Essai paru en 2010 |
Je lui donnerai 6/10.
Quelques mots sur l'auteur : Alexandre Jardin est né en 1965. Il est le fils de Pascal Jardin, écrivain reconnu, surnommé le Zubial par son fils. Mais il est aussi le petit-fils de Jean Jardin, surnommé le nain jaune par son fils Pascal dans un livre qui lui a été consacré en 1978. A 20 ans, il écrit son premier roman durant ses études de Sciences Politiques. Son roman ayant eu du succès, il abandonne ses ambitions politiques pour l'écriture. Il a écrit de nombreux livres dont : Le Zèbre (1988) qui reçu le Prix Femina, "Fanfan" (90), "Le Zubial" (97), "1+1+1= Une révolution" (2002) et "Le roman des jardins" (2005), ces deux derniers livres figurant sur mon blog. En écrivant "Le Zubial", il se réconcilie avec le décès de son père qu'il adorait et qui est mort à 46 ans des suites d'un cancer (Alexandre Jardin n'avait que 15 ans). Il est devenu aussi journaliste au Figaro. Par ailleurs, à 44 ans, il décide de raconter l'histoire de son grand-père, "discutable" pour certains, sur son rôle en tant que directeur de cabinet de Pierre Laval entre le 20 avril 1942 et le 30 octobre 1943 ceci au moment des décisions et faits concernant la rafle du Vel d'Hiv. "Des gens très bien" est paru en 2010 à cette occasion.
RESUME : Par ses recherches personnelles et les informations qu'il a pu accumuler, Alexandre Jardin veut expliquer avec ses mots le passé politique trouble de son grand-père Jean Jardin, alors directeur de cabinet de Pierre Laval, sur son éventuelle implication ou complicité passives dans les décisions et faits liés à la rafle du Vel d'Hiv.
MES IMPRESSIONS : Alexandre Jardin, dans ce nouveau livre, nous montre toujours ses qualités d'écrivain et son style agréable. Une fois de plus, il parle des siens qui ont marqué sa vie comme son grand-père et son père. Après l'innocence de la jeunesse et les non-dits, il découvre, par son observation et des informations qui lui sont dévoilées, des faits troubles sur la vie professionnelle de son grand-père et qui l'inquiète gravement. Ses recherches d'après lui, malgré des protestations qui viennent de partout et en particulier de Pierre Assouline écrivain, aboutissent à une implication plus que probable de son grand-père en tant qu'émincence grise de Pierre Laval. Apparemment, Jean Jardin aurait pris ses dispositions pour que son nom n'apparaisse nulle part dans les archives françaises qui aurait pu le mouiller et d'ailleurs son petit-fils ne trouve aucune preuve tangible l'accusant. Cela défend la thèse des nombreux amis de Jean Jardin qui ne veulent pas voir sali le passé de cet homme dont l'intelligence hors du commun semble avoir été reconnue. Voir page 273 : "Impression triste : comme si tout cela n'avait pas existé. Heureusement (si j'ose dire) que les archives allemandes étaient là, si ordonnées !" Un homme par ailleurs mystérieux et intriguant, autant qu'original et plein d'esprit, qui a été décrit par son propre fils Pascal Jardin dans "Le nain jaune" paru en 1978. Une histoire qui se poursuit entre ces trois hommes par littérature interposée. Mais le plus jeune d'entre eux n'a pas envie de subir la honte des secrets de famille qui le dégoûtent. Indirectement, il a besoin de se laver de ces horreurs commises peut-être par un membre de sa famille qui serait Jean Jardin. La déportation a droit au mémorial du souvenir et non au silence, il faut connaître la vérité la plus proche. Alexandre ne peut tolérer de telles atrocités de la part de ses ancêtres. En voulant dénoncer ces faits, il devient la cible à abattre mais il est trop blessé pour pouvoir se taire. On l'a critiqué mais il garde la tête haute et à la fin de son livre page 305 on notera : "Je ne prétends pas ici faire oeuvre d'historien mais il m'aurait été pénible de signer un document mal vissé." Jean-Pierre Azéma, historien et l'un de ses anciens professeurs à Sciences-Po, a relu le manuscrit de son ancien élève et a avoué à ce dernier qu'il n'ignorait pas son lignage compliqué. Il a su aussi le corriger et nuancer ses propos. Cette lecture m'a intéressée et m'a amenée à chercher les biographies de Pierre Laval, du Maréchal Pétain et autre et un retour à l'histoire des années 40. Je ne peux prendre partie pour les dires d'Alexandre Jardin et surtout sur la véracité de ses informations mais cela a l'avantage de s'interroger sur le passé de nos parents mais que pouvons-nous faire s'il s'avère qu'ils ont mal agi ? Nous ne sommes pas coupables des actes de nos ancêtres mais nous devons rester vigilants sur notre descendance pour leur inculquer les vraies valeurs et le respect de l'autre. Lisez cet essai qui fait bien réfléchir même s'il peut créer polémique pour certains.
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