J'ai lu ce livre car on me l'a prêté.
Je lui donnerai 9/10.
Quelques mots sur l'autrice : Adèle Rosenfeld est née en 1986. Malentendante de naissance, ses parents se sont aperçus de sa surdité à l'âge de 5 ans, année où elle a pu être appareillée grâce un implant posé sur sa seule oreille encore faiblement valide. Elle n'a aucun souvenir de la moindre atmosphère sonore avant la pose de cet appareillage. Il faut savoir que subir une opération comme l'implant est irréversible. La personne doit s'approprier les nouveaux sons qui en ressortent (plus métalliques) avec des séances d'adaptation chez un orthophoniste durant 3 mois à 1 an. Ce choix est forcément un deuil de son ancienne audition défaillante. Côté étude universitaire, la jeune femme a voulu commencer l'histoire de l'art en faculté mais en raison de sa trop grande surdité pour suivre les cours en amphi, elle a dû abandonner. Depuis une dizaine d'années, Adèle Rosenfeld travaille comme correctrice dans l'édition. Parallèlement à son activité professionnelle, elle développe des projets d'écriture à dimensions variables. En 2016, elle collabore avec une artiste plasticienne sur le thème de l'Eau et les Rêves de Gaston Bachelard. Puis elle explore le genre de la nouvelle avec un ton à la fois acide et onirique en s'inspirant de ses livres de chevet "Les saisons" de Maurice Pons et "Fictions" de Borges. En 2018, elle intègre le Master de création littéraire à l'université Paris VIII où elle développe un projet de roman autour d'un personnage qui plonge dans le silence. Son premier roman "Les méduses n'ont pas d'oreilles" paraît en 2022.
RÉSUMÉ : Ce livre met en scène une jeune femme malentendante qui doit faire le choix de se faire opérer, quitte à renoncer aux charmes poétiques de la différence.
MES IMPRESSIONS : J'ai tout de suite été séduite par l'histoire de Louise, une jeune femme atteinte de surdité. On sent dès les premières lignes son vécu au travers de ses rendez-vous médicaux entre autres comme si on y était. Et pour cause, l'écrivaine en parle avec autant de délicatesse et de justesse qu'elle vit elle-même la même chose à peu de choses près. La description sur le diagnostique, les interrogations et les inquiétudes de la patiente sur son état, la solitude dans laquelle elle se trouve à cause de l'incompréhension des autres crée un blocage dans la communication qui peut aboutir à des situations dramatiques mais aussi comiques pour le lecteur. C'est cependant une vraie souffrance pour la personne sourde. Malgré le handicap décrit ici, Adèle Rosenfeld raconte sa fiction avec une écriture agréable qui empreinte l'humour et la vérité. Elle a voulu y mêler une part d'imaginaire qui, pour ma part, donne un côté original au livre mais n'est pas très explicite pour le lecteur. Je n'ai pas trop compris cet aspect du livre. La note de 9/10 que j'ai donnée est généreuse car je me suis sentie concernée par cette lecture, étant moi-même atteinte de surdité à un niveau moindre cependant, mais avec une partie des examens médicaux vécus de la même façon avec la solitude de se retrouver dans des situations cocasses mais aussi gênantes dans la vie courante. Un premier livre qui mérite toute notre attention pour l'intérêt qu'il représente sur un sujet important mêlé à une intrigue qui ne manque pas de piquant.
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