Le choix de ce livre s'est fait par sa promotion en librairie, j'avais déjà lu "Un été avec Montaigne".
Je lui donnerai 8,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Antoine Compagnon est né à Bruxelles en 1950. Ses études se résument ainsi : ancien élève du Prytanée National Militaire et de Polytechnique (promo 1975), ingénieur des Ponts et Chaussées, docteur ès Lettres. Il est aussi membre de l'Académie française. Entre 1994 et 2006, il fut professeur de littérature française à l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV) et de l'Université de Columbia. On le sait "amoureux" de Proust, Baudelaire et Montaigne. Il a écrit une quinzaine d'essais en commençant en 1979 par "La Seconde main ou le travail de la citation" et au hasard je choisis en 1989 "Proust entre deux siècles", en 2003 "Baudelaire devant l'innombrable". Pour continuer en 2013, "Un été avec Montaigne" qui est à l'origine d'une série d'émissions diffusées sur France Inter en 2012 et en 2022 parution de "Un été avec Colette".
RÉSUMÉ : Ce livre est à l'origine une série d'émissions diffusées pendant l'été 2021 sur France Inter. Il comprend la carrière de Colette revisitée par Antoine Compagnon entrecoupée des textes originaux de l'écrivain.
MES IMPRESSIONS : Un petit recueil dans son format mais intense dans son contenu. Je connais peu cet écrivain et j'avoue avoir beaucoup appris sur le personnage dans le travail d'Antoine Compagnon. La vie de Colette est variée, passionnante et peu commune. Une femme en avance sur son siècle qui a osé braver les hommes et défendre son brillant parcours littéraire. Après son premier mariage avec Henry Gauthier-Villars où tout semblait se dessiner sous les meilleurs auspices, elle doit divorcer et se défendre sur celui qui voudrait s'attribuer son oeuvre même si lui-même a été partie prenante de leur collaboration. Elle se vengera plus tard. Ses écrits représentent en fait sa vie sous des noms d'emprunt, Claudine pour elle, Sido pour sa mère (Sidonie Landoy) qui n'avait pas trop aimé que Henry Gauthier-Villars dit Willy, fasse couper les splendides cheveux de son épouse coiffés avec amour et entretenus depuis 20 ans par sa belle-mère. Colette parle de ses amours féminines, liaison autorisée par son premier mari avec Georgie Raoul-Duval puisqu'elle ne lui faisait pas ombrage en tant que femme, une scène de baiser entre les deux femmes cause un énorme scandale durant une représentation au Moulin-Rouge. Dans toute son oeuvre elle se dit ouvertement bisexuelle et aura d'autres liaisons masculines et sera mère à son tour d'une fille prénommée Colette Renée de Jouvenel dite "Bel-Gazou" ("beau gazouillis" en provençal), fille de Henry de Jouvenel qu'elle avait épousé en en 1912 dont elle divorcera en 1923. Elle trompera son mari avec le fils de celui-ci Bertrand de Jouvenel né d'un autre lit et âgé de 16 ans avec qui elle reste 5 ans. Elle aura d'autres aventures puis terminera sa vie hétérosexuelle avec son troisième mari Maurice Goudeket qui restera avec elle jusqu'à sa mort. J'ai appris que le bleu était la couleur de Colette. Elle était née en 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye et décédée en 1954 à Paris. Son lieu d'inhumation est le cimetière du Père Lachaise. Je n'en dis pas plus mais j'en ai déjà dit trop car je vous laisse le loisir de découvrir vous-même ce récit biographique très bien raconté. J'ai été passionnée par cette vie hors du commun, une personnalité forte, un caractère décidé qui la mène où elle souhaite dans l'aisance financière et des lieux choisis.
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