Dans l'ombre de la lumière de Claude PUJADE-RENAUD

ROMAN PARU EN 2013

Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.

Je lui donnerai 7 ou 8/10.

Quelques mots sur l'auteur : Claude Pujade-Renaud est une écrivaine française née en 1932. On dit d'elle qu'elle est aussi nouvelliste et romancière sans oublier sa carrière de professeur de danse. Elle a longtemps enseigné l'expression corporelle au Département des Sciences de l'éducation à l'Université de Paris VIII où elle a d'ailleurs rencontré Daniel Zimmermann devenu son compagnon (décédé en 2000) et qui l'a incité à se mettre à l'écriture. Ils ont créé et géré ensemble la revue Nouvelles Nouvelles de 1985 à 1992. Ils ont écrit à quatre mains : "Les écritures mêlées", "Septuor", "Duel". Pour revenir à Claude Pujade elle-même, elle démarre seule son premier roman "Le ventriloque" en 1978. On peut aussi noter quelques autres publications : "Les enfants des autres" en 1985, "Un si joli livre" en 1989, "Belle mère" en 1994 qui a reçu le Goncourt des Lycéens, "La nuit la neige" en 1996, "Le sas de l'absence" en 1997 qui a été récompensé par le Prix de l'écrit intime en 1998, "Platon était malade" en 1999, "Celles qui savaient" en 2000, "Au lecteur précoce" en 2001, "Le jardin forteresse" en 2003 et en 2004 "Chers disparus". Cette même année elle a reçu le Grand Prix Poncetton de la Société des gens de Lettre créé en 1970 et attribué à un auteur pour l'ensemble de son oeuvre. En 2007, "Le désert de la grâce". Claude Pujade-Renaud continue toujours à écrire et en 2013, son dernier roman est "Dans l'ombre de la lumière".

RESUME : Claude Pujade-Renaud raconte, sous la forme d'un roman, la vie dissolue qu'aurait eu Saint-Augustin avec une certaine Elissa avant d'entamer sa route vers la sainteté. Réalité et/ou fiction ?

MES IMPRESSIONS : Réalité et fiction, où sont les limites ? C'est le reproche que je ferai à ce livre qui, somme toute, m'a intéressé et que j'ai lu avec plaisir. Si je reviens sur l'autre roman que j'avais déjà lu de cet auteur "Le désert de la grâce" paru en 2007, et en allant regarder mes notes, je m'aperçois que j'ai eu la même critique. Je suis toujours dans le même état d'esprit vis à vis de ce type d'écrit. Le roman tue l'histoire. L'auteur s'empare de faits historiques pour broder à sa façon : c'est bien pour le lecteur qui ne tient pas compte des renvois au passé et à la vérité. Il n'y a là aucune référence à quoi se raccrocher à moins de faire des recherches sur le personnage ou le sujet. Sinon, s'abstenir ! Ceci étant dit, ce livre-là est pour ma part, plus clair et précis que le précédent et j'ai pu le lire et relire à n'importe quel moment sans avoir à revenir en arrière. Perfectionniste, j'ai été entraînée forcément à rechercher la biographie de Saint-Augustin qui, effectivement, avait vécu avec une concubine durant 13 ans avant de demander le baptême pour lui et son fils Aeodatus. Claude Pujade-Renaud s'est servi de l'histoire de Saint-Augustin pour en faire son interprétation romancée et personnelle. J'ai fait des recherches aussi sur le manichéisme ce qui m'a aidé à mieux comprendre le titre du livre : dans l'ombre de la lumière. Si je ne fais pas d'erreur, le corps, créé selon cette doctrine religieuse (prêchée au 3ème siècle par Mani un prince iranien), serait le mal originel et l'âme un fragment de lumière enfermé dans ce corps. Le but de ce combat entre le Mal et le Bien était d'essayer de libérer cette âme. J'attend donc vos avis sur cette dernière lecture qui de toute évidence, m'a appris des choses.