ROMAN PARU EN 2006 |
Je lui donnerai 8,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Cormac Mccarthy est un écrivain américain né à Rhode Island en 1933. Il grandit aisément au Tennessee, troisième d'une famille nombreuse de six enfants, avec un père avocat. Il étudiera les Arts à l'Université de Tennessee en 1951-52, pour s'engager ensuite pour 4 ans dans l'US Air Force. Il ne terminera pas véritablement ses études pour se consacrer à ses écrits. Il a été marié trois fois et aura un enfant de sa première femme. Il n'est pas très médiatique et a fait seulement sa première interview en juin 2007. Son premier roman paraît en 1965 : "Le gardien du verger" pour lequel il sera plébiscité. Par contre "Un enfant de dieu" publié en 1974 sera beaucoup plus critiqué. Il retrouvera les avis favorables pour "Suttree" en 1979, "Méridien de sang" en 1985 et "L'obscurité du dehors" en 2001. C'est l'apothéose avec le Prix Pulitzer qui couronne "La route" et l'ensemble de son oeuvre. Ses romans rappellent ceux de William Faulkner. Il situe ses histoires dans un monde de western et de désolation, ses personnages sont souvent des marginaux, illettrés et peu engageants. Il ne traite pas de l'amour, du sexe et des thèmes domestiques. C'est l'un des écrivains américains les plus importants de sa génération.
RESUME : L'homme et son fils s'enfuient vers les côtes du sud pour échapper à un cataclysme indéfinissable composé de cendres et de cadavres dans lequel ils se trouvent. Dans leur périple, ils s'équipent d'un caddie, leur objet de survie dans lequel ils entassent nourriture et toutes sortes d'objets, et leur révolver pour les défendre. Ils font diverses rencontres inquiétantes et se battent pour vivre. Arriveront-ils à s'en sortir ?
MES IMPRESSIONS : Un roman qui ne pourra pas plaire à tous car il a des côtés plutôt morbides. Il ressemble dans une certaine mesure par son atmosphère à Sukkwan Island de David Vann (voir blog) qui m'avait beaucoup plu aussi. Tout se déroule dans un univers terrifiant où le drame est à chaque tournant du chemin parcouru. Le style est à la troisième personne ce qui rend le livre encore plus inhumain. On assiste à une barbarie singulière, chacun vit pour soi, il n'y a guère de solidarité entre les hommes qui restent. Ils sont devenus des sauvages. Seul subsiste l'amour entre le père et le fils. Il est touchant car le père malade sait qu'un jour, il ne pourra plus s'occuper de son enfant. Il veut l'emmener le plus loin possible, là où la vie et l'optimisme ont repris le dessus. Cette route, il ne sait pas où elle les mène. Il essaye de rassurer son enfant mais ne sait pas lui-même quelle sera leur destinée. Le besoin immédiat est de nourrir son enfant puis lui-même pour exister. Il est capable de faire n'importe quoi pour sauver son enfant même de tuer. Son enfant, lui, montre un côté beaucoup plus humain et attentionné vis à vis des personnes rencontrées. Il ne supporte pas toute cette violence sans savoir pourquoi on se méfie des autres ainsi. Le caddie, un objet anodin de nos vies, prend toute son importance dans ce roman. Il transporte ce qui les fait vivre. Ils doivent le cacher, le préserver, l'entretenir. Leur révolver les protège de la peur dans laquelle ils sont en permanence. Le lecteur est en haleine, le livre se lit quasiment d'une traite. J'ai aimé.
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