ROMAN REEDITE EN 2010 |
Je lui donnerai 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Albert Camus est né en 1913 en Algérie. Il n'a pas connu son père blessé sur le front et mort à l'hôpital en 1914. Son frère Lucien et lui seront élevés en partie par leur mère Catherine Sintès, d'origine espagnole, obligée de faire des ménages pour les nourrir. Très jeune, Albert Camus sera remarqué pour ses capacités intellectuelles exceptionnelles. En 1932, il obtient son bac. Il contractera la tuberculose à 17 ans ce qui gènera l'issue de ses études de philosophie sans pouvoir atteindre l'agrégation en raison de ses cures ainsi que le professorat refusé pour la même raison. Il épouse en premières noces Simone Hié en 1934 dont il se séparera deux ans plus tard. En 1936, création du théâtre du travail et élaboration de son premier roman en 1938 "La mort heureuse" resté inédit jusqu'en 1971 puis édité à titre posthume et réédité en 2010 . En 1939, création du journal Alger républicain ainsi que la publication des "noces". L'écrivain quitte l'Algérie en 1940 avec sa seconde femme Francine Faure dont il aura deux enfants jumeaux Catherine et Jean. La même année, il publie "l'Etranger", son premier roman édité qui va recevoir un excellent accueil du public. On pourra noter aussi l'essai "Le mythe de Sisyphe" et la pièce de théâtre "Caligula". En 1943, rencontre avec Jean-Paul Sartre avec qui il se brouillera en 1952 ne partageant plus les idées entre autre sur le communisme. En 1947, "La peste" reçoit un énorme succès et sera décoré du Prix des Critiques. Camus fera quelques voyages dont les Pays-Bas et la Grèce qui influenceront son oeuvre. En 1956, publication de "La chute". L'auteur reçoit en 1957 le Prix Nobel de Littérature pour l'ensemble de son oeuvre. En 1960, il meurt subitement dans un accident de voiture près de Sens. Les thèmes de ses écrits sont principalement l'absurde et la révolte indissociables de ses prises de position publiques. Il est aussi un psychologue et un moraliste.
RESUME : Mersault pense trouver le bonheur après le crime qu'il a commis sur un infirme riche et probablement consentant qui lui a laissé de quoi vivre jusqu'à la fin de ses jours.
MES IMPRESSIONS : Je n'ai que de vagues souvenirs des autres livres de Camus comme "La Peste" et "l'Etranger" que j'ai déjà lus il y a quelques années mais je me souviens que ce furent de bons moments de lecture. "La mort heureuse" m'a beaucoup plu aussi et je suis d'autant plus contente de partager avec vous mes pensées sur cette histoire morbide qui montre plusieurs aspects psychologiques du meurtrier qui continue à vivre sa vie comme si de rien n'était. En fait, il se sent malade (n'est-ce pas aussi psychique ?) et s'aperçoit que son bonheur n'est pas tout à fait là comme il l'aurait espéré. Il sent le poids de son crime, ne l'avoue à personne et doit vivre avec ce secret qui le rend mélancolique et sans enthousiasme. Il y a certainement des analogies de la vie de Camus avec l'histoire de Mersault. Camus a vécu dans la pauvreté durant toute sa jeunesse en raison de la mort prématurée de son père, puis il est tombé malade très jeune au milieu de ses études. En fait, il devait s'interroger sur les raisons d'un tel acharnement contre lui et il essayait d'en imaginer des solutions. Le crime bien étudié par Camus sur une personne handicapé en plus consentante pouvait être une solution au problème de l'argent dans un premier temps. Une fois l'acte commis, le bonheur aurait dû être au rendez-vous mais ce ne fut pas le cas. Camus s'identifie alors à Mersault dans son combat contre la maladie. Il n'y a pas vraiment de solution. L'argent n'y fera rien. Quelques moments passés en compagnie d'une femme et d'amies le distrait momentanément mais ne résoud rien à ses états d'âme. Camus aurait-il eu honte de son vivant d'éditer ce roman qui traduit ses pensées intimes qui véhiculent un acte criminel épouvantable pour un problème de pauvreté ? Il a dû se dire mais où je vais dans cette façon de voir des solutions. Il y a comme un parallèle entre le personnage de Mersault et Camus mais cela ne signifie pas cependant que Camus était un criminel. L'idée de tuer pour s'en sortir n'a sans doute pas convenu à Camus qui a préféré ne pas éditer son roman en 1938, cela devenait machiavélique et malsain. Pour conclure, je dirai que ce roman est toujours très actuel sur la façon de raisonner de l'homme. Il n'a pas vieilli et aurait pu être écrit au XXIème siècle.
1 commentaire:
Je suis complètement d'accord avec toi. CE roman invite vite le lecteur à une réflexion et donne les bases pour arriver à comprendre comme dans un roman il n'est pas nécessaire d'avoir une histoire claire pour obtenir un entretien et un plaisir dans la lecture. Ce fut l'un de mes premiers livres "psychologiques", et je l'adore.
Une large introspection humaine, des descriptions précises et belles, et un argument fort bizarre font de ce roman une grande oeuvre de Camus.
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