ROMAN PARU EN 2012 |
Je lui donnerai 5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Wajdi Mouawad est né au Liban en 1968. Il est contraint de quitter son pays assez jeune, non épargné par certaines violences auxquelles il assiste et qui l'inspireront dans son oeuvre, pour transiter par la France puis le Québec.C'est un artiste complet à la fois homme de théâtre, metteur en scène, auteur, comédien, directeur artistique, plasticien et cinéaste libano-canadien sans oublier écrivain. On peut noter qu'il est entré en 1991 à l'Ecole Nationale du Théâtre du Canada dont il sera diplômé. Il fonde une troupe "O Parleur" et commence à mettre en scène ses textes "Rêves" (2002), son premier grand spectacle puis "Littoral" (1999-2009) et "Forêt" en 2006. Il va mettre une dizaine d'années à écrire son premier roman "Visage retrouvé" en 2002. On notera en 2007 "Un obus dans le cœur". Puis il mettra douze ans à éditer "Anima" en 2012 qui a reçu plusieurs prix dont le Prix Méditerranée en 2013.
RESUME : Wahhch Debch reste sans voix, traumatisé devant le cadavre de sa femme assassinée, violée et mutilée atrocement. Il a décidé de comprendre qui lui a fait cela et pour quelles raisons. Il se lance alors dans une chasse à l'homme pour en découvrir le meurtrier. Il apprend que c'est un indien Mohawk qui vit protégé par les siens dans une réserve fermée où il n'est pas bon s'y aventurer.
MES IMPRESSIONS : Un roman très violent qui peut mettre mal à l'aise. Les scènes sont très cruelles à la limite du supportable si l'on s'y attarde un peu trop. En découvrant la biographie de Wajdi Mouawad avec les événements auxquels il a assisté au Liban, je comprends bien et mieux que ces descriptions sont si proches de la réalité dans leur horreur. Ce roman est un véritable voyage initiatique et animiste. Toute une ribambelle d'animaux assistent et racontent ces scènes où les humains se massacrent dans leur chair. Ces impressions vécues et racontées par des araignées sur leur toile, des insectes, des oiseaux mais aussi des chiens et des chats sont parfaitement surréalistes. Le lecteur est sans cesse ballotté entre le côté original de l'intervention des animaux qui se succèdent tout au long du livre et les tueries des hommes qui le font dans un esprit de folie meurtrière. La logique des hommes n'existe plus alors que les animaux paraissent beaucoup plus raisonnables. C'est très curieux comme sensation. La lecture de ce roman reste tout de même remarquable par sa présentation qui en fait un réel exercice de style. Les scènes très crues sont atténuées par la présence des animaux qui adoucissent la réalité des faits. Wahhch trouve un réconfort parmi ces animaux qui arrivent en quelque sorte à le défendre. L'auteur a trouvé une façon imagée d'évacuer ces épreuves douloureuses dans l'humour. Je ne sais pas quoi penser en fait de ce roman. A la fois je l'ai apprécié car sa tournure n'est pas banale et j'apprécie l'originalité de la création littéraire et en même temps toute cette horreur décrite m'a dégoûtée et déstabilisée. Ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains, il ne faut pas être trop sensible, pas trop jeune et aimer ce qui choque. Ceux qui voudront s'y plonger, j'attends leurs critiques avec beaucoup d'impatience.
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