Le cas Eduard Einstein de Laurent SEKSIK

ROMAN PARU EN 2013

Le choix de ce livre s'est fait car on me l'a conseillé et j'avais apprécié le livre précédent de Laurent Seksik.
Je lui donnerai  9/10.
Quelques mots sur l'auteur : Laurent Seksik est né en 1962 à Nice. A la fois médecin et écrivain, Laurent Seksik, spécialiste en radiologie et assistant des hôpitaux de Paris à Broussais-Hôtel-Dieu, s'est mis simultanément à l'écriture. Il a été aussi chroniqueur sur France Inter et rédacteur en chef du Figaro étudiant. Son aventure littéraire commence en 1999 avec un premier roman "Les mauvaises pensées" traduit en une dizaine de langues. En 2004, "La folle histoire" a reçu le Prix Littré en 2005 du meilleur médecin écrivain de l'année, vendu à 50000 exemplaires et en cours d'adaptation cinématographique. La même année, paraît "La consultation" puis suivront "La légende des fils" en 2011, "Albert Einstein" en 2008, "Les derniers jours de Stefan Zweig" en 2010 et "Le cas Eduard Einstein" en 2013.
RESUME : Albert Einstein a eu deux garçons avec sa première femme dont il a divorcé, pour se remarier plus tard avec Elsa. Ce livre est l'histoire de son second fils Eduard atteint d'une maladie psychique qui l'amène à l'asile. Sa mère s'est occupée de lui jusqu'à sa mort. Eduard, quant à lui, meurt seul, abandonné de tous, entre son père et son frère en exil qui ne l'ont jamais revu.
MES IMPRESSIONS :  Ce livre est un roman influencé par une histoire vraie où l'auteur a recherché le maximum d'archives pour reconstruire l'histoire du passé d'Eduard Einstein, second fils d'Albert Einstein. Un livre intéressant, triste et émouvant qui ouvre le débat sur la folie, la prise en charge du malade et l'attitude des parents face à un enfant différent, dangereux pour les autres mais aussi pour lui-même. Ce qui est mis en avant c'est l'impuissance d'un père fort intelligent par ailleurs qui n'arrive pas à prendre des décisions pour s'occuper personnellement de son enfant et qui  affiche une honte de dénoncer au grand jour la folie d'Eduard. Financièrement, il va trouver les équipes médicales pour son internement et accepter que l'on puisse appliquer des expériences médicales sur son fils pour éventuellement qu'il guérisse. Il est vrai qu'Albert Einstein a dû quitter son pays pour les Etats-Unis en raison du régime fasciste qui le menaçait directement sans compter qu'il était l'inventeur de la bombe atomique et qu'il était très recherché. On en arrive à douter de son amour pour son fils alors que sa mère va lui consacrer sa vie. Elle l'aime sincèrement et fait tout pour lui rendre sa vie la plus normale possible et même si elle est consciente de sa violence, elle le met en valeur et essaye de le rassurer. A la fin du livre, l'auteur laisse tout de même échapper qu'Albert Einstein n'a jamais cessé de penser à son fils mais il n'a jamais réussi à revenir le voir après la guerre. Il a eu peur de ses réactions et celle de son fils. Cet éloignement a sûrement créé chez son fils une incompréhension qui a dû avoir des effets sur son psychisme mais il a survécu par des personnes qui l'ont accompagné durant toute sa vie. J'ai bien aimé ce livre mais il est un peu lugubre en raison de son thème. A mettre entre des mains de lecteurs qui seront aptes à supporter la tristesse, la souffrance et une ambiance morose.