ROMAN PARU EN 2010
Le choix de ce livre s'est fait par le conseil d'un membre de ma famille. Je lui donnerai 5/5.Quelques mots sur l'auteur : David Vann est un écrivain et romancier américain né en 1966 en Alaska. Il vit aujourd'hui en Californie exerçant le métier d'enseignant à l'Université de San Francisco de même qu'il fait construire un catamaran en prévision d'un tour du monde en solitaire. Il a écrit en 2008 "A mile down"qui est le récit du naufrage d'un bateau qu'il a construit. On trouve aussi dans son oeuvre "Legend of a suicide", un recueil de nouvelles consacré au suicide de son propre père. "Sukkwan Island" est son premier roman traduit en français et publié début 2010 en France. Cet écrivain s'est fait remarqué par une approche nouvelle de la masculinité.
RESUME : Jim, après une succession d'échecs personnels, décide d'emmener son fils Roy sur une île sauvage du sud de l'Alaska. Il désire mieux connaître ainsi son fils de 13 ans et prendre un nouveau départ dans la vie. Ce séjour se transforme en cauchemar pour arriver au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin à jamais.
MES IMPRESSIONS : Ce livre m'a entraîné malgré moi dans son histoire dès le départ. Tout s'enchaîne comme une spirale infernale où la raison n'a plus de prise. On entre dans la folie d'un homme qui a perdu tous ses repaires, et qui dans son désarroi veut demander à son fils de l'aider à s'en sortir. La grande question que je me suis posée alors est : comment peut-on se reconstruire au fond de soi en se servant de son enfant, en le prenant à témoin et en l'obligeant à suivre son père ? Il en va de la responsabilité des parents de vouloir résoudre leurs problèmes en impliquant leur enfant. C'est un sujet très grave. A 13 ans, alors que le jeune commence à découvrir les prémices de la maturité, on le met devant une situation ingérable. David Vann décrit admirablement ces relations familiales qui n'existent plus entre le père, le fils, la mère et l'amante. En s'éloignant du quotidien, ce dentiste de profession lâche tout pensant laisser ses soucis derrière lui. Mais, il reste hanté et ne peut se détacher de tous ses ennuis. Il oublie qu'il a emmené Roy pour lui par pur égoïsme et qu'il fait subir à son fils le pire cauchemar de sa vie. C'est un lâche. Cette lecture intéressante et intelligente fait appel à notre réflexion de parent. C'est un roman morbide, dur à lire pour certains (surtout ne pas lire en cas de mauvais moral), cruel et noir, maléfique, pessimiste et pourtant dans cette folie j'ai trouvé qu'il y avait une lueur d'espoir et d'amour. Le livre se divise en deux parties : la première partie ne présage en aucune façon de la puissance de la seconde. Une envolée d'horreur, de la mort qui va crescendo. La fin du livre montre qu'un jour, on peut peut-être comprendre.
Ce livre m'a marqué et fera partie de ceux que je ne pourrai oublier comme "Syngué Sabour" d'Atiq Rahimi paru en 2008 que vous trouverez dans mon blog aussi.
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