08/01/2019

Marcher jusqu'au soir de Lydie SALVAYRE

ROMAN PARU EN 2019
Le choix de ce livre s'est fait car entendant son auteur à la Grande Librairie sur la Cinq, j'ai été séduite par ses explications.
Je lui donnerai 10/10.
Quelques mots sur l'auteur : Lydie Salvayre, de son vrai nom Arjona, est née en 1948 à Autainville en France d'un couple de républicains espagnols exilés depuis la guerre civile de leur pays. Elevée dans un milieu modeste d'exilés espagnols, la langue maternelle de Lydie n'est pas le français. Elle obtient une licence de Lettres Modernes à l'université de Toulouse. En 1969, la jeune femme s'inscrit en faculté de médecine et obtient son diplôme. Elle va exercer comme psychiatre à la clinique de Bouc-Bel-Air à Marseille. Elle commence à écrire fin 1970 et commence à publier de petits textes. En 1983, elle s'installe à Paris et exerce dans un dispensaire d'Argenteuil. On peut relever quelques romans dans son oeuvre : dès 1997 avec "La compagnie des spectres" qui reçut le Prix Novembre (aujourd'hui Prix Décembre) et couronné le meilleur livre de l'année par la revue littéraire Lire et "La puissance des mouches". Le livre "BW" paru en 2009 est récompensé par le prix François Billetdoux. "Hymne" en 2011 et "7 femmes" sont ensuite publiés. En 2014, "Pas pleurer" reçoit le Prix Goncourt. Récemment en  2019, on peut lire son nouveau roman "Marcher jusqu'au soir" paru dans Ma nuit au musée Stock.
RÉSUMÉ : Lydie Salvayre nous entraîne dans le musée Picasso où elle est enfermée une nuit devant "L'homme qui marche" de Giacometti. 
MES IMPRESSIONS : Elles sont excellentes mes impressions, devrais-je dire tellement ce petit livre charmant, noir piqué de petits points argentés, m'a séduit par son aspect mais aussi par son contenu. Ces petits points sont des étoiles sans doute dans un ciel d'été pour imaginer cette longue nuit de calvaire vécue par Lydie qui n'a pas envie d'être seule dans ce musée. L'oeuvre de Giacometti, qu'elle peut admirer ou détester toute seule, est devant elle et elle peut dormir sur un lit de camp installé pour  elle. Mais elle ne comprend pas le sens de cette démarche qu'on lui a proposée, elle a l'impression de perdre son temps. Et pourtant ce qu'on en tire de ce petit chef-d'oeuvre c'est une réflexion très poussée, une réflexion tellement pertinente et personnelle. La culture ressort de ce livre de façon subtile et engagée. L'oeuvre d'art de Giacometti nous parle comme si elle était devant nous et on en apprend autant sur l'écrivain que sur le sculpteur. À la différence de "Pas pleurer" que je n'avais pas bien compris, je me suis trouvée face à un petit bijou de littérature. Le langage littéraire est bien là et le langage plus familier se mêlent avec un talent sans précédent pour Lydie Salvayre. Je peux dire que depuis longtemps, je n'avais pas été autant satisfaite d'une lecture à tout point de vue. Je n'ai pas relevé de phrases et pourtant elles sont tellement parlantes. J'abandonne celle-là page 138 "... La beauté n'est pas dans l'objet mais dans le lien qui se noue entre l'objet et celui qui l'admire". Je termine sur cette phrase qui fut l'une de celles qui m'a fait méditer.

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