n'oblitèrent plus dans notre société. Il faut courir sans cesse après le temps, rentabiliser, gagner de l'argent toujours plus et encore plus au détriment de l'humain. Ce livre, tout en étant un roman, fait prendre conscience que l'on doit faire arrêter cette course infernale contre la montre qui ne sert à rien. Lisez-le, c'est un vrai moment de questionnement mais aussi un retour à la réalité et aux vraies valeurs.
Ouf ! Maman part au couvent de Stéphanie COMBE
ROMAN PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Stéphanie Combe, mariée et mère de trois enfants, a été journaliste chez Famille Chrétienne et s'occupe désormais de la rubrique "Famille" de l'hebdomadaire La Vie.
RÉSUMÉ : Une mère de famille appelée Clémentine part faire une retraite dans un couvent.
MES IMPRESSIONS : Croyantes ou pas croyantes, il arrive que des personnes aient besoin de faire le vide dans leur vie car elles sont fatiguées et se dirigent souvent vers le choix d'un couvent pour se ressourcer. Les communautés religieuses sont la plupart du temps très accueillantes quelque soient leurs hôtes pour permettre à ces diverses personnes de faire le vide. Les lieux de retraite spirituelle sont à l'écart de l'ambiance animée des villes dans des endroits où la nature et le calme sont bien présents. Dans ce livre, l'auteur décrit comment cette mère quitte sa famille une semaine et se prépare à faire un break pour prendre un peu de repos et de recul face à sa façon de vivre qui ne lui paraît pas satisfaisante. Voulant tout gérer, elle n'arrive plus à déléguer et son manque de confiance dans les autres lui joue des tours. En soi, ce livre a pour objectif de motiver des personnes qui sont dans des situations similaires et les inciter à faire de même. Personnellement, j'ai trouvé que ce livre a été écrit sur un ton un peu exagéré sur les réactions de la mère vis à vis de son entourage. Elle semble très engagée sur le plan religieux ce qui la motive pour changer. Cependant, je trouve qu'elle en fait un peu trop dans ses relations à l'autre. On croirait qu'elle a besoin d'une thérapie plutôt qu'un moment de repos. Je n'ai pas été, pour vous dire, très enthousiasmée par ce livre que j'ai trouvé un peu gnangnan et pas drôle comme il est décrit dans son descriptif. Je dois manquer d'humour sans doute... Donnez-moi votre avis si vous l'avez lu !
Tout le bleu du ciel de Mélissa Da COSTA
ROMAN PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 9,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Mélissa Da Costa est une jeune romancière française âgée de 29 ans en 2020. Elle a fait des études économiques et gestion à l'Institut d'Administration des Entreprises de Lyon (IAE) de 2008 à 2011. Chargée de communication dans le domaine de l'énergie, elle suit également des formations en aromathérapie, naturopathie et sophrologie. "Tout le bleu du ciel" paru en 2019 est son premier roman. Il est le coup de coeur des libraires et a été salué par la presse en recevant le Prix du Jeune romancier au salon du Touquet Paris Plage. Son second roman "Les lendemains" est édité en 2020.
RÉSUMÉ : "Recherche compagnon(ne) de voyage pour ultime escapade".
MES IMPRESSIONS : Pour moi aussi, ce roman est un coup de coeur. 838 pages qui ne laissent jamais en repos le lecteur. Ce livre envoûte et pénêtre, émeut et bouleverse, interpelle et interroge, agite et repose, inquiète et rassure, déprime et exalte... Joanne est la co-voyageuse d'Émile qui veut fuir sa maladie incurable dont l'échéance est très proche. Il est atteint d'un Alzheimer précoce à l'âge de 26 ans et on lui propose des essais clinique et autres observations qui vont le clouer sur un lit d'hôpital. Il ne veut pas en entendre parler et ses parents veulent y croire pour prolonger la vie de leur fils. La fuite est la seule issue pour échapper au corps médical qui n 'a pas les mêmes objectifs que lui. Il veut profiter de la liberté qui lui reste pour vivre, des bons moments dans la nature, de la beauté des paysages, des rencontres, des amitiés éphémères voire l'amour éternel. Un programme bien pensé, bien anticipé qui le mène jusqu'à la fin. Un très beau roman qui fait réfléchir sur le sens de la vie, sur celui que l'on veut lui donner, sur le choix de son destin sans que d'autres veuillent vous influencer. Je pense que je ne pourrai pas oublier cette lecture et surtout j'ai dévoré ces pages en peu de jours car il est impossible de s'arrêter en cours. Le roman ne fait pas peur médicament parlant même si parfois il y a des crises violentes de la maladie. La fin est belle même si elle est triste. J'ai véritablement "adoré" ! À vous, cher lecteur, de vous y mettre...
On ne meurt pas d'amour de Géraldine DALBAN-MOREYNAS
ROMAN PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 7 à 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Géraldine Dalban-Moreynas est née probablement en 1974. Elle est mère célibataire et a un fils de 11 ans. Elle est entrepreneuse et auteur, et ancienne journaliste. En début de carrière, elle a été journaliste dans différentes rédactions avant de prendre la tête de la communication du Ministère de la cohésion sociale de la Parité en 2006. En 2008, elle fonde son agence de communication et de relations de presse, qu'elle ferme en 2018 pour se lancer dans une nouvelle aventure : la décoration. Elle crée alors M.Conceptstore, une boutique au pied de Montmartre, rue Condorcet Paris IXème et se partage avec Marrakech pour son business. Elle est une grande utilisatrice d'Instagram, où elle a fait, sans la maîtriser, la promotion de son premier roman "On ne meurt pas d'amour" paru en août 2019. Ses fans lui rendent bien et elle est remarquée par Sophie Charnavel, directrice de Plon, qui lui demande de faire la promotion de son livre au travers de sa maison d'édition. Son titre est lancé et après un petit tirage, elle arrive à 25000 livres vendus, dépassant sur Amazon Amélie Nothomb durant 2 à 3 jours ! Géraldine Dalban-Moreynas aime écrire partout, c'est instinctif pour elle presque charnel. Elle écrit comme elle respire. Ce premier roman avait été écrit il y a une dizaine d'années et grâce à une amie qui en avait gardé une copie, elle a pu le retrouver et le faire publier.
RÉSUMÉ : Histoire d'une liaison adultère qui flambe durant tout l'ouvrage. Le couple illégitime avance puis recule, se quitte pour mieux se revoir. Roman passionnel où la description des relations sexuelles sont plutôt crues et osées... pour information !
MES IMPRESSIONS : Un roman où le thème de l'adultère réserve forcément de l'immoralité et des relations passionnelles qui sortent du raisonnable. L'intrigue est bien menée même si elle est classique et on sent que mener une double vie a ses revers mais aussi ses moments fous et torrides. Je n'irai pas vous raconter l'issue du roman mais elle n'est pas forcément celle qu'on attend ou qu'on espère selon les lecteurs. Il y a pas mal de violence des sentiments entre tous les antagonistes, entre rupture et réconciliation. Je trouve que ce premier roman montre beaucoup de personnalité, il va marquer les lecteurs et lectrices. J'attends vos commentaires ...
Mon père de Grégoire DELACOURT
ROMAN PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Grégoire Delacourt est né à Valenciennes en 1960. Après un bac obtenu de justesse en 1979, il se lance dans le milieu publicitaire vers 1982. Trois slogans connus à son actif : "Vous n'aviez jamais mangé de camembert" (Coeur de lion), "Nous vous devons plus que la lumière" (EDF), "Un Lutti d'offert, c'est un Lutti de perdu" (Lutti). Il crée sa propre agence de publicité. En 2011, il se lance dans l'écriture avec "L'écrivain de la famille" qui reçoit le Prix Marcel Pagnol. En 2012, "La liste des envies" semble aussi surprendre le lecteur. Suivra en 2013 "La première chose qu'on regarde" puis en 2014 "On ne voyait que le bonheur". Le livre "Les quatre saisons de l'été" est sorti en 2015. En 2017, parait "Danser au bord de l'abîme" et l'année suivante "La femme qui ne vieillissait pas". On peut compter sur cet auteur pour continuer à écrire et faire paraître "Mon père" en 2019.
RÉSUMÉ : Les réactions d'un père pour venger son fils.
MES IMPRESSIONS : Un nouveau livre de Grégoire Delacourt qui est d'une violence inouïe. Cela fait longtemps que je n'avais pas lu une telle explosion de haine et de vengeance. L'auteur veut faire réagir le lecteur et il y réussit largement. Le thème est délicat puisqu'il touche la pédophilie. Le père sort de ses gongs pour faire avouer au prêtre ce qu'il a fait à son fils. Il s'en prend à l'homme prêtre coupable et ce qu'il représente dans l'église. C'est un livre qui marque à vie, on ne peut l'oublier et c'est en plus un fait de société qui nous touche tous. Regardons aussi tous les films qui sortent sur ce thème comme "Grâce à Dieu" réalisé par François Ozon sur l'affaire Barbarin. Le silence des uns fait le malheur des autres. Un enfant ne sait pas se défendre et se trouve souvent tétanisé par des actes de viol maquillés comme normaux par son bourreau. À lire car ce roman fait réfléchir et entraîne de vastes débats bien pertinents pour essayer de faire front à ces nombreux malades du sexe.
Madame la Présidente d'Ava DJAMSHIDI et Nathalie SCHUCK
LIVRE PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur les auteurs :
Ava Djamshidi est une journaliste politique française qui travaille au Parisien depuis 2007. Elle obtient le diplôme de l'École Supérieure de Lille entre 2006 et 2008 puis celui de la Sorbonne. Elle a écrit "Coupable d'avoir été violée" en 2013 avec Meriem Ben Mohamed. Ce livre a été adapté au cinéma en 2017 sous le titre la Belle et la meute. Elle a écrit "Madame la Présidente" en 2019 avec Nathalie Schuck.
Nathalie Schuck est journaliste grand reporter, éditorialiste, rédactrice en chef adjoint au journal Le Parisien. Avant, elle a exercé le métier de chroniqueuse politique à France Inter de 2013 à 2017 et journaliste politique à The Associated Press Paris. En 1999, elle avait obtenu le diplôme de Science Po Grenoble puis l'École de journalisme de Toulouse. Elle a collaboré au livre "Ça reste entre nous, hein ?" paru en 2013 avec Frédéric Gerschel. Pour "Madame la Présidente", elle l'écrit à 4 mains avec Ava Djamshidi en 2019.
RÉSUMÉ : Deux journalistes décryptent la personnalité de Brigitte Macron juste avant, pendant, puis après la campagne électorale qui aboutit à l'élection de son mari Emmanuel Macron à la présidence de la république française.
MES IMPRESSIONS : Ce livre est plutôt de l'information "people" que de la littérature ! De temps en temps, il est amusant de se distraire avec ce genre de livre d'investigation. Il est vrai que la plupart des faits racontés dans ce livre sont connus mais la rencontre avec Brigitte Macron nous éclaire tout de même sur une femme qui ne passe pas inaperçue. Sa personnalité se révèle de jour en jour car elle se trouve dans une situation particulière qui l'oblige à trouver sa place. On sent que son destin est exceptionnel devant suivre son mari le plus souvent possible car malgré son rôle de président de la république, il a besoin d'elle. Ils ont une relation fusionnelle, semble-t-il. Elle n'a pas été formatée pour jouer le rôle de première dame mais elle semble l'assumer avec beaucoup de responsabilité. Quelques anecdotes nous montrent comment elle interagit face au monde politique qui les entoure dorénavant. Elle tient à garder sa place d'épouse et sans doute aussi de professeur d'Emmanuel. C'est visiblement une femme de coeur qui est attachante mais qui a du caractère, il faut montrer patte blanche si l'on veut rester dans l'entourage de son mari.
Les inéquitables de Philippe DJIAN
ROMAN PARU EN 2019 |
Je lui donnerai entre 7 et 8/10.
Quelques notes sur l'auteur : Philippe Djian est né en 1949 à Paris, d'origine juive par son père né lui-même en Algérie. Une éducation plutôt libre l'amène à 16 ans à mener une vie nocturne dissolue en compagnie de son copain Jérôme Equer avec ils s'attribuent deux maîtresses d'où nuits blanches, alcool et sexe. Grâce à ce même ami, il s'est lancé dans la littérature dès la 4ème et en seconde un professeur de français le remarque pour ses qualités d'écriture. Il va commencer à voyager aussi à partir de 18 ans en Colombie et aux États-Unis. À son retour, il en France il il sera réformé pour son service militaire en raison de la surdité d'une oreille. Il épouse alors à 25 ans Anne-Marie prénommée Année. Elle est artiste peintre. En 1975 naît son premier enfant Loïc. Sa carrière d'écrivain démarre doucement car il ne parvient pas à vendre facilement ses romans, on le dit impubliable. Il va avoir une fille Clara qui verra le jour en 1982 alors que sa famille s'est installée à Biarritz. Sa carrière démarre réellement en 1985 par l'adaptation de son roman "37'2" au cinéma par Jean-Jacques Beineix (800 000 entrées en 3 semaines !). Son livre "37'2" devient un succès et sera traduit dans une vingtaine de pays. En 1989, direction les États-Unis sur une petite île au large de Boston puis en 1991 il part à Florence en Italie. Il va devoir revenir en France pour des problèmes d'éditions. Il change pour Gallimard. Il est dorénavant à Bordeaux en 1994 où il y restera 1 an pour rejoindre Lausanne en Suisse pour 5 ans. Il est actuellement à Paris dans un logement qui appartient au Vatican. Depuis 1989, il est le parolier de Stephan Eicher. J'ai retenu dans son oeuvre : "Bleu comme l'enfer" paru en 1982 adapté au cinéma en 1986. Une trilogie qui comprend "Assassins" en 1994, "Criminels" en 1997 et "Saint-Bob" en 1998. En 2009, publication de "Impardonnables" qui recevra le Prix Jean Freustié qui sera adapté aussi au cinéma en 2011 par André Téchiné. En 2012, "Oh..." est édité et a reçu le Prix Interallié , il est adapté au cinéma sous le titre "Elle" par Paul Verhoeven. Pour finir paraît "Inéquitables" en 2019.
RÉSUMÉ : Diana a perdu son mari Patrick dans des circonstances suspectes. Marc, le frère de Patrick, va vivre chez Diana et veiller sur sa santé et sa sécurité. Trois paquets de drogue échoués sur la plage viennent bousculer ce retour à la vie de la jeune femme. Marc veut se débarrasser de la marchandise en s'adressant au frère de Diana mais les ennuis commencent... Les histoires de couples naissent et les amitiés se défont, l'amour flirte avec le meurtre.
MES IMPRESSIONS : C'est la première fois que je lis un roman de cet auteur. C'est assez cru, fort et violent et je trouve que le parallèle avec la vie dissolue de son auteur dans son adolescence lui permet de bien rendre ces milieux de drogue et de dépravation. Je me suis laissée séduire par l'histoire de "Inéquitables" et je dois avouer que Philippe Djian a un talent d'écriture agréable avec une atmosphère bien rendue. La description des lieux et des personnages est bien réalisée. Le lecteur est bien mis en haleine. Je ne sais pas si je le conseille à tous mais évidemment à une catégorie de personnes averties qui ne se choquent pas et qui sont ouvertes à tout type de moeurs et de délinquance. Pour ma part, je ne suis pas attirée à la base par ce genre de livre mais cette approche de roman m'a intéressée. L'histoire est attractive et le dénouement de l'intrigue est unique et surprenant.
Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon de Jean-Paul DUBOIS
Je lui donnerai 6,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Jean-Paul Dubois est un écrivain français, né à Toulouse en 1950. Devenu écrivain d'une vingtaine de romans, Jean-Paul Dubois a d'abord fait des études de sociologie, a été journaliste au service des sports du Sud Ouest, puis au Matin de Paris et grand reporter au Nouvel Obs. Le métier d'écrivain lui permet des moments de liberté pour flâner et réfléchir. Il reste un auteur relativement discret. Il critique la violence de l'autorité religieuse qu'il a eu dans son enfance. Il est hostile à l'idée de domination que ce soit au travail ou dans la société - ne pas recevoir d'ordre, ne pas en donner. Il est athée. En 1996, il reçoit le Prix France Télévision pour "Kennedy et moi". En 2004, le Prix Femina pour "Une vie française". En 2012, le Prix AlexandreVialatte pour "Le Cas Sneijder" et pour finir en 2019 le Prix Goncourt pour "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon".
RÉSUMÉ : Récit qui met en scène des hommes de bonne volonté qui finissent par tout perdre.
MES IMPRESSIONS : Je me suis ennuyée dans ce livre. J'ai eu du mal à suivre le fil de l'histoire ce qui m'a valu parfois d'être obligée de relire des passages et pourtant je voulais finir rapidement cette lecture pour moi sans intérêt. Je n'arrive pas à comprendre cet auteur qui aurait de l'humour que je ne ressens vraiment pas. J'avais déjà lu "Vous plaisantez, Monsieur Tanneur" paru en 2005 qui m'avait fait le même effet. Pourquoi a-t-il reçu le Prix Goncourt 2019 ? Ce livre est très long pour ce qu'il raconte, je pense avoir perdu mon temps. En route vers d'autres lectures pour ma part, mais je connais des amis à qui il a plu alors finalement les goûts et les couleurs ne se discutent pas.
Le cahier des recettes de Jacky DURAND
Je lui donnerai 8,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Jacky Durand est un journaliste français qui est né à Dole en 1963. Depuis des années il sillonne la France des terroirs pour ses savoureuses expériences culinaires dans Libération en tant que chroniqueur gourmand : "Tu mitonnes". Tous les samedis matin, il fait une chronique sur France Culture : "Les mitonneries de Jacky". Dans son oeuvre, j'ai noté en 2010 "Cuisiner, un sentiment","Tu mitonnes, l'hiver !" en 2012, "Voyage amoureux dans la cuisine des terroirs" en 2016, "Marguerite" en 2017 et pour finir "Le cahier des recettes" en 2019.
RÉSUMÉ : L'amour du métier de cuisinier, le plaisir quotidien du partage, l'art de traverser les épreuves, la transmission de père à fils, les secrets de famille. Toute cette énumération résume ce livre sensible et passionné.
MES IMPRESSIONS : Je ne partais pas très enthousiaste à l'idée de lire ce petit livre de poche. Mais une fois entrée dans l'histoire, j'avoue avoir été séduite par l'émotion qu'il suscite et à la fois la passion. L'amour est sans cesse présent à chaque page mais avec une once d'inconnu et de tristesse sans que l'on sache exactement pourquoi. Au dénouement, on comprend tout mais il faut aller loin dans ce livre que j'ai trouvé intéressant sur la transmission du métier, l'expérience, la passion et l'amour entre les personnages qui est complexe mais bien présent. Je vous le conseille pour votre détente et pour vous qui aimez les romans avec un peu de profondeur.
La campagne n'est pas un jardin de Stéphane FIÈRE
ROMAN PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Fils d'un médecin lyonnais et une scolarité réalisée chez les jésuites, Stéphane Fière est lui aussi né à Lyon en 1960. Très actif, il a été homme d'affaires, interprète et traducteur puis auteur de 6 romans. Côté étude, il apprend le mandarin tout en entreprenant une thèse sur l'évolution des compositions du comité central du Parti communiste chinois, ceci de 1978 à 1992. En 1982, il obtient Sciences-Pô et prépare le concours de l'ENA. Sur un coup de tête en 1984, il part à Taïwan où il restera 2 ans. Il part ensuite avec son épouse chinoise à Los Angeles où ils créent une société d'accessoires de mode plutôt lucrative qu'il décide de vendre. Après un bref retour en France, il s'installe définitivement en Chine où il travaille comme guide interprète. En 2014, il s'est installé à Armand, commune de Montclar, où il restaure sa nouvelle résidence principale qui est nichée dans un cadre verdoyant et calme. J'ai noté quelques titres de l'oeuvre littéraire de Stéphane Fière : son premier roman "La promesse de Shanghai" paraît en 2006 suivi de "Caprice de Chine" en 2008. "Double bonheur" publié en 2011 reçoit le Prix de l'Inaperçu. Je finirai par les 3 derniers "Une chinoise ordinaire" en 2014, "Camarade Wang achète la France" en 2016 et "La campagne n'est pas un jardin" en 2019.
RÉSUMÉ : Annonce officielle de l'arrivée de migrants syriens sur le territoire de Dorlange, un village fictif situé au centre de la France. La coexistence entre ruraux et citadins n'étant déjà pas toujours évidente, la nouvelle intrusion de migrants va bouleverser cet équilibre déjà précaire. Antoine, reporter pour l'Écho du Temps, se fait le chroniqueur des luttes entre les deux partis.
MES IMPRESSIONS : Un roman assez long à lire car plutôt dense. En revanche, la présentation en de nombreux chapitres rend le livre plus vivant et m'a incitée à le lire jusqu'au bout. En fait, le style n'est pas littéraire mais plutôt celui d'un reporter. On est cependant vite embarqué dans l'envie de connaître les réactions des habitants du village pour savoir comme ils vont accepter la chose. L'intrigue est double avec l'histoire d'Antoine qui mène le mouvement mais à la fois mêlé à une histoire de coeur qui sera présente jusqu'à la dernière page quasiment. L'auteur nous oblige à lire finalement jusqu'au bout cette histoire qui pourrait être tout à fait véridique et qui doit être inspirée de faits réels selon mon moi. J'ai mis une bonne note car c'est un livre différent que j'ai abordé au départ sans enthousiasme, car on m'en avait fait une description négative, mais ce fut une excellente surprise. Je me demande si je ne me lancerai pas dans une autre lecture de Stéphane Fière.... Vous, chers lecteurs du blog, avez-vous déjà lu des livres de cet écrivain ?
Deux soeurs de David FOENKINOS
ROMAN PARU EN 2019 |
Je lui donnerai entre 7 et 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : David Foenkinos est né en 1974. A 16 ans, atteint d'une maladie de la plèvre avec une hospitalisation qui va durer 2 mois, il en profite pour prendre goût à la lecture. En terme d'étude, il a étudié les Lettres à la Sorbonne tout en se formant en jazz. Sa carrière se résume par les métiers de professeur de guitare et attaché de presse dans l'édition pour finalement se diriger vers l'écriture. On compte à ce jour en 2016 dans son oeuvre quatorze romans à son actif ainsi que quelques autres écrits. On peut noter en 2002, "Inversion de l'idiotie" et un titre plus connu en 2009 "La délicatesse" qui lui apporte la consécration. Il adapte ce roman au cinéma avec la collaboration de son frère Stéphane Foenkinos. Audrey Tautou et François Damiens seront choisis comme acteurs. La même année en 2011, il publie "Les souvenirs", livre le plus autobiographique de sa création littéraire. En 2013, paraît "Je vais mieux". Ses livres sont traduits en plus de 40 langues. Le livre "Charlotte" paru en 2014 a obtenu le prix Renaudot et le prix Goncourt des lycéens. Son dernier roman "Le mystère Henri Pick" paru en 2016 semble suivre la même courbe. Je rajouterai "Deux soeurs" paru en 2019.
RÉSUMÉ : Histoire de la séparation d'Étienne et Mathilde qui entraîne Mathilde à retrouver sa soeur Agathe.
MES IMPRESSIONS : Elles sont mitigées car je trouve que cette histoire est somme toute assez banale. Le dénuement a lieu dans les dernières pages du livre et il est explosif et inattendu. La critique de ce livre c'est qu'il m'a fait penser aux thèmes des livres d'Agnès Martin-Lugand que j'ai appréciés les premières fois mais de plus en plus répétitifs à la longue. Bien sûr, David Foenkinos décrit extrêmement bien ses personnages et son analyse est juste sur les sentiments des uns et des autres. Il reste un excellent écrivain sympathique et talentueux et c'est sans doute pour cela que je suis plus sévère aussi dans mon jugement. Un livre qui se lit vite pour les lectrices paresseuses !
Murène de Valentine GOBY
ROMAN PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Valentine Goby est née à Grasse en 1974. Après des études à Sciences Pô, elle a vécu 3 ans en Asie à Hanoï et à Manille où elle a travaillé pour des associations humanitaires auprès des enfants des rues. De 1999 à 2001, cette femme a été RH chez Accenture. Elle vit actuellement en région parisienne. Son premier roman "La note sensible" paraît en 2002 et reçoit en 2003 le Prix René-Fallet. ensuite en 2005 "L'antilope blanche". Durant 8 ans, elle devient enseignante en lettres et en théâtre en collège. Puis elle se consacre à l'écriture. De 2013 à 2016, elle sera maître de conférence à Science Pô en littérature, puis conseillère littéraire pour le festival du livre de Metz depuis 2016 et chroniqueuse pour le journal La Croix de septembre 2016 à janvier 2017. On compte dans son oeuvre 13 publications en littérature générale et une oeuvre importante pour la jeunesse. Valentine Goby est chevalier des Arts et Lettres. En août 2019, "Murène" est publié.
RÉSUMÉ : François Sandre est victime d'un accident très grave qui le prive de ses deux bras. Il est handicapé dorénavant et ne peut plus rien faire. Valentine Goby va nous raconter la reconstruction de cet homme, les moments de désespoir, mais aussi d'espérance ...
MES IMPRESSIONS : Un beau livre sur l'handicap. François Sandre nous permet de nous interroger sur la reconstruction d'un être humain qui se trouve diminué physiquement et ne peut plus faire des tâches quotidiennes normales y compris s'habiller, manger et boire. C'est un livre dur car il parle du désespoir, de l'isolement, du jugement de l'autre, de l'impuissance médicale, des parents courageux mais qui ne savent pas comment redonner une raison de se battre, des parents trop présents dans l'intimité de leur fils, mais aussi un livre sur l'amitié et l'amour qui ont toute leur place. J'ajouterai que le style littéraire est agréable avec cependant une absence de chapitres bien marqués qui empêche une respiration pour le lecteur. L'histoire est longue avec ses 380 pages ce qui oblige le lecteur à avoir du temps devant lui pour s'imprégner du récit ! Il y a peu de temps mort, on a envie de savoir la suite et surtout vers quelle solution François Sandre pourra ou non trouver le bonheur ou tout du moins un sens à sa vie. Un livre long mais dynamique. Quelques passages du livre m'ont fait penser au film de Gilles Lellouche "Le grand bain" sorti en 2018. Pour finir, je dirai âmes sensibles s'abstenir ... mais pour les plus courageux, c'est une belle histoire qui marque et qui sensibilise.
Le Pavillon des orphelines de Joanna GOODMAN
Je lui donnerai 9,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Joanna Goodman, originaire de Montréal, est née en 1969. Son enfance a été heureuse mais elle a été très jeune baignée dans la politique du Québec et le désir de souveraineté du pays avec le référendum de 1995 qui affichera un timide refus de la population. Elle a fait une partie de ses études à Ottawa où elle a rencontré son petit ami canadien français qui est devenu son mari. Elle habite actuellement à Toronto avec lui et ses 2 enfants. Auteure de 6 romans, "Le Pavillon des orphelines" paru en France en 2019, est son premier roman traduit en français. Le personnage principal de ce roman est inspiré de sa mère, née d'une mère francophone et d'un père anglophone mais Joanna Goodman n'a pas persévéré l'histoire de sa mère car ça ne fonctionnait pas finalement. Elle est, par ailleurs, propriétaire d'une boutique de linge à Toronto intitulée "Au lit Fine Linens".
RÉSUMÉ : Avec en toile de fonds, les faits historiques du Québec dans les années 1950, vous allez découvrir l'émouvante histoire de Maggie et Élodie. Maggie, enceinte à 15 ans, a été obligée d'abandonner sa fille à la naissance afin de ne pas créer de scandale dans la famille. Élodie née sous X est laissée à l'orphelinat tenue par des religieuses. En 1950, sous le règne du ministre Duplessis avec la complicité de l'église catholique, les orphelinats sont transformés en hôpitaux psychiatriques avec tous les enfants qui s'y trouvent devenant par la force des choses des fous et des folles au sens propre du terme.
MES IMPRESSIONS : J'ai vraiment "dévoré"ce livre et je l'ai beaucoup apprécié. Pour moi, il est puissant et pose beaucoup de questions sur pas mal de sujets de société : l'abandon d'un enfant quand le bébé n'est pas né dans le cadre du mariage, le ressenti d'une jeune mère mineure à qui l'on retire son enfant surtout si elle n'a pas choisi cette solution, la vie qui se poursuit avec le manque et le vide pour la mère, la condition des enfants dans les orphelinats et ce que l'on fait pour ces enfants-là, comment peuvent-ils vivre sans cet amour maternel et paternel dont ils ont un besoin impérieux, la décision des parents par rapport à leur fille enceinte, les amours de jeunesse, le viol, la violence de l'église, les décisions des gouvernements. ???.. J'ai été emportée dans ce roman avec beaucoup d'intérêt, les pages se sont succédées à grande vitesse car j'ai été passionnée par le destin de ces deux filles devenues femmes. Comment comprendre ce genre de situation et malgré tout garder l'espoir même s'il paraît sans issue ? J'ai trouvé que ce roman était un bouquet de tensions et d'émotions qui se succèdent au cours du récit pour atteindre le dénouement que je préfère ne pas dévoiler eu égard à vous, cher futur lecteur, et à vous, Joanna Goodman.
Les âmes silencieuses de Mélanie GUYARD
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Mélanie Guyard, née en 1981 à Saintes, est une romancière, une nouvelliste française de fantastique, accessoirement de science fiction et une scénariste de bande dessinée. Originaire de Charente Maritime, elle réside depuis 2006 en île de France. Elle est par ailleurs professeur de SVT au collège en région parisienne. À partir de 2011, elle écrit des scénarios de bande dessinée aux Éditions Delcourt et vient de publier des romans aux Éditions du Seuil comme en 2019 "Les âmes silencieuses", son premier roman de littérature adulte selon le journal La Montagne et son premier roman de littérature classique selon Le Parisien. Elle a utilisé le pseudonyme d'Andoryss pour une dizaine de bandes dessinées et de romans jeunesse.
RÉSUMÉ : Loïc Poitevin sait peu de choses de sa grand-mère maternelle Héloïse. Et pourtant, lorsqu'il va devoir vider la maison qui lui appartenait, sur la demande sa mère, il va découvrir le secret de cette femme qui a forcément des répercussions sur sa propre vie.
MES IMPRESSIONS : Un bon roman qui se lit très bien. Les chapitres, assez courts, alternent entre le passé et le présent dans une progression de l'histoire qui se précise au fur et à mesure. Les personnages sont bien décrits dans leur sensibilité et leur personnalité. Le secret de famille se dévoile petit à petit mais le suspens est maintenu jusqu'au bout. Un bon moment de lecture à diffuser pour tout lecteur qui aime bien aussi des retours sur la période de la seconde guerre mondiale.
Fugues. Traits et portraits d'Arthur H
ESSAI PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Arthur Thomas Antoine Higelin a emprunté un pseudo simplifié par l'identité Arthur H sous laquelle nous le connaissons. Fils du chanteur Jacques Higelin et de Nicole Courtois, Arthur est né en 1966 à Paris. Il a un demi-frère Kên Higelin, et deux demi-soeurs Maya Barsony et Izia Higelin. En 1998, il se marie avec Alexandra Mikhalkova avec qui il a 2 enfants. Depuis 2015, il partage la vie de Léonore Mercier, une plasticienne sonore. Les activités et métiers d'Arthur sont la musique, la chanson, la peinture et l'illustration. Il a étudié au Berklee College à Boston. Dans la chanson, il a un répertoire dans le jazz, rock et électro. Sa voix grave est facilement reconnaissable. On lui connaît des positions plutôt arrêtées sur la défense du projet HADOPI, sur son opposition à l'expulsion des Roms et dernièrement sur son adhésion à une tribune sur le réchauffement climatique. En 2015, il fait paraître "Le cauchemar merveilleux" et en 2018, "La musique des mots. L'intégrale des chansons". Pour finir "Fugues. Traits et portraits" publié en 2019.
RÉSUMÉ : Arthur H nous conte un émouvant autoportrait en 3 fugues : celle de sa mère, la sienne et la dernière fugue de Bach, laissée inachevée.
MES IMPRESSIONS : Ce livre n'est pas de la littérature à proprement parlé mais plutôt l'histoire familiale d'Arthur entre une mère libre, un père artiste et un jeune Arthur qui se revendique d'une indépendance trop tôt acquise. Et pourtant il s'en sort non sans mal et non sans souffrance intérieure. Arthur raconte avec beaucoup de délicatesse la fugue de sa mère et les conséquences de leurs vies. Telle mère, tel fils et le parallèle avec Bach est un clin d'oeil à la musique qui est la base de la vie d'Arthur et j'ajouterai même de sa famille avec un père chanteur. Sans vouloir trop en dire, j'ai été très captivée par ce récit et l'originalité de cette famille plutôt douée artistiquement.
Sérotonine de Michel HOUELLEBECQ
ROMAN PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 8,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Michel Houellebecq, de son vrai nom Thomas, est né à la Réunion en 1958 selon sa biographie officielle (j'ai lu 1956 d'après d'autres sources renseignées sur son état civil). C'est un écrivain français, poète, essayiste, romancier et réalisateur. Son père, guide de haute montagne, et sa mère, médecin anesthésiste, ne se sont pas beaucoup occupés de lui et l'ont confié à sa grand-mère paternelle née Houellebecq, nom qu'il utilisera comme pseudonyme d'écrivain. Dès 6 ans il est élevé dans l'Yonne par cette dernière qui avait des idées communistes. Elle meurt en 1978 et en 1980, il obtient le diplôme d'ingénieur agronome. Un an après, il épouse la cousine de son meilleur ami dont il aura un fils Etienne. Il démarre alors une période de chômage puis son divorce qui le mèneront à faire plusieurs séjours en milieu psychiatrique. Depuis l'âge de 20 ans, il avait montré des aptitudes à l'écriture en commençant par faire des poèmes. Sa sortie de dépression va le mener vers un emploi de Secrétaire administratif à l'Assemblée Nationale qui lui permet de se stabiliser professionnellement et financièrement. Il peut alors se consacrer plus sereinement à ses écrits. Dans son oeuvre, on peut noter trois recueils principaux de poèmes : "La poursuite du bonheur" en 1992, "Le sens du combat" en 1996 qui obtient le Prix de Flore et "Renaissance" en 1999. Sa rencontre avec Marie-Pierre Gauthier annonce son second mariage en 1998. Entre temps, il a commencé en parallèle ses premiers romans avec en 1994 "Extension du domaine de la lutte" qui le fait connaître davantage, en 1998 "Les particules alimentaires" traduit en 25 langues et lauréat du Prix Novembre, "meilleur livre de l'année" et je noterai en 2005 "La possibilité d'une île" qui a reçu le Prix Interallié et en 2010 le Prix Goncourt récompense "La carte et le territoire". Je n'ai pas cité l'ensemble de tous ses écrits divers car très dense mais j'ai lu que Michel Houellebecq avait reçu en 1998 le Grand Prix National des Lettres Jeunes Talents pour l'ensemble de son oeuvre. Après avoir habité en Irlande dans le Comté de Cork, où il a écrit "Plateforme" (2001) son troisième roman, il déménage en Espagne en 2005 où il réside actuellement. Ce départ précipité s'explique par une accusation à son encontre et qui l'a mené à un procès le 17 septembre 2002. Il gagnera grâce au soutien des intellectuels, ses lecteurs et son avocat Maître Pierrat. Différentes associations de musulmans et le Recteur de la Mosquée de Paris l'accusant d'incitation à la haine raciale et injures suite à une interview tronquée dans le magazine Lire. Il s'est promis de ne plus jamais répondre en France aux media depuis cette malcontreuse mésaventure. Son roman "Soumission" paru début 2015 le fait revenir sur la scène publique et suscite à nouveaux des polémiques dans un contexte d'attentats qui ont eu lieu au moment de la sortie de son livre qui raconte la montée de l'islamisme en France. Cet écrivain toujours controversé sort début 2019 "Sérotonine".
RÉSUMÉ : Michel Houellebecq raconte son parcours d'ingénieur agronome d'une part et ses aventures amoureuses qui jalonnent sa vie. Il veut croire à l'amour et s'en convainc en revenant sur le passé de ses sentiments et l'envie de retrouver une femme avec qui il pense avoir vécu un moment exceptionnel pour lui.
MES IMPRESSIONS : J'admire la qualité d'écriture et la fluidité des phrases de cet écrivain comme dans tous ces livres d'ailleurs. Ce dernier recueil représente une autre tranche de vie de l'auteur qui parle de sa vie professionnelle d'une part et sa vie sentimentale d'autre part. Il ne se contente pas de parler de lui mais relate le contexte économique dans lequel il évolue. Une fois de plus, on sent qu'il est complètement dans l'actualité parlant des crises dans l'agriculture par exemple. Tel que l'on connaît Michel Houellebecq dans les media, on a l'impression qu'il est dans les vapes et son livre nous prouve tout le contraire. Il est bien dans le monde réel et son analyse se révèle très affirmée voire incisive. Il traduit avec finesse les faits qui se déroulent autour de nous avec une façon sournoise de les rendre parfois absurdes avec un sens critique non exprimé ouvertement mais on sent justement sa pensée et son opinion. Il se veut discret mais son message est fort. Au travers d'un simple roman, il nous plonge dans notre monde où il vit en même temps que nous. S'il est connu aujourd'hui dans le monde entier c'est sans doute sa subtilité à exprimer son observation sous l'aspect d'un banal roman et cela nous impressionne. À lire absolument pour homme et femme confondus mais pas pour des enfants trop jeunes car il y a beaucoup de scènes de sexe plus ou moins crues.
Une femme en contre-jour de Gaëlle JOSSE
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Gaëlle Josse, née en 1960, est une femme de lettres française qui a fait des études de droit, de journalisme et de psychologie. Elle a vécu quelques années en Nouvelle Calédonie, vit en région parisienne maintenant. Elle travaille par ailleurs pour un site internet à Paris tout en ayant aussi une carrière d'écrivain et de poète. Elle s'occupe d'ateliers d'écoute musicale et d'écriture pour adultes et adolescents. Venue à la littérature par la poésie, son premier roman "Les heures silencieuses" paru en 2010 a obtenu le prix "Lavinal", le prix "Peindre en Provence", le prix du Marais et a été finaliste du prix Orange en 2011. En 2012, elle publie "Nos vies désaccordées" qui a reçu en 2013 le prix Alain Fournier et la même année que ce prix elle fait paraître "Noces de neige". Le 12 juillet 2013, elle est nommée au grade de Chevalier dans l'ordre national de la Légion d'Honneur au titre de : "auteur, romancière , poète, 37 ans de services". Son prochain livre "Le dernier gardien d'Ellis Island" sort en 2014, pour celui-ci elle sera lauréate du prix littéraire des Rotary Club de langue française, finaliste du prix des Libraires et lauréate du prix de littérature de l'Union européenne. Je note en 2016 "L'ombre de nos nuits", en 2018 "Une longue impatience", en 2019 "Une femme en contre-jour", en 2021 "Ce matin-là"et en 2022 "La nuit des pères".
RÉSUMÉ : Biographie de la photographe Vivian Maier.
MES IMPRESSIONS : Un livre très intéressant sur une femme hors du commun. Elle a casé sa passion au quotidien en même temps que sa vie professionnelle, elle a vécu une vie familiale compliquée et déstabilisante, son caractère très particulier et volontaire l'ont amené à vivre des situations incroyables. Cette femme est née en 1926 à New York et décédée à Chicago en 2009. Elle a la nationalité franco-américaine. Elle a été photographe de rue mais son oeuvre n'a été découverte qu'après sa mort, une quantité des clichés n'avaient même pas pu être développés faute d'argent car elle avait de grosses difficultés financières. Elle a été nounou durant 40 ans de sa vie et a su créer des liens d'amitié avec une famille chez qui elle est restée 17 ans. Ils l'ont recueilli à la fin de sa vie pour qu'elle ne soit plus dans la précarité. J'ai beaucoup aimé ce livre et mon petit résumé sur cette femme me permet de ne pas l'oublier mais ne doit pas vous faire reculer sur la lecture de ce petit livre très enrichissant et agréable à lire.
L'offrande grecque de Philippe KERR
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Philippe Kerr naît à Édimbourg en Écosse en 1956 et meurt d'un cancer à Londres en 2018. Il résidait à Londres avec sa femme Jane Thynne, elle aussi écrivain. Il a été un auteur britannique de roman policier et de littérature d'enfance et de jeunesse. Il a étudié à l'Université de Birmingham de 1974 à 1980 où il obtient des diplômes de maîtrise de droit et en philosophie. Il a été rédacteur publicitaire pour l'agence Saatchi & Saatchi avant de devenir journaliste indépendant, pour finir par être écrivain de romans policiers en 1989. Le succès de la trilogie berlinoise (Berlin Noir) ayant pour héros Bernhard Gunther, un enquêteur privé surnommé Bernie, dont les aventures ont pour cadre l'Allemagne nazie, le poussera à se consacrer à l'écriture à temps plein. Alors qu'il avait annoncé la fin de Gunther après la publication de la trilogie, il lui consacre finalement de nouvelles aventures à partir de 2006. Il entamera une autre série Scott Manson et de nombreux autres romans, puis des romans pour enfants sous la signature PB Kerr. Il poursuit également la publication à partir de 2004 d'une série pour la jeunesse. Je viens de lire "L'offrande grecque" qui est paru en 2019.
RÉSUMÉ : Bernie Gunther, ancien SS, est repéré par un inspecteur qui l'a connu jadis et qui le menace de le dénoncer. Alors qu'il se faisait tout petit dans un métier de croque-mort dans la morgue d'un hôpital, il arrive à échapper à cette intimidation pour être embauché dans une société d'assurance où il est chargé de démonter les dossiers suspects.
MES IMPRESSIONS : J'ai toujours affirmé que je n'aimais pas trop les romans policiers mais je dois dire, à la décharge de cet écrivain, que comme le livre a été à ma disposition, je l'ai quand même commencé. Bien m'en a pris, puisque je suis rentrée tout de go dans l'intrigue. Le style très agréable et fluide m'a permis de découvrir les antagonistes de façon simple et logique. La situation était campée et l'histoire pouvait démarrer sans phrases inutiles et du "blabla" sans intérêt. La période d'après la seconde guerre mondiale est intéressante car on voit là les conséquences et l'impact que cela a entraîné chez les anciens ennemis. Mon excellente note montre que je me suis vraiment imprégnée de cette histoire avec beaucoup de joie et de satisfaction. À lire pour ceux qui aiment les longues lectures.
La consolation de l'ange de Frédéric LENOIR
Je lui donnerai 7/10.
Quelques mots sur l'auteur : Frédéric Lenoir, né en 1962 à Madagascar dans une famille de quatre enfants, retourne en France deux ans plus tard. Il deviendra philosophe, sociologue et écrivain mais aussi scénariste de bandes dessinées et auteur de théâtre. Sa biographie étant plutôt chargée, je vous conseille d'aller sur son site. En quelques mots tout de même, il devient docteur de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) où depuis 1991, il sera chercheur associé. En 2004, on pourra noter qu'il sera nommé directeur de la rédaction du Monde des religions puis depuis 2009 animateur de l'émission "Les racines du ciel" sur France Culture. Il a écrit une quarantaine d'ouvrages dont des essais, des romans, des bandes dessinées. Son oeuvre est traduite en une vingtaine de langues et ses livres vendus à plus de 7 millions d'exemplaires. Il a reçu de nombreux prix en France et à l'étranger. On peut noter "Le temps de la responsabilité" paru en 1991, "Les métamorphoses de Dieu" en 2003, "Socrate, Jésus, Bouddha" et "Petit traité de vie intérieure" en 2010, "La guérison du monde" en 2012 qui reçut le prix de l'Excellence économique 2012 et la même année "L'Âme du monde". En janvier 2013, il sera récompensé par le Prix Arturo Carlo Jemolo de Turin pour l'ensemble de son oeuvre et en tant que Directeur du Monde des religions. La même année, il démissionne du Monde des religions pour se consacrer davantage à l'écriture. Entre 2019 et 2021, il écrit et coréalise "Les Chemins du Sacré" pour la télévision sur Arte. En 2016, il abandonne son émission "Les racines du ciel" pour passer à la création de l'association SEVE (savoir être et vivre ensemble) sour l'égide de la fondation de France dont la mission principale est de former des animateurs d'ateliers de philosophie et de méditation dans les écoles. Fin 2017, SEVE reçoit un agrément au ministère de l'Éducation Nationale. Entre 2016 et 2019, il a formé plus de 3000 animateurs en France et plus de 1000 au Canada, Belgique, Suisse, Luxembourg et Maroc. Je ne peux citer toute la vie de Frédéric Lenoir qui est déjà très dense. J'ai lu qu'il se réfugie dans le Lubéron pour écrire et qu'il aurait perdu sa compagne il y a peu d'années. En 2019, paraît "La consolation de l'ange".
RÉSUMÉ : Après une tentative de suicide, Hugo jeune étudiant en médecine de 20 ans, est réanimé et placé dans la même chambre que Blanche, une vieille dame qui n'en a plus que pour quelques jours.
MES IMPRESSIONS : C'est le second livre de Frédéric Lenoir que je lis et j'ai exactement la même impression que le premier "L'âme du monde" que j'avais lu il y a une dizaine d'années. On se laisse embarquer dans une histoire réaliste plutôt bien menée qui vous entraîne un moment vers l'improbable. Moi qui suis un peu terre à terre, ça me gêne un peu. Les intentions sont louables pour parler de sujets graves sur le suicide, sur les raisons de désirer vivre ou non, sur le droit de disparaître selon sa volonté etc. Frédéric Lenoir veut nous emmener dans des réflexions philosophiques au travers d'une histoire simple et facile qui peut toucher tout public. Sur ce plan, il doit toucher beaucoup de monde, et son succès ne le dément pas. Cependant, il écrit aussi des incohérences et ça me dérange car une personne fragile pourrait croire à cette façon de voir les choses. On doit effectivement pour autant aborder certains sujets qui permettent à des personnes à se sortir d'un mal-être existentiel. La vie est compliquée et cet auteur s'adonne à trouver des solutions pour améliorer le vécu intérieur de chacun. Pour conclure, j'ajouterai que je n'adhère pas trop aux romans initiatiques car pour moi ce n'est que du fictif qu'on veut idéaliser par une situation réelle.
Le bal des folles de Victoria MAS
ROMAN PARU EN 2019 |
Je lui donnerai 9,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Victoria Mas, née en 1987 dans les Yvelines, est écrivaine française. De père inconnu, sa mère est la chanteuse Jeanne Mas qui a eu aussi un fils Christopher né en 1992, ingénieur du son dans le milieu du cinéma. Elle a emmené ses enfants en Californie par besoin de vivre dans l'anonymat après ses succès dans la chanson. Elle y vit toujours alors que Victoria restée 8 ans là-bas est partie en France pour obtenir un master en littérature à La Sorbonne. Avant ce diplôme, elle a étudié le cinéma et la littérature américaine aux États-Unis. Elle a pu ainsi travailler dans le cinéma comme assistante de production, scripte et photographe de plateau. En 2014, elle publie un ouvrage dédié à la cuisine française, véritable guide pour les américains désireux de se familiariser avec les us et coutumes gastronomiques en vue d'un séjour en France : "The Farm to Table French Phrasebook. Master the culture Language and Savoir-faire of French cuisine." Fin 2019, "Le bal des folles" paraît, c'est son premier roman. Il devient très vite un succès littéraire et reçoit plusieurs prix dont le prix Stanislas du premier roman, le prix Patrimoines BPE ainsi que le Prix première plume. Le 14 novembre 2019, il est couronné de succès par le prix Renaudot des lycéens. Ce roman va être adapté au cinéma par la réalisatrice Mélanie Laurent.
RÉSUMÉ : À la fin du XIXème siècle, le docteur Charcot spécialisé dans la recherche sur l'hystérie et l'hypnose, s'occupe des nombreuses femmes internées, considérées comme folles par leurs familles, à l'hôpital de la Salpêtrière.
MES IMPRESSIONS : Par son livre intéressant et bien écrit, Victoria Mas nous emmène dans le milieu très protégé des femmes internées de l'hôpital de la Salpêtrière du temps du docteur Charcot. On s'aperçoit de l'ambivalence de ces hospitalisations car il semblerait que certains milieux privilégiés se débarrassaient de leurs filles pour des raisons de folie alors qu'il n'en était rien. C'était la plupart du temps des jeunes femmes qui n'étaient plus désirées dans leur milieu familial pour indocilité, pour des moeurs inappropriés, des viols, enceintes sans être mariées disons des comportements qui ne convenaient pas et qui obligeaient à les écarter. Victoria Mas, dans son livre, semble avoir envie de dénoncer ce phénomène pour faire prendre conscience au lecteur que sous couvert d'étudier la folie, les médecins n'hésitaient pas à garder des personnes saines pour faire des expériences. Le docteur Charcot ne sort pas grandi dans ce roman et pourtant il est plutôt connu pour ses recherches. Pour finir, j'ajouterai que l'intrigue est tout à fait bien menée et cette jeune écrivain montre déjà un talent certain pour une écriture pertinente dénonçant la condition féminine du XIXème siècle et l'absence d'écoute de la détresse des femmes.
Une évidence d'Agnès MARTIN-LUGAND
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Agnès Martin-Lugand est une jeune femme française, écrivain, née en 1979 à Saint Malo. Sa formation de psychologue l'avait dirigée vers la psychologie clinicienne dans la protection de l'enfance mais au bout de 6 ans dans ce domaine, elle prend la décision de le quitter et de commencer une carrière littéraire. Son premier livre "Les gens heureux lisent et boivent du café" paraît en 2014. Il sera traduit en plusieurs langues. L'auteur a obtenu des droits cinématographiques acquis par le producteur américain Harvey Weinstein. La suite de ce livre "La vie est facile, ne t'inquiète pas" paraît en 2015. Par ailleurs, un autre livre s'est intercalé en 2014 "Entre mes mains le bonheur se faufile". En 2016, un nouveau roman paraît "Désolée, je suis attendue" suivra en 2017 "J'ai toujours cette musique dans la tête". Voici les deux derniers "À la lumière du petit matin" paru en 2018 et "Une évidence" en 2019.
RÉSUMÉ : Reine mène une vie heureuse avec son fils de 17 ans qu'elle a élevé seule. L'absence du père reste une énigme pour le jeune et ce secret longtemps protégé risque de se retrouver mis à nu dans des circonstances incroyables.
MES IMPRESSIONS : Je suis toujours réticente à l'idée de lire les livres de cet auteur car elle les écrit tous avec la même problématique femme/travail/problème de couple et les mêmes fins qui se terminent bien ! Son oeuvre relativement récente est bâtie sur le côté psychologique des personnages et l'attitude de la femme affaiblie et maltraitée est récurrente. Cela étant dit, je dois expliquer à la décharge de l'écrivain, que je suis toujours envoûtée par ses romans et je n'ai jamais eu de sentiment de rejet à son égard, bien au contraire. Je suis enchantée d'avoir ses romans entre les mains sans les acheter moi-même. En effet, le contenu de ses histoires passent vite dans l'oubli. Je sais que la lecture m'a plu sur le moment mais, des années plus tard, je ne me souviens plus des romans d'Agnès Martin-Lugand. Elle a son style et sait créer une ambiance familiale et professionnelle personnalisée. Dans son dernier livre "Une évidence", j'avoue m'être bien laissée prendre dans cette nouvelle intrigue rondement bien menée. Etant allée récemment à Saint Malo, j'ai été encore plus séduite par les descriptions de la ville dont je connais aussi l'atmosphère ! Les personnages de ce nouveau roman sont attachants pour certains et le suspens très intense m'a obligée à lire la fin avant d'avoir terminé ma lecture. Rassurez-vous, je suis revenue en arrière pour le lire en entier et relire même l'issue du roman une seconde fois. Un bon livre de vacances que j'ai dévoré en à peine 3 jours !
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